Aller-retour au Paradis

Aller-retour pour le paradis.

Par un petit matin pluvieux,
J’avais reçu un papier bleu
Me disant de monter aux cieux
Convoqué pour y voir mon Dieu ,
Y voir mon Dieu…

J’avoue, je n’étais pas très fier.
Que voulait dire ce mystère ?
Aurais-je mal vécu hier
Ou terminé mon temps sur terre ?
Mon temps sur terre…

Je rangeais donc tout, ici bas
Et je parti pour l’au delà.
Voir saint Pierre ou saint Nicolas
Mais j’y allais à petits pas.
A petits pas…

J’aperçois un vieillard grognon
Qui soigne sa réputation,
Je lui tends ma convocation,
Il me dit : c’est pas mes oignons !
Pas mes oignons…

Je frappais donc à plusieurs portes
Sans grand succès mais peu importe,
Ma curiosité était forte
De tout savoir, en quelque sorte,
En quelque sorte…

L’une d’elles s’ouvrit enfin,
J’y vis un grand vieillard très bien
Qui me demanda : d’où tu viens ?
Je lui réponds : mais c’est ma fin !
Mais c’est ma fin…

Il sonne la cloche aussitôt
Pour rassembler tout son troupeau.
Je vous l’ai dit, bande d’idiots !
La faucheuse a cassé sa faux !
Cassé sa faux…

Je suis donc revenu sur terre,
Je comprenais la mine austère
De mon grand patron de saint Pierre,
C’est qu’il n’avait plus rien à faire,
Plus rien à faire….

C'est sympa!

Quelques petites choses m'ont fait sourire, notamment dans les deux dernières strophes.

En revanche, l'intérêt de la répétition à chaque fin de strophe ne m'a pas semblé évident, même rythmiquement parlant. J'aurais pu revoir mon jugement si le procédé avait contribué à créer une surprise à la toute fin du poème, mais ce n'est pas vraiment le cas ici. J'ai trouvé, par ailleurs, qu'il causait une certaine confusion à cet endroit:

"Je lui tends ma convocation,
Il me dit : c’est pas mes oignons !
Pas mes oignons…"

Ici, mon cerveau a opéré un changement de possesseur pour le second "mes" (j'entends par là qu'il l'a automatiquement attribué au narrateur, plutôt qu'au "vieillard grognon"). Oui, c'est un peu bête, mais à la première lecture ça m'a fait une impression bizarre :-)

Sinon, j'ai tiqué sur le "en quelque sorte", pas très recherché, et qui semble n'avoir été décidé qu'en fonction de la rime.

Malheureusement avec la Mort, on prend un aller simple.
Amicalement
Claire d'Orée

Remarque :
"partis", "au-delà".

En tout cas, ce petit poème léger fait contrepoint au caractère irréversible de la mort : doit-on y voir une réflexion plus profonde? Cela n'en prête pas moins à sourire.
Je ne suis pourtant pas emballé.
"J’avoue, je n’étais pas très fier.", "en quelque sorte"... certains vers me rebutent sans que je puisse réellement expliquer pourquoi. L'impression peut-être que parfois, la rime est forcée.

Bonne continuation, c'est tout de même du bon boulot!

Pour une fois que tu délaisses le sonnet, moi je dis BRAVO !
J'ai pensé à la pub où le beau Georges négocie son entrée au paradis et revient sur terre...
Les répétitions à la fin de chaque strophe signifient, à mon sens, que ce texte pourrait être mis en musique et faire une chanson dans l'esprit de celles de Brassens.
Je suis étonnée de cette tournure d'esprit, légèrement irrévérencieuse, chez toi Sentimentic, et j'aime bien. Merci.

Une chansonnette, d'autant plus légère et bienvenue qu'elle change de ton registre habituel, Sentimentic ;-)

Ha oui, j'ai beaucoup aimé cette composition peut-être moins inconséquente qu'il ne paraît.
Pas trop fan de la répétition en fin de strophe, sauf si en effet, l'idée est de mettre de la musique sur les mots.

la simple lecture ne sert pas ce texte

mais mis en musique, la chose serait tout autre, il est fait pour être chanté, fredonné
si quelqu'un a quelque talent de compositeur , j'aimerais bien voir le résultat

Je ne suis pas totalement convaincue par la répétition en fin de strophe, elle n'apporte pas tout le temps quelque chose, à moins de chanter ce poème.
Par contre, j'aime bien l'histoire, même si je pense que tu aurais pu pousser ceci beaucoup plus loin, vers le grinçant ou l'absurde. La Mort qui fait sourire, ce n'est pas tous les jours et tu t'en sors bien.

embellie a écrit:J'ai pensé à la pub où le beau Georges négocie son entrée au paradis et revient sur terre...

Ha oui, hmmmm, surtout avec John... vont bien ensemble ces deux-là !

on sens le coté musical de ce poeme,
la répétition en fin de strophe, mais pas seulement,

dès les premiers mot, je trouve qu'on percoit bien le rythme,
et puis, j'aime bien l'humour et cette vision du paradis

c'est léger et simple, ca se lit comme du petit lait, un sourire accroché aux lèvres...

Pour répondre à plusieurs remarques, je précise que ce texte est, effectivement, fait pour être chanté. J'espèrais trouver un ou une volontaire ! mdr !
Pour d'autres, j'ai modifier quelques points et r'ajouter un quatrain afin de clarifier la fin. Voilà la nouvelle version :

Par un petit matin pluvieux,
J’avais reçu un papier bleu
Me disant de monter aux cieux
Convoqué pour y voir mon Dieu ,
Y voir mon Dieu…

J’avoue, je n’étais pas très fier.
Que voulait dire ce mystère ?
Aurais-je mal vécu hier
Ou terminé mon temps sur terre ?
Mon temps sur terre…

Je rangeais donc tout, ici bas
Et je parti pour l’au delà.
Voir saint Pierre ou saint Nicolas
Mais j’y allais à petits pas.
A petits pas…

J’aperçois un vieillard grognon
Qui soigne sa réputation,
Je lui tends ma convocation,
Il me dit : c’est pas mes oignons !
Pas mes oignons…

Je frappais donc à plusieurs portes
Sans grand succès mais peu importe,
Ma curiosité était forte
De savoir tout ce qu’on colporte,
Ce qu’on colporte…

L’une d’elles s’ouvrit enfin,
J’y vis un grand vieillard très bien
Qui me demanda : d’où tu viens ?
Je lui réponds : mais c’est ma fin !
Mais c’est ma fin…

Il sonne la cloche aussitôt
Pour rassembler tout son troupeau.
Je vous l’ai dit, bande d’idiots !
La faucheuse a cassé sa faux !
Cassé sa faux…

Donc plus d’entrée pour le moment !
Les morts doivent rester vivants
Qu’ils vivent donc en attendant
Que revienne le bon vieux temps,
Le bon vieux temps…

Je suis donc revenu sur terre,
Je comprenais la mine austère
De mon grand patron de saint Pierre,
C’est qu’il n’avait plus rien à faire,
Plus rien à faire….

Si une voix veut se faire entendre........