Le savoir de l'autre
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Lucy
boc21fr
midnightrambler
levaran82
8 participants
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Le savoir de l'autre
J’en ai connu des femmes, aux sexes surs et âcres. J’ai gouté et léchés leurs portes de prisons. Parfois je me réveille, et un épanchement lent de cyprine me rappelle le prénom de la dernière muse qui remplaça l’ancienne. Elles furent nombreuses mes catins, mes idoles, à se damer le pion pour être un instant vrai.
Parfois je regarde la fenêtre et je repense à toi, mon arquebusier sentimental, ma donneuse de leçons ou mon offreuse de vie. Une fenêtre, en effet, ou un gond, me font penser à toi. De l’un des deux tu me faisais sortir souvent. Puis tu es partie ; de femme ton statut est devenu femelle.
Tu sais, il est facile de conter fleurette aux murs froids, mais moi je me délecte de ce célibat, nouveau et incongru, infime et dérisoire.
J’arpente une rue sans nom ( plus rien pour moi ne mérite de nom depuis un certain temps ) et je regarde le dessin que font les traces des nuages. Dans le ciel. Je me trouve niais à les trouver beau, et je continue à lever mon regard.
Cette ardeur qui m’empresse, cette fièvre, serait-ce peut-être définitivement l’amour d’un sarcophage ? Non. Je fuis. Je m’évade en des terres ou des femmes aux seins pointus savent la météo, me disent les conflits. Me disent simplement qu’elles m’aiment. Quelle odeur fragile que celle que l’on ne découvre plus. Un mot qui glisse en mon oreille laisse l’autre, l’ancien, s’égarer dans mon colimaçon. Je te parle de mon oreille. Celle qui est acouphène et dont le bruit permanent me rappelle ton bourdonnement. Tu sais cette oreille, qu’autrefois tu léchais, gobais, suçais, faisais tienne. Cette oreille qui est aujourd’hui un simple réceptacle, un membre disloqué…
Non, décidément je deviens fou, et ça, je ne le souhaite pas. Une plume oscille, une feuille tremble, un verre me guette et je le bois…
Je suis plus fort que tout cela, mais tu situes la force en un autre lieu, un lieu de décadence. Les rues genevoises me paraissent de guingois, je découvre un banquier, lui dit combien j’aime sa froidure, mais sa froidure elle-même ne m’aime pas. Personne ne donne à l’autre ce qu’il attend. Serait-ce cela la vérité ? Personne ne donnerait à l’autre ce qu’il attend ? Moi j’ai décidé de donner ! Plus que quiconque, don Quichotte, tu es un éclat d’or, une saveur de vanille.
Et je me bats.
Contre l’absurde je me bats absurdement ; contre l’amour, je me battrais amoureusement.
Des femmes aux seins si fades, aux seins tristes ou salvateurs me l’ont dit ( ou fait comprendre ! ) l’amour est un écueil ou la barque se noie. À fond plat. À fond plat, m’ont-elles dit. Même la barque à fond plat dans cet écueil se noie.
Je ne compte pas prendre garde aux avertissements des aînés qui ont vu, à ceux des jeunes qui croient savoir ou des contemporains qui voient ! Je ne crois en personne, pas même en moi….
Délicat chemin que celui de passer de la première personne du pluriel à celle du singulier.
J’aime ce vent froid de janvier qui donne aux briques un teint de cendre.
Parfois je regarde la fenêtre et je repense à toi, mon arquebusier sentimental, ma donneuse de leçons ou mon offreuse de vie. Une fenêtre, en effet, ou un gond, me font penser à toi. De l’un des deux tu me faisais sortir souvent. Puis tu es partie ; de femme ton statut est devenu femelle.
Tu sais, il est facile de conter fleurette aux murs froids, mais moi je me délecte de ce célibat, nouveau et incongru, infime et dérisoire.
J’arpente une rue sans nom ( plus rien pour moi ne mérite de nom depuis un certain temps ) et je regarde le dessin que font les traces des nuages. Dans le ciel. Je me trouve niais à les trouver beau, et je continue à lever mon regard.
Cette ardeur qui m’empresse, cette fièvre, serait-ce peut-être définitivement l’amour d’un sarcophage ? Non. Je fuis. Je m’évade en des terres ou des femmes aux seins pointus savent la météo, me disent les conflits. Me disent simplement qu’elles m’aiment. Quelle odeur fragile que celle que l’on ne découvre plus. Un mot qui glisse en mon oreille laisse l’autre, l’ancien, s’égarer dans mon colimaçon. Je te parle de mon oreille. Celle qui est acouphène et dont le bruit permanent me rappelle ton bourdonnement. Tu sais cette oreille, qu’autrefois tu léchais, gobais, suçais, faisais tienne. Cette oreille qui est aujourd’hui un simple réceptacle, un membre disloqué…
Non, décidément je deviens fou, et ça, je ne le souhaite pas. Une plume oscille, une feuille tremble, un verre me guette et je le bois…
Je suis plus fort que tout cela, mais tu situes la force en un autre lieu, un lieu de décadence. Les rues genevoises me paraissent de guingois, je découvre un banquier, lui dit combien j’aime sa froidure, mais sa froidure elle-même ne m’aime pas. Personne ne donne à l’autre ce qu’il attend. Serait-ce cela la vérité ? Personne ne donnerait à l’autre ce qu’il attend ? Moi j’ai décidé de donner ! Plus que quiconque, don Quichotte, tu es un éclat d’or, une saveur de vanille.
Et je me bats.
Contre l’absurde je me bats absurdement ; contre l’amour, je me battrais amoureusement.
Des femmes aux seins si fades, aux seins tristes ou salvateurs me l’ont dit ( ou fait comprendre ! ) l’amour est un écueil ou la barque se noie. À fond plat. À fond plat, m’ont-elles dit. Même la barque à fond plat dans cet écueil se noie.
Je ne compte pas prendre garde aux avertissements des aînés qui ont vu, à ceux des jeunes qui croient savoir ou des contemporains qui voient ! Je ne crois en personne, pas même en moi….
Délicat chemin que celui de passer de la première personne du pluriel à celle du singulier.
J’aime ce vent froid de janvier qui donne aux briques un teint de cendre.
levaran82- Nombre de messages : 145
Age : 42
Localisation : belgique
Date d'inscription : 26/01/2010
Le savoir de l'autre
Bonsoir levaran82,
- goûté
- léché, sans s
- prison, sans s
- vraies
- beaux
Le début n'a pas été relu ?
Pour le reste, se laisser porter, reconnaître des chemins parcourus hier et ailleurs, partager cette intimitée passée ... mais laisser les autres refaire le monde ...
J'ai bien aimé ... oui, bien aimé ...
Amicalement
midnightrambler
- goûté
- léché, sans s
- prison, sans s
- vraies
- beaux
Le début n'a pas été relu ?
Pour le reste, se laisser porter, reconnaître des chemins parcourus hier et ailleurs, partager cette intimitée passée ... mais laisser les autres refaire le monde ...
J'ai bien aimé ... oui, bien aimé ...
Amicalement
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: Le savoir de l'autre
Je rajouterais le "où des femmes aux seins pointus savent la météo"...
Pas grand chose d'autre à ajouter à ce texte sinon qu'il a le mérite de bien faire passer que des ces "femmes, aux sexes surs et âcres" s'en détache une qui a laissé un gout plus amer au palais du narrateur...
Pas grand chose d'autre à ajouter à ce texte sinon qu'il a le mérite de bien faire passer que des ces "femmes, aux sexes surs et âcres" s'en détache une qui a laissé un gout plus amer au palais du narrateur...
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 54
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
Re: Le savoir de l'autre
Est-ce la fatigue ? Je comprends le truc des pronoms, mais quelque chose me chiffonne dans l'agencement de cette phrase.Délicat chemin que celui de passer de la première personne du pluriel à celle du singulier.
Quant au texte, au sortir d'une soirée au cours de laquelle le conteux parlait de créatures à tour de bras, je me redonne une chance demain, à tête déposée comme dirait Louis XVI, avant de revenir taquiner la "femelle". ^^
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Le savoir de l'autre
Je trouve le sujet fort rebattu et nombriliste, mais bien revisité. La prose est expressive !
Mes remarques, pour compléter (pardon pour les éventuels doublons) :
« J’ai goûté et léché (et non « léchés ») leurs portes de prisons »
« Je m’évade en des terres où (« où » au sens de « dans lesquelles » et non de « ou bien ») des femmes aux seins pointus savent la météo »
« l’amour est un écueil où (« où » au sens de « dans lequel » et non de « ou bien ») la barque se noie »
Mes remarques, pour compléter (pardon pour les éventuels doublons) :
« J’ai goûté et léché (et non « léchés ») leurs portes de prisons »
« Je m’évade en des terres où (« où » au sens de « dans lesquelles » et non de « ou bien ») des femmes aux seins pointus savent la météo »
« l’amour est un écueil où (« où » au sens de « dans lequel » et non de « ou bien ») la barque se noie »
Invité- Invité
Le savoir de l'autre ...
Bonjour,
... cette intimité (sans e final) passée ...
Désolé ...
Amicalement
midnightrambler
... cette intimité (sans e final) passée ...
Désolé ...
Amicalement
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: Le savoir de l'autre
Je trouve ce narrateur misogyne et légèrement prétentieux "elles sont nombreuses les catins" ; parti de là, il n'a que ce qu'il mérite, vive le vent froid.
Celeron02- Nombre de messages : 713
Age : 52
Localisation : St-Quentin
Date d'inscription : 19/12/2009
Re: Le savoir de l'autre
Si le message que le narrateur fait passer ne remporte pas mon adhésion, je dois confesser avoir été charmée par l'écriture, par la poésie de l'expression, par la construction lâche et rigoureuse à la fois du texte.
Invité- Invité
Re: Le savoir de l'autre
Je passe avec mon traineau, je crains que les rennes ne s'emballent...
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Le savoir de l'autre
L'amertume d'un narrateur désabusé est bien rendu par le côté poétique dans la construction du texte même s'il est vrai qu'on ne s'attache guère. J'ai néanmoins trouvé le terme "cyprine" trop "clinique". J'aurais préféré un terme plus métaphorique...
demi-lune- Nombre de messages : 795
Age : 64
Localisation : Tarn
Date d'inscription : 07/11/2009
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