Quand le soleil n'est pas là...

/Le titre est nul je sais, mais je n'avais pas d'inspiration et... il fallait bien en mettre un. =} /

J'ignore si je poste dans la bonne partie, c'est un dialogue en alexandrins, mais j'ignore si cela peut-être considéré comme de la poésie... En même temps, puisque ce n'est pas de la prose... Bref.

C'était pour une rédaction de Français ayant pour thème:
"Devoir d'invention,
Le Jour et la Nuit s'opposent, un dialogue comique et cosmique."

C'est... Mon premier texte du genre, donc bon, c'est pas super super j'imagine. ^^"

Les didascalies sont en italique.
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La nuit est seule, les étoiles et la lune brillent.
Le jour entre, une forte lumière illumine les lieux.

LA NUIT : Ah ! Sacrilège ! Éteignez donc cette lumière !
Vite ! Ôtez de ma vue cette infamie jaunâtre,
Qui, de son éclat malsain, trouble, l’éphémère
Emprise que sur la Terre j’exerce ! Alors,
Recouvrez-le de pierre, de terre ou d’albâtre,
Je ne veux plus voir cette horrible boule d’or !
LE JOUR : Eh bien, figurez-vous chère madame, que,
Sans la jaune lumière de l’astre de feu,
Présentes par milliers, vos bougies éternelles
Non, jamais plus ne pourraient veiller sur le ciel
De tout là haut, de leurs postes de sentinelles.
LA NUIT : Mais je n’ai que faire des prétendus bienfaits
Que vous attribuez à votre lampadaire !
Ce ne sont rien que mensonges et inepties, mais
Vous ne pourrez me tromper avec vos faux airs
D’innocent que vous affichez, sans même faire…
LE JOUR : (ne laisse pas le temps à la nuit de finir sa phrase) :
Permettez-moi de vous arrêter là, madame,
Voyez donc les choses en face, et admettez que,
Sans moi, votre vie ne serait qu’ennui ! Quel drame !
Vous règneriez sur la Terre, sans égal, et
Sans personne pour vous distraire, ou égayer
Votre lasse vie monotone de monarque !
LA NUIT : C’est, certes, une façon de voir les choses, mais…
LE JOUR : Je n’ai pas fini ! Il faut que vous compreniez
Que mon point de vue est sans conteste le bon !
LA NUIT : Permettez…
LE JOUR : Non je ne puis !
LA NUIT : Mais ne voudriez…
LE JOUR : Je n’ai pas fini ! Dois-je donc hausser le ton
Pour que vous daigniez enfin m’adresser toute
Votre misérable attention ? Vais-je devoir…
LA NUIT : (lui coupe la parole) Rien de tout ce que vous dites ne tient la route !
LE JOUR : Pardon ?
LA NUIT : Vous m’ennuyez !
LE JOUR : Vous devriez pourtant…
LA NUIT : C’en est assez !
LE JOUR : Qu’ai-je fait ?
LA NUIT : Vous dériviez.
LE JOUR : Où ?
LA NUIT : Aux confins de votre esprit brumeux !
LE JOUR : Passionnant !
N’est-ce pas ?
LA NUIT : Lassant !
LE JOUR : Vous me vexez !
LA NUIT : Pauvre fou !
LE JOUR : Y avez-vous réfléchi ?
LA NUIT : À quoi ?
LE JOUR : À mes mots !
LA NUIT : Futiles ! Indignes d’intérêt ! Déplacés !
LE JOUR : Sot !
Dois-je donc illustrer mes paroles ?
LA NUIT : Inutile !
LE JOUR : Vous devez comprendre !
LA NUIT : Quoi ?
LE JOUR : Rien de plus facile !
LA NUIT : Ce charabia m’est insupportable, cessez !
LE JOUR : Dois-je m’éteindre, pour vous prouver ma parole ?
LA NUIT : Vous vous tairiez ?
LE JOUR : C’est possible…
LA NUIT : Alors faites !
LE JOUR : Jamais !
LA NUIT : Pourquoi ?
LE JOUR : Vous risqueriez fort de devenir folle !
LA NUIT : Qu’à cela ne tienne ! Ainsi vous ne serez plus,
Ne m’importunerez plus ! Je serai en paix !
LE JOUR : Suis-je donc si indésirable à vos yeux ? C’est…
Regrettable de devoir ainsi nous quitter.
Mais si tel est votre souhait, je ne viendrai plus !
LA NUIT : Cessez-donc vos pitoyables palabres, et vite !
Éteignez-vous !
LE JOUR : Que votre volonté soit faite !
Je me retire… Mais… Êtes-vous sûre ?
LA NUIT : Vite !
Hors de ma vue, lumière insalubre !
LE JOUR : Mais…
LA NUIT : Faites !
LE JOUR : Bien…

Le jour s’en va, tout est noir, sans aucune lumière.

LA NUIT : Hein ? Mais… Que se passe-t-il ? Je ne vois plus !
Où est la lune ? Où sont les étoiles ? Disparues !
Pourquoi ne brillent-elles plus ? Qu’est-il arrivé.
LE JOUR : Ne vous avais-je donc pas prévenue ?
LA NUIT : Vous ?! C’est…
LE JOUR : Sans ma lumière vous n’êtes plus…
LA NUIT : Revenez !
Rallumez-vous !
LE JOUR : Hélas c’est impossible !
LA NUIT : Mais…
LE JOUR : M’éteindre et disparaître, rien de plus facile !
Mais revenir est hors de mes moyens …
LA NUIT : Comment ?
C’est une plaisanterie ?
LE JOUR : Hélas non…
LA NUIT : Pourquoi ?…

La nuit part en pleurnichant, désespérée par son sort…

LE JOUR : Enfin ! Je l’ai eue ! Je vais la laisser, un temps…
Quelques heures encore… Et je reviendrai, ô joie !
Ainsi peut-être pourrai-je venir fort tôt
Chaque matin, sans entendre ses jérémiades
Puisqu’elle a bien compris mon utilité ! Oh,
Je ne devrai plus repartir en cavalcade
Pour échapper à son effrayante fureur
Me revoilà enfin, à nouveau plein d’ardeur,
Quel sot de n’y avoir pas pensé bien plus tôt !

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Les alexandrins sont parfois répartis dans les paroles des deux protagonistes, ils sont organisés ainsi (il n'y en a que 2 ou 3 sans rime associée):

Spoiler:

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Voilà voilà, merci d'avance pour vos réponses.

La nuit est seule... qui l'accompagne d'habitude ?

je ne jugerai pas la qualité des alexandrins, certains membres du site ont une oreille plus chipoteuse que moi, plus spécialiste surtout, pour tout cela.
Pour ce qui est du rythme, je trouve le début un brin laborieux avec un déséquilibre entre la nuit, plus mature, et le soleil, cherchant un peu ses mots. Vers le milieu, lorsque les dialogues se font plus courts et plus vifs, ça s'améliore, heureusement et ça se termine de manière plutôt vive et enjouée, ce qui me paraît mieux.