Enfermé dehors

très drôle...Juste une remarque : on n'en reparle pas

Cher toi

Il faut que tu saches que j'aime beaucoup le style épistolaire. Et les psychanalystes. Les gourous aussi et les kangourous.
Sur la forme, je note une grande aisance et une fluidité agréable pour le lecteur. Quelques fautes que je reviendrai corriger quand j'aurai plus de temps, enfermée que je suis dans ma prison spatio- temporelle et peut-être un Surmoi légèrement défaillant qui me fait préférer des occupations plus divertissantes à court terme.
Sur le fond, j'aime cet esprit de sérieux qui précisément ne pollue pas ton texte.
A trés bientôt de te relire.
Hum, un texte par semaine en prose et un en poésie.
Exos à volonté.
C'est l'ordonnance à laquelle nous soumettons tous ici nos égos fragiles.

Si tu veux commenter tes commentaires, il faut que tu saches que ça se passe sur" le fil commentaire prose"
car à chaque comm ici ton texte remonte en haut de page sur la page de proposition de textes , et bien sur , si nous considérons que les lecteurs intéressés peuvent faire remonter le texte, il n'en est pas de même pour l'auteur lui-même.
Tu ne souhaites pas squatter le haut de page, n'est-ce pas ?

Encore un détail. Si tu veux être averti de l'arrivée de messages nouveaux sur un fil, tu vas en bas à droite de ce fil et tu coches :surveiller ce sujet.Tu recevras des mails t'avertissant de l'arrivée de nouveaux messages ou textes à cet endroit.

Déjanté et délectable à souhait !
Je reconnais toute une génération dans ce texte emblématique !
Si je peux me permettre de conseiller une piste peu explorée : psychanalyste de groupe, analyse chorale, interprétation orchestrée, avec spectacle permanent et scène ouverte en fin de semaine... enfin, moi, ce que j'en dis !
Plus sérieusement, tu pourrais peut-être resserrer un peu, il y a des détails qui n'apportent pas grand chose, ça ne donnerait que plus d'impact au reste.
J'ai beaucoup aimé "la gratuité de l'acte gratuit". On ne réfléchit pas assez là-dessus !

Un style agréable, cursif, des considérations qui mettent en bouche, il me semble qu'il y a là tous les ingrédients pour quelque chose de tout à fait très bien.
Je crois cependant qu'un chouia plus nerveux, ce pourrait être encore meilleur.
Mais ce n'est que mon ressenti.

tu es le seul de la famille
(on en reparle pas, d'accord?). on n'en
Si je m'adresse à toi cette fois encore, c'est parce que tu est le seul de la famille à avoir reconnu en moi quelque valeur. Tu as la bonté de me gratifier de l'héroïque sobriquet de "pionnier" dans le texte de la gentille carte postale que tu m'as envoyée du Costa Rica. Bien sûr, je ne peux m'empêcher d'envisager avec un peu d'aigreur le regard ironique que tu peux légitimement porter sur mes chaotiques aventures (on en reparle pas, d'accord?). Mais il me semble que tu es presque sérieux lorsque tu dis "pionnier", bien que tu éprouves le besoin de le préciser lourdement (je te cite mot à mot : "Tu es un véritable pionnier. Je ne plaisante pas, je le pense vraiment"). Puisque nous sommes dans les confidences, je pense comme toi. Je crois bel et bien être toujours trop en avance. Loin de l'envisager comme un défaut, je persiste à penser que c'est au contraire ma plus grande force. C'est elle que je dois utiliser pour me désincarcérer du machinal.
Je condenserais, là.

les grands axes qui ont guidé
Tu sais combien de folles entreprises j'ai soutenues, aidées, parfois dirigées !
Je ne crois pas déjà t'en avoir parlé, mais lorsque j'étais en terminale, j'ai plus ou moins été violé par ma prof de philo, une remplaçante. Elle était nietzschéenne. Cela m'a beaucoup aidé. J'ai découvert que Nietzsche est né un 15 octobre, comme moi, et que partant nous étions tous les deux du signe de la balance. Ça m'a donné confiance. J'ai fais mienne la fière devise inscrite au dos de l'édition de poche de "Ainsi parlait Zarathoustra" : Il faut beaucoup de chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse. Tu vois que je n'ai pas des références bidons.Je condenserais

Qu'est-ce qu'on a pu faire comme conneries et rigoler grâce à notre idéal !
Passons. J'adore !

Je continue sur les traces de mon parcours intellectuel. Après avoir raté l'heure du BAC deux ans de suite, c'est étrange à dire, mais je n'ai eu aucune difficulté à entrer comme concepteur rédacteur publicitaire dans une petite agence. En revanche, et au nom de la rhétorique, il aurait fallu faire le deuil de la dialectique pour pouvoir durer. Je n'ai jamais pu l'accepter, comprends-tu mon Oncle ; jamais ! J'ai quand même réussi à tenir assez longtemps pour avoir droit au chômage. Après je me suis spécialisé dans les petits boulots sans spécialité. Mais, aujourd'hui, je dois reconnaître que j'ai de plus en plus de mal à me situer. Je me sens prisonnier. Et pourtant comme dans le poème : J'étais insoucieux de tous les équipages… Je me permets de citer Rimbaud car je n'ai pas trouvé comment le dire mieux que lui. J'ai tout envisagé : L'agriculture bio, fonctionnaire territorial, l'humanitaire, le commerce équitable , Que Choisir… Les idéaux actuels me conviennent mal. Je ne parviens pas à retrouver l'exaltation libre de mes jeunes années.
J'ai toujours secrètement admiré la voie que tu as su emprunter. Car si j'étais libre dès mon plus jeune âge, tu étais, toi, enfermé. Enfermé dans ta famille catho, dans tes révisions d'examens, etc. Et dire qu'aujourd'hui c'est l'inverse !
Tu t'es évadé n'est-ce pas ? Comment as-tu fais ?
Comment as-tu pu devenir conseiller financier toi qui sait à peine compter, comment ? Est-ce parce qu'à l'époque où on fumait des pétards tu t'es intéressé au bouddhisme zen? As tu eu une révélation à ce moment là qui t'as amené à "l'Éveil"? Donc, et tu l'auras maintenant compris, c'est plus encore à l'alchimiste, au chaman, qu'à l'Oncle, que je m'adresse. Tu sais, depuis la mort de Papa, je me sens orphelin. Souviens-toi que tu es aussi mon parrain.Là aussi, je pense que tu pourrais couper un peu

Je me placerai : un conditionnel, non ?

J'entends par a-curatif que le but de mes accompagnements thérapeutiques n'aurait pas pour objet de réparer une destruction mentale constatés chez mes patients. J'entends donc laisser le curatif aux psychiatres. Pas question non plus de thérapie palliative - le marché est déjà très encombré - mais bien d'une thérapie résolument axée vers l'amélioration de l'individu sain d'esprit et de corps. Cette branche spécifique de la psychanalyse serait en effet destinée à la construction dans l'inconscient du patient d'une sorte de surhomme
Savoureux ! Sauf la répétition.

peu à peu ralenti
Mais je pourrai prendre des cours de théâtre
conditionnel ?

Mon cher neveu,

Je voulais juste te confirmer que je tiens à ta disposition LE canapé qui, certes, n'est plus de toute première fraîcheur mais peut aussi bien te servir à allonger d'éventuels patients qu'une prose immodeste et friponne suivant la voie que tu auras choisie.
Ton oncle m'a fait part de tes courageuses intentions et je me réjouis de te voir enfin sortir du chaos pour accoucher de ton étoile qui danse.
Tu verras qu'ici l'équipage est de fort bonne compagnie, le seul soucis pour un moussaillon nouvellement embarqué étant de se repérer dans le dédale des ponts et entreponts sans se faire taper sur les doigts par notre quartier-maître mais, malin comme tu es, tu ne devrais pas mettre trop de temps à t'adapter à la manoeuvre.

Bonne chance, mon grand, et à bientôt de tes nouvelles !
Tante Arielle

"J'ai été à ce moment là littéralement habité par une "scriptorrhée" qui m'a permis d'écrire plus de cinq milles pages sur des cahiers Clairefontaine 17x22 quadrillés 5x5. J'ai vidé des dizaines de stylos Bic jaunes à encre bleue (pointe tungstène ultra fine). J'écrivais très serré, en partant de tout en haut à gauche de la page, sans interlignage ni marge, et je parvenais sans peine à emplir un cahier entier de 192 pages en deux ou trois jours. Le débit s'est peu à peu ralentit et le flot d'encre s'est tari un peu avant la fin du 25ème cahier. Tout est dans une boite rouge. Une production dont l'intensité et la densité sont indéniables, et ce en quantité phénoménale ; même si l'on doit se résoudre à retrancher quelques passages. Ce ne sera peut-être même pas nécessaire".

ça promet.

Maintenant, dyslexique contrarié peut-être (tu me permets de douter), ça n'empêche pas les corrections que voici donc, pour compléter ou appuyer celles de Coline :

il peut-être utile que tu connaisses les grands axes qui ont guidé (pas d'accord avec "avoir") mes pensées
Tu sais combien de folles entreprises j'ai soutenues, aidées (logiquement ! et complément avant le verbe cette fois), parfois dirigées !
Comment as-tu fait (participe passé) ?
As-tu (tiret pour inversion) eu une révélation à ce moment-là qui t'as amené à "l'Éveil"?
le but de mes accompagnements thérapeutiques n'aurait pas pour objet de réparer une destruction mentale constatée chez mes patients.
ta brillante intelligence te permet d'entrevoir
Car tu ne le sais peut-être pas mais j'ai fait un épisode d'hypertension (après que Jeannette soit est/fut ; pas de subjonctif après "après que" partie vivre au Canada avec les enfants)
Le débit s'est peu à peu ralenti et le flot d'encre s'est tari
Tout est dans une boîte rouge.
je ne m'attends pas à gagner des mille ("mille" est toujours invariable, même dans cette expression) et des cents avec ça
à part quelques vieilles dames,
l'autre jour j'ai laissé la porte palière se claquer toute seule