Assis dans la poussière

J'aime la regarder, là, haut dans le ciel au-dessus de nous. La lune. Elle est belle et mystérieuse, mais froide et inaccessible. Comme si elle n'était merveilleuse que dans nos rêves et à travers nos regards de terriens rêveurs. A travers mes pensées oniriques et saugrenues, différents tableaux passent et l'un d'entre eux revient souvent, m'obsède et me laisse songeur. J'aimerais m'asseoir sur la lune, m'asseoir comme un enfant s'assoit les jambes croisées et les mains jointes, observant. Je voudrais, de cet endroit, regarder la Terre et voir combien elle est belle. Combien les hommes, tels des insectes grouillants en sa surface, y sèment le désordre et s'y répandent eux-même, comme prolifère un virus, comme s'étale une plante grimpante, inconsciente et sinistre invasion de la race qui réfléchit. Car oui, grossièrement, je me représente cela de cette manière bien triste, même si à mon sens même les animaux ont des pensées et des émotions, l'homme lui en dehors d'une intelligence naturelle et instinctive qui préserve chaque être vivant en son milieu, possède une logique, un mystère de l'évolution, un cadeau empoisonné. Si l'homme possède donc la logique suffisante pour avoir créé des éléments non-palpables que même lui craint, comme l'économie ou la religion, il a aussi le mérite d'avoir développé une technologie surprenante, menant parfois à sa perte. Car paradoxalement, l'humain est la seule race assez évoluée intellectuellement pour pouvoir se détruire en même temps que les autres espèces, et également pour pouvoir jouir de son existence et profiter de sa vie. Mais l'homme est malin et dans un sens mauvais, chacun cherchant à dominer son prochain ou s'attribuant ses biens s'il le peut. C'est ainsi qu'on peut penser que la religion est née: une peur en une puissance divine et invisible, promettant le bonheur éternel aux sages et la douleur aux autres. Les commandements, les signes, les quêtes transmises à l'homme... Un contrôle de la masse aucunement justifié et totalement accepté puisque ne concernant apparemment aucune intelligence ici-bas. Ces institutions d'ailleurs continuent de fonctionner près de deux millénaires après leur création. Et pourquoi depuis l'époque à laquelle commence notre calendrier, pourquoi depuis cette ère de ferveur religieuse et de foi, ne reçoit-on plus de signe divin ? Parce que, peut-être, le dieu à l'origine de cela est-il mort. Dieu sans majuscule, un dieu humain qui n'a finalement rien de différent. Et si notre intelligence a évolué -ou du moins notre culture- certains continuent de croire en des fondements primitifs. Mais si la religion n'était qu'un «mal» (car elle n'en est pas vraiment un, du moins elle n'en serait pas un si elle n'engendrait pas d'autres complications) dans la société humaine alors celle-ci serait déjà bien paisible, mais force est de constater qu'une chose est, dans la nature humaine, récurrente et ceci quelle que soit l'époque: la guerre. L'homme a besoin de tuer. Non pas que ce soit un fait que j'accepte platoniquement et que j'approuve, c'en est un que je constate, qui crève les yeux. L'homme s'est battu, toujours, a massacré parfois sans raisons, par crainte, par intérêts politiques; et souvent également pour la religion, d'ailleurs. Au nom d'un dieu quelconque, d'une foi qu'on considère meilleure, on tue. On va jusqu'à inventer des moyens de tuer, à faire des recherches et à consacrer de l'argent à la recherche dans les armes. L'homme se détruit. Mais plutôt que de dresser le portait glauque de notre espèce, rappelons-nous que celle-ci à inventé la musique, comme le disait Maupassant; des vibrations que seuls les animaux -dont nous faisons partie- peuvent entendre, l'art étrange de la musique puisque la nature elle-même est muette. D'ailleurs pourquoi ne citer que la musique alors que l'homme a inventé l'art, reflet parfois de la beauté de sa pensé, une mélodie pouvant vous hanter comme vous préoccupe une phrase ou comme une image se grave dans votre esprit. Et puis, l'homme pleure. L'homme rit. L'homme aime et c'est sûrement d'autres choses qui font sa beauté, même si l'amour, quelle que soit sa forme, peut conduire à des extrêmes. Toutes les guerres du monde ne vaudront jamais la tendresse de deux êtres liés par l'amour. Enfin, je dirais que l'homme a une surprenante imagination: la peur par exemple, présente chez les autres animaux, sert à nous avertir d'un danger. C'est de ce don incroyable que naissent nos angoisses. Marchez seul la nuit et notre esprit imaginera quelque ennemi inquiétant dans l'ombre, alors que vous êtes bien seul. Nos sens se moquent parfois de nous, notre cerveau exagère les situations et fait de nous des êtres faibles de par leur crédulité. Tout ceci est vrai depuis la nuit de temps, depuis que le premier homme a aimé la première femme, depuis que son successeur a tué un autre de ses semblables, ce schéma se répétant à l'infini jusqu'à maintenant, et comme nous pouvons être sûrs qu'il se répétera dans les siècles, les millénaires à venir...
Et moi, seul, assis sur le sol blanc de la lune, je regarde dans l'immensité de l'espace, les hommes mourir et tomber un à un, et j'ai peur.

J'aime la regarder, là, haut dans le ciel au-dessus de nous. La lune. Elle est belle et mystérieuse

Tu penses si ce début m'a attirée ! Moins emballée par la suite même si je reconnais une légitimité à ta réflexion. Mais le texte, bien écrit, est trop sec pour moi, manque de poésie, et s'apparente plus à l'essai qu'à la fiction. La dernière phrase m'a plu parce que justement elle laisse place à l'émotion et redonne ainsi à ce texte un ton moins désincarné.


Note :
Marchez seul la nuit et notre esprit imaginera quelque ennemi inquiétant dans l'ombre, alors que vous êtes bien seul.

"votre esprit", je pense

Tout à fait la faute relevée est horrible ... Je corrige sans plus tarder.

Quant au texte c'est effectivement un essai auquel je donne certes un côté un peu "fiction" au début et à la fin, ce qui finalement n'est qu'une méthode d'introduction. Ce texte n'a pas vraiment de portée littéraire comme tu (vous? que les gens sont compliqués) l'as remarqué, et je m'en excuse si cela est décevant pour le lecteur, j'aurais aimé précisé au début ce à quoi s'attendre, ne pas froisser l'opinion des gens etc, mais ce genre de choses m'a déjà coûté par le passé, je vais appeler ça de l'expérience (en riant doucement...)

Préciser et non précisé, j'ai refait une faute horrible, mea culpa, j'ai honte.

Redstar, à l'avenir, veille à éviter de répondre aux commentaires sur ce fil.


Je repasserai commenter plus tard... le début n'était pas déplaisant mais j'ai décroché ensuite.

Bonsoir redstar,

Un poste d'observation original - bien qu'il me rappelle l'un des avatars de demi-lune - pour une analyse qu'il faut faire pour soi-même à un moment donné. Mais rien de bien original ...

Attention de n'en pas trop faire !! Circonvolutions, lourdeurs, répétitions ...

Quelques remarques :

- ligne 6 : ... s'y répandent eux-mêmes,
- ligne 7 : ... une plante grimpante ne s'étale pas, il existe d'ailleurs des plantes "couvrantes"!
- ligne 15 : ... la peur d'une puissance divine et invisible ... ?
- ligne 27 : ... sans raison ... pas de "s"
- ligne 32 : ... la beauté de sa pensée,
- ligne 38 : ... votre esprit ...
- ligne 40 : ... la nuit des temps ...

Amicalement,
midnightrambler

Si je comprends l'intention et le propos, apprécie le soin apporté à l'écriture, je demeure tout de même sur le côté car à pratiquement aucun moment, je n'ai trouvé de porte ouverte pour y glisser -mentalement s'entend- mon grain de sel. Tu imagines et expliques tout à la place du lecteur, tu affirmes au lieu de suggérer, tout semble aller de soi.
Le propos y gagnerait en force si tu te passais de certains détails et autres effets, si tu jouais davantage la carte de la poésie et de la suggestion, plutôt que tout décrire ainsi par le menu, avec des réflexions certes légitimes mais pas tout le temps bouleversantes pour le lecteur.
Simple suggestion, bien sûr.
La densité du texte n'est pas gênante en soi mais le thème, traité de la sorte, a quelques relents répétitifs qui rendent le tout un brin touffu; sans doute un peu trop.