APPEL A TEXTES : 1500 - Alphée

J'adore la chute qui en fait une véritable petite histoire surprenante. L'effet de miroir est joliment réussi. C'est "l'enfance de l'art" si j'ose dire ; et c'est un compliment.

Réflexion sur une vie qui se clôt en boucle : retour à la case départ. On est un peu avertis par ces "cheveux rares" tandis que le contexte de jeu, poupée et chaise basse persiste à vouloir nous tromper. Beaucoup de fraîcheur et une douce sensation de paix : Alphée n'est pas malheureuse. Joli parallèle avec la petite enfance.

Les deux expressions de temps de la fin me semblent superflus. Le "Maintenant", surtout.
Une progression implacable, ce n'est qu'à l'avant-dernier paragraphe qu'on commence à se douter de quelque chose.
Je ne crois pas avoir aimé ce texte, je n'ai pas aimé le parallèle avec une jeune enfant ; ce n'est pas la marque d'un manque de respect de la part de du narrateur pour Alphée, bien sûr que non, mais quelque part, ça m'a dérangée, cela a touché une corde sensible en moi... Je pense que cela signifie sûrement que le texte est réussi.

Marie a les yeux noirs, a bon appétit et ne joue qu'avec ses mains ; c'est sûrement parce qu'elle n'a pas eu de poupée.
Elle est charmante Alphée, ne lui faisons jamais rencontrer Marie qui est une guerrière malgré Alzheimer.

Ce texte est absolument terrifiant. Trés réussi.
J'ai adoré être glacée par le souffle de la grande faucheuse alors que je me croyais à la nursery !

Encore un texte génial! Décidément cet exercice est un festival!
Dusha, tu nous as piégés subtilement!

(vais pas oser poster moi si ça continue!!!)

Beaucoup de pudeur dans ce texte que je trouve bien amené.
La chute au demeurant très bonne, me semble par contre un peu moins légère que le reste.
J'ai pris plaisir à aussi te lire en prose!

le principe est facile, bateau, galvaudé... prendre un thème sensible... faire passer une chose, une personne pour une autre et... chute !
J'ai tendance à ne pas aimer cela.

tu as d'autant plus de mérite, parce que malgré mon a-priori, ton texte est plus que réussi ; tendre ; émouvant ; et m'a emporté, séduit.
Pour rafraîchir le commun, suffit de bien ordonner les mots, c'est bien ce que tu as fait.

Calme, si calme, sourire béat, ce retrait en soi-même, ce retour tranquille au néant, est-ce ce qui nous fait si peur quand nous nous contemplons dans les yeux clairs d'Alphée ?
En tout cas tu la prends par la main notre peur, Dusha, et la guides sans trébucher, sans nous laisser reprendre souffle vers notre grand frisson. Une réussite.

Rien à dire sur la forme : parfaite, excellente observation de la petite vieille au fond de l'abime mais il y a des petites vieilles rigolotes aussi.

Sympa mais j'ai trouvé le sentimentalisme un peu trop appuyé/convenu.

La répétition de "peu" (5x fois sur le texte) m'a décollé du fond à partir de la doublette ici "Sa chambre est nue, un peu trop peut-être. Mais tout l’amuse. Elle rit pour peu de choses".
Après j'ai focalisé sur ce type de mot "un peu " minuscule", "beaucoup" et il y en a....beaucoup.

la boucle bouclée. Vraiment très fort. l'émoi ressenti par Alphée ne doit pas être au bout ce qu'il était dans l'enfance! Une chance parfois, j'espère et pense. Pour l'individu, j'entends !

l'émoi ressenti par Alphée ne doit pas être au bout ce qu'il était dans l'enfance!

que dire du lapsus:
je voulais écrire:
...l'émoi... ne doit pas être très différent au bout, de ce qu'il était dans l'enfance.

Ton texte me procure un certain malaise, Dusha. J’ai donc un peu de mal à le commenter. Il joue fort sur la corde sensible avec talent d'ailleurs, car tu ne sombres pas dans le trop-plein de sensiblerie. Mais pour moi, le sujet est limite, tu touches quelque peu à un de mes tabous.

Elle a des yeux si beaux, Alphée, profonds et limpides comme les eaux du fleuve auquel son nom renvoie. Des yeux ouverts sur l’infini comme éternel retour du même, comme boucles de ses cheveux, et celles de ses rêves, comme spirale sans fin. Des yeux expressifs de sa vie, en retour vers les premiers jours. Vers l’enfance. Vers l’innocence. Elle joue encore un peu, à vivre. Elle rit. Mais son appétit de la vie s’est perdu. Au festin de l’existence, elle s’est nourrie à satiété.
Elle veut goûter encore à la saveur des choses, elle veut goûter encore l’existence en pleine bouche, mais ne plus rien avaler.
Anorexique de la vie, elle sortirait bien du cercle infini. Sans drame, sans tristesse. Comblée. Plus de faim, plus de manque. Juste le goût des choses, des petits riens, un rayon de lumière, un grain de poussière. Juste le goût de cette poupée de chiffon, ombre de ce qu’elle fut, image des êtres qu’elle a aimés. Avant de partir. Le fleuve est profond, mais ne s’écoule qu’en un seul sens, quelques boucles, et pour finir un aller sans retour, vers l’océan où les gouttes d’existence font les vagues, l’immensité et le toujours recommencé.
Quel beau texte, Dusha !

Me suis ennuyé, pas assez de sexe. Vous êtes très ennuyeux, comme auteurs. On peut même risquer le mot : je m'emmerde à mourir dans vos textes. Vrai. On peut pas vous accuser de ne pas romancer non : vous me transformeriez une bombe atomique en bulle de savon.

zut, j'ai pas pu m'empêcher de repenser à cette image terrible qui démontre qu'on commence avec des couches et qu'on finit pareil
terrible, duscha, mais si vrai

Comme si la vie finissait ainsi qu'elle commence. Nous rendant à l'oubli, aux couches, aux bouillies.

Beau regard.

je ne m'y attendais pas.
je pensais vraiment qu'il s'agissait d'une enfant, autiste peut-être.
Wha, les deux dernieres phrases, vraiment une belle surprise qui m'a obligée (avec plaisr) à relire le texte en entier !

Je ne sais pas. Rien à redire sur l’écriture, c’est la manière de traiter le sujet qui me dérange. D’une certaine façon de prendre son lecteur en otage —je ne sais si je suis claire—mais c’est l’impression qui m’est venue.

Sinon: Alphée, quel joli prénom.

La fin ne me plaît pas beaucoup, sans doute parce que très tôt, pour ne pas dire dès le début, j'ai pressenti la fin et la manière d'y arriver. Alors ces précisions me paraissent superflues et viennent briser un certain rythme de croisière qui n'en avait pas besoin.
Sinon, sur le sujet, difficile de commenter. En disant que j'ai trouvé ça un brin trop sentimental, je passerai pour une sans-coeur. En même temps, il se dégage une réelle douceur de ce personnage et ça fait du bien.

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