APPEL A TEXTES : 1500 - De l'incommunicabilité...

Ginette a attendu que le soleil soit couché pour aller soigner poules et lapins puis elle est allée chercher sa chèvre au piquet. C'est qu'il a fait tellement chaud, étouffant, qu'elle n'en avait pas eu le courage avant. Mais là, quelque chose lui dit que le temps se gâte et qu'il est temps de s'y mettre avant la pluie. Le ciel est noir sur le bois du Coudray et c'est mauvais signe. Son travail terminé, elle sort une chaise et s'installe devant sa porte pour profiter de la brise légère qui vient de se lever.
Le voisin du week-end, celui qui a restauré la fermette abandonnée, passe en tenue de jogging.
«Ça va Ginette ?» «On fait aller répond Ginette» et puis : «C'est à cette heure là qu'il va se promener ? Va y avoir de l'orage, le ciel est tout noir dans le fond». «Mais non, répond le voisin, le vent souffle dans l'autre sens» et il part en courant. «Brave Ginette, pense-t-il, c'est vraiment le chaînon manquant, la France profonde, une espèce en voie de disparition». Cette voisine venue d'un autre âge, en robe-tablier sans manches, l'amuse beaucoup.
Le ciel s'obscurcit, le vent change de direction et Ginette a tout juste le temps de rentrer chez elle avant que bourrasque et pluie diluvienne ne s'abattent sur la campagne. Un coup de tonnerre fait trembler la maison.
Vingt minutes après, elle voit passer le voisin, luttant contre les éléments déchaînés. «Il est trempé comme une soupe, constate Ginette, tu parles d'un idiot, je lui avais pourtant bien dit ! J'avais vu une éclair».

Plotine a écrit:J'avais vu une éclair[/i]».

Une éclair au chocolat évidemment ! Tu dis "le" ou "la" réglisse toi ?
Tu vis en Ardèche, ou bien ? (moi je vis près de la Suisse)
C'est sympa ces petits jeux non ? Faudrait fonder une secte des textes courts. je fais déjà partie des Amateurs de Fromage a DAte de Péremption Dépassée (une anti fédération de consommateurs), du Mouvement de Libération du 29 février - ML292 (nous militons pour que les 29 février deviennent des jours fériés). Mis a part ces quelques blagues déplacées, j'aime bien ton truc car le mec en jogging, je le connais et je ne peux pas l'encadrer. Qu'une éclair le foudroye.

Une fin assez attendue, des personnages un peu clichés et une histoire trop légère pour retenir l'attention : désolée, non pas convaincue...

Dans le genre personnage populaire, j'ai préféré la bonne du psy. Elle manque de mordant Ginette, le voisin aussi. La faute au format ?

Attention à la répétition ici :
quelque chose lui dit que le temps se gâte et qu'il est temps de s'y mettre avant la pluie.

Contrairement aux autres commentateurs, j'ai préféré ce texte-ci à celui du psy, parce que le côté "Tranche de vie" me paraît convenir à merveille au format 1500 signes. Bien sûr, la balance penche nettement en faveur de la paysanne, qui sait de quoi elle parle, pourtant ce texte me paraît assez équilibré dans la présentation des personnages, contrairement à celui du psy qui, pour moi, était trop caricatural. La caricature sur 1500 signes, ça frappe !

Deux spécimen humains à des années lumière se partagent un bout de territoire....Allo la terre ? Non ici le terroir !

Et oui, "l'orage vient bout au vent" comme le disait ma grand mère, qui ne s'appelait pas Ginette.
Plotine nous livre là un secret météorologique, nous devrions la remercier!

Plott plott plott plodett! je regrette que tu aies rangé la chèvre dans les accessoires !
J'ai également préféré celle-là, plus visuelle .

Plotine a écrit: «Brave Ginette, pense-t-il, c'est vraiment le chaînon manquant, la France profonde, une espèce en voie de disparition». Cette voisine venue d'un autre âge, en robe-tablier sans manches, l'amuse beaucoup.

le passage du "point-de-vue" de l'une (la dame) à celui de l'autre (le voisin) ne fonctionne pas. le format 1500 ne s'y prête pas. D'autant plus que tu n'as pas lésiné sur la "pensée vulgaire" pour opposer ces deux univers.

Unun texte pas du tout caricatural, pour moi, pour vivre chaque jour de telles situations. Faut voir et entendre les échanges entre les vieux de la vieille et les touristes, ici dans ce petit village pas trop (si peu !) fréquenté des Cévennes.
Bien construit. Oui, ça me plait !

Roz-gingembre a écrit:Et oui, "l'orage vient bout au vent" comme le disait ma grand mère, qui ne s'appelait pas Ginette.
Plotine nous livre là un secret météorologique, nous devrions la remercier!

Tu plaisantes, Ginette, c'est elle : elle commande à la météo, nuance

excellent !
la dernière pharse de Ginette n'est pas terrible, tu aurais sans doute pu faire autrement
mais l'ensemble est très plaisant, réaliste et bien observé

la sagesse des anciens ...
on se surprend à penser : "il est trempé ? ha, bien fait pour lui ! "
un bel chronique du quotidien de nos campagnes.

j'ai préféré ce texte ci à celui du psy

J’ai trouvé ce texte amusant et bien raconté.

Tout est dit. Ça manque d'espace pour que je puisse me laisser aller à être un lecteur-rêveur.

J'adore. Sans pouvoir dire pourquoi mais voilà c'est ainsi. Je trouve que cette tranche de vie est bien rendue, les éléments sont à leur juste place. Ça me fait penser à un roman, La grinche, de Françoise Pirart, qui te plairait sûrement.

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Je sais bien que nous sommes dans le format des 1500 mais à mes yeux il manque quelque chose...
Je sais que je suis probablement un lecteur très lambda mais pour m'y retrouver un peu mieux j'aurais aimé que l'homme "de la ville" FASSE restaurer sa maison et qu'il apostrophe Ginette en l'appelant "Madame Ginette".
Pour que soit posé plus clairement le contraste entre les deux personnages...
Un petit échange d'amabilités et de pensées fort peu profondes qui résument bien (et en quelques mots) certains rapports humains...