APPEL A TEXTES : 1500 - La chute

Tu as bonne mine maintenant, constata-t-il, amer, en roulant sous la table !
Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée ! comme disait l'autre !

Pourtant il n'était pas besoin d'être grand clerc pour prévoir une telle chute. Il s'était vu diminuer de jour en jour, rongé, usé jusqu'à l'os par la hargne de son bourreau. L'échine souvent brisée par Ses accès de colère, ne reprenant un peu de mordant qu'après avoir subi l'épreuve de la moulinette que l'Autre lui infligeait régulièrement et sans pitié …

Ils étaient rares les moments de complicité sereine au long de sentes buissonnières qu'ils traçaient amoureusement de concert. Mais leur union était alors si délectable qu'ils ignoraient lequel guidait les pas de l'autre.
C'est probablement ce perpétuel souci de ne faire qu'un avec son partenaire qui l'avait mené à sa perte : Toujours se trouver là, à portée de Sa main, toujours offert à Sa merci, dévoué corps et âme … il y avait perdu la sienne !
Leurs amours tumultueuses, quoique asexuées - à moins qu'on ne considère comme érotiques les mordillements dont Il lui gratifiait le fondement quand Il était en verve - l'avaient laissé anéanti.

Le teint plombé, le souffle court, de plus en plus court …
Il n'était plus que l'ombre de lui-même quand il chût sous la chaise, parmi les chiures de gomme et les feuillets froissés, loin des doigts fébriles de son tourmenteur occupé à le réduire en copeaux à l'aide d'un taille-crayon … taille-couillon ?

Arielle a écrit:Leurs amours tumultueuses

C'est ça le truc que on sait pas si c'est masculin ou féminin ? Et le lapin, il est où le lapin ? Mais il est barjot ton texte. Tu as raison : vivons sans contraintes.

Je me demandais bien que qui, de quoi il s'agissait... Surtout avec les majuscules au possessif. Tu sais dérouter le lecteur Arielle, deux lectures ne sont pas de trop !!!


il chut

Bien vu ! Je croyais à un moment qu'il s'agissait d'un chien et de son maître (le chien mordillant par jeu les fesses de l'humain)...

Merci Easter de m'avoir fait comprendre que je n'avais rien compris : c'est grâce à ton commentaire que j'ai fait une seconde lecture !
Un très bon texte à mon sens, une énigme en zigzags, un grand sourire à la clé =)

Idem.
Me suis demandé quoi, que, qui, jusqu'à la fin ! Alors je crois bien que c'est réussi.
Bon texte.

@ Narbah
un amour perdu, des amours cruelles... tout le charme de la langue française. Lol ! au singulier, masculin. Au pluriel, féminin. Allez donc savoir pourquoi !

Arielle, c'est un sans faute dans le suspens. Je n'ai deviné qu'à la toute fin que qui l'on parlait. M A G N I F I Q U E.

De qui l'on parlait (bien sûr). Si tu le permets Arielle, je dédie ce texte à Dusha....elle comprendra pourquoi !

Et les lecteurs ils ont pas bonne mine eux quand ils réalisent qu'ils n'ont rien compris ? Malin !
Bien joué !

Excellent!
Un conseil : contre l'usure de la grise mine tu peux toujours tenter le critérium!

quel talent! quel humour !
(révérence,référence -j'ai pas dit rance-, préférence )

pas accroché !
rien à reprocher sur la forme, pourtant... Je ne sais pas !
m'attendais peut-être à trouver une pépite dans cette mine

je vais me venger un peu des méchancetés qu'on m'a dites. Pas terrible ce texte. Facile, je dirais. Je n'ose imaginer ce que ça pourrait donner avec d'autres objets.
Ça pourrait faire un exercice.

Deux lectures sont en effet nécessaires... et pourtant, il est mon fidèle compagnon. Je ne peux rien écrire avec un autre !
Un beau texte qui égare le lecteur...

Vraiment très surprenant, première lecture tout éparpillé. A la seconde on comprend, alors on se dit: Ah, oui là, tiens, là aussi... Comme aux champignons, on s'étonne!

Habile et fine mouche, comme à l'accoutumée : bon sang ne saurait mentir.
Mais de quel droit notre éminente poétesse vient-elle en notre cour ? C'est pour nous narguer, perverse ?
Je me suis régalé.

Joli exercice Arielle, pas mal du tout cette histoire plutôt décalée. J’ai vraiment apprécié ce petit clin d’œil.

Mine de rien, un texte miné de surprises pour dire l’écriture déminée, à terre, gloire perdue.
L’écriture taillée en copeaux, pas en « copeaux d’arc en ciel », mais en copeaux à terre, débris dérisoires, résidus sans gloire, parmi les « chiures », dans les cloaques d’une écriture consumée. Pas une plume pour s’élever, s’envoler, mais un crayon qui s’use, se rétrécit, s’anéantit.
Le crayon personnifié, c’est l’instrument du conteur et de l’artiste, c’est son art, qui peut se perdre et se réduire à rien. C’est le symbole de l’artiste lui-même lorsqu’il éprouve cette angoisse de ne plus trouver en lui, crayon vivant, la mine où puiser les ressources de sa création, le minerai poétique de ses transfigurations esthétiques.
Etre sans mine, sans explosion littéraire, déminé ; sans ressource, sans filon, sans matière première pour le travail artistique : angoisses de l’artiste.
Il me semble, Arielle, que ton texte n’est pas aussi superficiel et "facile" qu’il y paraît à une première lecture inattentive.
On peut creuser la mine de ton texte, y trouver des galeries de sens, et quelques pépites littéraires.

Arielle, c'est la Samaritaine de l'écriture. :-)
Me suis ennuyé malgré le suspens bien entretenu.

M'accorderez-vous cette valse, demandait le taille crayon ?
Pour que Panda le trouve sexy, ce joli petit texte, peut-être aurais-tu dû l'intituler " texticule" ?
Bon, peut-être pas sexy, mais on s'en fout : moi je préfère le charme !

le titre est parfait aussi bien pour le fait de la vraie chute du crayon mort que de la chute inattendue du texte
bravo, très sympa

j'aime etre surprise et sur ce coup ci, c'est réussi !
en relisant le texte, on trouve les jeux de mot, " bonne mine" ... qui laisse
présager la chute ... du texte .

Comme Roz tu as opté pour le suspens. Le texte est réussi, mais au final j’ai été déçue qu’il s’agisse d’un simple crayon.

L'exercice est réussi question Quoi ? Qu'est-ce ? Me manque un je ne sais trop quoi pour être séduit…

J'ai dû relire, chercher et ça a un peu contrarié ma lecture, parce que je me suis tout d'abord penchée là-dessus avant de profiter du reste. Un peu moins fluide -même si toujours aussi bien écrit- que d'autres textes, un registre un peu différent que tu maîtrises somme toute assez bien.

hop !