APPEL A TEXTES : 1500 - Lagomorphes

Vite, un vaccin contre cette fièvre lapine pandémique...une amusette, postée en vitesse, pardonnez-moi

Elle m’avait enfin convié à me joindre à leur déjeuner dominical. Il s’en était fallu de peu que je bondisse de joie à sa proposition et je m’empressai de l’accepter.

Dimanche, midi trente. Devant la porte, je rectifie ma mise avant de saisir le heurtoir. Sa mère vient m’ouvrir. Vive et menue, elle m’introduit dans la salle à manger. Je m’incline avec déférence devant son père. La chaise sur laquelle il est assis semble plier sous le poids de sa monumentale carcasse. Une imposante moustache déroule ses volutes de part et d’autre de son appendice nasal tandis que des favoris fauves encadrent ses joues. Il me salue d’un bref hochement de tête puis sans un mot, retourne à son assiette. Sur la table, un énorme saladier rempli de feuilles vertes et craquantes qu’il mâche consciencieusement.

Quelque peu déconcerté par cette attitude cavalière, je me tourne vers elle. Mon désarroi s’évanouit à la vue de son charmant nez retroussé. Elle me sourit, dévoilant ainsi ses incisives et leur attendrissant diastème. Ses boucles cachent des oreilles que je sais être un peu trop longues et ses yeux écartés accentuent son air doux et rêveur. Sa mère m’invite à prendre place à ses côtés, j’hésite un bref instant. Les voir ainsi attablés tous les trois me procure un choc, le tableau est frappant. Leur ressemblance avec une famille de léporidés est flagrante. Soudain, je comprends mieux pourquoi elle m’a expressément ordonné d’apporter un énorme bouquet de fleurs champêtres. Le dessert…

Excellent ! Leur attendrissant diastème : c'est-y pas joli ? Un régal, comme s'il fût de pissenlits...

Ah ! j'adore. Plat de résistance et dessert. Bien joué, Yellow Submarine.

Merci

petite pause, cigarette... et léporidés... je me suis régalée ! La salade est touillée à point !

Je suis un peu déconcertée par le fait que le narrateur, tout à son affaire d'être invité au repas dominical, arrive en retard. Enfin, c'est la déduction que je tire du fait que le père est déjà attablé à ruminer sa salade. N'est pas cavalier celui qu'on croit.

Sinon, une bonne idée, j'ai aimé cette histoire, même si je trouve un décalage dans le rythme de la première partie, plus descriptive, et la fin, davantage ramassée.

La scène se passe-t-elle dans un de ces clapiers pandémiques qui ornent nos cités dortoirs ?
en TOUT CAS BRAVO...dépaysement garanti...écriture irréprochable

"léporidés"... je suis sciée, là.

Génial!
Texte bien mené avec de belles trouvailles lexicales.
Me suis régalée

.

Mais c'est du Kafka... du Kafka champêtre !
Enfin bon sauf que c'est drôle, lumineux, rafraichissant et...
finalement non c'est pas du Kafka...
Mais gouteux ça oui !

Un vrai bonheur ! J'ai même senti l'odeur du clapier, ou peut-être du grésil qui accompagne leur salade.