Le poète et les femmes
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Le poète et les femmes
Pourquoi tant de folie - je n'y comprends plus rien. Je n'ai plus de saison; pas un émoi printanier, pas une fleur d'été ne me met en joie. Est ce une maladie que cette innocence saine, qui me fait délaisser Marie comme Madeleine.
Je n'y comprends plus rien à cette quête vaine qui semble animer le commun des mortels. Je jouis de mes entraves plus que tous les vices. Étranger à autrui plongerais-je dans l'égotisme? Non puisque j'aime - j'aime sans pareil l'ensemble de mes frères. Pieu, je pardonne à la sainte comme à la putain de ne m'être d'aucun secours.
J'entends les trompettes, grand Dieu! Les revoilà qui arrivent les chantres de ce que l'on appelle l'Amour. Misère! Le mien est désincarné, tourné vers je ne sais quoi, peut être le spirituel - allez savoir? Le temps s'égraine sans que rien ne germe. Poète infertile condamné à rêver, les fantasmes se succèdent sans corps ni idée. Je vol entre les mondes vers une terre féconde. Le poète et les femmes en voilà un beau thème.
Au détour d'un regard vînt une ivresse blême; un tango déjà fané, son visage ne sera pas éternité. Chœurs cruels, mes pas battent le pavé de votre féminité. Aux revoirs hirondelles, les nuits m'enlèvent. Je fuis à la recherche de la vigueur du vin qui me fera front.
Au loin l'ombre de ta fumée m'attire, tes vapeurs m'entêtent- Pourquoi ne te laisses tu pas consumer? Le fantôme adolescent s'évanouit. Pauvre nudité de l'âme malmenée, ôte ta tristesse de mes bras désolés. Bourreau et pénitent, quelle tragique sentence, laissez moi prier, plus rien n'a d'essence.
Hadrien Bortot
Je n'y comprends plus rien à cette quête vaine qui semble animer le commun des mortels. Je jouis de mes entraves plus que tous les vices. Étranger à autrui plongerais-je dans l'égotisme? Non puisque j'aime - j'aime sans pareil l'ensemble de mes frères. Pieu, je pardonne à la sainte comme à la putain de ne m'être d'aucun secours.
J'entends les trompettes, grand Dieu! Les revoilà qui arrivent les chantres de ce que l'on appelle l'Amour. Misère! Le mien est désincarné, tourné vers je ne sais quoi, peut être le spirituel - allez savoir? Le temps s'égraine sans que rien ne germe. Poète infertile condamné à rêver, les fantasmes se succèdent sans corps ni idée. Je vol entre les mondes vers une terre féconde. Le poète et les femmes en voilà un beau thème.
Au détour d'un regard vînt une ivresse blême; un tango déjà fané, son visage ne sera pas éternité. Chœurs cruels, mes pas battent le pavé de votre féminité. Aux revoirs hirondelles, les nuits m'enlèvent. Je fuis à la recherche de la vigueur du vin qui me fera front.
Au loin l'ombre de ta fumée m'attire, tes vapeurs m'entêtent- Pourquoi ne te laisses tu pas consumer? Le fantôme adolescent s'évanouit. Pauvre nudité de l'âme malmenée, ôte ta tristesse de mes bras désolés. Bourreau et pénitent, quelle tragique sentence, laissez moi prier, plus rien n'a d'essence.
Hadrien Bortot
Re: Le poète et les femmes
Pas pané grand-chose, désolée. Le mysticisme diffus du texte a tendance à me gonfler.
Par ailleurs, les conventions typographiques en français imposent une espace avant les signes de ponctuation comportant deux éléments (";", ":", "?", "!"), et un quart de cadratin (je crois que tel est le terme : "–"), non un trait d'union ("-") pour marquer les incises.
Remarques :
« Pieux (c’est la seule possibilité que je vois, j’imagine mal le narrateur s’auto-proclamant « pieu » (bête de sexe ?) ou Dieu (quoique)), je pardonne à la sainte comme à la putain »
« peut-être (trait d’union) le spirituel »
« Je vole entre les mondes »
« Au détour d'un regard vint (et non « vînt » qui est la forme du subjonctif imparfait) une ivresse blême »
« ne te laisses-tu (trait d’union) pas »
Par ailleurs, les conventions typographiques en français imposent une espace avant les signes de ponctuation comportant deux éléments (";", ":", "?", "!"), et un quart de cadratin (je crois que tel est le terme : "–"), non un trait d'union ("-") pour marquer les incises.
Remarques :
« Pieux (c’est la seule possibilité que je vois, j’imagine mal le narrateur s’auto-proclamant « pieu » (bête de sexe ?) ou Dieu (quoique)), je pardonne à la sainte comme à la putain »
« peut-être (trait d’union) le spirituel »
« Je vole entre les mondes »
« Au détour d'un regard vint (et non « vînt » qui est la forme du subjonctif imparfait) une ivresse blême »
« ne te laisses-tu (trait d’union) pas »
Invité- Invité
Re: Le poète et les femmes
Étrange, pour un texte parlant d'innocence saine, d'entrave, de désincarnation, ou de prière, je ne vois nulle part le mot ascèse [voire d'idéaux ascétiques] alors qu'à l'évidence il s'agit bien de cela qui est traité. La confusion du point de vue de l'ascète/poète sur lui-même et celui sur les femmes n'aide pas à la compréhension de deux personnes bien distinctes : le pieu délaissant les femmes et le poète fantasmant sur les femmes (à moins que ça ne soit un pieu harcelé par les femmes et régressant par le biais de fantasmes ? Indéterminable).
Ce avec quoi j'ai du mal :
« les fantasmes se succèdent sans corps ni idée » : en prenant compte qu'un fantasme est une activité hallucinatoire ou bien imaginaire issue d'un désir, il nous faut bien le rêver ou l'idéaliser ce fantasme — d'autant plus que le poète « rêve » juste avant dans le paragraphe, et qu'il se « tourne vers le monde spirituel » ou autrement dit « le monde des idées ».
« à la recherche de la vigueur du vin qui me fera front » : ce n'est pas un peu paradoxal avec le désir de vertu des paragraphes précédents ?
Ce avec quoi j'ai du mal :
« les fantasmes se succèdent sans corps ni idée » : en prenant compte qu'un fantasme est une activité hallucinatoire ou bien imaginaire issue d'un désir, il nous faut bien le rêver ou l'idéaliser ce fantasme — d'autant plus que le poète « rêve » juste avant dans le paragraphe, et qu'il se « tourne vers le monde spirituel » ou autrement dit « le monde des idées ».
« à la recherche de la vigueur du vin qui me fera front » : ce n'est pas un peu paradoxal avec le désir de vertu des paragraphes précédents ?
Enyo- Nombre de messages : 64
Age : 39
Date d'inscription : 06/09/2009
Re: Le poète et les femmes
Je ne juge pas, je fais simplement part de mon avis et il n’engage que moi.
Moi je trouve qu’il y a quelque chose dans cette écriture, j’aime notamment :
« Je n'ai plus de saison, pas un émoi printanier, pas une fleur d'été » (j’ai volontairement amputé de « ne me met en joie » qui me semble être de trop au niveau du sens, et puis ça sonne mieux)
« Est-ce une maladie que cette innocence saine, qui me fait délaisser Marie comme Madeleine » (en plus j’adore les rimes en prose)
« Le temps s'égraine sans que rien ne germe. »
« Chœurs cruels, mes pas battent le pavé de votre féminité »
Je ne vois pas pourquoi il aurait forcément fallu parler d’ascèse. Quand bien même le texte ne traiterait que de ça, je ne comprends pas pourquoi il faudrait précisément citer le terme (le thème), au contraire même.
Enyo dit : « « à la recherche de la vigueur du vin qui me fera front » : ce n'est pas un peu paradoxal avec le désir de vertu des paragraphes précédents ? »
Moi j’y vois plutôt le poète vertueux malgré lui, qui souffre de cette propension à la vertu, qui cherche un vice pour lui faire front. Enfin, je me trompe peut-être.
Peut-être que le poète aspire à un tel amour, transcendant, presque pieux, qu’il ne trouve de quoi se satisfaire dans les femmes qu’il rencontre. Enfin, j’ai peut-être tout saisi de travers, ou entendu ce que j’avais envie d’entendre (en même temps, c’est mon droit de lectrice de fantasmer et me projeter d’abord !) et puis je suis fatiguée et super malaaaaaaade !
Bonne continuation L’Effarouchée )
(d’ailleurs, pourquoi au féminin ton pseudo ?)
Moi je trouve qu’il y a quelque chose dans cette écriture, j’aime notamment :
« Je n'ai plus de saison, pas un émoi printanier, pas une fleur d'été » (j’ai volontairement amputé de « ne me met en joie » qui me semble être de trop au niveau du sens, et puis ça sonne mieux)
« Est-ce une maladie que cette innocence saine, qui me fait délaisser Marie comme Madeleine » (en plus j’adore les rimes en prose)
« Le temps s'égraine sans que rien ne germe. »
« Chœurs cruels, mes pas battent le pavé de votre féminité »
Je ne vois pas pourquoi il aurait forcément fallu parler d’ascèse. Quand bien même le texte ne traiterait que de ça, je ne comprends pas pourquoi il faudrait précisément citer le terme (le thème), au contraire même.
Enyo dit : « « à la recherche de la vigueur du vin qui me fera front » : ce n'est pas un peu paradoxal avec le désir de vertu des paragraphes précédents ? »
Moi j’y vois plutôt le poète vertueux malgré lui, qui souffre de cette propension à la vertu, qui cherche un vice pour lui faire front. Enfin, je me trompe peut-être.
Peut-être que le poète aspire à un tel amour, transcendant, presque pieux, qu’il ne trouve de quoi se satisfaire dans les femmes qu’il rencontre. Enfin, j’ai peut-être tout saisi de travers, ou entendu ce que j’avais envie d’entendre (en même temps, c’est mon droit de lectrice de fantasmer et me projeter d’abord !) et puis je suis fatiguée et super malaaaaaaade !
Bonne continuation L’Effarouchée )
(d’ailleurs, pourquoi au féminin ton pseudo ?)
Titia_____- Nombre de messages : 140
Age : 45
Date d'inscription : 08/10/2009
Re: Le poète et les femmes
Ah mais moi aussi je trouve que son écriture possède quelque chose, pas de souci là-dessus (même si les rimes m'agacent je dois te l'avouer, mais ça n'engage que moi donc tu peux en conclure : remarque inutile huhu)
Pour en revenir à l'ascèse, je crois avec le recul que je voulais titiller L'effarouchée voire même tester ses connaissances en marteau et idéal ascétique (c'est vague désolé, mais, si je lui mâche le travail ou plutôt l'interrogation que j'ai à son propos et auquel je souhaitais implicitement qu'il me réponde, bah ça se dégonfle comme un kloug)
Pour le poète vertueux, c'est là que ça me pose problème (ou que ça me réjouit, tout dépendra de son intervention). J'ai le sentiment qu'il veut mêler les deux : le poète et le vertueux, ce qui n'a rien d'incohérent (d'où mon interrogation sur l'ascèse et le marteau plus haut), mais pour l'instant, ça reste um pocco confus je crois. Je suis près à le suivre pour la suite, si la syntaxe est de mise.
Et m'est avis que tu ne t'es pas trompée dans tes saisissements.
Pour en revenir à l'ascèse, je crois avec le recul que je voulais titiller L'effarouchée voire même tester ses connaissances en marteau et idéal ascétique (c'est vague désolé, mais, si je lui mâche le travail ou plutôt l'interrogation que j'ai à son propos et auquel je souhaitais implicitement qu'il me réponde, bah ça se dégonfle comme un kloug)
Pour le poète vertueux, c'est là que ça me pose problème (ou que ça me réjouit, tout dépendra de son intervention). J'ai le sentiment qu'il veut mêler les deux : le poète et le vertueux, ce qui n'a rien d'incohérent (d'où mon interrogation sur l'ascèse et le marteau plus haut), mais pour l'instant, ça reste um pocco confus je crois. Je suis près à le suivre pour la suite, si la syntaxe est de mise.
Et m'est avis que tu ne t'es pas trompée dans tes saisissements.
Enyo- Nombre de messages : 64
Age : 39
Date d'inscription : 06/09/2009
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