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Une passion imprévue

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Message  Hughie Ven 30 Avr 2010 - 22:53

Bonsoir,
je viens de découvrir ce site et en quelques minutes, j'ai déjà pu découvrir quelques très beau textes. En attendant de les commenter, je poste celui-ci, écrit il y a quelques semaines et que j'ai beaucoup corrigé depuis.



Je n’avais jamais compris les histoires de passion ; ni au cinéma, ni dans les livres. Celle de deux êtres, follement amoureux, dévorés par leurs sentiments, débordés par leurs pensées… Je pensais que c’était de la fiction, que ce genre de choses n’arrivaient jamais dans la réalité. Mes parents étaient très amoureux mais leurs sentiments passaient par les vacheries qu’ils se lançaient en permanence. C’était leur façon de se dire qu’ils s’aimaient : leur amour n’était pas tragique. Si la passion était présente, c’était uniquement sous une forme ironique. Devenue adolescente, lycéenne, puis étudiante à la fac, je ne me sentais attirée par personne. Il m’arrivait de trouver quelqu’un vaguement intéressant, beau, ou intelligent… Drôle aussi, de temps en temps. J’avais des amis, ma famille, ça me suffisait. Si je me jugeais parfois différente, ayant le sentiment qu’il me manquait quelque chose, j’arrivais toujours à la conclusion que c’était parce que je souhaitais ressembler aux autres. Cette raison ne me paraissant pas bonne, je continuais, sans chercher. Il me semblait que si un jour je devais aimer passionnément, probablement, cela me tomberait dessus, par surprise, presque en dépit de tout. Il était possible de passer sa vie sans tomber amoureux puisque seul le hasard était responsable. Tomber… S’il s’agissait de chute, l’imprévisible, la brusquerie étaient nécessaires. Ce ne pouvait pas être une recherche. Aussi, je regardais le principe des sites de rencontres, mes connaissances à la recherche du grand amour avec une légère indifférence et beaucoup de mépris.
Les seules phrases que j’acceptais sur l’amour étaient tirées l’une d’un dialogue du film Indochine de Régis Wargnier et l’autre d’un livre pour enfant de Daniel Pennac.
- Quand est-ce qu’on sait qu’on est amoureux ? demande la fille à sa mère
- Quand ça arrive, on le sait.
J’avais vu ce film alors que j’avais 12 ans et ce dialogue m’avait marqué. Peut-être parce que cette définition me convenait : j’aimais l’idée qu’il y eut un sentiment qui m’était inconnu et que, peut-être, je connaîtrais plus tard. En attendant, j’étais condamnée à mal interpréter d’autres sentiments, les prenant pour ce qu’ils n’étaient pas. Après tout, certaines personnes tombaient amoureuses souvent, comme si c’était quelque chose de très commun. Etait-il possible qu’elles n’aient, en réalité, pas rencontré l’amour et aient interprétés une légère affection, une attirance ?
La seconde phrase était de Pennac, elle aussi tirée d’un dialogue :
- Qu’est-ce que c’est, au juste, être amoureux ?
- Etre amoureux ? Vraiment amoureux ? C’est avoir suffisamment de choses à dire à quelqu’un pour passer sa vie avec lui, même en se taisant.
Moi qui parlais tant, qui craignais les silences dans les conversations, j’étais impressionnée par cette définition. Rester silencieuse alors que j’avais toujours quelque chose à dire, sans que cela soit gênant mais au contraire très agréable me semblait magnifique.
Mon expérience de l’amour se réduisait donc à ces deux phrases et aux quelques exemples que j’avais autour de moi : mes parents (qui représentait le modèle absolu : amoureux mais pas mièvres), mes grands-parents maternels ensembles depuis 50 ans et toujours sensibles aux petits gestes, mon grand-père paternel, qui détruisait tous ceux qu’il aimait et ma grand-mère qui avait tout sacrifié à cet homme. Et puis des amis qui, de temps en temps, sortaient avec quelqu’un, sans que cela apparaisse comme une passion, mais plutôt comme une nécessité due à l’âge, comme le besoin de se conformer à ce qu’on attendait d’eux, de se prouver qu’ils étaient normaux, tout en recherchant farouchement la différence.
J’atteignis ainsi l’âge de 19 ans. Bien qu’ayant peu de volonté pour entrer dans la norme, je commençais à me poser des questions, à me demander pourquoi est-ce que je ne tombais pas raide dingue de quelqu’un croisé à la fac lors d’une des nombreuses AG, d’un ami de cours ou d’une silhouette dans le bus. Ma mère, institutrice dans l’école du bas de la rue, nous racontait la passion naissante de sa collègue pour le prof de dessin. Je ne comprenais pas. Pour une fois, ce genre de chose arrivait dans la vraie vie, pas au cinéma ou dans un livre ; pourtant je ne pouvais comprendre.
C’est alors que finalement, cela me tomba dessus. Exactement comme je l’avais prévu. C’est à dire par surprise, sans que rien n’ait pu m’y préparer.
Je rencontrais pour la première fois un couple d’amis de mes parents au cours d’un dîner, en février. L’un était un ami de jeunesse de ma mère, perdu de vue pendant près de 30 ans, l’autre, son compagnon, un écrivain doté d’une solide ironie et d’un humour corrosif. Je les appréciais tous deux immédiatement, bien que chacun pour des raisons différentes. L’ami de jeunesse était désormais un bel homme, soigné, cultivé et d’une gentillesse rare. Beaucoup de gens sont gentils par nécessité ou par habitude ; lui l’était par nature. Tout dans sa personne respirait cette bonté : depuis sa voix jusqu’à ses mouvements, extrêmement pondérés, très calmes. Je ne mis pas longtemps à repérer cet aspect de sa personne et à l’apprécier. Son ami quant à lui, cachait ses sentiments sous un humour vachard alimenté par une grande finesse d’esprit. Le dîner se déroula donc dans la bonne humeur : entre les pics de l’un et les histoires de l’autre, les récits de rencontres, de voyages, les opinions politiques ou historiques… C’était une soirée délicieuse et je sentais mon esprit pétiller. Ces gens me stimulaient : ils étaient intéressants, extrêmement drôles, gentils…
Ils partirent vers une heure du matin. Il ne me fallut que quelques minutes pour me rendre compte que quelque chose avait changé. Je voulais les revoir, ou plutôt je voulais le revoir lui, l’ami de jeunesse. Je ne compris pas immédiatement ce qui m’arrivait, mais je trouvais une bonne raison pour passer le voir à son travail, quelques jours plus tard. Inconsciemment je m’étais habillée du mieux que je pouvais. Dehors il faisait un froid polaire. Tandis que je m’approchais de la boutique, j’hésitais, tiraillée entre mon envie d’entrer et le bizarre de la situation à venir. Je cessais finalement de réfléchir et poussais la porte. Il m’accueilli avec un grand sourire tandis que je le saluais et lui tendais le livre dont nous avions parlé. Le café fut lancé et nous discutâmes un moment : la conversation roulait, je me sentais bien. J’avais beaucoup de plaisir à le revoir, je m’en rendais compte. Je partis une dizaine de minutes plus tard, réchauffée par le café (que j’avais jusqu’alors toujours détesté) et heureuse de ce moment. Je souhaitais d’ailleurs le prolonger et, au lieu de rentrer directement, je me perdis dans le quartier, et rentrais chez moi à pied, pensant à ces sentiments qui m’envahissaient.
Pour la première fois, l’idée que j’étais peut-être tombée amoureuse me frappa. Ce n’était pas possible : je ne pouvais pas être amoureuse de quelqu’un qui avait l’âge d’être mon père, qui aimait les hommes et qui, si ce n’était pas suffisant, était un vieil ami de ma mère. Je n’en avais pas le droit et, de plus, c’était ridicule. Il devait certainement y avoir un problème chez moi : je ne cherchais probablement pas à tomber amoureuse mais m’y sentant forcée, je portais mon attention sur quelqu’un qui ne pouvait y répondre. Je n’espérais d’ailleurs rien. Tandis que je marchais, je retournais tout cela dans ma tête ; mais le résultat restait le même. J’avais pris beaucoup de plaisir à cette nouvelle rencontre et j’attendais déjà la prochaine. Je n’espérais rien, mais j’avais profondément envie de le revoir tout en sachant que je n’avais aucun prétexte pour cela.
Je finis par arriver chez moi, l’esprit embrouillé par ces sentiments. Durant les heures et les jours qui suivirent, je ne pouvais m’empêcher de parler de lui et de son ami à tout bout de champ : à propos du dîner, de leurs discussions, du quartier qu’ils habitaient… Tout y passait. Je me rendais compte que son souvenir m’obsédait. Je réalisais qu’il était stupide de parler de lui ainsi. Mais je ne pouvais m’en empêcher. Mon esprit ne se fixait pas et j’avais les plus grandes difficultés à me concentrer sur mes cours, un film, ou les conversations de ma famille. Il ne se passait pas un jour sans que quelque chose ne me le rappelle. Tout y était prétexte. Je me sentais ridicule, ces pensées n’avaient aucun sens. Ces sentiments me paraissaient tellement incongrus que je ne pouvais les évoquer sérieusement. Je continuais donc de parler d’eux souvent, mais toujours pour des raisons annexes. Moi qui avais beaucoup partagé avec mes parents, il me paraissait aujourd’hui impossible de leur parler de ce que je ressentais. Je gardais donc tout cela pour moi. Il m’arrivait de me dire qu’il fallait l’oublier, que me laisser aller ainsi était stupide. Mais ma volonté semblait annihilée. Alors je tentais de circonscrire le temps que je passais à penser à lui : il m’avait fait boire mon premier café, j’en prenais donc une fois par jour, espérant ainsi libérer le reste du temps. Mais ce subterfuge ne dura pas longtemps et l’obsession revint. Je n’avais jamais rien connu de tel. Pas pour une personne en tout cas. Le seul sentiment qui me semblait proche de celui-ci était l’obsession que j’avais connu pour certains films ; des films qui m’avaient poursuivis longtemps après le générique, sans que je sois jamais capable d’expliquer d’où venait cette fascination. Mais à chaque fois, celle-ci s’était atténuée et avait disparue au bout de quelques jours. Cette fois, le temps passait et n’apaisait rien.
Quelques jours plus tard cependant, mon père me fournit inconsciemment une raison de le recontacter. Il souhaitait organiser une soirée surprise avec tous les amis de ma mère. Il comptait sur moi pour faire la liste des gens qu’il fallait inviter, faire les appels et envoyer les mails. J’avais donc une bonne raison de l’appeler. Je passais plusieurs minutes devant le téléphone, réfléchissant à ce que j’allais dire. Après tout il ne m’avait vu que deux fois : devais-je me présenter comme la fille de ma mère, dire simplement mon prénom ? Devais-je parler de maman ou appeler ma mère par son nom ? Devais-je laisser un message s’il ne répondait pas ? Ou au contraire, le rappeler plus tard, lui parler de vive voix… Enfin, mesurant le ridicule de tous ces questionnements, je me décidais à composer le numéro. La sonnerie retenti dans mon oreille, mon cœur battait au même rythme. Qu’est-ce que je souhaitais : qu’il réponde… ou non ? Le répondeur s’enclencha, je raccrochais. Un moment je restais suspendue au téléphone : est-ce qu’il fallait rappeler ? Après tout, il risquait de téléphoner sur le fixe, de tomber sur ma mère et ainsi d’éventer la surprise. Oui, certainement il fallait que je rappelle. De nouveau, je composais le numéro, laissais passer les sonneries (allait-il répondre cette fois ?) et de nouveau sa voix sur le répondeur. Je laissais un message, légèrement tremblante, pas très claire. Dans les heures qui suivirent, je gardais en permanence mon portable près de moi, attendant qu’il appelle. Mais tout était silencieux. Les jours suivant furent identiques : je guettais et rien n’arrivait. Puis la fac repris ses droits : j’entrais en période de partiel et je fus obligée de me concentrer sur autre chose. C’était un soulagement d’une certaine façon. La semaine de révision passa, puis les partiels. De nouveau, mon esprit était libre d’autres préoccupations et mes pensées retournèrent vers lui. Je m’interrogeais : peut-être n’avait-il pas eu mon message, peut-être n’avait-il pas su qui j’étais. Il était temps de le rappeler. J’attendis une semaine de plus puis me décidais. Il répondit à la troisième sonnerie alors que je pensais tomber encore une fois sur le répondeur. Il m’avait reconnu, mais n’était pas sure qu’ils étaient libres pour cette date. Il comptait justement me rappeler le lendemain… J’étais ravie, heureuse. Je terminais la conversation avec sa promesse qu’ils seraient là tous les deux pour la soirée et je raccrochais, souriant bêtement. Je me sentais plus joyeuse que je ne l’avais été depuis longtemps, j’avais envie de sauter partout. Une partie de mon esprit continuait de me souffler que j’avais probablement l’air ridicule et que toute cette joie n’était rattachée à rien de réel. Je la traitais par le mépris. Ca n’avait aucune importance : ils seraient là tous les deux.
Aussi étrange que cela puisse paraître, je me réjouissais de la venue de son ami. J’étais amoureuse, je n’avais pas beaucoup de doutes à ce sujet ; mais mon amour n’avait aucun but. Désormais, s’il occupait mes pensées, c’était de manière beaucoup plus enjouée. Au fur et à mesure que le temps passait, je me rendais compte avec surprise que je pensais moins à lui. Je savais quand est-ce que j’allais le revoir et j’attendais cette soirée, certes avec impatience, mais plus parce que j’aimais faire la fête que parce que j’espérais qu’il apparaisse. Les semaines passèrent lentement, ma mère éventa la surprise puis le jour de la soirée arriva. Celle-ci fut particulièrement réussie : l’ambiance était à la fête, tout le monde dansait. Ils arrivèrent vers 23h et ne tardèrent pas à investir la piste. Je dansais un rock avec chacun d’eux ; ravie. Vers 5 heures du matin, ils furent parmi les derniers à quitter l’appartement. J’avais passé le plus de temps possible en leur compagnie. Je ne cherchais rien, je prenais simplement plaisir à leur parler, à les écouter, à rire avec eux. Un instant je crus que c’était fini, qu’ils étaient seulement des gens que j’aimais beaucoup. Le lendemain pourtant, je retrouvais ce poids dans ma poitrine, comme un manque, douloureux. Pourtant cette fois-ci, mon obsession passa plus vite. Je revins en quelque jours à un état plus normal. Je repensais à lui avec plaisir, sans me sentir obsédée, habitée.
Je n’avais pas de raisons de le revoir dans les semaines à venir. Peu à peu les choses reprirent leur place : j’étais toujours seule mais j’avais muri ; beaucoup de choses qui m’avaient parues incompréhensible ou exagérées me semblaient maintenant le reflet de passions réelles, profondément ressenties. La mienne cependant, sans que je comprenne exactement pourquoi, semblait s’apaiser. Il m’arrivait de le regretter, tout en sachant que c’était ce qu’il fallait. Quelques temps plus tard, ma mère me reparla de sa collègue, follement amoureuse du prof de dessin. Elle me décrivit son attitude, tellement transparente pour les autres, la joie qui illuminait son visage quand il approchait, son corps qui se penchait vers lui, sa recherche perpétuelle de contact, de discussion. Je la comprenais. Je savais que, les bières aidant, j’avais agis comme cela au cours de la soirée. Cette femme qui était plus extravertie que moi, n’avait pas eu besoin d’alcool.
Je les revis souvent, avec beaucoup de plaisir et d’autant plus que chaque rencontre me laissait avec la certitude que j’avais dépassé cette passion. Je suis tournée vers le futur, ces sentiments, dans l’état où ils étaient, n’en avaient aucun. Ni mes parents, ni ce couple d’amis ne surent jamais cette histoire. Du moins c’est ce que j’ais toujours pensé. Après tout, qu’y a t’il a raconter ? Quelques battements de cœur ? Quelques semaines de folie ? Des sentiments imprévus ?

Bonne soirée à tous.
Hughie.

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Message  midnightrambler Sam 1 Mai 2010 - 0:02

Bonsoir,

Une très bonne analyse tant que vous traitez de l'absence de passion et de la curiosité polie que suscite le spectacle de celles des autres ...
Quelques battements de coeurs, quelques semaines de folie, des sentiments imprévus : ce n'est pas la passion que vous avez connue, celle qui fait cogner votre coeur dans votre poitrine, celle qui vous fait littéralement perdre la tête pendant quelques semaines ou quelques mois, celle qui, plus que par des sentiments, est dominée par une attirance animale instinctive qui vient autant du fond des âges que de celui de vos entrailles ... je vous souhaite de la connaître un jour !
L'écriture est soignée, le texte est un peu massif, mais la lecture reste fluide et sans aspérités.

Bienvenue sur VE !

Caresses et Bise à l'oeil,
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Message  Invité Sam 1 Mai 2010 - 7:45

Un texte touchant, je trouve, où les "intermittences du cœur" (expression proustienne) sont bien décrites. Bien que le sujet ne me passionne pas, j'ai trouvé que l'ensemble sonnait très juste, et la lecture ne m'a pas ennuyée. Cela dit, vous avez de gros problèmes avec les formes verbales, je détaille ci-dessous les erreurs de langue du texte, essentiellement des conjugaisons fautives.

Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !

Mes remarques :
« que ce genre de choses n’arrivait (et non « n’arrivaient », dans ce type de construction c’est « genre » le sujet et non « choses ») jamais dans la réalité »
« j’aimais l’idée qu’il y eût un sentiment qui m’était inconnu et que, peut-être, je connaîtrais plus tard » : lourd, je trouve
« qu’elles n’aient, en réalité, pas rencontré l’amour et aient interprété (et non « interprétés ») une légère affection »
« mes grands-parents maternels ensemble (et non « ensembles », ici « ensemble » est adverbe) depuis 50 ans »
« à me demander pourquoi est-ce que je ne tombais pas raide dingue de quelqu’un croisé à la fac » : ce « pourquoi est-ce que », issu du langage parlé et à la limite de l’incorrection, me paraît en décalage dans le niveau de langue général du texte
« Je les appréciai (avec le « immédiatement » qui suit, on est dans une action subite, qui arrive d’un coup : passé simple, et non l’imparfait « appréciais ») tous deux immédiatement »
« entre les piques de l’un et les histoires de l’autre »
« Je ne compris pas immédiatement ce qui m’arrivait, mais je trouvai (repère temporel, « quelques jours plus tard », pour situer une action unique : passé simple et non l’imparfait « trouvais ») une bonne raison pour passer le voir à son travail, quelques jours plus tard »
« Je cessai prise de décision qui entraîne le passage à l’action à un moment donné : passé simple et non l’imparafit « cessais ») finalement de réfléchir et poussai (et non « poussais », même remarque) la porte »
« je me perdis dans le quartier, et rentrai (et non « rentrais » : passé simple, comme le verbe précédent que vous avez bien conjugué) chez moi à pied »
« l’obsession que j’avais connue (j’avais connu quoi ? « que », mis pour « l’obsession » ; le participe passé du verbe conjugué avec avoir s’accorde avec le complément d’objet direct quand celui-ci est placé avant le verbe, ce qui est le cas ici) pour certains films »
« des films qui m’avaient poursuivie (les films avaient poursuivi qui ? « m’ » ; le participe passé du verbe conjugué avec avoir s’accorde avec le complément d’objet direct, la narratrice, si celui-ci est placé avant le verbe, ce qui est le cas ici) longtemps après le générique »
« à chaque fois, celle-ci s’était atténuée et avait disparu (et non « disparu » ; « disparaître » n’a pas de complément d’objet direct, verbe intransitif, son participe passé n’a donc rien avec quoi s’accorder) au bout de quelques jours »
« Je passai (action unique, à un moment précis dans le temps : passé simple et non l’imparfait « passais ») plusieurs minutes devant le téléphone, réfléchissant à ce que j’allais dire »
« Enfin, mesurant le ridicule de tous ces questionnements, je me décidai (action unique, à un moment précis dans le temps : passé simple et non l’imparfait « décidais ») à composer le numéro »
« La sonnerie retentit dans mon oreille »
« Le répondeur s’enclencha, je raccrochai (action unique déclenchée par une autre : passé simple, comme le premier verbe, et non l’imparfait « raccrochais ») »
« Un moment je restai (action unique, à un moment précis dans le temps : passé simple, et non l’imparfait « restais ») suspendue au téléphone »
« De nouveau, je composai (récit d’un moment unique dans la vie de la narratrice, même s’il dure plusieurs heures : passé simple et non l’imparfait « composais ») le numéro, laissai (pour la même raison, passé simple et non l’imparfait « laissais ») passer les sonneries (allait-il répondre cette fois ?) et de nouveau sa voix sur le répondeur. Je laissai (pour la même raison, passé simple et non l’imparfait « laissais ») un message, légèrement tremblante, pas très claire. Dans les heures qui suivirent, je gardai (pour la même raison, passé simple et non l’imparfait « gardais ») en permanence mon portable près de moi »
« Puis la fac reprit ses droits »
« J’attendis une semaine de plus puis me décidai (action unique, après une période précisée : passé simple et non l’imparfait « décidais ») »
« Il m’avait reconnue (le participe passé du verbe conjugué avec avoir s’acorde avec le complément d’objet direct du verbe si celui-ci est placé avant le verbe, ici « m’ », la narratrice), mais n’était pas sûr (c’est un mec, le gars) qu’ils étaient libres »
« Je terminai (récit d’une action unique, à un moment précis : passé simple et non l’imparfait « terminais ») la conversation avec sa promesse qu’ils seraient là tous les deux pour la soirée et je raccrochai (pour la même raison, passé simple et non l’imparfait « raccrochais ») »
« Ça n’avait aucune importance »
« Je savais quand est-ce que j’allais le revoir » : « quand est-ce que » est, à mon avis, une tournure trop parlée pour le niveau de langue général du texte
« Je dansai (action unique avec chacun des types, passé simple et non l’imparfait « dansais ») un rock avec chacun d’eux ; ravie »
« beaucoup de choses qui m’avaient paru (et non « parues » ; les choses avaient paru quoi ? incompréhesibles ; le complément d’objet direct est placé derrière le verbe, le participe passé du verbe conjugué avec avoir ne s’accorde pas) incompréhensibles ou exagérées »
« Quelque (et non « Quelques », ici le temps n’est pas dénombrable) temps plus tard »
« j’avais agi (et non « agis ») comme cela »
« Cette femme qui était plus extravertie que moi, (la virgule ne me paraît pas nécessaire ici ; si vous y tenez, il serait préférable à mon avis de compléter l’incise en en plaçant une autre après « femme ») n’avait pas eu besoin d’alcool »
« ni ce couple d’amis ne surent jamais cette histoire » : « ne surent jamais rien de cette histoire » ou « ne connurent jamais cette histoire »
« c’est ce que j’ai (et non « ais ») toujours pensé »
« qu’y a t’il à raconter »

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Message  Invité Sam 1 Mai 2010 - 9:54

J'ai été bluffée par la justesse d'analyse des sentiments de la narratrice, au moins sur les trois quarts du texte. Arès, j'avoue avoir décroché un peu, le texte s'essouffle, trop long, trop compact, des répétitions d'idées se font jour. Ecriture sobre et soignée, en dépit de certaines fautes récurrentes.

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Message  Jérémie Lun 3 Mai 2010 - 1:22

J'apprécie l'effort de transposition, cicatrice en forme de sourire. Merci

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Message  Hughie Jeu 6 Mai 2010 - 9:30

Merci à tous pour ces commentaires et critiques : ils m'ont beaucoup aidé à modifier et arranger ce texte, que je re posterais peut-être plus tard, quand il sera vraiment définitif.
Bonne journée.
Hughie.

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Message  silene82 Jeu 6 Mai 2010 - 14:56

J'aurais préféré pour ma part que la relation soit distanciée, avec un elle par exemple, car là, j'ai l'impression de lire un journal intime -ce que l'écrit est peut-être, d'ailleurs- mais sans la sensation d'un travail littéraire.
Comme si la littérature, pour dire le vrai, devait travestir la réalité.
Ecriture agréable, sage, trop à mon goût, mais ce n'est que mon avis.
En tout cas, bienvenue sur VE, je ne pense pas vous avoir vue auparavant.
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Message  Ba Jeu 6 Mai 2010 - 16:49

On lit ce genre de texte avec les références qui roulent au galop " la cristallisation stendhalienne", les " désarrois" de certain élève Törlss, et puis sa petite musique aussi, du temps où cela picotait d'exister sur le radeau des sentiments, nous sommes loin, aujourd'hui, des souffrances d'un ou d'une " jeune Werther" voire même l'acide souriant d'une " tristesse de quinze ans "; quelque chose de plus léger à présent se dégage, sans doute contemporain ?
Difficile de raconter le parcours fléché des cœurs volants.
Bonne continuation néanmoins.
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