TEXTES 1500 : Saison 2 - Une atmosphère étouffante

Pas mal, oui. J'aime ce côté détaché de tout, on voit la fin d'une trajectoire sans les tenants ou aboutissants, on en sait suffisamment sur M. Truque pour se réjouir qu'il se fasse tuer, voilà. C'est propre.

Remarques :
« il jette son mégot mort, le larbin le ramasse »
« fait des courbettes, disparaît ensuite. Ensuite il rentre » : moche, ça, je trouve

À la lecture, je pensais presque que le narrateur était un employé de l’hôtel. Me suis faite avoir, j’aime bien. Peut-être qu’en ne disant qu’encore plus tard qu'il allait "le buter" ça aurait mieux collé, mais je chipote, sans doute.
Bon, un gars qui en veut et qui descend un gros riche, crétin méprisant, d'accord, on marche avec le narrateur.
De petites incohérences : pourquoi ce gros mal élevé répond-il justement au bonjour de celui qui ne lui a pas été présenté ? Et que font les gardes du corps ? Pourquoi n’ont-ils pas appuyé le canon de leur browning sur la nuque du gars au premier geste ? Certains employés sont d’un distrait, parfois !
Mais la phrase finale donne au texte sa saveur.
Pas mal calibré du tout cet ensemble, tout de même.
Merci.

Je suis encore en haut, c'est très bien.
Alors pour commencer, merci pour vos remarques.
A socque : merci pour les corrections. Je retire donc un "ensuite".
Aire_Azul, entièrement d'accord avec tes remarques. Je voulais révéler plus tard que le narrateur tuerait le riche, seulement le format le permet difficilement. A voir.
Quant aux incohérences, eh bien, là encore j'y avais pensé. J'aurais dû ajouter une phrase supplémentaire que le riche adresserait à l'un de ses gardes du style "Laisse, je le connais, c'est un ami." Mais tout de même, s'il ne répliquait pas à un simple "bonjour", ce serait la pire des indélicatesses. Je ne le vois pas aussi suffisant que ça.

Un grand merci à vous.

Je trouve que la phrase "ça va être jouissif de le buter" est bien placée. On ne s'y attend pas du tout à cet endroit là et justement moi ça m'a fait un effet choc. J'ai aimé sursauter intérieurement.

Par contre je ne comprends pas pourquoi il dirait à ses gardes du corps que c'est un ami !!!
Il ne lui faut pas de gardes du corps. D'abord dans les contraintes il y avait "trois personnages pas un de plus pas un de moins". Ensuite ça règle le problème de l'incohérence. Enfin ça t'enlève les caractères en trop.

Au fait en copiant ton texte dans word je ne trouve que 1611 et non 1630.
Et ça me gonfle ! (Sur mes textes calibrés à 1500 exactement sur word, des commentateurs mesurant avec d'autres outils m'avaient dit que ça faisait plus. Je ne comprends pas ces écarts de comptage! pas la peine de se faire suer )

Je n'aime pas la phrase : "il prend son monde pour des demeurés" ce serait mieux "pour un ramassis de demeurés" ou un truc comme ça pour accorder monde avec la suite sinon je trouve que ça cloche, et quand ça cloche on sort de l'ambiance.

L'ambiance, parfaite, justement. J'adore le ton.
Belle boucle entre la première et la dernière phrase.

J'ai un peu de mal à croire qu'on puisse partir à la mort d'une façon aussi résignée mais après tout, quand c'est l'heure !
En tout cas, texte efficace : le style colle bien avec le personnage ; pas de paroles inutiles.

Pas convaincue; faut pas m'en vouloir ce genre d'histoire, c'est pas mon truc.

Gaffe aux répétitions :

L'homme en costard descend de sa bagnole de gros riche, clope au bec. Il jette sa veste, le larbin la rattrape, fait des courbettes, disparaît ensuite. Ensuite, il me regarde, vite fait, l'air de dire qu'est-ce qu'il fait là, lui ? Et j'en ai rien à faire. Il n'en a rien à faire non plus, alors il jette son mégot mort, le larbin la ramasse, fait des courbettes, disparaît ensuite. Ensuite il rentre et des gardes l'entourent soudain. Pas fou, le type. Il a tout prévu, le centripéteux.

Au mot centripéteux j'ai cru que tu allais nous faire rire. A cause de la phrase qui suit.
Et puis non.
(ça c'est le problème de te lire après Rebecca qui n'en rate pas une)

Au bout du compte tu réussis quant même ta narration dans le fulgure.

Non, ces répétitions sont voulues, je n'en changerai donc pas.

Mais j'effectue quelques modifications cependant, suite aux remarques de Rebecca. Alors on élimine le garde (un comble !).
Quant aux problèmes de comptage, ça a tendance à m'énerver aussi.

Plotine, je défends l'attitude résignée de mon personnage. Il se peut fort bien qu'il ait été suivi de nombreux mois et qu'il sait qu'il ne survivra plus très longtemps. Là n'est pas l'important en fin de compte, enfin je crois.

La nouvelle version, donc. Peu de modifications.

- Bienvenue, Monsieur Truque, c'est un immense honneur pour nous que vous descendiez à Bunker Hill, dans notre hôtel.
Nous ferons tout pour rendre votre séjour le plus agréable possible.

L'homme en costard descend de sa bagnole de gros riche, clope au bec. Il jette sa veste, le larbin la rattrape, fait des courbettes, disparaît ensuite. Ensuite, il me regarde, vite fait, l'air de dire qu'est-ce qu'il fait là, lui ? Et j'en ai rien à faire. Il n'en a rien à faire non plus, alors il jette son mégot mort, le larbin le ramasse, fait des courbettes, disparaît ensuite. Lui de même. Pas fou, le type : il se sait observé. Il a tout prévu, le centripéteux.

Je le suis, il va vers le comptoir. Lentement. Lentement, il demande un Fanta. Il articule parce qu'il prend son monde pour un ramassis de crétins. Le radin : un Fanta quoi ! Il aurait pu prendre un peu d'alcool. On lui tend la carte, il dit que ça suffira comme ça, sans façon. Chacun de ses mots est marqué d'une condescendance appuyée. Ça va être jouissif de le buter. Je m'approche.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Belle journée, n'est-ce pas ?
- Qu'est-ce que vous me voulez ?
- T'occupe.
Il ne répond pas, que répondrait-il donc.
- Maintenant ?
- Oui, vous m'accompagnez.
Il n'a pas peur, il ne tremble pas, il ne me dit pas laissez-moi tranquille. Il a juste ce petit regard résigné caractéristique.
De guerre lasse. En tout cas, demande à la poussière : il n'a pas cillé.

C'était janvier, il faisait froid et sombre, il pleuvait. La mer au loin, était déchaînée. Oui, c'était un immense honneur
de vous descendre à Bunker Hill, monsieur Truque.

Bon, ben pas convaincue. Quel honneur pour le tueur (cf dernière phrase) de tuer un type aussi désagréable et prétentieux, aussi facilement que cela paraît ?
Je sais que 1500 c'est très court mais j'ai trouvé que c'était quand même très statique: le type arrive, description, observation, "on y va" (résigné), il est mort. Pour moi, manque de montée d'intensité ou de progression dans l'intrigue.
Remarque forme : "courbettes" 2 fois, peut-être un à supprimer...

Je crois que tu devrais t'essayer à faire plus mordant, plus sec, plus incisif dans le ton. C'est à cela que je m'attacherais surtout. (En plus ça devrait t'aider à réduire le nombre de caractères)

Tout ceci me paraît un brin laborieux, avec certains aspects trop mécaniques dans la manière de raconter; ça manque de fluidité. Tu me diras "pourquoi pas la sécheresse dans un tel récit?". Oui, à condition qu'elle doit efficace, froide, abrupte, ce qui n'est pas tout le temps le cas ici; c'est déséquilibré parce que trop attentif à certains détails au détriment d'une atmosphère qui se voudrait plus étouffante, justement.

Je rejoins ce que disent les deux précédents commentateurs, je ne vais donc pas répéter. Sinon j'aime le théme.

Alex, je ne trouve pas dans le texte l'atmosphère étouffante annoncée par le titre. Mais bon...

mes remarques :

costard griffé, limousine et cigare font plus "riche" que costard tout court, bagnole et cigarette.

[b]"il jette sa veste"... [/b] je verrais mieux "manteau", sinon je visualise le bonhomme en manches de chemise. Quoique, tu me diras, ceci est fort possible aussi.

le larbin la rattrape, fait des courbettes, disparaît ensuite. et juste après : il jette son mégot mort, le larbin le ramasse, fait des courbettes, disparaît ensuite. Le larbin disparait deux fois ? Je crois que la première fois pourrait être supprimée.

"Il a tout prévu" : me dérange aussi. je crois que si quelqu'un prévoyait à quel moment il risquait de se faire buter, il ferait en sorte de changer la donne. Je crois qu'ici, un "il a compris" serait plus indiqué.

Et du fait que le bonhomme a compris qu'il vit ses derniers moments enlève, pour moi, tout sens à ce qui suit.

Quelqu'un qui sait qu'il va mourir, je ne pense pas qu'il continue à parler sur le ton de celui qui prend son monde pour un ramassis de crétins. Essayer de gagner du temps, de reculer l'instant, en buvant un fanta.

En revanche la remarque sur le fait de prendre un fanta plutôt qu'un alcool fort, se justifie. Mais pas en évoquant une radinerie. Parce que je crois que n'importe qui, dans la position de prendre "le" dernier verre, opterait pour autre chose qu'une limonade aromatisée.

Et puis, montrer que le type, jusqu'au bout garde son ton, sa superbe, finalement ça le rend presque sympathique.

Je ne suis pas satisfaite. L'idée est bien, mais son traitement ne me convainc pas.