Au vent

Croise les vents sans les toucher
Mains dans les poches, nez levé.
Brassées de caresses légères
Qui t’enveloppent et sur ta peau
S’en vont glissant.
Souffle aux baisers inconséquents
Qui te délaisse en un instant
Et puis s’en va, sans états d’âmes, sans regrets,
Remuer l’air,
Ailleurs.

Vent désiré, vent passager,
Vent amoureux chargé d’odeurs,
Dresseur de feuilles, marchand de sable,
Je t’attendais.

Pour entendre après toi le bruissement des arbres,
Sur les pierres de la place
La ronde balayée qui crépite et qui danse,
Le claquement du linge étendu sur la corde,
Pour entendre tes pas éclaboussés de pluie
Et voir là-haut le ciel, lavé, décomposé,
Au gré de ton humeur, dévasté, nettoyé.
Je hurle encore ton nom au creux de tes rafales,
Je t’invente, fantasque, le plus beau des visages
Que je vénèrerai avant de détester
Et viendrai t’affronter, plonger dans ta rivière,
Te boire, te cueillir, me bercer dans tes bras.

Joli ! Un très bon rythme, je trouve.

ne doit-on pas écrire "que je vénérerai" ?

joli hommage au vent, j'aime bien

mentor a écrit:ne doit-on pas écrire "que je vénérerai" ?

Plus depuis la dernière réforme de l'orthographe, on n'est plus obligé (cf. le lien donné par Kash Prex, je crois bien que c'était lui).

ah d'accord, dommage, pour une fois que j'avais retenu un truc que peu de gens connaissaient... :-((
Merci !

demi-lune, j'ai adoré !
Tant au niveau du vocabulaire employé que du rythme. Très réussi. Je le relirai avec plaisir.

Moi aussi !
pas vent-tripotant pour deux sous, non!
Bravo, demi-lune.

Une ode au vent très sensuelle dont j'aime beaucoup le rythme et les images virevoltantes. Une belle bouffée d'air frais !

Ce poème me touche énormément.
Ce vent et ses mystères, ses comportements variés et bizarres, ce vent qu'on a toujours envie de personnifier tant il est comme un être vivant, tu me l'as montré tel que je le connais bien, étant méridionale.
Bravo et merci.

Je profite d'être en haut pour remercier mes commentateurs. J'avais écris une première version en prose il y a quelques temps déjà, puis l'avais abandonnée car ne me satisfaisant pas vraiment, avant d'en faire cette version versifiée qui a donc eu le temps de mûrir un peu ! Je crois qu'il faut parfois ce temps ce "décantation" et maturation...

léger comme le vent, mais aussi un bon rythme , une bonne fluidité, un réel choix de mots, donc la décantation fut sans doute bénéfique.

Un joli poème...réussi et bien mené.

Je me demande si je n'aurais pas préféré que ça s'arrête à Je t’attendais, la dernière partie apportant peu à mes yeux et gâchant quelque part la magie née du vent du début. Simple suggestion, bien sûr.
Un début que je trouve évocateur et réussi, léger comme le vent dont on perçoit le souffle et le bruit.