Ici, on parle de : MUSIQUE !

http://www.wat.tv/video/autre-39ovz_2fgqp_.html

Ce que j'aime (aimais) dans la musique c'est la géométrie. Mais je l'aime de moins en moins. Du coup je n'écoute plus que de la trance goa, de la trance psychédélique et de la techno minimale, à cause de leurs magnifiques créations synesthésiques
(Je suis synesthète). Je regarde ces "géômes" (formes géométriques changeantes et colorées) qui dessinent des profondeurs et ces paysages pleins de gloire et de scintillements. Debussy aussi produit cet effet. Par contre le rock a une couleur de cambouis et me rappelle des séances chez le dentiste. J'aimerais jouer de la flûte et de la harpe, comme dans le concerto pour harpe et flutes de Mozart, mais dans un tout autre style plus figuratif et moins cérébral.

salut
la synesthésie, c'est le fait de voir des couleurs ou de sentir des parfums quand on entend un son, c'est ça en gros? (auquel cas, est-ce qu'il y a des gens qui ne sont pas synesthètes?)

si tu trouves que le rock a une couleur de cambouis, écoute davantage de rock :-). Le rock, c'est comme tout : vu de loin, un peu uniforme ; vu de près, hyper divers :-) :-)

quand j'écoutais peu de musique, c'est toute la musique que j'associais à une seule couleur.
maintenant, chaque morceau des beatles ou de gainsbourg a une couleur différente pour moi :-).
j'adore la musique. je suis fan de bach, monk, beatles, velvet underground, gainsbourg, et quelques autres.

euh c'est pas un peu bizarre de dire d'un genre artistique quel qu'il soit qu'il a fait son temps ? (moi je me réjouis que le chant grégorien soit encore pratiqué). y a de la musique sans chansons, mais dans chaque chanson y a de la musique.
et alors comment on fait pour savoir si on est synesthète?

Le synesthésie résiste à l'analyse, mais si en écoutant une harpe tu sens une odeur de pin et les rayons du soleil sur toi tout en te promenant dans un paysage que tu pourrais décrire, c'est un bon début.

PS j'aurais aimé mettre un smiley clin d'œil après "techno", mais les smileys me sont désactivés.

Hamadân a écrit:
Le synesthésie résiste à l'analyse, mais si en écoutant une harpe tu sens une odeur de pin et les rayons du soleil sur toi tout en te promenant dans un paysage que tu pourrais décrire, c'est un bon début.

Tiens, à ce sujet, Hamadân, toi qui n'a rien à dire sur les textes des autres, celui-ci t'inspirera peut-être un commentaire : https://vosecrits.1fr1.net/t9703-les-anomaliques-anonymes

Pour les smileys, ils sont ici désactivés pour tout le monde. Et, avant que tu demandes, non, il n'est pas prévu de les réactiver :-)

ah c'est marrant. c'était bordélique, les émoticônes?
pour ce qui est des paroles, c'est pas une prison. si on a l'imaginaire musical suffisamment riche, on peut se faire guider par autre chose que les paroles (idem au cinéma : si on a une sensibilité forte aux images et aux sons, on peut se faire guider par autre chose que par le scénario).

je sais pas si je suis synesthésique. mais j'ai du mal à imaginer quelqu'un.e à qui ça n'arriverait jamais d'associer, spontanément et à son corps défendant, des sons à des parfums, des images à des sensations tactiles...

Ben j'ai lu le texte presque en entier, mais je ne sais toujours pas quoi dire...

Et bien Meilhac tu es peut-être synesthête, du coup un test de Qi et un bilan psychologique pourraient t'aider sait-on jamais...
Te sens-tu seul au milieu des autres ? Entre autres... ?

pourquoi, c'est douloureux, d'être synesthète? moi j'ai connu des souffrances liées à l'hyperesthésie et des souffrances liées à l'hypermnésie (sans que ce soit toujours facile de savoir dans quelle mesure c'est l'hyperesthésie et l'hypermnésie qui fait souffrir ou la souffrance qui contribue à l'hyperesthésie ou à l'hypermnésie), mais la synesthésie je m'imagine ça plutôt comme un truc merveilleux :).

sinon les textes des autres te laissent à chaque fois bouche bée, c'est ça Hamadân?

sinon les textes des autres te laissent à chaque fois bouche bée, c'est ça Hamadân?

Ah ben j'aimerais bien...! Mais non. Je trouve que ça manque de personnalité...On sent les références en amont.
D'autre part j'aime bien les écrits au terme desquels je suis relancé dans mes questions métaphysiques. Parfois on voit un texte formellement bien écrit, mais après la lecture on se demande: " Et après ? je fais quoi de ça ?" J'ai envie que ça débouche sur...des immensités ! Du coup je lis des essais scientifiques, de la philo, des textes mystiques, quelques poètes, mais on ne peut pas dire que je sois un lecteur. J'ai lu il y a deux jours les trois premières pages d'un livre de JG Ballard, mais l'atmosphère ne m'a pas dépaysé, ne m'a pas inspiré. Je ne lis jamais de romans, impossible - c'est comme pour les chansons, ça me bloque d'être tenu par la main. En plus je me sers la plupart du temps de mes livres comme de réservoirs de vocabulaire!

euh... un texte littéraire, son but ultime, c'est qu'il soit beau, qu'il soit esthétique. après, les questions métaphysiques... effectivement, si c'est ça que tu cherches, il vaut mieux que tu lises de la philo. (évidemment, des questions métaphysiques sont parfois abordées dans des oeuvres littéraires, mais c'est du bonus on va dire).

on n'est jamais tenu par la main, quand on lit un roman ou quand on écoute une chanson. on en fait ce qu'on veut, on y braconne, etc. un roman, on peut le lire lentement, vite, à l'envers, en sautant dix pages...

quant au fait qu'on sente les références, chez un auteur, en fait je ne vois pas trop en quoi ça pose problème. moi j'adore proust, quand je lis sagan on sent qu'elle a baigné dans proust, et je ne vois pas en quoi c'est gênant que ça se sente.
j'adore gainsbourg, on sent qu'il est imprégné de baudelaire, et le fait de sentir ça ne me gêne pas du tout. etc, etc.
(pareil pour les philosophes, les joueurs de tennis, etc. avoir des références, c'est à peu près indispensable je pense; et que ses références apparaissent, je trouve pas ça grave.
(comme disait je sais plus qui, "le génie, c'est essayer d'imiter les autres et ne pas y arriver") l'idéal, c'est quand un truc est beau et très particulier. mais un truc a toujours quelque chose d'irréductiblement spécifique ; et ce sera toujours mieux qu'un truc moche et original :-)).

(ps : est-ce que tu arrives à faire des critiques constructives aux textes qui manquent de personnalité? de la personnalité , on en a tou.te.s, et on a tou.te.s besoin de conseils pour se faire aider à mieux l'exprimer :-) )

ah, bé moi j'ai une conception "wildienne" de l'art ("l'artiste est celui qui crée des choses de beauté", disait wilde. "ceux qui trouvent des significations belles à des choses sont (...) les élus pour lesquels des choses belles ne signifient rien d'autre que la Beauté"). je suis d'accord avec wilde là dessus.
bref, non seulement je ne trouve pas ça stérile de faire beau pour faire beau, mais je trouve que c'est la raison d'être de l'art.

quant aux masques, il y en a de superbes. art, ça rime avec beauté; ça rime pas - ou pas forcément en tout cas - avec authenticité.

(et d'ailleurs comme disait yourcenar "il est des masques qui, à la longue, deviennent visage", bref un masque peut exprimer la vérité de quelqu'un mais bref).

c'est vrai que la mode est au pessimisme et aux clips et que c'est peut-être dommage. vive la luxuriance.

et est-ce que tu écris, Hamadân?

* Jean RICHEPIN (1849-1926)


Les oiseaux de passage

C'est une cour carrée et qui n'a rien d'étrange :
Sur les flancs, l'écurie et l'étable au toit bas ;
Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange
Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras.

Le bac, où les chevaux au retour viendront boire,
Dans sa berge de bois est immobile et dort.
Tout plaqué de soleil, le purin à l'eau noire
Luit le long du fumier gras et pailleté d'or.

Loin de l'endroit humide où gît la couche grasse,
Au milieu de la cour, où le crottin plus sec
Riche de grains d'avoine en poussière s'entasse,
La poule l'éparpille à coups d'ongle et de bec.

Plus haut, entre les deux brancards d'une charrette,
Un gros coq satisfait, gavé d'aise, assoupi,
Hérissé, l'œil mi-clos recouvert par la crête,
Ainsi qu'une couveuse en boule est accroupi.

Des canards hébétés voguent, l'oeil en extase.
On dirait des rêveurs, quand, soudain s'arrêtant,
Pour chercher leur pâture au plus vert de la vase
Ils crèvent d'un plongeon les moires de l'étang.

Sur le faîte du toit, dont les grises ardoises
Montrent dans le soleil leurs écailles d'argent,
Des pigeons violets aux reflets de turquoises
De roucoulements sourds gonflent leur col changeant.

Leur ventre bien lustré, dont la plume est plus sombre,
Fait tantôt de l'ébène et tantôt de l'émail,
Et leurs pattes, qui sont rouges parmi cette ombre,
Semblent sur du velours des branches de corail.

Au bout du clos, bien loin, on voit paître les oies,
Et vaguer les dindons noirs comme des huissiers.
Oh ! qui pourra chanter vos bonheurs et vos joies,
Rentiers, faiseurs de lards, philistins, épiciers ?

Oh ! vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne
Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne ;
Ca lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps.

Ce dindon a toujours béni sa destinée.
Et quand vient le moment de mourir il faut voir
Cette jeune oie en pleurs : " C'est là que je suis née ;
Je meurs près de ma mère et j'ai fait mon devoir. "

Elle a fait son devoir ! C'est à dire que oncque
Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
L'emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.

Elle ne sentit pas lui courir sous la plume
De ces grands souffles fous qu'on a dans le sommeil,
pour aller voir la nuit comment le ciel s'allume
Et mourir au matin sur le coeur du soleil.

Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie
Toujours pour ces gens-là cela n'est point hideux
Ce canard n'a qu'un bec, et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir ou bien d'en avoir deux.

Aussi, comme leur vie est douce, bonne et grasse !
Qu'ils sont patriarcaux, béats, vermillonnés,
Cinq pour cent ! Quel bonheur de dormir dans sa crasse,
De ne pas voir plus loin que le bout de son nez !

N'avoir aucun besoin de baiser sur les lèvres,
Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
Posséder pour tout cœur un viscère sans fièvres,
Un coucou régulier et garanti dix ans !

Oh ! les gens bienheureux !... Tout à coup, dans l'espace,
Si haut qu'il semble aller lentement, un grand vol
En forme de triangle arrive, plane et passe.
Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !

Les pigeons, le bec droit, poussent un cri de flûte
Qui brise les soupirs de leur col redressé,
Et sautent dans le vide avec une culbute.
Les dindons d'une voix tremblotante ont gloussé.

Les poules picorant ont relevé la tête.
Le coq, droit sur l'ergot, les deux ailes pendant,
Clignant de l'œil en l'air et secouant la crête,
Vers les hauts pèlerins pousse un appel strident.

Qu'est-ce que vous avez, bourgeois ? soyez donc calmes.
Pourquoi les appeler, sot ? Ils n'entendront pas.
Et d'ailleurs, eux qui vont vers le pays des palmes,
Crois-tu que ton fumier ait pour eux des appas ?

Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
L'air qu'ils boivent feraient éclater vos poumons.

Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère,
Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère,
Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.

Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir volaille comme vous.
Mais ils sont avant tout les fils de la chimère,
Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous.

Ils sont maigres, meurtris, las, harassés. Qu'importe !
Là-haut chante pour eux un mystère profond.
A l'haleine du vent inconnu qui les porte
Ils ont ouvert sans peur leurs deux ailes. Ils vont.

La bise contre leur poitrail siffle avec rage.
L'averse les inonde et pèse sur leur dos.
Eux, dévorent l'abîme et chevauchent l'orage.
Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.

Ils vont, par l'étendue ample, rois de l'espace.
Là-bas, ils trouveront de l'amour, du nouveau.
Là-bas, un bon soleil chauffera leur carcasse
Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.

Là-bas, c'est le pays de l'étrange et du rêve,
C'est l'horizon perdu par delà les sommets,
C'est le bleu paradis, c'est la lointaine grève
Où votre espoir banal n'abordera jamais.

Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux.
Et le peu qui viendra d'eux à vous, c'est leur fiente.
Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.

ah, bé moi j'ai une conception "wildienne" de l'art ("l'artiste est celui qui crée des choses de beauté", disait wilde. "ceux qui trouvent des significations belles à des choses sont (...) les élus pour lesquels des choses belles ne signifient rien d'autre que la Beauté"). je suis d'accord avec wilde là dessus.

J'ai envie d'invoquer Platon qui lie le beau le bon et le vrai. Pour moi je ne peux trouver belle une chose qui nait de l'imagination arbitraire, j'ai besoin que cette beauté trouve ses racines dans le vrai, même un vrai seulement espéré. Alors cette beauté fera du Bien.
"Le beau, c'est le vrai qui se fait aimer." Valentin Tomberg (qui écrivait en tant qu'anonyme)

Hum... C'est pas le topic musique, ici ?
Il existe aussi : https://vosecrits.1fr1.net/t4779-debats-billevesees-et-causette-philosophiques ou encore : https://vosecrits.1fr1.net/t1094-vos-idees-sur-l-ecriture ou même : https://vosecrits.1fr1.net/t9685-debats-billevesees-et-causette-des-babils-co

Je viens de découvrir une petite perle.

Easter(Island) a écrit:Hum... C'est pas le topic musique, ici ?
Il existe aussi : http://www.vosecrits.com/t4779-debats-billevesees-et-causette-philosophiques ou encore : http://www.vosecrits.com/t1094-vos-idees-sur-l-ecriture ou même : http://www.vosecrits.com/t9685-debats-billevesees-et-causette-des-babils-co

Merci pour les liens, j'avais du mal à me repérer !

Hamadân a écrit :"Du coup je n'écoute plus que de la trance goa, de la trance psychédélique et de la techno minimale, à cause de leurs magnifiques créations synesthésiques"

Bien d'accord avec toi, j'aime aussi cette musique et les clips vidéos associés qui nous transportent dans un monde purement cybernétique :

Belle analyse. Je te rejoins pour le kick (le "boum boum" pour les néophytes) souvent bien trop présent qui finit par envahir tout l'espace sonore. Il est porté à son paroxysme dans la Trance Core, une musique de dingues prisée par les ravers. Heureusement, l'infini diversité de l'Electro permet de trouver des beats plus reposants dans l'Ambient, le chant des sphères :

Ou pour respirer, et parfois écrire l'IDM:

Je l'ai mise sur babils mais ça n'est pas passé ^^


Amateur comme professionnel, l'interprète verra vos commentaires (j'ai bien le droit de lui faire de la pub... Même si c'est pas le but du site =P), bref dites lui combien c'est beau !

C'est beau.
Mais depuis toujours le son du piano me fait flipper et me rend complètement dépressif.

C'est si expressif que ça ne peut pas laisser indifférent ! Dépressif, je ne sais pas, mélancolique sur bien des morceaux c'est certain ! Mais celui-ci ne m'a pas au premier abord rendu mélancolique, il est, au delà de tout, impressionnant et hypnotisant je trouve ^^


J'en profite pour ajouter des s à la fin de amateur et professionnel, loin de moi l'idée de penser qu'il n'y en ait qu'un

Je ne parlais pas du morceau, mais le son du piano me fout en l'air...Je sors de la pièce quand on en passe.
C'est malheureux d'être comme ça...

Un petit clin d'oeil à Yoni Wolf et son poème "Aux éclats" :

Toi, moi, et un cake à la banane

Une petite chanson sans prétention...

(Hey Milo contente de te voir par ici :0)

Un petit récapitulatif de l'histoire musical, avec humour et talent, par les King's Singers

Les précurseurs du rap : Les rappers
(rap et funk !)

hahaha ! :

Comme le chien de monsieur Jean de Nivelle
Tu ne viens jamais à moi quand je t'appelle
Qu'importe le temps
Qu'emporte le vent
Mieux vaut ton absence
Que ton inconséquence

Quand par hasard dans mon lit je te rencontre
On n'peut pas dire que tu sois pour ni qu'tu sois contre
Qu'importe le temps
Qu'emporte le vent
Mieux vaut ton absence
Que ton impertinence

Dans tes yeux je vois mes yeux t'en as d'la chance
Ça te donne des lueurs d'intelligence
Qu'importe le temps
Qu'emporte le vent
Mieux vaut ton absence
Que ton incohérence

En d'autres occasions je chanterais les transes
De l'amour mais aujourd'hui je m'en balance
Qu'importe le temps
Qu'emporte le vent
Mieux vaut ton absence
Que ton indifférence

Paroles et Musique: Serge Gainsbourg 1959

Parce qu'elle le vaut bien :