Petite dame
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Petite dame
Ça avait commencé n’importe comment.
C’était une fin de journée banale. J’étais resté vautré des heures sur mon canapé à penser que puisque je ne pouvais rien commencer, je ferais mieux d’en finir. Je n’étais pas bien. Je suis comme ça souvent, mais ça ne va pas très loin, juste crevé. Je ruminais. Une fin de journée banale.
Je pensais à ma voisine. Une petite vieille décharnée qui avançait dans la vie, pliée, le visage irrémédiablement dirigé vers le sol, sans perspective.
Elle perdait un peu la boule.
Elle m’aimait bien aussi, quand elle me reconnaissait. J’allais lui faire des courses pour les gros trucs, la flotte, la litière du chat, toutes ces conneries qui pèsent. Je m’interdisais de lui apporter autre chose. J’avais décidé qu’il fallait qu’elle sorte, qu’elle aille se balader, qu’elle voit du monde, qu’elle continue à vivre un peu. Je ne passais pas beaucoup de temps avec elle, mais j’étais satisfait de pouvoir l’aider un peu.
Je ne sais pas si je l’aimais bien, c’était au delà des sentiments, de l’ordre du devoir…
Et je pensais à elle, ce jour là, parce que j’avais été témoin d’une scène dégueulasse… C’était la veille au matin.
J’étais sorti chercher le pain et revenais chez moi, sans penser à rien, ni bien ni mal, l’esprit vide, presque léger. Il y avait un attroupement dans le hall de l’immeuble, des cris. Le concierge était là, entouré de quelques locataires et il gueulait comme un forcené.
Je n’avais jamais aimé ce type, mais il faisait son boulot. J’avais bien eu quelques altercations avec lui, rien de grave, à peine une bonne raison d’oublier ses étrennes. Généralement il s’écrasait mollement dès qu’on haussait un peu le ton. C’était plus sa personnalité qui me rebutait que les petites remarques minables qu’il se plaisait à formuler constamment.
Ce jour là, il était hors de lui, sa voix résonnait dans le hall, aiguë, crispante. J’aurais voulu passer simplement et oublier tout ça, mais il bloquait la porte de l’ascenseur. J’ai bien pensé prendre l’escalier mais le courage me manquait…
Le concierge gueulait parce qu’une mare de pisse s’étalait dans la cabine de l’ascenseur.
Il était fou furieux, écumant. Des gens autour de lui acquiesçaient, bons locataires, propres sur eux, révoltés par l’urine immonde. Bon c’est vrai c’est plutôt crado, mais ça me faisait sourire de penser qu’on pouvait rester des heures à pérorer sur une tache de pisse alors qu’on ne pouvait rien y faire sinon prendre une serpillière et un peu de javel. Mais je ne voulais pas m’en mêler, j’effaçais mon petit sourire con, histoire de ne pas attirer les foudres de quelqu’un, et j’attendais qu’il se décide enfin à nettoyer la merde ou au moins à libérer la cabine. Je ne serais pas allé jusqu’à nettoyer moi-même mais je l’aurais sûrement enjambée sans crainte de faire mon voyage de six étages avec.
Je voulais juste rentrer chez moi, à chacun sa merde.
Et tout à coup, tout à changé.
Le silence s’est imposé tandis que la porte de verre de l’entrée s’ouvrait sur ma petite vieille. Elle avançait, pliée, elle ne pouvait même pas regarder les gens attroupés devant elle. Elle essayait bien de se tordre le cou, mais on pouvait à peine apercevoir son front. Tu vois les vieilles de conte de fée avec le fagot de bois sur le dos, pareil ! J’allais m’avancer vers elle pour l’aider, lui prendre le bras quand le concierge s’est mis à hurler de plus belle. Je n’ai pas compris tout de suite, je me disais qu’il avait une bouffée de chaleur, un regain de colère annonciateur d’un dénouement proche. Mais non. C’était après ma voisine qu’il en avait. L’écume aux lèvres, la tension gonflant ses veines, il se ruait vers elle comme une furie. Il la traitait de tous les noms, l’accusait de tous les maux.
J’étais scotché.
La prochaine fois j’vous mets la gueule dedans !
J’ai senti les vertèbres de la vieille s’étirer un instant pour regarder le monstre qui la lapidait, je l’ai senti aussi relâcher son corps après l’ultime effort, la honte, la peine.
Le connard, fort de sa position, porté par les murmures des voisins outrés, dégoûtés par la sorcière incontinente, hurlait de plus belle, la menaçait encore. Je ne peux même pas vous rapporter tous les mots, les expressions qu’il crachait sur le dos de la vieille, j’ai encore du mal à comprendre pourquoi je ne lui ai pas foutu mon poing sur la gueule. Je regardais tout ça, comme au cinéma. Je me souviens avoir pensé, en regardant les visages hostiles et satisfaits des voisins présents, qu’il était préférable que la vieille ne puisse voir que ses chaussures. J’aurais voulu qu’elle soit sourde aussi.
Elle serait tombée si je ne l’avais pas soutenue.
C’est bon maintenant, ça va, elle a compris !
Furent les seuls mots que je trouvais pour la défendre. Je l’emportais avec moi dans l’ascenseur.
Les portes se fermèrent sur la fureur, le bout de son chausson trempait dans la pisse. Je crois qu’elle a dit : c’est pas moi. Je n’en suis pas absolument sûr. En regardant la tache qui prenait sa source à au moins un mètre sur les parois de l’ascenseur, j’ai su que ce n’était pas elle, je lui ai dit, mais quelle importance, au regard de la diarrhée verbale qui avait couvert son âme épuisée mes mots furent sans force.
Et même si ça avait été elle…
Pour revenir au début de mon histoire, j’en étais à repenser à tout ça, à ruminer ma lâcheté minable à me complaire dans ma médiocrité, me maudissant davantage que le gardien pervers, quand j’ai entendu un objet frapper violemment ma porte d’entrée. Il y avait des voix dehors depuis quelques minutes mais ça ne m’avait pas perturbé plus que ça. Le coup sur la porte par contre me sortit de mon état végétatif. J’ouvris et découvris une foule de personnes s’activant autour d’un brancard bloqué contre la plinthe de mon appartement. En regardant mieux, je vis la petite vieille couchée, pâle et laide, sur le brancard, immobile. Morte. Je l’ai su tout de suite, comme une révélation. Je vous passe les détails…
Une demi-heure plus tard, tout est redevenu calme dans l’immeuble.
J’ai décidé d’aller noyer mon amertume ailleurs.
Si je ne l’avais pas croisé en sortant dans l’ascenseur, rien ne serait arrivé, je serai rentré ivre et malade à cinq heures du mat, la vie aurait poursuivie son long chemin.
Mais voilà, j’ai croisé l’ordure, il m’a parlé même, et il m’a parlé d’elle, c’était mieux ainsi…Toutes ces conneries…
J’ai presque joui quand ses yeux se sont révulsés, et qu’il s’est écroulé sur le sol après que je lui ai serré la gorge de toutes mes forces, sans bruit. Je me sentais chasseur, justicier, animal, j’aurais pu lui arracher le cœur et le porter à ma bouche. Je suis resté quelques minutes là, à le regarder, écroulé sur le sol, trophée de ma colère contenue, enfin libérée. Arrivé au sous-sol, je l’ai sorti de l’ascenseur, je l’ai hissé sur mon dos, et l’ai porté dans le parking, vers ma voiture.
Il est resté deux jours dans mon coffre.
C’était une fin de journée banale. J’étais resté vautré des heures sur mon canapé à penser que puisque je ne pouvais rien commencer, je ferais mieux d’en finir. Je n’étais pas bien. Je suis comme ça souvent, mais ça ne va pas très loin, juste crevé. Je ruminais. Une fin de journée banale.
Je pensais à ma voisine. Une petite vieille décharnée qui avançait dans la vie, pliée, le visage irrémédiablement dirigé vers le sol, sans perspective.
Elle perdait un peu la boule.
Elle m’aimait bien aussi, quand elle me reconnaissait. J’allais lui faire des courses pour les gros trucs, la flotte, la litière du chat, toutes ces conneries qui pèsent. Je m’interdisais de lui apporter autre chose. J’avais décidé qu’il fallait qu’elle sorte, qu’elle aille se balader, qu’elle voit du monde, qu’elle continue à vivre un peu. Je ne passais pas beaucoup de temps avec elle, mais j’étais satisfait de pouvoir l’aider un peu.
Je ne sais pas si je l’aimais bien, c’était au delà des sentiments, de l’ordre du devoir…
Et je pensais à elle, ce jour là, parce que j’avais été témoin d’une scène dégueulasse… C’était la veille au matin.
J’étais sorti chercher le pain et revenais chez moi, sans penser à rien, ni bien ni mal, l’esprit vide, presque léger. Il y avait un attroupement dans le hall de l’immeuble, des cris. Le concierge était là, entouré de quelques locataires et il gueulait comme un forcené.
Je n’avais jamais aimé ce type, mais il faisait son boulot. J’avais bien eu quelques altercations avec lui, rien de grave, à peine une bonne raison d’oublier ses étrennes. Généralement il s’écrasait mollement dès qu’on haussait un peu le ton. C’était plus sa personnalité qui me rebutait que les petites remarques minables qu’il se plaisait à formuler constamment.
Ce jour là, il était hors de lui, sa voix résonnait dans le hall, aiguë, crispante. J’aurais voulu passer simplement et oublier tout ça, mais il bloquait la porte de l’ascenseur. J’ai bien pensé prendre l’escalier mais le courage me manquait…
Le concierge gueulait parce qu’une mare de pisse s’étalait dans la cabine de l’ascenseur.
Il était fou furieux, écumant. Des gens autour de lui acquiesçaient, bons locataires, propres sur eux, révoltés par l’urine immonde. Bon c’est vrai c’est plutôt crado, mais ça me faisait sourire de penser qu’on pouvait rester des heures à pérorer sur une tache de pisse alors qu’on ne pouvait rien y faire sinon prendre une serpillière et un peu de javel. Mais je ne voulais pas m’en mêler, j’effaçais mon petit sourire con, histoire de ne pas attirer les foudres de quelqu’un, et j’attendais qu’il se décide enfin à nettoyer la merde ou au moins à libérer la cabine. Je ne serais pas allé jusqu’à nettoyer moi-même mais je l’aurais sûrement enjambée sans crainte de faire mon voyage de six étages avec.
Je voulais juste rentrer chez moi, à chacun sa merde.
Et tout à coup, tout à changé.
Le silence s’est imposé tandis que la porte de verre de l’entrée s’ouvrait sur ma petite vieille. Elle avançait, pliée, elle ne pouvait même pas regarder les gens attroupés devant elle. Elle essayait bien de se tordre le cou, mais on pouvait à peine apercevoir son front. Tu vois les vieilles de conte de fée avec le fagot de bois sur le dos, pareil ! J’allais m’avancer vers elle pour l’aider, lui prendre le bras quand le concierge s’est mis à hurler de plus belle. Je n’ai pas compris tout de suite, je me disais qu’il avait une bouffée de chaleur, un regain de colère annonciateur d’un dénouement proche. Mais non. C’était après ma voisine qu’il en avait. L’écume aux lèvres, la tension gonflant ses veines, il se ruait vers elle comme une furie. Il la traitait de tous les noms, l’accusait de tous les maux.
J’étais scotché.
La prochaine fois j’vous mets la gueule dedans !
J’ai senti les vertèbres de la vieille s’étirer un instant pour regarder le monstre qui la lapidait, je l’ai senti aussi relâcher son corps après l’ultime effort, la honte, la peine.
Le connard, fort de sa position, porté par les murmures des voisins outrés, dégoûtés par la sorcière incontinente, hurlait de plus belle, la menaçait encore. Je ne peux même pas vous rapporter tous les mots, les expressions qu’il crachait sur le dos de la vieille, j’ai encore du mal à comprendre pourquoi je ne lui ai pas foutu mon poing sur la gueule. Je regardais tout ça, comme au cinéma. Je me souviens avoir pensé, en regardant les visages hostiles et satisfaits des voisins présents, qu’il était préférable que la vieille ne puisse voir que ses chaussures. J’aurais voulu qu’elle soit sourde aussi.
Elle serait tombée si je ne l’avais pas soutenue.
C’est bon maintenant, ça va, elle a compris !
Furent les seuls mots que je trouvais pour la défendre. Je l’emportais avec moi dans l’ascenseur.
Les portes se fermèrent sur la fureur, le bout de son chausson trempait dans la pisse. Je crois qu’elle a dit : c’est pas moi. Je n’en suis pas absolument sûr. En regardant la tache qui prenait sa source à au moins un mètre sur les parois de l’ascenseur, j’ai su que ce n’était pas elle, je lui ai dit, mais quelle importance, au regard de la diarrhée verbale qui avait couvert son âme épuisée mes mots furent sans force.
Et même si ça avait été elle…
Pour revenir au début de mon histoire, j’en étais à repenser à tout ça, à ruminer ma lâcheté minable à me complaire dans ma médiocrité, me maudissant davantage que le gardien pervers, quand j’ai entendu un objet frapper violemment ma porte d’entrée. Il y avait des voix dehors depuis quelques minutes mais ça ne m’avait pas perturbé plus que ça. Le coup sur la porte par contre me sortit de mon état végétatif. J’ouvris et découvris une foule de personnes s’activant autour d’un brancard bloqué contre la plinthe de mon appartement. En regardant mieux, je vis la petite vieille couchée, pâle et laide, sur le brancard, immobile. Morte. Je l’ai su tout de suite, comme une révélation. Je vous passe les détails…
Une demi-heure plus tard, tout est redevenu calme dans l’immeuble.
J’ai décidé d’aller noyer mon amertume ailleurs.
Si je ne l’avais pas croisé en sortant dans l’ascenseur, rien ne serait arrivé, je serai rentré ivre et malade à cinq heures du mat, la vie aurait poursuivie son long chemin.
Mais voilà, j’ai croisé l’ordure, il m’a parlé même, et il m’a parlé d’elle, c’était mieux ainsi…Toutes ces conneries…
J’ai presque joui quand ses yeux se sont révulsés, et qu’il s’est écroulé sur le sol après que je lui ai serré la gorge de toutes mes forces, sans bruit. Je me sentais chasseur, justicier, animal, j’aurais pu lui arracher le cœur et le porter à ma bouche. Je suis resté quelques minutes là, à le regarder, écroulé sur le sol, trophée de ma colère contenue, enfin libérée. Arrivé au sous-sol, je l’ai sorti de l’ascenseur, je l’ai hissé sur mon dos, et l’ai porté dans le parking, vers ma voiture.
Il est resté deux jours dans mon coffre.
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Petite dame
ceux qui ont connu CL ont déjà lu ce texte. c'est pas du tout neuf. Je le pose là plus pour le stockage qu'autre chose.
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Petite dame
J'ai beaucoup aimé. Une écriture forte et sensible qui prend de bout en bout. La chute est assez inattendue, je trouve.
eva1609- Nombre de messages : 89
Age : 54
Date d'inscription : 23/10/2010
Re: Petite dame
Eh bien, puisque ce texte est ici pour "stockage", je pense que mon retour peut se réduire à :
Merci de cette petite histoire bien ficelée ! :-)
Merci de cette petite histoire bien ficelée ! :-)
Re: Petite dame
Ouf, ça arrache ! Terrible, sonne très vrai. Beau boulot.
Mes remarques :
« qu’elle sorte, qu’elle aille se balader, qu’elle voie du monde »
« j’étais satisfait de pouvoir l’aider un peu.
Je ne sais pas si je l’aimais bien, c’était au-delà (trait d’union) des sentiments, de l’ordre du devoir…
Et je pensais à elle, ce jour-là (trait d’union), parce que j’avais été témoin d’une scène dégueulasse… C’était la veille au matin.
J’étais sorti chercher le pain et revenais chez moi, sans penser à rien, ni bien ni mal, l’esprit vide, presque léger. Il y avait un attroupement dans le hall de l’immeuble, des cris. Le concierge était là » : attention à la sursaturation en verbe être
« Et tout à coup, tout a changé »
« la vie aurait poursuivi (et non « poursuivie ») son long chemin »
« c’était mieux ainsi…Toutes (typographie, une espace après les points de suspension) ces conneries… »
Mes remarques :
« qu’elle sorte, qu’elle aille se balader, qu’elle voie du monde »
« j’étais satisfait de pouvoir l’aider un peu.
Je ne sais pas si je l’aimais bien, c’était au-delà (trait d’union) des sentiments, de l’ordre du devoir…
Et je pensais à elle, ce jour-là (trait d’union), parce que j’avais été témoin d’une scène dégueulasse… C’était la veille au matin.
J’étais sorti chercher le pain et revenais chez moi, sans penser à rien, ni bien ni mal, l’esprit vide, presque léger. Il y avait un attroupement dans le hall de l’immeuble, des cris. Le concierge était là » : attention à la sursaturation en verbe être
« Et tout à coup, tout a changé »
« la vie aurait poursuivi (et non « poursuivie ») son long chemin »
« c’était mieux ainsi…Toutes (typographie, une espace après les points de suspension) ces conneries… »
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 62
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Petite dame
On aimerait bien un voisin comme celui-là ;-)
En stock bien entendu.
En stock bien entendu.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Petite dame
L'histoire oui bien sûr, mais surtout cette "Petite dame", un portrait émouvant, si vrai.
Une réserve sur cette phrase, sur la lourdeur de la fin : "En regardant la tache qui prenait sa source à au moins un mètre sur les parois de l’ascenseur, j’ai su que ce n’était pas elle, je lui ai dit, mais quelle importance, au regard de la diarrhée verbale qui avait couvert son âme épuisée mes mots furent sans force."
Une réserve sur cette phrase, sur la lourdeur de la fin : "En regardant la tache qui prenait sa source à au moins un mètre sur les parois de l’ascenseur, j’ai su que ce n’était pas elle, je lui ai dit, mais quelle importance, au regard de la diarrhée verbale qui avait couvert son âme épuisée mes mots furent sans force."
Invité- Invité
Re: Petite dame
Je ne hurlerai pas avec les loups.
Je n'aime pas du tout ton personnage. Il m'est très antipathique.
Il est lâche, il n'ose pas défendre la petite vieille, et en plus il boit.
Je ne parle même pas du fait que c'est un dépressif violent, refoulé, et un assassin.
Je n'aime pas cette histoire car elle ne contient que de l'acrimonie contre le genre humain.
J'aurais préféré que l'histoire soit racontée par la vieille dame (depuis un nuage au paradis).
Je suis certain que c'est ton personnage qui a pissé dans l'ascenseur. C'est bien son genre.
Désolé.
Je n'aime pas du tout ton personnage. Il m'est très antipathique.
Il est lâche, il n'ose pas défendre la petite vieille, et en plus il boit.
Je ne parle même pas du fait que c'est un dépressif violent, refoulé, et un assassin.
Je n'aime pas cette histoire car elle ne contient que de l'acrimonie contre le genre humain.
J'aurais préféré que l'histoire soit racontée par la vieille dame (depuis un nuage au paradis).
Je suis certain que c'est ton personnage qui a pissé dans l'ascenseur. C'est bien son genre.
Désolé.
Invité- Invité
Re: Petite dame
Une histoire parfaitement déroulée jusqu'à son point d'incandescence, une écriture fluide, nette, sans bavures.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Petite dame
Une suite ou un prologue! J'aime beaucoup, ça se lit rapidement, c'est fluide et le personnage me fait penser au personnage de série télé Dexter...
Joseph- Nombre de messages : 19
Age : 41
Date d'inscription : 15/11/2010
Re: Petite dame
Touchante scène de l’ascenseur, j’ai eu les yeux humides.
Ok je suis sensible mais c’est surtout parce que l’ensemble sonne très juste et qu’il y a beaucoup de tendresse pour ce personnage de vieille dame. Tout comme il y a une nette envie de donner des baffes au concierge qui justifie la fin et la rend presque jouissive ! Bien aimé aussi que le personnage central ne soit pas un héros mais un homme ordinaire.
Ok je suis sensible mais c’est surtout parce que l’ensemble sonne très juste et qu’il y a beaucoup de tendresse pour ce personnage de vieille dame. Tout comme il y a une nette envie de donner des baffes au concierge qui justifie la fin et la rend presque jouissive ! Bien aimé aussi que le personnage central ne soit pas un héros mais un homme ordinaire.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Petite dame
Sans parler de loup et sans parler de hurler, je n'ai pas aimé la fin qui a mon sens enlève toute la force du texte en le sortant du réel.
Cette fin est pour moi un paragraphe baclé ou vous n'êtes pas allé jusqu'au bout de l'idée. Celà enlève de la force à l'humanité de votre histoire car la seule réponse est la violence. Quelle facilité : il est con, je le tue...
Ceci-dit l'hypothèse que ce soit lui qui ait pissé est des plus séduisantes. Se mettrait en place une sorte de dilemme cornélien de folie, non ?
Je crois que la fin mérite d'être réécrite car l'histoire et la petite dame en vallent la peine. Mouillez un peu la chemise plutôt que de stocker... non ?
Cette fin est pour moi un paragraphe baclé ou vous n'êtes pas allé jusqu'au bout de l'idée. Celà enlève de la force à l'humanité de votre histoire car la seule réponse est la violence. Quelle facilité : il est con, je le tue...
Ceci-dit l'hypothèse que ce soit lui qui ait pissé est des plus séduisantes. Se mettrait en place une sorte de dilemme cornélien de folie, non ?
Je crois que la fin mérite d'être réécrite car l'histoire et la petite dame en vallent la peine. Mouillez un peu la chemise plutôt que de stocker... non ?
Mano- Nombre de messages : 233
Age : 55
Localisation : hyères
Date d'inscription : 17/01/2008
Re: Petite dame
Mano a écrit:Sans parler de loup et sans parler de hurler, je n'ai pas aimé la fin qui a mon sens enlève toute la force du texte en le sortant du réel.
Cette fin est pour moi un paragraphe baclé ou vous n'êtes pas allé jusqu'au bout de l'idée. Celà enlève de la force à l'humanité de votre histoire car la seule réponse est la violence. Quelle facilité : il est con, je le tue...
Je ne saurais mieux dire ...
Ce qui m'a empêché de me régaler de votre style, c'est le fait que le personnage féminin n'est qu'un objet, comme un aimant qui attire les bons sentiments . Elle n'a ni personnalité, ni nom "la petite vieille" . Et encore moins d'histoire, elle est limitée à son horizon bas, et définie par son âge . Ce n'est pas une femme , à peine un faire-valoir . C'est grand dommage pour la cohérence du texte .
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Juste.
A part quelques maladresses ( que mes éminents collègues ont sans doute signalé au-dessus ), il y a dans ce texte un côté vrai, sans doute marqué du sceau du quotidien, du banal, mais du coup ça sonne juste.
Tout ça ne remonte guère le moral !
Ubik.
Tout ça ne remonte guère le moral !
Ubik.
Re: Petite dame
La fin contraste avec le ton réaliste du texte, ça me parait plutot dommage car du coup ça sonne faux, ou alors ça sonne FIN (mais avec les gyrophares).
L'ensemble, fluide, se lit et se suit sans effort mais sans plaisir non plus, avec un style un peu atone et une histoire qui progresse, dénuée d'épice et de surprise, derrière le lecteur.
En gros ça se lit passablement. Peut être aurait-on gagné à sortir des rails, soit en forçant sur la subtilité (les petits rien mesquins) soit en épaississant le trait des personnages (la vieille en core plus vieille, le concierge encore plus épicier...).
L'ensemble, fluide, se lit et se suit sans effort mais sans plaisir non plus, avec un style un peu atone et une histoire qui progresse, dénuée d'épice et de surprise, derrière le lecteur.
En gros ça se lit passablement. Peut être aurait-on gagné à sortir des rails, soit en forçant sur la subtilité (les petits rien mesquins) soit en épaississant le trait des personnages (la vieille en core plus vieille, le concierge encore plus épicier...).
Re: Petite dame
Salut.
Je trouve que la fin de ce texte détruit vraiment tout ! On était dans une psychologie assez fine, avec un narrateur complexe, à la fois éthique, je m'en foutiste et mal-pensant, face aux locataires "propres sur eux", et puis, ça bifurque sur quelque chose de vraiment trop facile qui brise tout ce joi équilibre qu'on avait. dommage vraiment.
Je trouve que la fin de ce texte détruit vraiment tout ! On était dans une psychologie assez fine, avec un narrateur complexe, à la fois éthique, je m'en foutiste et mal-pensant, face aux locataires "propres sur eux", et puis, ça bifurque sur quelque chose de vraiment trop facile qui brise tout ce joi équilibre qu'on avait. dommage vraiment.
Invité- Invité
Autre version ?
Plus je relis ce texte, plus je trouve qu'effectivement, la fin est en deçà du reste.
Je suis presque tenté et, lançons-nous, je pose la question : serais-je autorisé à proposer ma petite version perso ? Non pas pour comparer, on s'en fout. Mais simplement parce que je vois la chose avec tant de clarté que ça me chatouille d'essayer.
A voir... Si c'est non, je ne m'offusquerai pas.
Ubik.
Je suis presque tenté et, lançons-nous, je pose la question : serais-je autorisé à proposer ma petite version perso ? Non pas pour comparer, on s'en fout. Mais simplement parce que je vois la chose avec tant de clarté que ça me chatouille d'essayer.
A voir... Si c'est non, je ne m'offusquerai pas.
Ubik.
Re: Petite dame
Je ne crois pas l'avoir lu celui-là...
Beaucoup aimé ! On ressent très vite de la compassion pour la petite dame, sans sombrer dans le pathos non plus, le "je ne sais pas si je l'aime bien" instaure une distance d'emblée qui évite tout ça. Et puis, ce sentiment de rage, d'impuissance, et de culpabilité de ne pas avoir su réagir, tout ces sentiments mêlés, c'est vraiment bien retranscrit et sonne très vrai surtout. On la voit cette scène. Un peu surprise par la dernière phrase, mais, pourquoi pas...
Beaucoup aimé ! On ressent très vite de la compassion pour la petite dame, sans sombrer dans le pathos non plus, le "je ne sais pas si je l'aime bien" instaure une distance d'emblée qui évite tout ça. Et puis, ce sentiment de rage, d'impuissance, et de culpabilité de ne pas avoir su réagir, tout ces sentiments mêlés, c'est vraiment bien retranscrit et sonne très vrai surtout. On la voit cette scène. Un peu surprise par la dernière phrase, mais, pourquoi pas...
Re: Petite dame
Donner plus de corps à la "petite vieille" ? Pourquoi ? N'en croisons-nous pas chaque jour, actrices anonymes d'un quotidien partagé. Vues, perçues, sans davantage d'intérêt que cela. Insignifiantes pour vivre hors, même si à l'orée, de notre petit cocon personnel. Une voisine de palier, parmi d'autres, un bonjour, un bonsoir, quelques services, et voilà remplies les obligations de "vie sociale". La petite vieille n'a pas plus de relief que l'ado du second ou que le couple du troisième et etc. ou à peine plus (de relief) pour occuper la bulle mitoyenne.
Qu'est le plus difficile à encaisser ? La violence dans laquelle cette petite vieille se trouve brutalement plongée, ou une propre presque indifférence, une propre non réaction, de celles qui font des témoins, les "complices passifs" de l'agresseur ?
Contre qui la rage ? Entièrement contre celui qui a allumé l'incendie, ou contre soi-même pour ne pas avoir osé souffler sur l'allumette ?
Et quand les doigts serrent la gorge du "méchant" Est-ce seulement pour le punir, lui, pour lui faire payer sa cruauté, ou bien pour arracher de soi honte et regret, cette part de soi qu'il représente, pour avoir quasi obligé les témoins de lui ressembler pendant un instant ?
Beaucoup de réalisme dans cette scène écrite, décrite, un instantané sans concession d'une situation tout à fait plausible, même si beaucoup ne si reconnaissent pas. Il n'empêche que ces semi indifférences existent.
Même la fin. Dérangeante ? Trop facile ? Ou bien le reflet exact d'un désir de punir, d'une soif de venger l'innocente ? Le besoin d'une sorte de rédemption en s'en faisant l'exécuteur ?
Qu'est le plus difficile à encaisser ? La violence dans laquelle cette petite vieille se trouve brutalement plongée, ou une propre presque indifférence, une propre non réaction, de celles qui font des témoins, les "complices passifs" de l'agresseur ?
Contre qui la rage ? Entièrement contre celui qui a allumé l'incendie, ou contre soi-même pour ne pas avoir osé souffler sur l'allumette ?
Et quand les doigts serrent la gorge du "méchant" Est-ce seulement pour le punir, lui, pour lui faire payer sa cruauté, ou bien pour arracher de soi honte et regret, cette part de soi qu'il représente, pour avoir quasi obligé les témoins de lui ressembler pendant un instant ?
Beaucoup de réalisme dans cette scène écrite, décrite, un instantané sans concession d'une situation tout à fait plausible, même si beaucoup ne si reconnaissent pas. Il n'empêche que ces semi indifférences existent.
Même la fin. Dérangeante ? Trop facile ? Ou bien le reflet exact d'un désir de punir, d'une soif de venger l'innocente ? Le besoin d'une sorte de rédemption en s'en faisant l'exécuteur ?
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
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