Elle danse

Sous les arcades elle danse
Dans un envol d’étoffes
Insensible aux passants arrêtés

Sur les pavés elle danse
En offrande aux étoiles
Dans l’écho figé de la nuit

Et sur la place
Chacun de ses pas résonne
Longuement

La foule amassée
Bat des mains en cadence
Et elle accélère le rythme

En tourbillons elle danse
À coups de talons saccadés
Jusqu’à cacher la lune de sa robe

Les pieds gainés de cuir grenat
Le cou vêtu de notes poivrées
Contre la musique elle danse

De ses épaules des mèches noires
S’enfuient vers l’horizon
Libres

Sous la caresse des chants
Envahie de percussions
Possédée elle danse

Le corps ondule et coule
Glisse et se cambre
Vibre

Les hommes hypnotisés s’approchent
Dans le souffle des effleurements retenus
Elle danse

Jusqu’à léviter sur la partition charnelle

J'ai tapé du talon en cadence, mon oeil a transmis à mon cerveau des démangeaisons Flamenca.
Je ne sais pas faire une critique car la technique poétique et moi cela fait "deux" ; je ressens, je reçois, je vibre ou pas, c'est tout. Et là, et bien j'ai dansé, j'ai vibré. J'ai aimé les pieds gainés de cuir grenat... j'ai aimé son cou vêtu de notes poivrées.

Evidemment, çait penser à ça...

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C'est joli comme texte, je trouve tout de même que ça manque un peu de rythme (on devrait sentir plus la danse) et peut-être d'originalité. Mais j'ai bien apprécié tout de même.

Oui, je crois qu'il faut éviter la place quand on danse, sous peine de voir rappliquer le grand Jacques !
Certains passages frôlent le cliché mais j'ai énormément aimé

Les pieds gainés de cuir grenat
Le cou vêtu de notes poivrées
Contre la musique elle danse

De ses épaules des mèches noires
S’enfuient vers l’horizon
Libres
et

Elle danse

Jusqu’à léviter sur la partition charnelle

Eléa
Sorcière sabbat
karaoké jusqu'au matin olé!

J'adore l'idée mais j'ai trouvé une ou deux images attendues ("Dans l’écho figé de la nuit"), une lourdeur de l'expression parfois ("Envahie de percussions", "Insensible aux passants arrêtés") et côté rythme ça en manque...
De belles images aussi : "Jusqu’à cacher la lune de sa robe ", "Le cou vêtu de notes poivrées"
Ce serait bien de le reprendre, de le rendre plus allusif, d'en travailler la musique, de lui conférer énergie et légèreté... tout ça à la fois :-)

Bon, j’avais quitté la section poésie depuis 9 mois environ, une petite gestation :-) je revenais faire un tour, comme ça, juste pour voir. Merci pour votre accueil, je m’attendais à bien pire comme commentaires, mais je pense que décidemment ce n’est pas fait pour moi.
Peut-être dû à mon inculture en la matière, je n’en ai lu ou lis pas assez pour savoir ce qui est cliché ou déjà-vu.
Quant au rythme c’est sans doute irrécupérable chez moi, je voudrais bien le reprendre, c’est faisable pour la lourdeur, mais je ne sais absolument pas comment on donne du rythme à un poème, quoi modifier pour ça.
Je crois même que c’est catastrophique, quand je lis je ne le vois pas le rythme, je ne sais même pas dire s’il y en a ou pas.
Merci encore pour vos commentaires.

Ps : j’en connais pas mal du grand Jacques mais pas celle-ci j’avoue, merci pour ma culture personnelle.

Je n'ai pas trop aimé de mon côté parce que j'ai trouvé l'ensemble convenu, avec beaucoup de lieux communs. Il me manque le mordant de ta prose, et une fois tout ce mordant, originalité, impolitiquement correct et images fortes transvasés, ça roulera parfaitement de ce côté du forum aussi, je crois :0)

Moi j'aime bien Esméralda, alors j'ai bien aimé. Manque que la chèvre Jacqueline et c'est marre.

J'ai beaucoup aimé le rythme et la légèreté de ce texte un peu hypnotique par la répétition du "elle danse", à la fois entêtant et entraînant, exactement comme les percutions et la danse...

Il y a certes dans les images beaucoup de clichés qui nous renvoient à la belle Esméralda, mais la construction du poème, les "pauses" proposés par les mots laissés en suspend, me séduisent et me font penser qu'il y a tout de même dans la forme une finesse qui en dit plus ici que les mots. C'est bien.