Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
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Yali
Gobu
CROISIC
bertrand-môgendre
M-arjolaine
souricettedu.94
LaBeletteMasquée
Kilis
abstract
Lizzie
elea
Sahkti
Rebecca
Lyra will
Admin
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Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
La vie et tout le reste
Avant l’heure, c’était pas l’heure. C’était les tunnels interminables de la pub. Et après l’heure du JT, c’était plus l’heure. Mais toujours celle de la pub.
Guillaume zappait pour éviter d’avoir à supporter les avalanches de poncifs et de lieux communs censés s’emparer de notre temps de cerveau disponible pour le vendre à Coca Cola. Il zappait et s’ouvrait une cannette de Pepsi par pur esprit de rébellion.
Il n’était pas une marionnette que l’on manipulait si facilement. A force de zapper, bien sur, il finissait souvent par ne plus voir qu’une version tronquée des actualités ; mais il n’y avait jamais rien de nouveau sous les cieux : des femmes voilées, des femmes violées ! Il pensait souvent que si l’homme était un loup pour l’homme, il n’était rien moins qu’un prédateur pour la femme.
Ce soir là, dans son hôtel miteux, il n’arrêtait pas de s’éponger le front avec le petit mouchoir que Marion lui avait ramené de son dernier tournage « Midnight in Paris », un carré de tissu blanc avec une Tour Eiffel et des petits piafs voletant sous le ciel de Paris. A la télé, on annonçait le décès d’un metteur en scène qui n’aurait pas supporté les critiques sur son dernier film. « Une accumulation de clichés », précisait la jeune journaliste avec dans la voix comme un ruuggissemeeent de Ferrari.
Guillaume n’écoutait que d’une oreille distraite. Il se remémorait en souriant le jour où Marion avait appris qu’elle allait être engagée par Woody Allen. Elle était si heureuse : Tu comprends, disait elle, je vais travailler avec l’homme qui peut supplanter La Pallice sans passer pour un beauf en disant :« L’argent est préférable à la pauvreté ne serait ce que pour des raisons financières »! Ce pur génie !
Guillaume se souvenait de cette joie partagée, quand il vit sur l’écran le visage de Woody apparaitre. Insensée cette coïncidence ! Non ! Ce n’était pas vrai, pas possible ! Mais si ! Guillaume réalisait que c’était bien la mort du réalisateur auquel il était en train de penser qu’on annonçait, tandis que sur l’écran, en guise d’hommage post mortem, s’inscrivait une de ses fameuses citations : « Ce n’est pas que j’ai vraiment peur de mourir mais je préfère ne pas être là quand ça arrivera. »
Il était abasourdi.
Il avait envie de hurler, mais il se disait que c’était le moment de placer celle-ci, moins connue mais de circonstance aussi :
« En résumé, j’aimerai avoir un message un peu positif à vous transmettre. Je n’en ai pas…Est-ce que deux messages négatifs ça vous irait ? »
Avant l’heure, c’était pas l’heure. C’était les tunnels interminables de la pub. Et après l’heure du JT, c’était plus l’heure. Mais toujours celle de la pub.
Guillaume zappait pour éviter d’avoir à supporter les avalanches de poncifs et de lieux communs censés s’emparer de notre temps de cerveau disponible pour le vendre à Coca Cola. Il zappait et s’ouvrait une cannette de Pepsi par pur esprit de rébellion.
Il n’était pas une marionnette que l’on manipulait si facilement. A force de zapper, bien sur, il finissait souvent par ne plus voir qu’une version tronquée des actualités ; mais il n’y avait jamais rien de nouveau sous les cieux : des femmes voilées, des femmes violées ! Il pensait souvent que si l’homme était un loup pour l’homme, il n’était rien moins qu’un prédateur pour la femme.
Ce soir là, dans son hôtel miteux, il n’arrêtait pas de s’éponger le front avec le petit mouchoir que Marion lui avait ramené de son dernier tournage « Midnight in Paris », un carré de tissu blanc avec une Tour Eiffel et des petits piafs voletant sous le ciel de Paris. A la télé, on annonçait le décès d’un metteur en scène qui n’aurait pas supporté les critiques sur son dernier film. « Une accumulation de clichés », précisait la jeune journaliste avec dans la voix comme un ruuggissemeeent de Ferrari.
Guillaume n’écoutait que d’une oreille distraite. Il se remémorait en souriant le jour où Marion avait appris qu’elle allait être engagée par Woody Allen. Elle était si heureuse : Tu comprends, disait elle, je vais travailler avec l’homme qui peut supplanter La Pallice sans passer pour un beauf en disant :« L’argent est préférable à la pauvreté ne serait ce que pour des raisons financières »! Ce pur génie !
Guillaume se souvenait de cette joie partagée, quand il vit sur l’écran le visage de Woody apparaitre. Insensée cette coïncidence ! Non ! Ce n’était pas vrai, pas possible ! Mais si ! Guillaume réalisait que c’était bien la mort du réalisateur auquel il était en train de penser qu’on annonçait, tandis que sur l’écran, en guise d’hommage post mortem, s’inscrivait une de ses fameuses citations : « Ce n’est pas que j’ai vraiment peur de mourir mais je préfère ne pas être là quand ça arrivera. »
Il était abasourdi.
Il avait envie de hurler, mais il se disait que c’était le moment de placer celle-ci, moins connue mais de circonstance aussi :
« En résumé, j’aimerai avoir un message un peu positif à vous transmettre. Je n’en ai pas…Est-ce que deux messages négatifs ça vous irait ? »
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
une première lecture rapide: ça m'a l'air d'un bon cru, ce soir !
Je reviens demain lire des deux yeux et commenter.
Grand merci, MC Yali !
Je reviens demain lire des deux yeux et commenter.
Grand merci, MC Yali !
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Localisation : Face à vous, quelle question !
Date d'inscription : 30/01/2011
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Exo en Direct 05/07/2011
Ca pouvait pas aller plus mal. J’en concluais que ça ne pourrait aller que mieux. Après.
Ca pouvait pas aller plus mal. L’hôtel représentait le nec plus ultra dans le genre trash. Chambres avec vue sur l’arrière cour pavée de rats, seringues ensanglantées à tous les étages dans l’escalier, cafards de compétition faisant la course dans le bac de douche et réceptionniste en forme de bulldozer, les poils en plus.
A New York, faut pas croire, y a pas que des palaces. Quand il te manque quatre-vingt-quinze cents pour faire un dollar, tu trouves toujours un taulier compatissant pour t’essorer du reste dès lors que tu payes d’avance. Si t’es pas trop chipoteur sur le standing.
Ca pouvait pas aller plus mal. J’étais pas encore en manque, mais ça allait venir grave si l’autre enfoiré tardait trop. Et comme lui et l’exactitude, ils étaient comme qui dirait fâchés, je sentais que j’allais morfler. Sans parler que je me sentais aussi frais qu’une gambas sur une plancha. Saloperie de réchauffement du Bronx.
Pour tuer le temps et baiser le manque, ou inversement, j’avais consacré mes derniers dollars disponibles à l’achat d’une boutanche de raide. Le taulier voyait aucun inconvénient à ce qu’on s’arsouille dans son gourbi, à condition de pas lui réclamer de verre et de gerber par la fenêtre sur les rats plutôt que sur ce qui restait de moquette.
J’avais allumé la télé, histoire de fournir un accompagnement sonore et visuel à mon attente. Ca c’est l’Amérique : même au fond du trou le plus ténébreux grésille le petit écran. Manquerait plus que tu te fasses enculer sans vaseline cathodique ! Ca serait anticonstitutionnel.
La nuit n’en finissait pas de tomber. On aurait dit qu’elle attendait aussi son dealer. A chaque fois qu’un bruit résonnait dans l’escalier, je cramponnais ma bouteille d’une main et planquais mon fric roulé en boule dans l’autre. J’aurais volontiers serré un pouchka dans la troisième, mais j’avais pas de troisième main. De pouchka non plus, d’ailleurs, quand c’est la dèche c’est la dèche.
Comme ça pouvait décidément pas aller plus mal, je me passais en revue tous les bons moments de ma putain d’existence. Ca faisait pas lerche, faut pas rêver. Et la boutanche était presque vide.
Sur l’écran, une armée de flics patibulaires exhibait un bourge pas rasé en pardessus de cachemire froissé. Le commentateur le présentait comme un sale pervers françouze qui avait violé une bonniche black dans un palace. Ils disait aussi que c’était une très grosse légume de la finance. Ca me paraissait bon signe. Peut-être que l’autre enfoiré allait finir par se pointer avec sa poudre magique. En tous cas, j’espérais que le salopard de frenchie allait morfler aussi. On se console comme on peut, pas vrai ?...
TRASH HOTEL
Ca pouvait pas aller plus mal. J’en concluais que ça ne pourrait aller que mieux. Après.
Ca pouvait pas aller plus mal. L’hôtel représentait le nec plus ultra dans le genre trash. Chambres avec vue sur l’arrière cour pavée de rats, seringues ensanglantées à tous les étages dans l’escalier, cafards de compétition faisant la course dans le bac de douche et réceptionniste en forme de bulldozer, les poils en plus.
A New York, faut pas croire, y a pas que des palaces. Quand il te manque quatre-vingt-quinze cents pour faire un dollar, tu trouves toujours un taulier compatissant pour t’essorer du reste dès lors que tu payes d’avance. Si t’es pas trop chipoteur sur le standing.
Ca pouvait pas aller plus mal. J’étais pas encore en manque, mais ça allait venir grave si l’autre enfoiré tardait trop. Et comme lui et l’exactitude, ils étaient comme qui dirait fâchés, je sentais que j’allais morfler. Sans parler que je me sentais aussi frais qu’une gambas sur une plancha. Saloperie de réchauffement du Bronx.
Pour tuer le temps et baiser le manque, ou inversement, j’avais consacré mes derniers dollars disponibles à l’achat d’une boutanche de raide. Le taulier voyait aucun inconvénient à ce qu’on s’arsouille dans son gourbi, à condition de pas lui réclamer de verre et de gerber par la fenêtre sur les rats plutôt que sur ce qui restait de moquette.
J’avais allumé la télé, histoire de fournir un accompagnement sonore et visuel à mon attente. Ca c’est l’Amérique : même au fond du trou le plus ténébreux grésille le petit écran. Manquerait plus que tu te fasses enculer sans vaseline cathodique ! Ca serait anticonstitutionnel.
La nuit n’en finissait pas de tomber. On aurait dit qu’elle attendait aussi son dealer. A chaque fois qu’un bruit résonnait dans l’escalier, je cramponnais ma bouteille d’une main et planquais mon fric roulé en boule dans l’autre. J’aurais volontiers serré un pouchka dans la troisième, mais j’avais pas de troisième main. De pouchka non plus, d’ailleurs, quand c’est la dèche c’est la dèche.
Comme ça pouvait décidément pas aller plus mal, je me passais en revue tous les bons moments de ma putain d’existence. Ca faisait pas lerche, faut pas rêver. Et la boutanche était presque vide.
Sur l’écran, une armée de flics patibulaires exhibait un bourge pas rasé en pardessus de cachemire froissé. Le commentateur le présentait comme un sale pervers françouze qui avait violé une bonniche black dans un palace. Ils disait aussi que c’était une très grosse légume de la finance. Ca me paraissait bon signe. Peut-être que l’autre enfoiré allait finir par se pointer avec sa poudre magique. En tous cas, j’espérais que le salopard de frenchie allait morfler aussi. On se console comme on peut, pas vrai ?...
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Mehr Licht
Un môme venait de se noyer dans un canal. Ses potes avaient regardé la scène sans broncher, l’avait même encouragé à sauter.
— Pour une banale histoire de jeux vidéo, précisait le présentateur du JT.
— Et dire qu’il ne savait pas nager, surenchérissait l’invité dudit JT. Dont le nom, la fonction et même les raisons de sa venue, échappait au téléspectateur, d’un coup d’un seul.
Un téléspectateur mais pas n’importe lequel, ou plutôt si, n’importe lequel tellement devant la télé nous savons être commun.
Le commun donc, prénommé… mais peu nous importe les prénoms seuls les souvenirs restent. Le commun donc, baissant le son de l’appareil, dégoulinant de sueur et ouvrant la fenêtre histoire d’y voir un peu plus sombre, d’y voir un peu plus nuit, se souvint de quelque chose.
Sa vision n’était pas claire, frisait l’opaque, mais le lampadaire.
Lampadaire qui, fatigué tout comme lui, s’intermitait entre : j’éteins le monde ou je flash aléatoirement les passants
Des passants, des visages, des souvenirs, un sourire.
Il refermait sa fenêtre lorsqu’il se souvint en plein. Il tirait les rideaux sur la nuit lorsqu’une figure, un visage, un sourire s’imposa. Il s’allongeait lorsqu’il réalisa que cette figure, ce visage, ce sourire était le sien.
Sauf que ça faisait un moment qu’il ne s’était pas regardé dans la glace
Pourtant , c’était pas faute de se raser chaque matin que dieu faisait.
Sauf qu’il ne se souvenait aucunement avoir rencontré un lampadaire clignotant.
Pourtant, c’était pas faute d’arpenter les rues de nuit comme de jour. De fréquenter les hôtels avec vue sur. De nuit surtout.
Sauf qu’il ne souvenait pas d’avoir assister à une noyade, encore moins de l’avoir provoqué, jamais.
Sauf qu’il s’endormit dans un soupir. Un soupir qui imaginait que demain rapporterait davantage. Que demain il vendrait quelques ampoules basse tension. Éh, pas n’importe quelles ampoules, non, des ampoules pros. Des qui font que jamais les lampadaires ne clignotent ni ne s’éteignent, jamais.
Parce que, sI ils avaient eu un peu de lumière ceux-là, alors peut-être que le môme serait resté sur la berge. Peut-être même, alors, que nul ne l’aurait encouragé à sauter…
Parce que, la lumière, c’est la vie.
Sans parler que Mehr Licht, c’est un sacré joli nom pour des ampoules.
Un sacré jolie nom même sans savoir.
Et puis, et finalement, voyageur de commerce, c’était pas si mal comme boulot.
Voyager jusqu’à Goethe, c'est pas rien…
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
"Plus de lumière", de Goethe, me dit Google...mentor a écrit:mehr licht ?? bite cheune ? :-)))
Excusez l'inculture.
Oui, très fin, quand on connait :-(
Un soir à Cannes
Seul à Cannes, un soir au mois de mai, cela ne m'était pas arrivé depuis...
Depuis que je t'avais perdue quelques heures seulement après t'avoir tenue dans mes bras.
La télévision en sourdine, un drap de bain pour seul vêtement, je sirote lentement une énième coupe de champagne tiède ma sueur commence à couler comme de minuscules mais abondants ruisseaux depuis mon cou et mes aisselles.
Je laisse divaguer mes pensées, ton image s'incruste dans mon brouillard alcoolisé...
Ce soir là, je lisais Le journal d'une femme de chambre d'Octave Mirbeau et je bandais comme un âne en rêvant à de délicieux attouchements ancillaires.
Un coup frappé à ma porte, me sortit de mes coupables pensées.
Une adorable jeune femme vêtue de noir, m'apportait le dîner que j'avais commandé. Elle installa la table roulante près de la baie ouverte et repartant vers la porte elle s'arrêta pour regarder le titre du livre que j'avais déposé sur le lit.
Je lui ai pris la main et l'ai posé sur mon sexe, elle s'allongea sans un mot et ce fut un éblouissement bref et violent.
Je n'ai pu esquisser aucun geste pour la retenir, elle s'était déjà enfuie dans le couloir.
Le lendemain matin, je demandais à l'accueil si la charmante soubrette du deuxième étage serait de service le soir même. Le portier m'a regardé d'un air étonné et m'a assuré qu'il n'y avait pas de personnel féminin à cet étage là.
Durant tout mon séjour à Cannes, je n'ai pas cessé de la chercher, en vain !
Jamais ce souvenir n'a quitté ma mémoire.
Un flash à la TV annonce qu'un homme politique français vient d'être arrêté aux USA pour agression, viol et séquestration d'une femme de chambre de l'hôtel où il était descendu...
La coupe de champagne se brise dans mes mains. Des tremblements incontrôlables s'emparent de moi.
On frappe à ma porte et un bout d'enveloppe apparaît sur la moquette. Je l'ouvre brutalement et ces quelques mots griffonnés me transportent de soulagement :
_ Je suis la dame en noir, celle d'un soir de mai il y dix ans... vous souvenez-vous ? Je me suis enfuie car votre odeur m'incommodait. N'imaginez rien d'autre.
Depuis que je t'avais perdue quelques heures seulement après t'avoir tenue dans mes bras.
La télévision en sourdine, un drap de bain pour seul vêtement, je sirote lentement une énième coupe de champagne tiède ma sueur commence à couler comme de minuscules mais abondants ruisseaux depuis mon cou et mes aisselles.
Je laisse divaguer mes pensées, ton image s'incruste dans mon brouillard alcoolisé...
Ce soir là, je lisais Le journal d'une femme de chambre d'Octave Mirbeau et je bandais comme un âne en rêvant à de délicieux attouchements ancillaires.
Un coup frappé à ma porte, me sortit de mes coupables pensées.
Une adorable jeune femme vêtue de noir, m'apportait le dîner que j'avais commandé. Elle installa la table roulante près de la baie ouverte et repartant vers la porte elle s'arrêta pour regarder le titre du livre que j'avais déposé sur le lit.
Je lui ai pris la main et l'ai posé sur mon sexe, elle s'allongea sans un mot et ce fut un éblouissement bref et violent.
Je n'ai pu esquisser aucun geste pour la retenir, elle s'était déjà enfuie dans le couloir.
Le lendemain matin, je demandais à l'accueil si la charmante soubrette du deuxième étage serait de service le soir même. Le portier m'a regardé d'un air étonné et m'a assuré qu'il n'y avait pas de personnel féminin à cet étage là.
Durant tout mon séjour à Cannes, je n'ai pas cessé de la chercher, en vain !
Jamais ce souvenir n'a quitté ma mémoire.
Un flash à la TV annonce qu'un homme politique français vient d'être arrêté aux USA pour agression, viol et séquestration d'une femme de chambre de l'hôtel où il était descendu...
La coupe de champagne se brise dans mes mains. Des tremblements incontrôlables s'emparent de moi.
On frappe à ma porte et un bout d'enveloppe apparaît sur la moquette. Je l'ouvre brutalement et ces quelques mots griffonnés me transportent de soulagement :
_ Je suis la dame en noir, celle d'un soir de mai il y dix ans... vous souvenez-vous ? Je me suis enfuie car votre odeur m'incommodait. N'imaginez rien d'autre.
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
"Mehr licht" ça ressemble à "More light", non ? ;-)mentor a écrit:"Plus de lumière", de Goethe, me dit Google...mentor a écrit:mehr licht ?? bite cheune ? :-)))
Sur ce, night night everybody. Merci Yali et merci tous les participants pour ce moment bien sympa.
Pensée pour Kilis.
Invité- Invité
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
C'est marrant comme un certain fait divers revient dans moultes textes !
Je vous commente demain les amis ...J'ai passé un bon moment à vous lire. Merci Yali...
Je vous commente demain les amis ...J'ai passé un bon moment à vous lire. Merci Yali...
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Renaissance
Il était seul, dans sa chambre d'hôtel, à subir la chaleur moite et crasse d'un début d'été dont l'intensité avait triomphé de toutes les lois invisibles du bien vivre et de l'hygiène.
Restrictions d'eau.
On lui avait dit qu'à Orange, certaines idées puaient à tel point que c'en était palpable.
Les idées, il ne savait pas, mais il était par trop évident que les gens autour de lui exhalaient comme un parfum de charogne.
Accoutumé comme il l'était aux chasses dans l'air raréfié des classes supérieures, il avait paru ridicule aux mouettes rieuses -voire teigneuses- du cru. Il regrettait de ne pas être descendu chez Lily qui habitait pas loin à Avignon. Elle était si belle, son regard si paisible. Quelques mois ensembles, réellement heureux, genre au point qu'il n'avait pas pu la quitter sans qu'elle l'aide un peu. Son mari était mort il y a 6 mois. Lui parler, vingt ans plus tard...
Mais il l'avait revue, son visage sur Facebook. Il avait failli pleurer...le temps n'épargne pas ce qui se fait sans nous.
Il avait dû se résoudre à chasser ses idées saumâtres avec une télévision affichant pour l'heure des images hautes en couleurs dignes d'une prise d'acide, vue par le trou d'un kaléidoscope.
Au programme, pizza et frites ignobles devant une émission psychédélique sur la réincarnation.
Ingestion, régurgitation, réincarnation, le programme des soirées VRP réussies.
Pour l'heure, l'image affichait le Nil, l'ancienne Égypte, avec tout plein de jolies petites femmes aux seins nus qui se rafraichissaient dedans et pleins d'enfants qui s'envoyaient de la flotte à la figure.
50 ans qu'il avait alors que l'émission s'évertuait à lui laisser croire qu'il en avait beaucoup, mais alors beaucoup plus, grâce aux dites réincarnations...
Pour l'heure il n'en avait rien à foutre de son âge, ni des gamins qui s'envoyaient de l'eau à la figure.
Par contre les jolies jeunes femmes aux seins nus avaient dans le regard un air paisible qu'il n'avait jamais rencontré chez des femmes aussi jeunes, surtout dans cette tenue.
Faut dire aussi qu'il avait rarement fait attention aux regards dans ce genre de situation.
Là c'était une première.
Travelling arrière improbable sur le Nil jusqu'à sa source, et lui il remontait le long de ses compagnes d'un soir.
Il était bel homme, raffiné, tendre expert et amoureux de la physiologie féminine.
Oui il savait les rendre heureuses, éclairer leur regard, illuminer leur visage... pour quelques heures.
Un peu comme les femmes, là, dans l'émission, aux pieds du maître spirituel machin qui leur promettait l'harmonie éternelle..
Sauf qu'elles, elles étaient folles. Lui, il les faisait jouir. C'est fou quand il y pensait comme il y avait peu de femmes avec ce regard sans être folles.
Re-travelling sur le Nil, cette fois dans l'autre sens. Sa tête tournait. Il aimait les jeunes femmes, jusqu'à cette psychologie que les autres hommes prétendaient ne pas comprendre.
Mais les jeunes femmes c'était fini. Depuis des années.
Celles qui avaient envie de lui désiraient dorénavant autre chose que le bonheur durable d'un soir.
Il n'était pas con ni salaud, pas envie de rajouter une couche de confusion en s'allongeant sur des filles un peu perdues.
De toute façon il n'avait plus d'envie : ni d'une pizza ignoble, ni d'une chambre d'hôtel seul ou en compagnie, même pas de ce travail qui lui avait tellement plu.
Il se sentait étrangement disponible pour autre chose. Renaitre, comme dans l'émission débile.
Pour qui ? Pour quoi ?
On frappa à sa porte.
Après tout une des mouettes teigneuses avait du finir par reconnaître son visage et faire le lien avec le sourire qui s'affichait parfois à la TV.
Pas d'envie.
La porte s'ouvrait, aussi hésitante que la femme derrière.
C'était sa Lily. Pas celle de Facebook.
Le visage, le corps, la taille, c'était bien la femme qu'il avait aimée, celle d' il y a 20 ans.
Juste ses yeux, noirs, pas du tout aussi paisibles que ceux de sa Lily ou des égyptiennes qui se baignaient dans le Nil.
Des yeux qui vous scrutent jusqu'au fond de l'âme, inquisiteurs, avides et curieux de tout.
C'étaient ceux qu'il pouvait voir tous les matins dans les miroirs des hôtels.
Générique de fin à la TV, une porte qui se ferme sur une chambre vide.
Il était seul, dans sa chambre d'hôtel, à subir la chaleur moite et crasse d'un début d'été dont l'intensité avait triomphé de toutes les lois invisibles du bien vivre et de l'hygiène.
Restrictions d'eau.
On lui avait dit qu'à Orange, certaines idées puaient à tel point que c'en était palpable.
Les idées, il ne savait pas, mais il était par trop évident que les gens autour de lui exhalaient comme un parfum de charogne.
Accoutumé comme il l'était aux chasses dans l'air raréfié des classes supérieures, il avait paru ridicule aux mouettes rieuses -voire teigneuses- du cru. Il regrettait de ne pas être descendu chez Lily qui habitait pas loin à Avignon. Elle était si belle, son regard si paisible. Quelques mois ensembles, réellement heureux, genre au point qu'il n'avait pas pu la quitter sans qu'elle l'aide un peu. Son mari était mort il y a 6 mois. Lui parler, vingt ans plus tard...
Mais il l'avait revue, son visage sur Facebook. Il avait failli pleurer...le temps n'épargne pas ce qui se fait sans nous.
Il avait dû se résoudre à chasser ses idées saumâtres avec une télévision affichant pour l'heure des images hautes en couleurs dignes d'une prise d'acide, vue par le trou d'un kaléidoscope.
Au programme, pizza et frites ignobles devant une émission psychédélique sur la réincarnation.
Ingestion, régurgitation, réincarnation, le programme des soirées VRP réussies.
Pour l'heure, l'image affichait le Nil, l'ancienne Égypte, avec tout plein de jolies petites femmes aux seins nus qui se rafraichissaient dedans et pleins d'enfants qui s'envoyaient de la flotte à la figure.
50 ans qu'il avait alors que l'émission s'évertuait à lui laisser croire qu'il en avait beaucoup, mais alors beaucoup plus, grâce aux dites réincarnations...
Pour l'heure il n'en avait rien à foutre de son âge, ni des gamins qui s'envoyaient de l'eau à la figure.
Par contre les jolies jeunes femmes aux seins nus avaient dans le regard un air paisible qu'il n'avait jamais rencontré chez des femmes aussi jeunes, surtout dans cette tenue.
Faut dire aussi qu'il avait rarement fait attention aux regards dans ce genre de situation.
Là c'était une première.
Travelling arrière improbable sur le Nil jusqu'à sa source, et lui il remontait le long de ses compagnes d'un soir.
Il était bel homme, raffiné, tendre expert et amoureux de la physiologie féminine.
Oui il savait les rendre heureuses, éclairer leur regard, illuminer leur visage... pour quelques heures.
Un peu comme les femmes, là, dans l'émission, aux pieds du maître spirituel machin qui leur promettait l'harmonie éternelle..
Sauf qu'elles, elles étaient folles. Lui, il les faisait jouir. C'est fou quand il y pensait comme il y avait peu de femmes avec ce regard sans être folles.
Re-travelling sur le Nil, cette fois dans l'autre sens. Sa tête tournait. Il aimait les jeunes femmes, jusqu'à cette psychologie que les autres hommes prétendaient ne pas comprendre.
Mais les jeunes femmes c'était fini. Depuis des années.
Celles qui avaient envie de lui désiraient dorénavant autre chose que le bonheur durable d'un soir.
Il n'était pas con ni salaud, pas envie de rajouter une couche de confusion en s'allongeant sur des filles un peu perdues.
De toute façon il n'avait plus d'envie : ni d'une pizza ignoble, ni d'une chambre d'hôtel seul ou en compagnie, même pas de ce travail qui lui avait tellement plu.
Il se sentait étrangement disponible pour autre chose. Renaitre, comme dans l'émission débile.
Pour qui ? Pour quoi ?
On frappa à sa porte.
Après tout une des mouettes teigneuses avait du finir par reconnaître son visage et faire le lien avec le sourire qui s'affichait parfois à la TV.
Pas d'envie.
La porte s'ouvrait, aussi hésitante que la femme derrière.
C'était sa Lily. Pas celle de Facebook.
Le visage, le corps, la taille, c'était bien la femme qu'il avait aimée, celle d' il y a 20 ans.
Juste ses yeux, noirs, pas du tout aussi paisibles que ceux de sa Lily ou des égyptiennes qui se baignaient dans le Nil.
Des yeux qui vous scrutent jusqu'au fond de l'âme, inquisiteurs, avides et curieux de tout.
C'étaient ceux qu'il pouvait voir tous les matins dans les miroirs des hôtels.
Générique de fin à la TV, une porte qui se ferme sur une chambre vide.
boc21fr- Nombre de messages : 4770
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Date d'inscription : 03/01/2008
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Le famous "More Light", de Shakespeare ? :-))))Easter(Island) a écrit:"Mehr licht" ça ressemble à "More light", non ? ;-)mentor a écrit:"Plus de lumière", de Goethe, me dit Google...
Mouais, c'est un peu tiré par les cheveux d'ange. ;-)
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
J'ai les yeux qui se croisent... au dodo ! Merci Yali pour cet exo. Je commenterai demain.
Bonne nuit à tous.
Bonne nuit à tous.
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
A la prochaine, les amis, et merci Yali !
Bon courage à Kilis, même si je ne suis pas sûr du type de virus dont elle parle, vrai ou informatique ? Dans tous les cas, ça doit pouvoir se soigner ! ;-)
Bon courage à Kilis, même si je ne suis pas sûr du type de virus dont elle parle, vrai ou informatique ? Dans tous les cas, ça doit pouvoir se soigner ! ;-)
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Merci pour l'exercice Yali et pour ces lectures très agréables.
A... je ne sais pas quand pour les commentaires, gute nacht, good night, enfin bonne nuit quoi
A... je ne sais pas quand pour les commentaires, gute nacht, good night, enfin bonne nuit quoi
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Novossibirsk
La route de Novossibirsk se séparait en deux avant de traverser la ville,
la mienne s’arrêtait ici, dans cette chambre où l’ère soviétique s’était oubliée comme les traces de crasses de la moquette jadis orange.
Nous étions arrivés par bus, saoulés par la monotonie de la route, brisés par la chaleur humide de juillet. J’avais encore sur moi l’odeur âcre de mes compagnons de route, de la poussière grise qui colle à la peau comme un dernier amour.
C’était mon deuxième voyage en Sibérie, le dernier. Tu m’avais envoyé une photo de toi, prise par ta meilleure amie, où tu posais devant Lénine. Derrière, on pouvait deviner les colonnes de la façade de l’opéra, mais je ne pouvais détacher mon regard de ta jupe trop courte en simili rouge. Tu m’écrivais l’amour de ton pays, les paysages trop grands pour les hommes, les hivers qui rendent fort comme nulle part ailleurs. Mais, les escarpins plantés dans la neige, ton image hurlait son désir de partir. Tu rêvais du Paris de la Ville lumière, celui des grands hôtels et des bateaux-mouches. Ça, je pouvais encore te l’offrir.
J’avais coupé le son de la télévision dont les émanations bleutées se répandaient à travers la chambre. Des corps étendus, des bouches ouvertes desquelles aucun mot ne sortirait plus, un train couché sur le flanc et partout de la chaire prise dans une étreinte d’acier. Et moi, sur ce fond de détresse je me remémorais la courbure de tes fesses, ta bouche chaude qui explorait mon ventre, la vigueur de mon sexe. Demain, le visage enfoui dans tes cheveux, j’oublierai à jamais mon corps flasque trop vieux pour tes vingt ans.
abstract- Nombre de messages : 1127
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Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Changement
La solitude, comme la climatisation, était un luxe. Un luxe qui se gagnait en évitant la compagnie des touristes avinés squattant le bar de l’hôtel et les invitations des putes, collantes comme pouvait l’être une chemise sous ces latitudes. Mais une fois ces embûches évitées, il avait pu rejoindre sa chambre et s’y enfermer avec la télévision pour seule compagnie. Il écoutait d’une oreille distraite les nouvelles d’un monde qui n’était plus tout à fait le sien.
…ils étaient plusieurs milliers cet après-midi dans les rues de la capitale pour protester contre les mesures prises par le gouvernement. Les slogans différaient mais la revendication était toujours la même : le changement.
Le changement, il l’avait voulu. Il le vivait, exilé à des milliers de kilomètres de son pays. Il rompait avec la tradition familiale, une carrière toute tracée, une épouse déjà vieille et des enfants forcément insupportables. Depuis trois ans, il fuyait la banalité d’une existence formatée plus qu’il ne poursuivait un rêve. Il en était conscient à présent. Mais le bonheur était un sentiment qui lui restait étranger.
…le foule était incontrôlable et mettait en péril l’ordre public, affirmait le communiqué de la police. Le recours à la force était dès lors inévitable…
C’était au début de l’été, il venait d’avoir dix-huit ans. Pourquoi y songeait-il en cet instant précis ? Son père lui avait offert sa première voiture. Il avait décidé, pour la roder, de parcourir les mille trois cents kilomètres qui le séparaient du village où ses parents l’avaient emmené pour ses premières vacances. Il n’en gardait forcément aucun souvenir autre que les souvenirs familiaux, quasi mythologiques, et une photo aux couleurs délavées l’immortalisant devant une chapelle blanche, face à l’océan. Il avait donc roulé, de jour et de nuit, avec une hâte qu’il avait encore peine à s’expliquer. Et peu après le lever du jour, il était arrivé. Le village s’offrait face à l’océan, la blancheur de la chapelle était comme un phare. Hirsute, les yeux rougis par la fatigue, il contemplait ce souvenir réinventé et ressentait un étrange sentiment de plénitude, d’accomplissement.
…on dénombrait ce soir une vingtaine de victimes, suite à une répression particulièrement violente. Les aspirations au changement semblaient tuées dans l’œuf.
Il n’écoutait plus. Il n’entendait pas davantage, au-dehors, les touristes qui parlaient trop hauts aux bras des putes qui riaient trop fort. Il ignorait le ronronnement de la climatisation tout comme le bourdonnement des moustiques. Il sentait à présent l’odeur de l’océan et les embruns qui lui fouettaient le visage.
La solitude, comme la climatisation, était un luxe. Un luxe qui se gagnait en évitant la compagnie des touristes avinés squattant le bar de l’hôtel et les invitations des putes, collantes comme pouvait l’être une chemise sous ces latitudes. Mais une fois ces embûches évitées, il avait pu rejoindre sa chambre et s’y enfermer avec la télévision pour seule compagnie. Il écoutait d’une oreille distraite les nouvelles d’un monde qui n’était plus tout à fait le sien.
…ils étaient plusieurs milliers cet après-midi dans les rues de la capitale pour protester contre les mesures prises par le gouvernement. Les slogans différaient mais la revendication était toujours la même : le changement.
Le changement, il l’avait voulu. Il le vivait, exilé à des milliers de kilomètres de son pays. Il rompait avec la tradition familiale, une carrière toute tracée, une épouse déjà vieille et des enfants forcément insupportables. Depuis trois ans, il fuyait la banalité d’une existence formatée plus qu’il ne poursuivait un rêve. Il en était conscient à présent. Mais le bonheur était un sentiment qui lui restait étranger.
…le foule était incontrôlable et mettait en péril l’ordre public, affirmait le communiqué de la police. Le recours à la force était dès lors inévitable…
C’était au début de l’été, il venait d’avoir dix-huit ans. Pourquoi y songeait-il en cet instant précis ? Son père lui avait offert sa première voiture. Il avait décidé, pour la roder, de parcourir les mille trois cents kilomètres qui le séparaient du village où ses parents l’avaient emmené pour ses premières vacances. Il n’en gardait forcément aucun souvenir autre que les souvenirs familiaux, quasi mythologiques, et une photo aux couleurs délavées l’immortalisant devant une chapelle blanche, face à l’océan. Il avait donc roulé, de jour et de nuit, avec une hâte qu’il avait encore peine à s’expliquer. Et peu après le lever du jour, il était arrivé. Le village s’offrait face à l’océan, la blancheur de la chapelle était comme un phare. Hirsute, les yeux rougis par la fatigue, il contemplait ce souvenir réinventé et ressentait un étrange sentiment de plénitude, d’accomplissement.
…on dénombrait ce soir une vingtaine de victimes, suite à une répression particulièrement violente. Les aspirations au changement semblaient tuées dans l’œuf.
Il n’écoutait plus. Il n’entendait pas davantage, au-dehors, les touristes qui parlaient trop hauts aux bras des putes qui riaient trop fort. Il ignorait le ronronnement de la climatisation tout comme le bourdonnement des moustiques. Il sentait à présent l’odeur de l’océan et les embruns qui lui fouettaient le visage.
Kaneohe- Nombre de messages : 11
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Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Bonjour tout le monde, je suis toujours inopérante le soir, mais me lève tôt.
J'ai pris les consignes à 0.45 h et ne sais pas ou plus où compter les signes, words me dit juste le nombre de mots, voilà ma contribution (la première en prose descriptive)
0.50
J'ai pris les consignes à 0.45 h et ne sais pas ou plus où compter les signes, words me dit juste le nombre de mots, voilà ma contribution (la première en prose descriptive)
0.50
Quatre heures déjà que le soleil s’était fait la malle et la télévision qui n’en finissait de cracher la nouvelle.
Pourtant il avait tout prévu, la musique, le bouquin, la lettre aussi. Bien sûr parfumés à l’eau de rose, mais ce soir rien ne lui semblait lieu commun. C’était l’histoire parfaite, écrite en français parfait dans un livre parfait.
Mais bon sang, pas un brin d’air pour l’apaiser, pas deux fenêtres opposées pour un tout petit courant d’air. Et le goût de sa peau qui s’irisait sous ses doigts, de son rire qui chatouillait les nuages. De leurs mots qui ne voulaient rien dire et pourtant si bavards.
La touffeur le ramenait à cette rue, soir de juillet, pas même le 14, non, juste une envie spontanée de fête, comme il en nait dans les cités qui paraissent plus belles en été.
Ils s’étaient déchaussés, avaient dansé au milieu des autres d’abord sans se reconnaître. La musique ne mentait pas et leur avait imprimé le même rythme.
Et voilà que ce blocus avait promis de les séparer cette nuit, alors que l’orage n’était pas même annoncé, qu’il ne pouvait y avoir de tempête. Même la télé s’ingéniait à le lui rappeler.
Puis il avait dû s’endormir, se laisser glisser dans la rumeur des nuits, confier son cerveau à l’écran en veille. Et il s’était réveillé courbatu amer. Pourtant les mots du journaliste furent les premiers à le ramener à la réalité
Le blocus était levé depuis 5 heures ce matin, et un texto sur son portable annonçait son arrivée d’ici 2 heures.
01.26
Pourtant il avait tout prévu, la musique, le bouquin, la lettre aussi. Bien sûr parfumés à l’eau de rose, mais ce soir rien ne lui semblait lieu commun. C’était l’histoire parfaite, écrite en français parfait dans un livre parfait.
Mais bon sang, pas un brin d’air pour l’apaiser, pas deux fenêtres opposées pour un tout petit courant d’air. Et le goût de sa peau qui s’irisait sous ses doigts, de son rire qui chatouillait les nuages. De leurs mots qui ne voulaient rien dire et pourtant si bavards.
La touffeur le ramenait à cette rue, soir de juillet, pas même le 14, non, juste une envie spontanée de fête, comme il en nait dans les cités qui paraissent plus belles en été.
Ils s’étaient déchaussés, avaient dansé au milieu des autres d’abord sans se reconnaître. La musique ne mentait pas et leur avait imprimé le même rythme.
Et voilà que ce blocus avait promis de les séparer cette nuit, alors que l’orage n’était pas même annoncé, qu’il ne pouvait y avoir de tempête. Même la télé s’ingéniait à le lui rappeler.
Puis il avait dû s’endormir, se laisser glisser dans la rumeur des nuits, confier son cerveau à l’écran en veille. Et il s’était réveillé courbatu amer. Pourtant les mots du journaliste furent les premiers à le ramener à la réalité
Le blocus était levé depuis 5 heures ce matin, et un texto sur son portable annonçait son arrivée d’ici 2 heures.
01.26
Invité- Invité
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Bonjour toutes et tous,
je viens de vous lire devant un petit déjeuner, en terrasse et sous le soleil. Beaucoup ont du mal avec la contrainte de signes, d'autres avec le temps imposé. Va falloir bosser ça :-)
J'espère avoir le temps de commenter chacun ce soir.
je viens de vous lire devant un petit déjeuner, en terrasse et sous le soleil. Beaucoup ont du mal avec la contrainte de signes, d'autres avec le temps imposé. Va falloir bosser ça :-)
J'espère avoir le temps de commenter chacun ce soir.
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Je tente une première participation, timide à vrai dire car je ne suis pas sûre d'être dans le ton. Déjà j'ai changé "il" en "elle"...
Demain elle retournerait à son petit village en Crimée. Pour l’heure, elle était à l’hôtel, elle avait pris une douche, mais sa fine chemise de nuit lui collait à la peau, elle se sentait vidée. Elle percevait à peine la télévision qui jouait machinalement et qui annonçait quelque part des éboulis mortels suite à un effondrement de terrain. Elle naviguait dans ses pensées. Dehors une nuit sans lune.
Son succès de la soirée à l’émission « Incroyable talent » lui revenait par flashes. Pendant vingt minutes, elle avait fait voler le sable sur un écran de verre. Elle plantait un décor sous les regards curieux du public. Du revers de l’annulaire elle traçait un croissant de lune et du bout des doigts semait des étoiles. Elle faisait surgir un village, balayait une route et sur un banc donnait vie a un jeune couple. Soudain de la pointe des annulaires faisaient irruption les avions de la guerre et la scène de bonheur laissait place à des visages affligés. Le public n’en perdait pas une goutte. Elle jetait des poignées de sable pour effacer une scène, puis repartait dans sa narration poignante, tous doigts en action. Ses mains de fée dessinaient fiévreusement, racontaient les folies de la guerre qui transforme les femmes en veuves. Dans un tableau final, elle dressait la figure du soldat inconnu d’Ukraine. Les spectateurs s’étaient tous levés pour applaudir, en larmes. La magie s’était opérée.
Elle venait de remporter le premier prix et de gagner la somme rondelette de 80.000 livres. C’est la somme qu’il faudrait justement pour que sa jeune voisine puisse subir une délicate opération. Mission accomplie pour cette fille jusqu’alors inconnue. Sur sa tête qui dodelinait perçait un sourire épanoui. Le marchand de sable pouvait passer…
Demain elle retournerait à son petit village en Crimée. Pour l’heure, elle était à l’hôtel, elle avait pris une douche, mais sa fine chemise de nuit lui collait à la peau, elle se sentait vidée. Elle percevait à peine la télévision qui jouait machinalement et qui annonçait quelque part des éboulis mortels suite à un effondrement de terrain. Elle naviguait dans ses pensées. Dehors une nuit sans lune.
Son succès de la soirée à l’émission « Incroyable talent » lui revenait par flashes. Pendant vingt minutes, elle avait fait voler le sable sur un écran de verre. Elle plantait un décor sous les regards curieux du public. Du revers de l’annulaire elle traçait un croissant de lune et du bout des doigts semait des étoiles. Elle faisait surgir un village, balayait une route et sur un banc donnait vie a un jeune couple. Soudain de la pointe des annulaires faisaient irruption les avions de la guerre et la scène de bonheur laissait place à des visages affligés. Le public n’en perdait pas une goutte. Elle jetait des poignées de sable pour effacer une scène, puis repartait dans sa narration poignante, tous doigts en action. Ses mains de fée dessinaient fiévreusement, racontaient les folies de la guerre qui transforme les femmes en veuves. Dans un tableau final, elle dressait la figure du soldat inconnu d’Ukraine. Les spectateurs s’étaient tous levés pour applaudir, en larmes. La magie s’était opérée.
Elle venait de remporter le premier prix et de gagner la somme rondelette de 80.000 livres. C’est la somme qu’il faudrait justement pour que sa jeune voisine puisse subir une délicate opération. Mission accomplie pour cette fille jusqu’alors inconnue. Sur sa tête qui dodelinait perçait un sourire épanoui. Le marchand de sable pouvait passer…
Invité- Invité
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Quel succès, cet exo ! J'ai tout lu au fur et à mesure, plaisir de découvrir, mais vous êtes trop nombreux et moi trop paresseuse pour commenter chacun. Je voudrais particulièrement remercier les nouveaux venus à ces réjouissances, les féliciter et les encourager à revenir.
Un constat avant de m'éclipser : l'amour, toujours l'amour, intemporelle source d'inspiration...
Un constat avant de m'éclipser : l'amour, toujours l'amour, intemporelle source d'inspiration...
Invité- Invité
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Ah, oui ! Il y a vraiment des textes sympa ! Pour l'instant, j'ai deux points culminants ( mais j'ai pas tout lu) : celui de Lizzie et la vaseline cathodique de Gobu qui va lubrifier mes haines télévisurelles pour un bon bout de temps !
Commentaires ce soir. Bonne journée à vous !
Commentaires ce soir. Bonne journée à vous !
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bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
T'as qu'à croire.
La baie vitrée de la chambre s'ouvrait sur une kyrielle de grands immeubles, pas toujours habités. À peine sorti de terre, l'hôtel neuf paraissait neuf, comportant les défauts des chantiers hâtifs. Sans lézardes ni toiles d'araignées, il n'avait pas eu le temps d'accumuler de souvenirs. Vue depuis la ligne du train à grande vitesse, sa façade n'était qu'une page blanche, sa réserve de mémoire ne lui servait à rien pour l'instant. De jour comme de nuit, l'atmosphère du quartier se chargeait de la sueur des ouvriers, l'air de particules de ciment.
Tout le long du Grand Canal, les voitures aussi grosses que des graines de soja s'étiraient tel un collier de perles multicolores qu'aurait envie de s'allonger ou de rétrécir au rythme des feux tricolores. Ce soir, une multitude de pétards explosaient. Les fusées de feu d'artifices s'épanouissaient en plein ciel. Le duān wǔ jíe1 était un prétexte pour certains travailleurs d'obtenir un jour entier de congé. Un bon moyen de se reposer.
La climatisation ronflait suffisamment fort pour couvrir la propagande expectorée par la télévision dans la chambre du voisin. Entre deux bouffées de chaleur, un flash donna d'abord une panne d'air frais, puis le criant rappel d'un fait divers. Il s'agissait de Yao Jiaxin, l'étudiant de 21 ans qui, en octobre dernier, avait renversée avec sa Chevrolet une jeune paysanne à vélo. Condamné à mort, le coupable serait exécuté à la fin du mois de juin2.
Dedans, dehors, le lourd dans toutes ses aversions supportait mal la faiblesse humaine.
Confortablement installé entre mes bouchons d'oreilles, je me plongeais dans une espèce de cocon de bien-être, tout en regardant les trois zongzi3 servis sans supplément par la direction de l'hôtel. Revenait à moi le souvenir de mon frère qui, tout comme les enfants
de son âge, tentait de faire tenir un œuf debout sur sa pointe. Au centre du plateau trônait un œuf. Un défi lancé aux clients ou un simple amusement ? Et pourquoi ce soir n'y serais-je pas arrivé ?
Ce serait drôle de réussir au premier essai ce que des milliers de fois auparavant j'avais toujours raté.
1 La fête des bateaux-dragons.
2 Fait divers relaté par Xiao De, dans le Courrier Internationnal du 23/29 juin 2011.
3 Feuilles de bambou farcies de riz gluant.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
C'est bien , Bertrand, le style apaisé convient, colle. J'ai moi même tenté et posté l'exo mais je ne sais qui de mon coltar ou de mes mes doigts dans le plâtre on failli à leur mission d'envoi.
Mei guang xi comme on dit ici, un écrivant sait exactement ce qu'il veut dire, chapitre perdu ou pas. Oui de belles participations et beaucoup de nouveaux participants. Fait du bien de retrouver Ve en atelier. Ça me file envie d’écrire, même avec ciment aux herbes autour . Je vous lis et commente demain, jour chômé comme en 36, les congés payés, l'ancêtre du bikini.
Mei guang xi comme on dit ici, un écrivant sait exactement ce qu'il veut dire, chapitre perdu ou pas. Oui de belles participations et beaucoup de nouveaux participants. Fait du bien de retrouver Ve en atelier. Ça me file envie d’écrire, même avec ciment aux herbes autour . Je vous lis et commente demain, jour chômé comme en 36, les congés payés, l'ancêtre du bikini.
Invité- Invité
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Je propose qu’on gèle les commentaires et qu’on multiplie l’exo par dix, soit livrer disons le premier septembre, un MAXIMUM de 25000 signes et minimum 20000 avec les mêmes contraintes. Coté Prose.
Ce qui n’interdit aucunement les exos en direct.
Qui en est ?
Ce qui n’interdit aucunement les exos en direct.
Qui en est ?
Yali- Nombre de messages : 8624
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
J'aime ça ! J'ai peur que ce soit à nouveau un début de chantier. Même si le texte ne sort pas en septembre tout empaqueté d'un ruban frisé, naîtra un jour sous la forme d'une nouvelle nouvelle.Yali a écrit:Je propose qu’on gèle les commentaires et qu’on multiplie l’exo par dix, soit livrer disons le premier septembre, un MAXIMUM de 25000 signes et minimum 20000 avec les mêmes contraintes. Coté Prose.
Ce qui n’interdit aucunement les exos en direct.
Qui en est ?
Merci Yali pour l'exercice. Félicitation aux participants qui ont posté ou pas (suivez mon regard côté de l'animal noir et blanc...).
Quelle belle dynamique ces moments là !
Un petit avis à chacun, je peux ?
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Date d'inscription : 15/08/2007
Je suis d'accord.... Mais
J'avoue que cela me sera difficile.... J'en connais un qui ne va pas apprécier et pas que lui, mais tant pis chacun ses plaisirs!
Merci Yali et tous les autres bonne soirée
Merci Yali et tous les autres bonne soirée
souricettedu.94- Nombre de messages : 67
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Localisation : val de marne
Date d'inscription : 31/03/2010
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Est-ce qu'on peut (ou doit) reprendre le même sujet et le développer ?
Invité- Invité
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Bah, Souricette, il y a des plaisirs plus encombrants, plus coûteux, plus nocifs... fais-lui valoir que tu pourrais jouer au casino, ou pire : au foot !
Invité- Invité
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
ben je ne sais pas. Le cliché, sur 20.000, pfiou...
Même question que Coline: on peut repartir sur une nouvelle histoire, n'est-ce-pas ?
On peut reprendre les mêmes contraintes mais en les adaptant un peu ?
-l'imparfait (mais bon, faudra bien du passé simple... donc, récit au passé ?)
-la chambre d'hôtel, la chaleur, le fait divers: comme base, mais avec possibilité d'évasion ?
-le souvenir : idem
-la fin optimiste: ok.
Je ne promets pas, mais je veux bien tenter, si j'ai le temps.
Je poste les com déjà écrits:
Easter (Island) : poétique en diable. Ça m’a rappelé un petit livre que ma fille adorait : « La boîte à soleil ». Je le lui ai lu si souvent…
Une phrase que j’ai trouvée moins personnelle : « Oui, c'était le bon temps, le temps de l'enfance, ce temps qui ne revient pas, celui de l'insouciance, des jours heureux, de l’absence de souci. » Sans doute pressée par le temps ?
Coline : ah, Coline, mais, mais… on avait dit « cliché ». Il est où le cliché ? ^^ L’image de la petite culotte de Nina pour masquer le visage ??? heu, faut que tu m’expliques, je visualise pas bien (mwouarffff)… J’aime beaucoup ta dernière phrase, en dehors de tout clin d’œil, j’aime l’ouverture sur autre chose, un ailleurs voisin, décalé. Chapeau pour ça (et pour le reste).
M-arjolaine : Bien écrit, tout ça, tout ça, mais je suis déçue de ne pas trouver ici ton style si explosif, jubilatoire. Trop concentrée sur le beau Greg ?
Bertrand, je veux bien ton avis, moi... ^^
Même question que Coline: on peut repartir sur une nouvelle histoire, n'est-ce-pas ?
On peut reprendre les mêmes contraintes mais en les adaptant un peu ?
-l'imparfait (mais bon, faudra bien du passé simple... donc, récit au passé ?)
-la chambre d'hôtel, la chaleur, le fait divers: comme base, mais avec possibilité d'évasion ?
-le souvenir : idem
-la fin optimiste: ok.
Je ne promets pas, mais je veux bien tenter, si j'ai le temps.
Je poste les com déjà écrits:
Easter (Island) : poétique en diable. Ça m’a rappelé un petit livre que ma fille adorait : « La boîte à soleil ». Je le lui ai lu si souvent…
Une phrase que j’ai trouvée moins personnelle : « Oui, c'était le bon temps, le temps de l'enfance, ce temps qui ne revient pas, celui de l'insouciance, des jours heureux, de l’absence de souci. » Sans doute pressée par le temps ?
Coline : ah, Coline, mais, mais… on avait dit « cliché ». Il est où le cliché ? ^^ L’image de la petite culotte de Nina pour masquer le visage ??? heu, faut que tu m’expliques, je visualise pas bien (mwouarffff)… J’aime beaucoup ta dernière phrase, en dehors de tout clin d’œil, j’aime l’ouverture sur autre chose, un ailleurs voisin, décalé. Chapeau pour ça (et pour le reste).
M-arjolaine : Bien écrit, tout ça, tout ça, mais je suis déçue de ne pas trouver ici ton style si explosif, jubilatoire. Trop concentrée sur le beau Greg ?
Bertrand, je veux bien ton avis, moi... ^^
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Localisation : Face à vous, quelle question !
Date d'inscription : 30/01/2011
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Je propose qu'on décongèle les commentaires. ;-)Yali a écrit:Je propose qu’on gèle les commentaires
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Alors là ça me la coupe, Yali ! Passé quatre heures à rédiger des com sur cet exercice, et voilà que tu nous propose benoîtement de les geler ! Tant pis j'envoie quand même les miens.
Corrigé Exo 0500711
EASTER :
Le soleil est une fleur ardente que les enfants jouent à cueillir. On peut se brûler, mais l’on sait que les enfants n’ont peur de rien sauf du loup. Mais y a plus de loups. Nostalgique et empreint de poésie…
COLINE DE :
Un braquage improbable pour sauver une histoire d’amour qui se noie dans la boue du quotidien. Récit mené d’une écriture nerveuse et efficace, où transparaît plus d’ironie qu’il n’y paraît. Nous rêvons tous d’être des héros de polar. C’est peut-être cela le cliché…
M-ARJOLAINE :
Ah le romantisme de Tchaïkovsky ! Princes moscovites en habit au bras de jeunes sylphides circassiennes scintillantes de gemmes, ça c’est du lieu commun. Ce personnage hanté par une non-liaison qui projette son phantasme dans le futur a quelque chose de pathétique. Comme la symphonie du même nom…
LIZZIE :
Ca commence fort. La migraine de gauche tendance NPA, ça doit être quelque chose. L’histoire dérape ensuite dans le banal, à part la chute qui rebooste le tout en impliquant le personnage dans l’actualité.
ELEA :
Y a-t-il encore des hôtels bon marché Place d’Italie ? J’en doute. Paris est devenu une ville hors de portée des vagabonds bohèmes, des poètes maudits et des amoureux transis. Le récit suinte le pathos, mais il est sauvé par une écriture parsemée de trouvailles de style.
MENTOR :
La poisse c’était le cas de le dire. La Thaïlande comme si vous y étiez, avec ses politiciens corrompus, ses émeutes sanglantes et ses éléphants au sourire de Bouddha. Et celui de Nath qui illumine en filigrane ce beau récit d’exil. Du beau et bon Mentor.
SOURICETTE DU 94 :
Désolé, mais je n’ai pas réussi à accrocher sur ce coup-là. Trop de fautes d’orthographe, de syntaxe, et même de phrases qui ne tiennent pas debout pour qu’on puisse s’intéresser à ce personnage plutôt imbu de lui-même. Et les femmes ne sortent nues de derrière les rideaux quand on les attend que dans les romans de gare. Ou dans les films de cul, mais c’est une autre affaire.
ILOA MYS :
Son nom est personne. Comme celui d’Ulysse face au cyclope. Etrange histoire, plus vénéneuse qu’on ne pourrait le penser. L’amour, ou plutôt le désir amoureux, ressemble souvent à une thérapie de groupe menée par des fous, entre le rire, les larmes et l’hystérie, qui semble courir en filigrane des lignes de ce récit mené tambour battant.
REBECCA :
Femmes voilées, femmes violées. Belle formule. De même que « Woody Allen, l’homme qui peut supplanter LaPalice sans passer pour un beauf ». De l’ironie, de la férocité et même que l’on nous zigouille ce pauvre W.A. dans la foulée. Heureusement que c’est de la fiction. Pour combien de temps ? La fiction d’aujourd’hui est le cauchemar de demain. Et bravo pour la chute d’un cynisme…achevé.
YALI :
La lumière c’est la vie. Que dire de plus ? Un atroce fait divers, un VRP minable qui use le bitume à dealer de l’éclairage écolo, un sourire pas rasé dans un miroir piqué, et hop, la vie est là, avec ses hôtels vue sur, ses lampadaires qui clignotent et ses passants embrumés de souvenir. Et Goethe sur son lit de mort qui réclame de la lumière. Ca s’appelle le métier, et aussi l’inspiration. Chapeau bas, Mr MC.
CROISIC :
Les jeux de l’amour ou le jardin des supplices. La référence – appuyée – à l’ami Octave Mirbeau baigne ce petit conte d’une lueur vénéneuse, encore renforcée par le sordide de certains détails matériels. Et l’amalgame entre l’affaire et la chute plutôt cruelle fonctionne à merveille.
BOC 21 :
A Orange, on peut palper la puanteur de certaines idées. Voilà un constat qu’il vaut mieux faire à voix basse sur le marché de cette ville, charmante au demeurant. Dommage que le récit n’exploite pas davantage cette cinglante entrée en matière. Les hommes qui croient rendre les femmes heureuses se fourrent souvent la queue dans l’œil jusqu’aux gonades. C’est pourquoi la Lily de la chute, plutôt amère, a le regard vide d’un artefact télévisuel.
ABSTRACT :
Da, gueule de bois post-soviétique êtrrre bien prrrésente. Pas de vodka dans ce récit, mais son parfum violent s’immisce entre les lignes. Le sourire énigmatique de Lénine semble narguer cette jeune femme déboussolée, écartelée entre l’amour de sa patrie infinie et l’envie de jouir des villes lumière. La suite n’est qu’anecdote. Ou fait divers, ce qui revient au même.
KANEHOHE :
Plus ça change, plus c’est la même chose. Quel point commun entre ces foules qui se révoltent pour changer la vie et cet homme désabusé qui rêve seulement de changer d’existence ? Peu de choses, sinon le désir d’échapper à la réalité. La solitude est un luxe de nanti ou d’ascète.
ECLAIRCIE :
On flirte avec le hors-sujet, mais l’histoire tient debout. C’est bref, bien écrit et au finale rassurant. Les blocus ne durent que le temps d’un mauvais rêve. En tous cas dans les fictions…
CHRYSTIE 12 :
Je ne sais pas si tu es dans le ton, mais ton ton ( !) me plaît. Il y a de la matière et de l’émotion dans cette histoire dessinée sur du sable du bout des doigts. La guerre qui transforme les femmes en veuve est une jolie trouvaille et la fin, bien qu’un brin édifiante, reste dans le ton (ton). Pour une première, je la trouve plutôt réussie.
BERTRAND-MOGENDRE :
Que dire ? La Chine est là, imarescible, avec ses villes en chantier à la mémoire en devenir, ses pétards pour conjurer le mauvais sort, ses juges implacables et ses rouleaux de feuilles de bambou au riz gluant. Quant à l’œuf, c’est évident que tu as réussi à le faire tenir debout. Sur la pointe. Bravo, B-M.
Corrigé Exo 0500711
EASTER :
Le soleil est une fleur ardente que les enfants jouent à cueillir. On peut se brûler, mais l’on sait que les enfants n’ont peur de rien sauf du loup. Mais y a plus de loups. Nostalgique et empreint de poésie…
COLINE DE :
Un braquage improbable pour sauver une histoire d’amour qui se noie dans la boue du quotidien. Récit mené d’une écriture nerveuse et efficace, où transparaît plus d’ironie qu’il n’y paraît. Nous rêvons tous d’être des héros de polar. C’est peut-être cela le cliché…
M-ARJOLAINE :
Ah le romantisme de Tchaïkovsky ! Princes moscovites en habit au bras de jeunes sylphides circassiennes scintillantes de gemmes, ça c’est du lieu commun. Ce personnage hanté par une non-liaison qui projette son phantasme dans le futur a quelque chose de pathétique. Comme la symphonie du même nom…
LIZZIE :
Ca commence fort. La migraine de gauche tendance NPA, ça doit être quelque chose. L’histoire dérape ensuite dans le banal, à part la chute qui rebooste le tout en impliquant le personnage dans l’actualité.
ELEA :
Y a-t-il encore des hôtels bon marché Place d’Italie ? J’en doute. Paris est devenu une ville hors de portée des vagabonds bohèmes, des poètes maudits et des amoureux transis. Le récit suinte le pathos, mais il est sauvé par une écriture parsemée de trouvailles de style.
MENTOR :
La poisse c’était le cas de le dire. La Thaïlande comme si vous y étiez, avec ses politiciens corrompus, ses émeutes sanglantes et ses éléphants au sourire de Bouddha. Et celui de Nath qui illumine en filigrane ce beau récit d’exil. Du beau et bon Mentor.
SOURICETTE DU 94 :
Désolé, mais je n’ai pas réussi à accrocher sur ce coup-là. Trop de fautes d’orthographe, de syntaxe, et même de phrases qui ne tiennent pas debout pour qu’on puisse s’intéresser à ce personnage plutôt imbu de lui-même. Et les femmes ne sortent nues de derrière les rideaux quand on les attend que dans les romans de gare. Ou dans les films de cul, mais c’est une autre affaire.
ILOA MYS :
Son nom est personne. Comme celui d’Ulysse face au cyclope. Etrange histoire, plus vénéneuse qu’on ne pourrait le penser. L’amour, ou plutôt le désir amoureux, ressemble souvent à une thérapie de groupe menée par des fous, entre le rire, les larmes et l’hystérie, qui semble courir en filigrane des lignes de ce récit mené tambour battant.
REBECCA :
Femmes voilées, femmes violées. Belle formule. De même que « Woody Allen, l’homme qui peut supplanter LaPalice sans passer pour un beauf ». De l’ironie, de la férocité et même que l’on nous zigouille ce pauvre W.A. dans la foulée. Heureusement que c’est de la fiction. Pour combien de temps ? La fiction d’aujourd’hui est le cauchemar de demain. Et bravo pour la chute d’un cynisme…achevé.
YALI :
La lumière c’est la vie. Que dire de plus ? Un atroce fait divers, un VRP minable qui use le bitume à dealer de l’éclairage écolo, un sourire pas rasé dans un miroir piqué, et hop, la vie est là, avec ses hôtels vue sur, ses lampadaires qui clignotent et ses passants embrumés de souvenir. Et Goethe sur son lit de mort qui réclame de la lumière. Ca s’appelle le métier, et aussi l’inspiration. Chapeau bas, Mr MC.
CROISIC :
Les jeux de l’amour ou le jardin des supplices. La référence – appuyée – à l’ami Octave Mirbeau baigne ce petit conte d’une lueur vénéneuse, encore renforcée par le sordide de certains détails matériels. Et l’amalgame entre l’affaire et la chute plutôt cruelle fonctionne à merveille.
BOC 21 :
A Orange, on peut palper la puanteur de certaines idées. Voilà un constat qu’il vaut mieux faire à voix basse sur le marché de cette ville, charmante au demeurant. Dommage que le récit n’exploite pas davantage cette cinglante entrée en matière. Les hommes qui croient rendre les femmes heureuses se fourrent souvent la queue dans l’œil jusqu’aux gonades. C’est pourquoi la Lily de la chute, plutôt amère, a le regard vide d’un artefact télévisuel.
ABSTRACT :
Da, gueule de bois post-soviétique êtrrre bien prrrésente. Pas de vodka dans ce récit, mais son parfum violent s’immisce entre les lignes. Le sourire énigmatique de Lénine semble narguer cette jeune femme déboussolée, écartelée entre l’amour de sa patrie infinie et l’envie de jouir des villes lumière. La suite n’est qu’anecdote. Ou fait divers, ce qui revient au même.
KANEHOHE :
Plus ça change, plus c’est la même chose. Quel point commun entre ces foules qui se révoltent pour changer la vie et cet homme désabusé qui rêve seulement de changer d’existence ? Peu de choses, sinon le désir d’échapper à la réalité. La solitude est un luxe de nanti ou d’ascète.
ECLAIRCIE :
On flirte avec le hors-sujet, mais l’histoire tient debout. C’est bref, bien écrit et au finale rassurant. Les blocus ne durent que le temps d’un mauvais rêve. En tous cas dans les fictions…
CHRYSTIE 12 :
Je ne sais pas si tu es dans le ton, mais ton ton ( !) me plaît. Il y a de la matière et de l’émotion dans cette histoire dessinée sur du sable du bout des doigts. La guerre qui transforme les femmes en veuve est une jolie trouvaille et la fin, bien qu’un brin édifiante, reste dans le ton (ton). Pour une première, je la trouve plutôt réussie.
BERTRAND-MOGENDRE :
Que dire ? La Chine est là, imarescible, avec ses villes en chantier à la mémoire en devenir, ses pétards pour conjurer le mauvais sort, ses juges implacables et ses rouleaux de feuilles de bambou au riz gluant. Quant à l’œuf, c’est évident que tu as réussi à le faire tenir debout. Sur la pointe. Bravo, B-M.
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Je vous remercie pour votre franchise. Dans un sens je vous comprends ce que je trouvais bon ne l'est pas.Gobu a écrit:SOURICETTE DU 94 :
Désolé, mais je n’ai pas réussi à accrocher sur ce coup-là. Trop de fautes d’orthographe, de syntaxe, et même de phrases qui ne tiennent pas debout pour qu’on puisse s’intéresser à ce personnage plutôt imbu de lui-même. Et les femmes ne sortent nues de derrière les rideaux quand on les attend que dans les romans de gare. Ou dans les films de cul, mais c’est une autre affaire.
Yali, je me ravise et ne vous ferais pas subir le supplice de mon handicape et de mon manque de subtilité avec une prose de 25000 caractères. (vous pouvez tous respirer ( c'est de l'humour)... Je ne pense pas avoir le temps et pas envie de ...
Colline, il y a pire en effet (un amant...)...
Dès que j'en aurais la capacité temporelle, je tenterais des commentaires pour tous ceux qui ont eu le plaisir de faire cet exercice.
Bonne nuit à tous.
souricettedu.94- Nombre de messages : 67
Age : 50
Localisation : val de marne
Date d'inscription : 31/03/2010
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Je viendrai vous lire à tête reposée (ça se repose une tête ? je voudrais que non, pour la mienne)
je ne serai pas des vôtres aux 25000, je ne tiens pas la distance, je vous lirai, merci pour cet exo, qui au départ, je pensais, engageait les poètes, alors je me suis lancée dans le vide, sans filet, aïe ! (ça n'a pas été trop douloureux, juste le constat que les contraintes me gênent aux entournures et que la prose n'est pas ma spécialité)
Merci vous tous.
je ne serai pas des vôtres aux 25000, je ne tiens pas la distance, je vous lirai, merci pour cet exo, qui au départ, je pensais, engageait les poètes, alors je me suis lancée dans le vide, sans filet, aïe ! (ça n'a pas été trop douloureux, juste le constat que les contraintes me gênent aux entournures et que la prose n'est pas ma spécialité)
Merci vous tous.
Invité- Invité
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Spectatrice, lectrice, correctrice, supporter, tout ce que vous voulez mais pas auteur(e).
Un nouveau fil peut-être Yali, pour faire bien visible ?
Un nouveau fil peut-être Yali, pour faire bien visible ?
Invité- Invité
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
Bonjour,
C'est la première fois que je participe à un exercice d'écriture en prose.
Je passe sur les contraintes imposées car je trouve qu'elles ont été assez bien respectées, en une heure de temps...l'exercice était bien difficile.
Alors, bravo à tous.
Une chose m'a surprise et je vous l'avoue, un peu déçue.
Je ne sais pas si c'est dû au fait qu'il y ait autant de contraintes mais j'ai eu le sentiment de lire des textes très semblables. Je n'y ai pas lu de griffe qui pour moi aurait fait la différence.
Amitié,
C'est la première fois que je participe à un exercice d'écriture en prose.
Je passe sur les contraintes imposées car je trouve qu'elles ont été assez bien respectées, en une heure de temps...l'exercice était bien difficile.
Alors, bravo à tous.
Une chose m'a surprise et je vous l'avoue, un peu déçue.
Je ne sais pas si c'est dû au fait qu'il y ait autant de contraintes mais j'ai eu le sentiment de lire des textes très semblables. Je n'y ai pas lu de griffe qui pour moi aurait fait la différence.
Amitié,
Iloa Mys- Nombre de messages : 167
Age : 54
Localisation : France
Date d'inscription : 06/06/2011
Re: Exercice en direct le mardi 5 juillet 2011 à 20h30
sorry je reporte mes comm à plus tard... je n'ai pas trop de temps présentement...
pour le 25 000 je verrai en août si je participe...
pour le 25 000 je verrai en août si je participe...
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
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