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Biographie de Marguerite

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Biographie de Marguerite Empty Biographie de Marguerite

Message  Soliflore Dim 4 Sep 2011 - 12:28

Prologue


Tu m’emmerdes, Marguerite ! Tu voudrais que je me mette à ta place et que je raconte ta vie. Ce n’est pas qu’elle n’est pas exceptionnelle car assurément elle l’est, mais je préfère tellement quand c’est toi qui la racontes avec ta verve joyeuse et passionnée et ton accent de la campagne quand tes rires se mêlent à tes pleurs que tu repousses d’un revers du poing, et puis, ce n’est pas pour tes enfants que t’est venue cette idée puisque tu n’en n’as jamais eu. C’est pour toi, dis-tu, pour plus tard, au cas où ta mémoire ficherait le camp, que tu puisses revisiter ta vie à loisir quand viendra le temps de passer le temps qui te reste, comme font tous les vieux qui, par peur de l’avenir, cessent de songer au lendemain, qui n’est pas certain, et qui ressassent en boucles leur passé. Mais sais-tu bien que si cela arrivait, tu ne retrouverais pas fidèlement tes émois, tes espérances, tes rages, tes impatiences, tes déceptions, tes bonheurs d’antan. la mémoire est une marmite dans laquelle on ne refait jamais la même soupe. Il y a peut-être une autre raison que la pudeur t’interdit de dire : tu dois penser chaque jour qu’il est grand temps que tu t’admires enfin, toi qui n’as jamais pensé à toi et qui a dépensé ta vie à servir celle des autres. Maintenant qu’ils n’ont plus besoin de toi, que tu as fait ton temps de labeur te voilà remisée comme un vieux cheval usé dans son écurie. Et tu t’interroges : toute cette vie à trimer pour en arriver aujourd’hui à te recroqueviller sur tes jambes qui ne veulent plus avancer, sur une solitude qui t’effraie. Toi, qui ne savais rien, tu as appris à tout faire. Tu disais que tu n’étais bonne à rien et tu as tellement appris que tu es devenue bonne à tout faire. Et c’est ce chemin imposé que tu veux refaire pour prendre le temps de le regarder en face. Si c’était à refaire, tu ne te laisserais pas faire, mais si tu avais eu à choisir une autre famille, non, pour rien au monde tu n’aurais voulu en changer.
J’ai connu la jeune fille que tu as été, ignorant la vie d’ascète qui était la tienne. Non seulement tu fus irréprochable dans ton travail de bonne à tout faire mais tu fus aussi une petite mère et une grande soeur dans notre famille. Maman pouvait encore te dire récemment : « Vous avez été bonne pour mes enfants ». Sûrement que tu aurais pu être une grande mère.



Chapitre 1


Une photo en noir et blanc : le jour de tes dix-neuf ans, tu posais assise, sage et droite, tenant un petit bouquet de roses blanches dans tes mains croisées sur les genoux, geste que tu as conservé toute ta vie, et tu souriais, peut-être parce qu’on te l’avait demandé ou parce que tu voulais te sentir vraiment heureuse en ce jour anniversaire qui aurait pu être l’aube d’un avenir tel que tu le caressais avant…avant que n’arrive la déferlante ruinant tes espérances. A dix-neuf ans, on bâtit ses rêves, on se nourrit d'espoirs, on a l’insouciance du malheur et assez d’énergie pour n’y pas penser. Heureuse, ce jour-là, tu l’étais sans doute, de porter une jolie et ample jupe et un pull moelleux montant jusqu’au menton orné d’une croix en or posée sur un corps sage, trop sage, penses-tu, aujourd’hui. et pour seule autre coquetterie, tu chaussais des escarpins habillant des jambes sagement jointes. Ainsi, tu portais la tenue des jours fastes, des dimanches de fêtes car, d’ordinaire, tu enfilais des vêtements de travail et tu n’avais guère le temps de te soucier de ta toilette. Non seulement, tu n’en avais pas le temps mais tes parents auraient vu d’un mauvais œil leur fille se contemplant dans un miroir.

C’est ta mère, Léontine, qui avait décidé de te conduire chez le photographe ainsi que ton frère, Pierre et ta sœur, Marie-Thérèse. Elle éprouvait la nécessité de posséder des clichés récents de ses enfants car la vie venait de bousculer l’ordre familier et apparemment immuable qui avait été le vôtre. Sans qu’elle y eut pris garde, le temps avait fait son œuvre et la pendule, en même temps qu’elle égrenait ses jours, emportait la maisonnée vers un nouveau destin. Rien ne serait plus pareil et l’angoisse l’étreignait. Il était si rare de faire les frais de photographies en ce temps d’après-guerre, il fallait, pour cela, un événement marquant, une nécessité de ne pas faire sombrer dans l’oubli ce qui est important car la mémoire, si elle n’est soutenue, est si fragile. Ces photos deviendront de précieuses icônes, encadrées joliment, rejoignant celles qui pendent sur les murs qu’elle pourra vénérer et caressera du bout du chiffon en ôtant la poussière. Elle y déposera, en silence ou en sanglots, sa tendresse qu’elle avait jusqu’à lors, toujours craint de dévoiler. Léontine voulait ces photos car elle avait si peur que la vie emportât ses enfants loin d’elle. Il ne lui resterait plus que ces images qu’elle aimerait sans plus de retenue car à trop montrer son amour, pensait-elle, on gâte ses enfants.

La famille s’ébranlait, perdait pied : c’était en mai 1956. Victor, à quatre-vingt quatorze ans venait de décéder, et bien qu’elle eût du s’y attendre - plus de vingt ans les séparaient - Léontine était dévastée par la chagrin et n’avait plus que ses jeunes enfants, qui n’avaient pas encore vingt ans, auxquels se raccrocher. Marguerite, tu fus la première enfant conçue dans la soixante-quinzième année de ton père tandis que ta mère en avait déjà cinquante-deux.
Ce jeune couple très âgé était tombé sous la grâce divine pour accomplir l’impensable, pensaient-il car, si Marie fut vierge lorsqu’elle enfanta, Léontine l’était aussi à un âge où les femmes n’enfantent plus, et pourtant, un frère et une sœur devaient encore venir agrandir le cercle de famille qui n’aura de cesse de remercier le ciel, chacun à sa manière.

Léontine, pour le restant de sa vie, adopta la tenue noire des veuves dignes et respectables, selon sa conviction, cependant qu’elle avait encore plus de quarante années à vivre. Marie-Thérèse devait entrer au couvent quinze jours après la commande chez le photographe et Pierre était appelé sous les drapeaux pour servir en Algérie, le mois suivant. Il ne restait plus que toi, ta mère et son frère, simple d'esprit. Quand sa mère est morte, Léontine avait onze ans et elle devint la mère de ses huit frères et soeurs jusqu’à l’âge de dix-sept ans quand elle trouva une place d’employée au château du village. Elle continua à prendre soin de deux de ses frères qui étaient simples d’esprit. Elle avait posé dans son contrat moral de mariage la condition de les garder dans le foyer, ce que le futur époux avait accepté.

Marie-Thérèse avait attendu longtemps pour quitter le cocon qui l’étouffait et rejoindre la Maison Mère de Blois. “ Ma fille, t’attendras que j’sois mort pour aller au couvent ” lui disait son père. Enfin, elle allait pouvoir sortir de la maison. Il n’était pas question pour elle d’être placée chez des gens à qui il fallait tout faire, comme ce fut le cas pour sa sœur Marguerite. Pierre s’en allait risquer sa jeunesse pour un avenir incertain sur la terre d’Algérie que l’on disait alors française et qui lui était étrangère. Il partit avec, dans ses bagages, une foi en Dieu qu’il avait cru inébranlable tant ses parents avaient enfoncé les semences. Il reviendra deux ans plus tard, décomposé et décharné, ayant abandonné toutes ses convictions dans le sable rougi de sang, seul legs de son passage. Léontine en fut effrayée, invoqua tous les saints, redoubla ses prières afin que son fils retrouvât le chemin de l’église. Rien à faire, il refusait d’en franchir le porche, il ne voulait plus entendre parler d’un Dieu qui laissait massacrer ses enfants. Léontine fit venir de Paris une médaille de la rue du Bac qu’elle déposa, à son insu, sous le matelas de son fils. Cette médaille devait réveiller sa foi pendant son sommeil. Au bout d’un mois, Pierre vint vers sa mère et lui dit : “ Je t’ai fait de la peine, Mère, je veux retourner avec toi à l’église ”. Un nouveau miracle venait de se produire dans cette famille habituée aux manifestations étranges.

Mais nous n’en étions pas encore là, Marguerite. Pour le moment, voilà que tu restais seule, à dix-neuf ans, avec ta mère et votre énorme chagrin, à un âge où les jeunes filles rêvent d’amour, d’un beau mariage et d’enfants courant dans le verger. Elle t'avait fait promettre, sur le lit de mort de ton père, que jamais tu ne la quitterais. Un serment terrible qu’elle t’arrachas ce jour-là. Tu étais l’aînée et ta sœur s’en allait. A toi revenait de souscrire à cette obligation de prendre soin de ta mère, de la maison et d’Alexandre, le seul oncle encore vivant. Elle avait consacré sa vie qui, à ses frères et sœurs, qui, plus tard à ses deux frères et trouvait naturel que tu la prennes en charge à ton tour. Tu l'ignorais encore mais Il est des cloîtres dans certaines maisons.

Ces trois enfant qui tenaient du miracle devaient donc prendre place sur le buffet de la salle à manger. Des mauvaises langues, avides de moqueries, prédisaient qu’il ne sortirait rien de bon de cet accouplement puisqu’en bonne logique, il ne pourrait jamais y avoir d’enfants – à leur âge, pensez donc ! Ta mère pouvait donc compter sur toi. Elle serait ta raison imposée de vivre. Tu seras son soutien indéfectible jusqu’à sa mort qui survint à l’âge vénérable de cent deux ans ! Autant dire que pendant presque cinquante ans tu te consacras à elle, reniant ta propre vie, tes espérances de jeunesse, car enfin, comment imaginer que la toute jeune et belle fille que tu étais pût jamais, dans ces conditions, avoir l’opportunité de rencontrer un garçon avec qui fonder, à ton tour, un foyer ? Léontine ferma les yeux, chez elle, sans jamais avoir connu une maison de retraite et quand vint l’heure du dernier soupir, tu t’es sentie tellement abandonnée. Tu appelas le médecin et le supplias de secouer ta mère comme tu l’avais vu faire dans des films à la télévision, certaine que tu étais qu’il pourrait la ramener à la vie avec toi. C'est que tu n’avais personne qui pût, à son tour, prendre soin de toi tandis que ta santé chancelait. Ton monde, ta raison de vivre s’écroulait.

Tu avais atteint l’âge avancé de la presque soixantaine, ne connaissant rien d’autre de la vie que tes heures de ménage, les servitudes de l’église et les soins donnés à ton oncle que tu devras, la mort dans l’âme, faire interner. Tu devais faire cesser les ragots de gens qui prétendaient qu’il était devenu dangereux pour les enfants. Je te retrouvais quelques années après le décès de ta maman et, passées les effusions de se revoir, tu me lanças tout à trac : “ Tu te rends compte ! Jamais un homme ne m’a embrassée ! Je ne sais même pas ce que c’est qu’un baiser ! ”
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Message  Invité Lun 5 Sep 2011 - 10:16

J'aime beaucoup l'accroche. Rien de tel pour chatouiller la curiosité du lecteur. La fin de l'extrait est également judicieuse, on se demande ce qui va suivre. Autrement, concernant le fond du texte, j'appréhende toujours un peu ces histoires de famille, les relations compliquées (et moi paresseuse) mais là ça me paraît plutôt clair. Avec une pointe d'intrigue, une famille à la fois très ordinaire et hors du commun. Et puis le personnage de Marguerite devient rapidement attachant.

Sur le plan de la forme, j'ai trouvé pas mal de coquilles orthographiques (sans les relever pour autant...).
Dans le détail :

-je ne comprends pas cette phrase, j'ai beau la tourner dans tous les sens, il (le sens) m'échappe, la faute à une construction défectueuse, je pense :
J’ai connu la jeune fille que tu as été, ignorant la vie d’ascète qui était la tienne.

Ces photos deviendront de précieuses icônes, encadrées joliment, rejoignant celles qui pendent sur les murs (il faut une virgule ici, sous peine de comprendre "qu'elle pourra vénérer" les murs...) qu’elle pourra vénérer et caressera du bout du chiffon en ôtant la poussière.

-incompréhension aussi à cette phrase, sûrement une histoire de répétition :
Elle avait consacré sa vie qui, à ses frères et sœurs, qui, plus tard à ses deux frères et trouvait naturel que tu la prennes en charge à ton tour.

-ici, le changement de temps (du passé simple au passé composé) est inutile voire incongru :
Léontine ferma les yeux, chez elle, sans jamais avoir connu une maison de retraite et quand vint l’heure du dernier soupir, tu t’es sentie tellement abandonnée.


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Message  Invité Mar 6 Sep 2011 - 15:05

Moi aussi, j'ai bien aimé l'accroche. Ensuite, cela devient parfois un peu trop confus, il ne s'agit plus seulement de la vie de Marguerite, mais carrément de toute une famille et j'ai un peu décroché. Un peu seulement, car le personnage demeure attachant, à l'instar de la Félicité d'Un coeur simple ou de la jeune fille à la perle...

Mais je pense que tu aurais intérêt à resserrer.

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Message  Soliflore Mar 6 Sep 2011 - 16:08

Je réponds à Easter et Coline que je remercie .

Il s’agit d’une biographie d’une personne existante, pas d’un roman. Un genre auquel je m’attelle pour la première fois. D’autres chapitres suivent, bien entendu. Les remarques que vous me faites me sont très très utiles, car malgré les nombreuses retouches que j’ai pu faire, je vois, à la énième relecture qu’il y a encore des hics que vous avez notés avec raison, tant sur les concordances de temps que sur certaines tournures imprécises ou mal formulées .
Je tente de suivre la chronologie de cette vie simple tout en n’étant pas ordinaire, d’où son intérêt, pas seulement pour la personne concernée qui m’a commandé cette biographie.

En espérant que la suite vous attachera à ce personnage peu commun et que vous continuerez à faire vos observations. J’apprécie votre talent de correctrices.
Bien cordialement.
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Message  Invité Mar 6 Sep 2011 - 16:47

Tu t'es attelée à une tâche pas facile, Soliflore, j'admire !

J'ai essayé, mais je pense qu'il s'agissait de quelqu'un de trop proche... Ce qui m'a semblé extraordinairement difficile, c'était de n'être pas hagiographique et que la personne puisse se reconnaitre dans ce que je traduisais de ce qu'elle me racontait...

Bon courage à toi dans cette entreprise si délicate !

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Message  Soliflore Sam 24 Sep 2011 - 11:58

coline Dé a écrit:Tu t'es attelée à une tâche pas facile, Soliflore, j'admire !

J'ai essayé, mais je pense qu'il s'agissait de quelqu'un de trop proche... Ce qui m'a semblé extraordinairement difficile, c'était de n'être pas hagiographique et que la personne puisse se reconnaitre dans ce que je traduisais de ce qu'elle me racontait...

Bon courage à toi dans cette entreprise si délicate !

Merci, Coline pour vos encouragements. Je publie à la suite le même texte corrigé.
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Message  Soliflore Sam 24 Sep 2011 - 12:01

Prologue

Tu m’emmerdes, Marguerite ! Tu veux que je me mette à ta place et que je raconte ta vie. Ce n’est pas qu’elle ne soit pas exceptionnelle car assurément elle l’est, mais je préfère tellement quand c’est toi qui la racontes avec ta verve joyeuse et passionnée, tes mimiques inimitables et ton accent de la campagne quand tes rires se mêlent à tes pleurs que tu repousses d’un revers du poing. Et puis, ce n’est pas pour tes enfants que t’est venue cette idée puisque tu n’en n’as jamais eu. C’est pour toi, dis-tu, pour plus tard, au cas où ta mémoire ficherait le camp, que tu puisses te pencher sur ta vie quand viendra le temps de passer le temps qui te reste, comme font tous les vieux qui, par peur de l’avenir, cessent de songer au lendemain qui n’est pas certain, et qui ressassent en boucle leur passé. Mais sais-tu bien que si cela arrivait, tu ne retrouverais pas fidèlement tes émois, tes espérances, tes rages, tes impatiences, tes déceptions, tes bonheurs d’avant: la mémoire est une marmite dans laquelle on ne refait jamais la même soupe. Il y a peut-être une autre raison que la pudeur t’interdit de dire : tu dois penser chaque jour qu’il est grand temps que tu t’admires enfin, toi qui n’as jamais pensé à toi et qui a dépensé ta vie à servir celle des autres. Maintenant qu’ils n’ont plus besoin de toi, que tu as fait ton temps de labeur, te voilà remisée comme un vieux cheval dans son écurie, recluse dans ta maison que tu adores et détestes à la fois. Et tu t’interroges : toute une vie à trimer pour en arriver aujourd’hui à te recroqueviller sur tes jambes qui ne veulent plus avancer, à lutter contre une solitude qui te semble injuste. Si tu n'as jamais été mère, tu as contribué à élever de nombreux enfants en ayant été employée dans plus de cent maisons pleines de marmots et c'est vers toi que bien souvent ils se réfugiaient pour panser leurs bobos. Tu n'as jamais été mère alors que tu aurais pu être une grande mère.

Toi, qui, à quatorze ans ne savais rien, tu as appris à tout faire, jusqu'à des travaux d'hommes. Tu dis volontiers que tu n’étais bonne à rien et tu as tellement appris que tu es devenue bonne à tout faire. Et c’est ce chemin imposé par ta propre mère que tu veux refaire pour prendre le temps de le regarder en face, sans rancoeurs car, ce que d'aucun pourrait croire que ce fut par faiblesse que tu ne quittas jamais la maison familiale, il faut y trouver la satisfaction d'un travail accompli, et surtout la fierté de l'avoir assumé humblement avec le constant souci de faire plaisir sans récompense autre que celle d'être en accord avec ta nature généreuse. Si c’était à refaire, tu ne te laisserais pas autant faire, tu ne serais plus l'ombre derrière laquelle tu marchais, mais si tu avais eu à choisir une autre famille, non, pour rien au monde tu n'en aurais voulu une autre.



chapitre 1

Une photo en noir et blanc : le jour de tes dix-neuf ans, tu poses assise, droite, hiératique, tenant un petit bouquet de roses blanches dans tes mains croisées sur les genoux, geste que tu as conservé toute ta vie, et tu souris, peut-être parce qu’on te l’a demandé ou parce que tu veux te sentir vraiment heureuse en ce jour anniversaire qui devrait être l’aube de tous les rêves possibles, avant…avant que n’arrive la déferlante ruinant tes espérances. A dix-neuf ans, on se nourrit d’espoirs, on a l’insouciance du malheur et assez d’énergie pour n’y pas penser. Heureuse, ce jour-là, tu l’es sans doute, de porter une jolie et ample jupe et un pull moelleux montant jusqu’au menton orné d’une croix en or posée sur un corps sage, trop sage, penses-tu, aujourd’hui. Et pour seule autre coquetterie, tu chausses des escarpins habillant tes jambes, elles aussi, sagement jointes. Ainsi, tu portes la tenue des jours fastes, des dimanches de fêtes car, d’ordinaire, tu enfiles des vêtements de travail et tu n’as guère le temps de te soucier de ta toilette. Non seulement, tu n’en as pas le temps mais tes parents auraient vu d’un mauvais œil leur fille se contemplant dans un miroir.

C’est ta mère, Léontine, qui a décidé de te conduire chez le photographe ainsi que ton frère, Pierre et ta sœur, Marie-Thérèse. Elle ressent la nécessité de posséder des clichés récents de ses enfants car la vie vient de bousculer l’ordre familier et apparemment immuable qui est le vôtre. Sans y prendre garde, le temps a fait son œuvre et la pendule, en même temps qu’elle égrène ses jours, a emporté la maisonnée vers un nouveau destin. Rien ne sera plus pareil et l’angoisse l’étreint. Il est si rare de faire les frais de photographies en ce temps d’après-guerre, il faut, pour cela, un événement à ne pas faire sombrer dans l’oubli car la mémoire, si elle n’est soutenue, est si fragile. Ces photos sont appelées à devenir de précieuses icônes, encadrées joliment, rejoignant celles qui pendent sur les murs qu’elle pourra vénérer en les caressant du bout du chiffon tout en ôtant la poussière. Elle y déposera, en silence ou en sanglots, sa tendresse qu’elle a jusqu’à lors, toujours craint de manifester. Léontine veut ces photos. Elle a si peur que la vie emporte ses enfants loin d’elle! Il ne lui restera plus que ces images chéries qu’elle aimera sans plus de retenue car à trop montrer son amour, on gâte ses enfants, c'est ce que jusqu'à lors elle a toujours pensé.

La famille est ébranlée, perd pied : on est en mai 1956. Victor a quatre-vingt quatorze ans. Il vient de décéder. Il fallait bien s'y attendre à cet âge avancé et Léontine, que vingt années séparent est dévastée par la chagrin. Elle n’a plus que ses jeunes enfants, qui n’ont pas encore vingt ans, pour la soutenir. Marguerite, tu es la première enfant conçue dans la soixante-quinzième année de ton père tandis que ta mère en a déjà cinquante-deux.

Ce jeune couple très âgé est tombé sous la grâce divine pour accomplir l’impensable car, si Marie fut vierge lorsqu’elle enfanta, Léontine l’est aussi à un âge où les femmes n’enfantent plus, et pourtant, un frère et une sœur viendront encore agrandir le cercle de famille qui n’aura de cesse de remercier le ciel, chacun à sa manière.

Léontine, pour le restant de sa vie, adopte la tenue noire des veuves dignes et respectables, selon sa conviction, cependant qu’elle a encore plus de quarante années à vivre. Marie-Thérèse doit entrer au couvent quinze jours après la commande chez le photographe et Pierre, le mois suivant, est appelé sous les drapeaux pour servir en Algérie. Dans cette maison qui fut celle de la protection sinon du bonheur, il ne reste plus que toi, ta mère et Alexandre, l'un de ses frères. Quand sa mère est morte, Léontine avait onze ans et elle était devenue la mère de ses huit frères et soeurs jusqu’à ses dix-sept ans. Elle trouva alors une place d’employée au château du village. Cependant, elle continuait de prendre soin de deux de ses frères qui étaient simples d’esprit. Elle avait posé dans son contrat moral de mariage la condition de les garder dans le foyer, ce que le futur époux avait accepté.

Marie-Thérèse a attendu longtemps pour quitter le cocon qui l’étouffait et rejoindre la Maison Mère de Blois. “ Ma fille, t’attendras que j’sois mort pour aller au couvent ” lui disait son père qui espérait sans doute qu'elle changerait d'avis d'ici là, comme si, à son âge, on avait encore beaucoup d'années devant soi. Enfin, elle va pouvoir sortir de la maison. Il n’est pas question pour elle d’être placée chez des gens à qui il faut tout faire, comme c'est le cas pour sa sœur Marguerite. Pierre, lui, s’en va risquer sa jeunesse pour un avenir incertain sur la terre d’Algérie que l’on dit alors française et qui lui est étrangère. Il part avec, dans ses bagages, une foi en Dieu qu’il croit inébranlable tant ses parents ont enfoncé les semences. Il revient deux ans plus tard, décomposé et décharné, ayant abandonné toutes ses convictions dans le sable rougi de sang, seul legs de son passage. Léontine en est effrayée, invoque tous les saints, redouble ses prières afin que son fils retrouve le chemin de l’église. Rien à faire, il refuse d’en franchir le porche, il ne veut plus entendre parler d’un Dieu qui laisse massacrer ses enfants. Léontine fait venir de Paris une médaille de la rue du Bac qu’elle dépose, à son insu, sous le matelas de son fils. Cette médaille devrait réveiller sa foi pendant son sommeil. Au bout d’un mois, Pierre vient vers sa mère et lui dit : “ Je t’ai fait de la peine, Mère, je veux retourner avec toi à l’église ”. La médaille a fait son effet. Un nouveau miracle vient de se produire dans cette famille habituée aux manifestations étranges.

Mais nous n’en sommes pas encore là, Marguerite. Pour le moment, voilà que tu restes seule, à dix-neuf ans, avec ta mère et votre énorme chagrin, à un âge où les jeunes filles rêvent d’amour, d’un beau mariage et d’enfants courant dans le verger. Mais voilà, Léontine t’a fait promettre sur le lit de mort de ton père que jamais tu ne la quitteras. Un serment terrible qu’elle t’arrache ce jour-là. Tu es l’aînée et ta sœur s’en va A toi revient de souscrire à cette obligation de prendre soin de ta mère, de la maison et d’Alexandre, l'autre frère étant décédé. Ta mère ayant consacré une grande partie de sa jeunesse à élever ses frères et soeurs, puis à prendre soin de son père jusqu'à sa mort, sans doute trouve-t-elle naturel que tu la prennes en charge à ton tour. A ce moment tu l'ignores encore mais il est des cloîtres dans certaines maisons.

Ces trois enfant qui tiennent du miracle doivent donc prendre place sur le buffet de la salle à manger. Léontine se souvient des mauvaises langues, avides de moqueries, qui avaient prédit qu’il ne sortirait rien de bon de cet accouplement puisqu’en bonne logique, il ne pourrait jamais y avoir d’enfants – à leur âge, pensez donc ! Les voilà bien de la revue aurait dit Victor.

Ta mère peut donc compter sur toi. Elle sera ta raison imposée de vivre. Tu seras son soutien indéfectible jusqu’à sa mort qui survint à l’âge vénérable de cent deux ans ! Autant dire que pendant presque cinquante ans tu te consacres à elle, gommant tous tes désirs, tes propres aspirations, tes espérances de jeunesse, car enfin, comment imaginer que la toute jeune et belle fille que tu est puisse jamais, dans ces conditions, avoir l’opportunité de rencontrer un garçon avec qui fonder, à ton tour, un foyer ? Non pas que tu ne nourrisses plus d'espérance de connaître un jour la chaleur d'un jeune foyer, l'amour d'un homme, mais les intransigeances de ta mère qui ne te regarde pas comme une jeune femme mais comme sa petite fille à qui tu dois obéissance et à qui tu dois aussi rendre des comptes sur tout ce que tu fais, ses visions rétrogrades du couple, et un emploi du temps surchargé t'offrent peu de possibilités de fréquenter des jeunes gens de ton âge. Mais tu acceptes ce coup du destin comme un devoir à remplir du mieux que tu sais le faire et insidieusement, happée par le rythme des semaines laborieuses vous devenez un couple inséparable au point que Léontine, plus que centenaire, quand elle ferme les yeux, sans jamais, grâce à toi, avoir connu l'hospice, quand vient l’heure de son dernier soupir, tu te sens désemparée, abandonnée. Tu appelles le médecin et tu le supplies de secouer très fort ta mère comme tu l’avais vu faire dans des films à la télévision, certaine que tu es qu’il pourra la ramener à la vie avec toi. Tu l'as tant veillée et soignée jours après nuits que, les dernières années, tu congédies toutes tes patronnes qui elles aussi ne peuvent pourtant se passer de toi. Ton monde, ta raison même, s'écroulent. Vivre plus de soixante années en promiscuité avec sa propre mère est sans doute une expérience humaine rare et on imagine bien la difficulté à faire le deuil d'une telle amputation. C’est que tu n’as personne qui puisse, à son tour, prendre soin de toi. Tes gestes, tes attentions quotidiennes n’ont plus de raison d’être, plus d’objet. Tu erres dans la maison sans n’avoir plus rien à donner tandis que tu n’as toujours su faire que cela : donner. Tes mains sont vides, tes pensées à la dérive. La maison est devenue aussi silencieuse et angoissante qu'un tombeau. Les mois passent. Tu vis terrée chez toi, inconsolable.

Tu as atteint l’âge avancé de la presque soixantaine, n’ayant rien connu d’autre de la vie que tes heures de ménage, les servitudes de l’église et les soins donnés à ta mère et à ton oncle que tu devras, un triste jour, la mort dans l’âme, faire interner pour faire cesser les ragots de gens qui prétendaient qu’il était devenu dangereux pour les enfants. S’il est vrai qu’Alexandre aimait se rendre aux portes des écoles aux heures d'entrées et de sorties pour regarder les enfants et leur raconter des bribes d’histoires, c’était un pur, selon ton expression, Marguerite, un innocent qui n’a jamais fait de mal à personne, encore moins aux enfants qui eux, pourtant se moquaient de lui, voire le maltraitaient alors qu’il ne prenait jamais ombrage de ce manque de tendresse.

C'est bien des années plus tard que je te retrouvai et, passées les effusions de se revoir, tu me lanças tout à trac : “ Tu te rends compte ! Jamais un homme ne m’a embrassée ! Je ne sais même pas ce que c’est qu’un baiser ! ”
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Biographie de Marguerite Empty Biographie de Marguerite chapitre II

Message  Soliflore Sam 24 Sep 2011 - 12:03

Chapitre 2

Dans l’encadrement d’une porte se tiennent Victor ainsi que Léontine tenant un nourrisson dans ses bras, toi, Marguerite. Un soleil généreux éclabousse les visages qui ne sourient pas. Léontine n’aurait pas aimé qu’on lui demande de sourire au petit oiseau qui s’envole dans un nuage de fumée. De toutes les photos que l’on peut voir d’elle, jamais on ne perçoit l’esquisse d’un contentement, comme si sourire, c’est bon pour les gens insouciants. Et Léontine a de quoi être soucieuse. Tout en portant Marguerite dans ses bras elle porte son deuxième enfant dans son ventre. Elle sait les risques qu’elle encoure. Le médecin a du lui dire que ce n’est pas raisonnable, qu’elle met sa vie en danger autant que celle du bébé. Mais, s’il en est ainsi c’est que Dieu le veut. Pour sûr qu’elle connaît les risques puisque sa mère, usée par les couches à répétitions en est morte, qu’elle est issue d’une nichée de neuf enfants dont quatre étaient simples d’esprit. De quoi nourrir mille craintes. Quand elle a dit “ oui ” à cet homme, à presque cinquante ans, elle se doutait bien que ce n’était pas pour sa taille alourdie par les rudes travaux, ni pour son sourire qu’elle a toujours économisé. Le mariage, c'est, pour ces deux-là, l'opportunité d’alléger à deux le fardeau de la vie. N'a-t-on pas encore raillé Victor pour s'être remarié alors que feu sa précédente épouse n'était pas encore refroidie?

Sur la photo, Elle a le regard sévère et fier de celle qui veut défier les incrédules qui ont douté d’elle, se sont amusés à ses dépens. C’est comme si elle voulait exhiber l’enfant et leur montrer ainsi qu’elle a, contre toute attente, été capable d’enfanter à un âge où les femmes ont cessé de le faire. Elle n’aurait jamais imaginé, quelques mois auparavant, que cela fut possible. Mais si, cela fut possible et cela tient du miracle, Victor et Léontine en sont persuadés.

Marguerite laisse aller ses émotions en passant ses doigts sur ces visages glacés. Il y a si longtemps et c’est comme si c’était hier. Rien n’a bougé dans la maison jusqu’à la tapisserie de la chambre des parents. Elle se revoit petite fille.

La grande demeure à étage, à une maison près, est accolée à la mairie, dans une rue passante d’autant que le presbytère jouxte aussi la mairie, deux lieux qui prennent beaucoup de place dans leur vie, sans compter l’église qui, pour s’y rendre n’est qu’à une traversée de rue. Une poignée centrale au-dessus d’une boîte à lettres en cuivre, régulièrement astiquées, ouvre sur une entrée au papier fleuri tapissé de cadres, de tableaux, d’icônes, de portraits de famille, de figurines, de fleurs séchées et de tout un tas d’autres babioles. Elle est garnie d’une commode dont le marbre est chargée, lui aussi de bibelots, de vases de toutes tailles sur des napperons de dentelle, d’images de Madones et de menus souvenirs comme des cailloux, des coquillages, des plumes, toutes choses collectées au cours de simples promenades. Sur un autre côté trône un meuble vitrine. Il renferme des objets plus fragiles. Ce sont des biscuits, des porcelaines, de la verroterie. Plusieurs chaises de hauteurs différentes accueillent des poupées, des baigneurs petits et grands attestant que les enfants étaient pourvus de jouets pour leur âge . Il faut, pour traverser cette entrée fort encombrée prendre mille précautions pour ne pas heurter tel ou tel d’entre eux.

D’emblée nous avons la sensation d’entrer dans une sorte de musée privé très peu visité car il sent le renfermé. C’est qu’il renferme tant de choses hétéroclites ! Elles ont, depuis longtemps pris leur place et, loin de s’être pétrifiées vous sautent au visage, vous interpellent, semblent vous dire “ regarde-moi, je suis vivant, j’ai des choses à dire ”. Ce sont des compagnons fidèles et rassurants, ainsi, même habitant seule, Marguerite, tu sens ta maison habitée de personnages familiers à qui tu parles. Ils sont ta mémoire toujours vivante et quelquefois inquiétante quand ils animent ton monde intérieur A travers ces objets que tu visites chaque matin, c’est ta vie qui défile par bribes au hasard de ton regard qui s’attarde sur tel ou tel et te plonge dans une époque que tu dis heureuse. C’est celle-ci qui t’intéresse, celle qui fut prodigue d’amour, celle qui te soutient quand la solitude fait trop mal.

“ Objets inanimés avez-vous donc une âme qui s’attache à votre âme et la force d’aimer ” : ces vers de Lamartine prennent tout leur sens dans cette maison. Chaque objet a son histoire, petite ou grande et témoigne d’un moment de joie, d’espérance ou de tristesse. Ils sont les acteurs silencieux de ce qui s’est passé dans cette maison. Ils sont le lien presque visible de tous les disparus côtoyant la génération vivante, les vierges et les saints les entourant.

Sur la gauche un salon plongé dans l’obscurité, somptueuse caverne d’Ali Baba où les fleurs artificielles ne souffrent pas de l’absence de lumière sur leurs autels vénérés. A peine si l’on peut se frayer un chemin parmi les tentures, les étagères, les nombreuse tables et sièges tous encombrés de livres de voyages à tranches dorées ou d’ouvrages de la vie des saints, d’encyclopédies qui soutiennent quelque étagère de fortune recouverte de tissus que tu as brodés . En fait, si ce n’est un grand portrait de Pétain qui détonne en s’appuyant sur un mur, ce dont les rares visiteurs sont offusqués et auxquels tu réponds « je m'en fiche pas mal de Pétain, il est là pour habiller le mur », c’est une sorte de jardin d’enfants où de nombreuses poupées et baigneurs semblent figées dans leurs jeux, mais qui changent de poses et de vêtements au gré de tes envies : « Ben t’en fais une mine, toi ! Qu’est-ce qu’il y a qui ne va pas ? Toujours tes pauv’s misères . Ton père est parti à la Sécurité Sociale et il est jamais revenu ! C’est un bon à rien, heureusement que je suis là... Et toi, Wensceslas, tiens toi donc plus droit ! Là ! T’as meilleure allure comme ça». Elle est la gardienne et la mère de cette marmaille à qui elle parle et dont elle prend grand soin comme le fait toute bonne mère. Si, naturellement, les enfants jouent à la poupée pour imiter leurs parents et pour leur confier leurs désirs, leurs peines ou leurs contentements, tu reproduisais et tu continues de reproduire les règles de la vie familiale basées sur le respect et l’obéissance aux parents, même si tu ne comprenais pas toujours bien cette rigidité et que trop de questions que n’osais poser sont demeurer trop longtemps sans réponse. Marguerite, tu es restée une enfant qui aime toujours jouer avec ses poupées qui sont les enfants que tu n’as jamais eu, qui sont aussi tes prétextes à des ses mises en scène théâtrales, car tu as le goût du théâtre, une spontanéité rare à croquer sur le vif des situations et il est surprenant d’entendre les dialogues que tu instaures avec tes poupées et quand on lui demande combien tu as d’enfants en tout, tu réponds amusée “ mais ils ne sont pas tous là, certains sont à la Ddass, on me les a enlevés parce que je ne suis pas une bonne mère !”. Veut-elle, inconsciemment, parler des vrais enfants qu’elle n’a pas eu comme si cela était une faute de n’avoir pas eu la chance, comme sa mère, d’enfanter?

Passée l’entrée, en face, une porte ouvre sur la salle à manger dans laquelle personne n’a mangé depuis longtemps et pour cause, il faudrait débarrasser la table qui est investie pas une nuée de photographies debout comme des petits soldats et de reliques récentes sans compter les plantes qui peinent à aspirer la lumière du jour filtrant à travers une fenêtre aux volets à demi clos. Un buffet deux corps et d’autres buffets bas qui feraient la joie des antiquaires sont plein à craquer qui, de vaisselle qui ne sert plus, qui n’a peut-être jamais servi, qui d’autres statuettes ou faïenceries. Et toujours comme dans les autres pièces, un crucifix semble protéger le passage d’une porte à une autre.

La salle nous mène droit à la cuisine ouvrant sur un petit jardinet où s’épanouissent des lilas entre lesquels pendent des fils à linge et qui cachent une remise, un clapier à lapins et les anciens cabinets d’aisance. Dans cette pièce le sol et les murs sont largement garnis de petits meubles brinquebalants hétéroclites, d’ustensiles qui ne cuisinent plus, de boites, de bassines, de vanneries, de cuivres, d’anciens appareils ménagers, de cadres, de bibelots, de quoi rendre envieux un brocanteur. Un meuble deux corps dont une glace sépare le haut du bas supporte, parmi d’autres objets, une statue de le vierge, de Saint joseph et de l’enfant Jésus : c’est au pied de ce buffet que tous les soirs la famille se réunit pour la prière du soir. Marguerite et Pierre dont les nez dépassent à peine le plateau se regardent dans la glace en faisant des mimiques croyant, en raison de leur petite taille n’être pas vus des parents. Une offense au Seigneur qui reçoit un châtiment : à genoux sur un manche à balai près du foyer de la cuisinière.

La cuisine, c’est le quartier général de Marguerite, la seule pièce qu’elle occupe vraiment aujourd’hui. Marguerite économise ses déplacements, ses hanches usées par les travaux ménagers, plusieurs fois rafistolées, la faisant horriblement souffrir. L’hiver, elle s’y confine, sans chauffage autre qu’un radiateur électrique à roulettes pour les jours de grand froid. La cuisinière ne fonctionne plus faute de pouvoir l’alimenter en bois. C’est là qu’elle a installé l’objet révolutionnaire de la maison : son ordinateur.

C’est que, voyez-vous, Marguerite s’est découvert une passion pour la photographie : tel un reporter, tout ce qui attire son œil et qu’elle ne veut pas oublier passe par son objectif. Elle a ainsi accumulé des milliers de photos. C’est pourquoi de bons amis se sont cotisés pour lui offrir un ordinateur afin d’y stocker ses photos et les faire partager. Il est arrivé un moment où le disque dur fut sur le point d’imploser. Qu’à cela ne tienne, Marguerite, pour qui les gigas n’ont plus de secrets, s’est emparée d’un autre, externe celui-là, qui ne la lâchera pas avant longtemps.
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Message  Soliflore Lun 26 Sep 2011 - 10:59

A l'attention de la modération:
Admettons que vous ayez décidé de transférer le chapitre 2 sur cette même page, ce qui me navre un peu. Cependant, d'autres chapitres sont en attente d'être publiés. Dois-je les éditer sur ce post? Suis-je alors tenue de respecter la règle d'une publication par semaine?
Dans l'attente de votre réponse dont je vous remercie par avance.
Cordialement.
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Message  Modération Lun 26 Sep 2011 - 17:43

Soliflore a écrit:Dois-je les éditer sur ce post? Suis-je alors tenue de respecter la règle d'une publication par semaine?
Sur VE, et depuis que nous avons demandé de se limiter à un texte par semaine, par auteur et par catégorie (prose/poésie), on a toujours admis que les textes à suites pouvaient (devaient) être postés dans le même fil et que leurs publications étaient libres au niveau du rythme.

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Message  Jean Lê Lun 26 Sep 2011 - 19:16

Notes : Le mariage, c'est, pour ces deux-là, l'opportunité d’alléger à deux le fardeau de la vie.
Peut-être : Le mariage, c'est pour ceux là, l'opportunité d’alléger à deux le fardeau de la vie.

Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?...

brodés. pauv’s misères. (pas d’espace pour les signes de ponctuation simple)

trop de questions que (tu) n’osais poser sont demeurer trop longtemps sans réponse.

Marguerite, tu es restée une enfant qui aime toujours jouer avec ses poupées qui sont les enfants que tu n’as jamais eu, qui sont aussi tes prétextes à des (ses) mises en scène théâtrales, car tu as le goût du théâtre, une spontanéité rare à croquer sur le vif des situations et il est surprenant d’entendre les dialogues que tu instaures avec tes poupées et quand on lui demande combien tu as d’enfants en tout, tu réponds amusée “ mais ils ne sont pas tous là, certains sont à la Ddass, on me les a enlevés parce que je ne suis pas une bonne mère ! ”.
Une phrase trop longue à scinder : on passe du "tu" au "on" ;

Un buffet deux corps et d’autres buffets bas qui feraient la joie des antiquaires sont plein à craquer qui, de vaisselle qui ne sert plus, qui n’a peut-être jamais servi, qui d’autres statuettes ou faïenceries.
Peut-être remplacer le deuxième "qui" par "et"

La salle nous mène droit à la cuisine ouvrant sur un petit jardinet où s’épanouissent des lilas entre lesquels pendent des fils à linge et qui cachent une remise, un clapier à lapins et les anciens cabinets d’aisance. Dans cette pièce le sol et les murs ...
(les cabinets d’aisance ? hi ! hi ! : faire terminer la première phrase par la remise)

: c’est au pied de ce buffet que tous les soirs la famille se réunit pour la prière du soir. Marguerite et Pierre dont les nez dépassent à peine le plateau se regardent dans la glace en faisant des mimiques croyant, en raison de leur petite taille n’être pas vus des parents. Une offense au Seigneur qui reçoit un châtiment : à genoux sur un manche à balai près du foyer de la cuisinière.
Peut-être à mettre à l'imparfait et au passé simple.

J'aime bien, le personnage de Marguerite est attachant et le décor bien planté. Le lecteur est placé en position de voyeur (témoin) tant ce texte semble adressé exclusivement à Marguerite comme l'indique le tutoiement du narrateur. Le charme fonctionne, comme dans la lecture d'une correspondance.
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Message  Soliflore Jeu 29 Sep 2011 - 10:13

Merci, Jean. J'ai pris bonne note de tes remarques fort utiles.
Tu me dis, "pas d'espace pour les signes de ponctuation simple. J'avoue ne pas saisir.

J'ai repris tout depuis le début en employant le présent de narration. Il me semble que cela rend le texte plus vivant.
J'envoie le troisième chapitre.

Bien à toi.
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Message  Soliflore Jeu 29 Sep 2011 - 10:21

Chapitre 3


Victor est tombé veuf en 1933. Il quitte alors son fief d’employé receveur, courrier, convoyeur dans les trains pour prendre sa retraite des P.T.T. De son premier mariage, il a eut une fille.

Léontine habite alors une maison en torchis avec un toit en tôle ondulée, construite par son père, une masure autant dire, masure qui deviendra par la suite le bordage qu’elle avait quittée en 1932 pour partir à la ville comme bonne dans une maison bourgeoise. Ses employeurs étant décédés au bout de dix-sept années de bons et loyaux services et n’ayant pas d’héritiers, ils lui ont laissé en testament, et pour toute reconnaissance, les meubles, la vaisselle, le linge de maison, les tableaux. Tout, y compris des bons du trésor, des titres, des emprunts russes et des chemins de fer français que Léontine entasse dans la masure.

Un beau matin, elle trouve son père au pied d’un arbre. Sans vie. C’est là qu’il est venu finir sa vie, sans faire de buit. Voilà Léontine seule avec ses deux frères qu’elle ne peut abandonner. Elle occupe le plus clair de ses journées à jardiner. Personne ne passe dans cette contrée sauvage au milieu des sapins aussi, elle a de quoi être intriguée voyant un grand bonhomme habillé comme à la ville s’aventurer de temps à autre en ces lieux. Elle fait semblant de ne pas le voir tout en se disant “ qu’est-ce qu’il vient faire par là, c’t’homme ? ” tout en se faufilant vers la maison. Ce manège se répète plusieurs fois. Elle le voit rôder autour du bordage. Ce n’est pas qu’elle a peur mais elle se méfie de ce genre de monsieur qui pourrait bien avoir dans l’idée de vouloir l’exproprier. Il parvient à lui adresser quelques mots. Non, vraiment, il n’a pas grande conversation, se ditLéontine : “ il fait beau Mademoiselle… J’aime me promener par ici…. ”. Que des phrases comme ça.

On ne peut dire, il a de la prestance bien que n’ayant pas l’air tout jeune. Mais à quoi s’intéresse-t-il donc ? Elle devrait plutôt se demander “ à qui ?”, ce qu’elle finit par faire. Ainsi, elle s’habitue à l’idée qu’il aime venir faire un brin de causette avec elle sans y voir à mal. Tout compte fait, il a l’œil malicieux, il est aimable et courtois. Au village, elle en apprend un peu plus sur lui, qu’il est veuf depuis peu mais surtout qu’il ne déplaît pas à certaines femmes promptes à la courtiser, ce qui, sans vouloir se l'avouer, la titille un peu.

L’automne est fini, ce n’est plus le temps des promenades dans les sapins. Le jour de la Toussaint, l’église est pleine. Léontine pense à ses morts. Victor en fait-il autant ? Après l’office, il s’approche du banc de la famille de Léontine qui, elle, se sauve bien vite vers la sortie. Il s’adresse à une femme dont il devine les liens de parenté avec la demoiselle. Il lui demande qui est cette personne. La femme répond : “C’est une brave fille . Vu son âge, elle n’est pas pour vous ”. Mais, dès le lendemain, Victor va à la mairie pour demander à une adjointe de consulter les registres d’état civil. registres. Ils épluchent plusieurs livres sans trouver le nom de Léontine. Enfin ! Voilà son jour de naissance ! Ouf !… Vu la différence d’âge. Pas plus impressionné que cela, Victor ne s’y arrête pas. Il lui écrit : “ Mademoiselle, vous me plaisez. J’aimerais bien vous voir et me marier avec vous . j’ai encore ma mère avec moi. Je vous demande de l’accepter”. Par retour de courrier Léontine lui répond “ je veux bien à condition que vous acceptiez mes deux frères simples d’esprit. Et voilà leur lettre d’Amour ! Et le 10 février trente-quatre, soit quatre mois plus tard, c’est le mariage en grande pompe avec l’orgue, le Veni Creator Spriritus. Léontine porte un long manteau noir n’ayant pas fini le deuil de son père. Un voile blanc sur la tête est le seul signe vestimentaire pour égayer ce jour de mariage. Sur la photo, pas un sourire, pas un regard vers ce grand bonhomme qui la dépasse d’une tête. Victor se compose un air plutôt satisfait.

Deux mois après être passés à la mairie et à l’église, ils se vouvoient toujours. Victor trouve qu’il est temps de se rapprocher . “ Ma petite femme chérie, ne trouvez-vous pas qu’il est temps qu’on se tutoie ? – Si tu veux. Allons-y pour qu’on se tutoie. ”

Et puis trois années s’écoulent. Ils ont acheté la maison du bourg que Victor a louée en arrivant au pays.
Pas d’enfant à l’horizon. Ce n’est pas surprenant, elle a cinquante ans passés. Ils décident d’aller faire un pèlerinage à Lourdes. Au cas où. En chemin, ils s’arrêtent à Bordeaux. “ Ils sont tombés dans un hôtel ! je vous dis pas ! ”, raconte Marguerite, “ ça devait être un hôtel de passe tellement les draps étaient sales ! ” Marguerite, n’avait pas bien compris de quoi ses parents parlaient, leur demande : “ c’est quoi un hôtel de passe ? Et Léontine de lui répondre: “Petite effrontée, les petites filles ne posent pas des questions comme ça et pis d’abord, ça ne te regarde pas ! ” . Quand ils parlent entre eux, il est imprudent de se mêler à la conversation.

Au retour de Lourdes, rien ne passe que d’ordinaire. Pourtant, il faut bien s’occuper. Léontine fait des heures de ménage au presbytère tandis que Victor, fraîchement élu conseiller municipal, se rend pour vaquer à la mairie. Et puis il y a le jardin du bordage avec son potager et son verger qui passent le temps utilement. Par la T.S.F. ils ont entendu parler des congés payés, des vacances, des loisirs. Ce n’est pas pour eux vu que Victor n’a pas une grosse retraite mais quand même, il peuvent bien s’offrir un peu de distraction! Alors, ils ont eu l’idée de vouloir se payer un tandem pour aller faire des promenades aux alentours du bourg et aussi pour se rendre au bordage. “ Pisqu’on n’aura pas d’enfants ”, se disent-ils. Depuis quelques temps, Léontine a souvent le cœur barbouillé. Elle se décide à aller consulter le docteur. Elle profite que Victor soit parti au chef-lieu pour des papiers de mairie. A midi, quand il revient, Léontine lui dit : “ c’est pas un tandem qui nous faut, c’est un landau . j’ai été voir le docteur et il m’a dit “ Ma p’tit’ dame, vous êtes prise : vous êtes de trois mois” ” . Victor ne contient plus sa joie d’être à nouveau père et Léontine qui n’a pas de temps à perdre en effusions, est déjà plongée dans les préparatifs de la future naissance. Elle n’attendait plus un tel événement. Lourdes, le miracle s’est produit. Il lui faut remercier la Vierge de la grotte.

Le bonheur !… Léontine n’est pas habituée à ce mot-là. Bien avant, elle a eu une enfance bien malheureuse. Huit frères et sœurs. Elle est devenue leur mère après le décès de sa mère, morte en couches alors qu’elle n’avait que onze ans. A dix-sept ans, elle a quitté son père et la maisonnée pour aller en place comme bonne dans un château habité par un général. Oh ! ce n’était pas Versailles et la femme du général, elle n’était est pas bien commode. Léontine y est restée quand même sept années, puis elle est parti pour la ville, bonne chez des bourgeois jusqu’à ses quarante-cinq ans, chez ceux qui lui ont été tant reconnaissants en lui léguant le contenu de leur maison. Si Léontine y est resté si longtemps c’est que “ quand on a une place, il faut savoir la tenir ”, phrase qui reviendra comme un leitmotiv, plus tard, dans les oreilles de Marguerite. C’est aussi qu’elle a trouvé une chaleur chez ces gens-là, qu’elle y a reçu une éducation, qu’elle a appris à travailler et qu’elle a été ; malgré son état de servante, beaucoup gâtée. Elle a appris à broder, elle leur faisait la lecture. Elle ne faisait pas que d’astiquer les meubles et lessiver les planchers. Tous les ans, quand ils partaient en villégiature vers Nice-Menton rare. Léontine a les bagages suffisants pour bien tenir une maison. Elle ne sera pas empêtrée pour faire marcher le ménage.
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Message  Invité Jeu 29 Sep 2011 - 10:29

Doucement STP, Soliflore ! Je ne suis plus ! Même pas eu le temps de lire le passage précédent.

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Message  Invité Jeu 29 Sep 2011 - 20:12

Je n'ai pas relevé les coquilles orthographiques, il y en a ici et là.
Des phrases qui clochent :

"D’emblée nous avons la sensation "(pourquoi ce "nous" ? "On" serait plus neutre, plus impersonnel, puisque le lecteur ne fait pas partie des personnes concernées)

"même si tu ne comprenais pas toujours bien cette rigidité et que trop de questions que n’osais poser sont demeurer trop longtemps sans réponse. Marguerite, tu es restée une enfant qui aime toujours jouer avec ses poupées qui sont les enfants que tu n’as jamais eus, qui sont aussi tes prétextes à des ses mises en scène théâtrales,"

"La salle nous mène droit à la cuisine ouvrant sur un petit jardinet où s’épanouissent des lilas entre lesquels pendent des fils à linge et qui cachent une remise, un clapier à lapins et les anciens cabinets d’aisance. Dans cette pièce le sol et les murs ... "(même remarque que Jean sur la pièce en question).


"Ses employeurs étant décédés au bout de dix-sept années de bons et loyaux services et n’ayant pas d’héritiers, ils lui ont laissé en testament," la phrase donne à penser que ce sont les employeurs qui ont accompli 17 années de bons et loyaux services. Il va falloir reformuler pour éviter l'ambiguïté.

Je ne suis pas sûre de suivre le schéma, la construction que tu as en tête, j'ai pour le moment l'impression qu'on remonte le temps mais je lis sans déplaisir cette biographie, en partie parce que je me suis d'entrée attachée à Marguerite.

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Message  Jean Lê Mar 11 Oct 2011 - 18:39

Notes :
C’est là qu’il est venu finir sa vie, sans faire de bruit.
Il n’a pas grande conversation, se dit Léontine :
« C’est une brave fille.
Les registres d’état civil. (registres.)
J’aimerais bien vous voir et me marier avec vous. J’ai
Ils peuvent bien s’offrir un peu de distraction !
C’est un landau. J’ai été voir… de trois mois ».
Elle n’était pas bien commode.
Elle ne faisait pas qu’astiquer
Nice-menton (rare)

Soliflore voici des précisions : les signes de ponctuation simples, qui s'écrivent sans lever de crayon, virgule et point, pas d'espace avant, espace après.
Les signes doubles : : ; ! ? un espace avant et après.
Les points de suspension pas d'espace avant un espace après. Il y a un veau, une vache, un cochon... qui s'en vont.
Les parenthèses : espace avant et après, pas à l'intérieur (coucou)
Les guillemets à la française : « » espace avant et après et à l'intérieur. « bonjour »
les guillemets à l'anglaise : " " espace avant et après et pas à l'intérieur "hello"

Je trouve beau et généreux d'écrire l'histoire de petites gens. Dans mon village il y a des personnages proches elles s'appellent Henriette, Bernadette...
Donc, tous mes encouragements pour cette biographie de Marguerite.

Jean Lê
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