Exo live du dimanche 9 octobre 2011
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Yali
Lyra will
Janis
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bertrand-môgendre
Squeezer
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Kilis
Frédéric Prunier
Meilhac
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Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Donc, M-arjolaine tu prends mes contraintes et moi ... celles du premier
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
C'est quoi "lit et rature(s)" ?
Désolée, suis nase
Désolée, suis nase
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Je redonne la liste :
Elea
Se lever le matin
La montagne
5
Croisic
repassage
Son jardin
3
Meilhac
Conduire en ville
Prairie ensoleillée
2
F. Prunier[/b]
Laver sa voiture
Plaine vide
4
Kilis
Toute forme de travail comptable
Sous les frondaisons d’un grand arbre ou d’un palmier
7
Iris
Rangement de placards
Paysage de montagne
7
Arielle
Changer seule une housse de couette
Une couette bien fraiche où me blottir avec un bon bouquin
2
Rebecca
Changer une roue de sa voiture
Une certaine petite crique sur l’île d’Ios
3
Polixene
Ecrire du courrier administratif
Endroit surélevé avec vue large
5
Squeezer
Dormir
Un quai sur le canal Lachine
7
Chrystie
Ranger des photos
Un endroit en surplomb
3
Bertrand
Travailler
Mon lieu de travail
7
Artnow
Faire la vaisselle
Un herbier de posidonies avec des ophiures
5
Janis
Laver la salade
Ma cévenne d’adoption
1
Yali
Ne rien faire
Les bras de Charlotte
4
M-arjolaine
Passer le balai
Le Bosc à Vanosc moitié campagne moitié montagne
Coline
Se laver les oreilles
Grenier
1
Elea
Se lever le matin
La montagne
5
Croisic
repassage
Son jardin
3
Meilhac
Conduire en ville
Prairie ensoleillée
2
F. Prunier[/b]
Laver sa voiture
Plaine vide
4
Kilis
Toute forme de travail comptable
Sous les frondaisons d’un grand arbre ou d’un palmier
7
Iris
Rangement de placards
Paysage de montagne
7
Arielle
Changer seule une housse de couette
Une couette bien fraiche où me blottir avec un bon bouquin
2
Rebecca
Changer une roue de sa voiture
Une certaine petite crique sur l’île d’Ios
3
Polixene
Ecrire du courrier administratif
Endroit surélevé avec vue large
5
Squeezer
Dormir
Un quai sur le canal Lachine
7
Chrystie
Ranger des photos
Un endroit en surplomb
3
Bertrand
Travailler
Mon lieu de travail
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Artnow
Faire la vaisselle
Un herbier de posidonies avec des ophiures
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Janis
Laver la salade
Ma cévenne d’adoption
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Yali
Ne rien faire
Les bras de Charlotte
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M-arjolaine
Passer le balai
Le Bosc à Vanosc moitié campagne moitié montagne
Coline
Se laver les oreilles
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Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
l'alitée rature
Rebecca- Nombre de messages : 12502
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Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
c est bon coline on peut prendre la clé des champs ...de coton ?
Rebecca- Nombre de messages : 12502
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Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
et cinq noms de tissus ?
Janis- Nombre de messages : 13490
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Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
C'est littérature en décomposant : il s'agit de lit et de ratures !
Mais ça reste très général, hein ;-))
GO !
Mais ça reste très général, hein ;-))
GO !
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Merci Reb'
C'est ok Coline, je pars voir ce qui sort de mon petit chapeau !
C'est ok Coline, je pars voir ce qui sort de mon petit chapeau !
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
C'est bon pour tout le monde ?
Yali, tu vas nous faire un texte affligeant ? ;-))
J'ai pas vu Kilis ....
Yali, tu vas nous faire un texte affligeant ? ;-))
J'ai pas vu Kilis ....
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Rebecca c'est quoi cette crique ??? ça y est je panique, moi ! Et bonsoir quand même à tous et toutes
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Bonsoir Arielle, respire, je suis sûre que ça va aller !
elea- Nombre de messages : 4894
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Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
oups, suis achement en retard, sorry.coline Dé a écrit:J'ai pas vu Kilis ....
Bonsoir tout le monde et mes respects, MC coline.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Arielle, pas de panique, si tu veux tu peux prendre ce qui aurait dû échoir à Iris puisqu'elle ne le fait pas.
Hello Kilis ! T'as trouvé tes contrintes ?
Hello Kilis ! T'as trouvé tes contrintes ?
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
... traintes !
Bon allez, un calva et ça ira mieux !
Bon allez, un calva et ça ira mieux !
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Bonsoir Kilis
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Ah oui, zut : tu serais retombée sur ce que tu avais donné !!!
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
si j'ai bien compris je prends les propositions d'Iris et je mets "car dans la phrase finale + 5 noms de tissus dans le texte.coline Dé a écrit:Hello Kilis ! T'as trouvé tes contrintes ?
C'est ça ?
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Artnow, tes douleurs te laissent loisir de faire ou tu te couches avec deux doli ?
T'as tout bon, Kilis !
T'as tout bon, Kilis !
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Que l'inspiration soit avec vous (et avec moi itou !!)
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Janis, t'as hérité des bras de Charlotte, fais gaffe à ce que tu vas faire !!!
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Tu me manques mon amieKilis a écrit:si j'ai bien compris je prends les propositions d'Iris et je mets "car dans la phrase finale + 5 noms de tissus dans le texte.
C'est ça ?
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Dans les bras de Charlotte
Elle me dit qu'elle a froid.
Je lui passe mon pure laine.
Elle me dit qu'elle a faim.
Je commande du chinois, on mange dans les barquettes, assis sur le drap. On met des miettes dans le coton.
Elle étend ses pieds sur le radiateur. Elle a de petits ongles peints en noir. Je regarde ses pieds. J'aime les pieds de Charlotte. Je passerais ma vie dans les bras de Charlotte, à ne rien faire d'autre que compter ses doigts de pied. Le compte n'est jamais bon. Parfois 9, parfois 11, ça dépend. Une fois, 12. Elle a pleuré toute la nuit : "et tu prétends m'aimer ?"
Elle dit qu'elle a soif.
On ouvre deux bières et on boit au goulot.
Elle dit elles sont pas fraîches tes bières.
Elle m'énerve Charlotte.
Elle dit donne moi mes chaussettes.
Je fais mieux : j'enfile dans la soie les immenses pieds de ma Charlotte.
Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ?
Rien, je veux rien faire. C'est ça que j'aime.
Puis elle regarde les rideaux de tulle d'un air mauvais.
Elle soupire, j'en ai marre de cette baraque pourrie.
On vient d'emménager.
Je vais tuer cette fille.
Cette fille aux grands pieds
Aux innombrables orteils.
Mais à la place, je remonte la couette sur sa peau de velours, et neuf mois plus tard, à mon grand étonnement, nous voilà hirsutes au milieu de la nuit, penchés sur un berceau où gazouille Rachel.
Je lui passe mon pure laine.
Elle me dit qu'elle a faim.
Je commande du chinois, on mange dans les barquettes, assis sur le drap. On met des miettes dans le coton.
Elle étend ses pieds sur le radiateur. Elle a de petits ongles peints en noir. Je regarde ses pieds. J'aime les pieds de Charlotte. Je passerais ma vie dans les bras de Charlotte, à ne rien faire d'autre que compter ses doigts de pied. Le compte n'est jamais bon. Parfois 9, parfois 11, ça dépend. Une fois, 12. Elle a pleuré toute la nuit : "et tu prétends m'aimer ?"
Elle dit qu'elle a soif.
On ouvre deux bières et on boit au goulot.
Elle dit elles sont pas fraîches tes bières.
Elle m'énerve Charlotte.
Elle dit donne moi mes chaussettes.
Je fais mieux : j'enfile dans la soie les immenses pieds de ma Charlotte.
Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ?
Rien, je veux rien faire. C'est ça que j'aime.
Puis elle regarde les rideaux de tulle d'un air mauvais.
Elle soupire, j'en ai marre de cette baraque pourrie.
On vient d'emménager.
Je vais tuer cette fille.
Cette fille aux grands pieds
Aux innombrables orteils.
Mais à la place, je remonte la couette sur sa peau de velours, et neuf mois plus tard, à mon grand étonnement, nous voilà hirsutes au milieu de la nuit, penchés sur un berceau où gazouille Rachel.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo live du dimanche 9 octobre (St Denis !) à 20 h 15
Je me lance, tant pis.
Latex et Cie
Je ne sais pas vous mais moi, j’ai toujours détesté travailler. J’ai horreur de tous ces gens qui s’agitent en tous sens, qui broient de l’air et qui passent leur temps ensuite à essayer de s’en remettre.
Je crois bien que j’ai fait tous les boulots qui se présentaient. Ces derniers mois, j’ai été successivement vendeur à la sauvette, livreur de pizzas, mécanicien sur métiers à tisser. Ne croyez pas, c’est pas tout coton. Là je me suis retrouvé au poste de nuit. Heureusement, on travaillait à deux et on s’arrangeait pour piquer une ronflette à tour de rôle. Alors, je choisissais un ballot de laine, rien de tel comme matelas et c’était parti… Enfin presque.... car il y avait toujours un fil pour casser, une canette pour se déglinguer, une sonnerie pour signaler une panne. C’est bien simple : j’ai commencé à faire un psoriasis. Le médecin me l’a dit tout de go: « Faudrait voir à trouver un autre boulot ». Il est bien drôle lui, par les temps qui courent !
A force de décortiquer les annonces, j’ai trouvé la perle : dans une fabrique de literie orthopédique. Le jour de l’entretien, je n’étais pas tout seul, mais par un neureux zasard ils ne faisaient pas la maille. Trop grands, trop gros, trop échevelés. J’ai été embauché sur le champ. Ma tenue de combat : un pyjama en satin et je suis censé tester tous les matelas en fabrication. J’ai tout de même précisé que j’avais la peau fragile, alors j’ai droit à chaque fois à un petit drap de lin.
C’est simple : ils m’ont trouvé si assidu, si responsable dans mon poste, qu’ils me foutent la paix. Chacun chez soi et tout sera bien géré. Aujourd’hui, tout le monde s’étonne de mon teint de pêche. Et merde, j’avais pas assez galéré?
Latex et Cie
Je ne sais pas vous mais moi, j’ai toujours détesté travailler. J’ai horreur de tous ces gens qui s’agitent en tous sens, qui broient de l’air et qui passent leur temps ensuite à essayer de s’en remettre.
Je crois bien que j’ai fait tous les boulots qui se présentaient. Ces derniers mois, j’ai été successivement vendeur à la sauvette, livreur de pizzas, mécanicien sur métiers à tisser. Ne croyez pas, c’est pas tout coton. Là je me suis retrouvé au poste de nuit. Heureusement, on travaillait à deux et on s’arrangeait pour piquer une ronflette à tour de rôle. Alors, je choisissais un ballot de laine, rien de tel comme matelas et c’était parti… Enfin presque.... car il y avait toujours un fil pour casser, une canette pour se déglinguer, une sonnerie pour signaler une panne. C’est bien simple : j’ai commencé à faire un psoriasis. Le médecin me l’a dit tout de go: « Faudrait voir à trouver un autre boulot ». Il est bien drôle lui, par les temps qui courent !
A force de décortiquer les annonces, j’ai trouvé la perle : dans une fabrique de literie orthopédique. Le jour de l’entretien, je n’étais pas tout seul, mais par un neureux zasard ils ne faisaient pas la maille. Trop grands, trop gros, trop échevelés. J’ai été embauché sur le champ. Ma tenue de combat : un pyjama en satin et je suis censé tester tous les matelas en fabrication. J’ai tout de même précisé que j’avais la peau fragile, alors j’ai droit à chaque fois à un petit drap de lin.
C’est simple : ils m’ont trouvé si assidu, si responsable dans mon poste, qu’ils me foutent la paix. Chacun chez soi et tout sera bien géré. Aujourd’hui, tout le monde s’étonne de mon teint de pêche. Et merde, j’avais pas assez galéré?
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Si on allait danser Momo
Y’a un truc qu’il faut pas faire avec Momo, lui demander quelque chose.
Quelle que soit cette chose. Momo, un peu plus de deux mètres, un peu moins de 150 kg
À peine moins, à un soupçon de, il y tient
Et surtout pas sous ses airs tranquilles le prendre pour le contraire d’un autre, ou inversement.
Vous ne comprenez pas, moi non plus.
Mais moi ça fait tellement longtemps que je le pratique que :
Vous l’imaginez ainsi : pesant, c’est pas vrai. Momo c’est une gueule de rasoir sur un corps qui s’entorse encore à pousser, à grandir indéfiniment; un peu chaque jour, un peu plus chaque jour. Comme un pain de campagne qui cloque au levain ici et là. Et qui fait en sorte que le paysage s’évase à mesure, et quel paysage… Moitié moitié de tout, un peu de plaine, un peu de montagne, un bout de terre, le reste en littoral et…
— Bon, on se bouge Momo ?
Y a un truc qu’il faut pas faire avec Momo : lui demander quelque chose. Sinon il s’emballe.
— Je peux danser ?
Je regarde la salle, le fond de ma bière qui s’évertue à ne plus être, et plus personne dans les environs, sauf la serveuse qui, dernière et fatiguée, pique sa blouse sur un manche à balai et disparaît.
— Avec qui ?
— Avec celle-ci.
Et le voilà qui se lève, et le voilà qui prend et s'éprend d'un balai et sa blouse, et le voilà qui danse avec, et voilà que soudain le monde bascule dans un ridicule qui défonce les convenances, qui les défonce à tel point que, Mon Dieu, j’ai honte ici et maintenant, sans musique, d’être si simplement ordinaire.
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
« Artnow, tes douleurs te laissent loisir de faire ou tu te couches avec deux doli ? »
j'ai voulu essayer de me reposer un chouia avant de me lancer dans une éventuelle écriture.. et le réveil ou mes oreilles étaient aux abonnés absents, bref j'émerge, et essaie d'intégrer les consignes.. un peu l' alose (?!) totale, je nage.
j'ai voulu essayer de me reposer un chouia avant de me lancer dans une éventuelle écriture.. et le réveil ou mes oreilles étaient aux abonnés absents, bref j'émerge, et essaie d'intégrer les consignes.. un peu l' alose (?!) totale, je nage.
Artnow- Nombre de messages : 286
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Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Contraintes : le repassage - son jardin - or - 5 tissus
Il en a de bonnes monsieur Colin !
Monsieur Colin c’est mon professeur de littérature appliquée. J’essaye mais je ne suis pas très soigneuse. En tout cas c’est ce que me dit tout le temps madame Colette.
Madame Colette c’est ma logeuse. Pour lui payer le loyer je fais son ménage. Et son repassage. Je hais le repassage.
Elle porte des vêtements ingérables : blouses en soie, jupes en madras, pyjamas de flanelle et dessous en satin. Un vrai épouvantail, une galère à repasser.
Là je suis en train de me battre avec la jambe d’un pantalon en lin qui prend nettement le dessus alors que je suis censée écrire un dialogue dramaturgique surréaliste. Mais le fer refuse de me donner la réplique. Il se contente de me roussir les poils du bras quand je cherche l’inspiration en brassant de l’air avec.
Je ne suis pas loin du coup de calcaire. Le fer aussi parce que j’ai encore oublié l’eau déminéralisée.
Pas soigneuse… Pas motivée surtout. J’exècre les tâches matérielles. Mon genre c’est plutôt l’invention, l’imaginaire, le rêve. Le repos aussi. Pour ça il y a quelque chose de merveilleux chez madame Colette : son jardin. Une vraie retraite sentimentale. Un lieu enchanteur, avec les vrilles de la vigne, le blé en herbe et le fanal bleu. J’y passerais des heures, le crayon à la bouche, à mordiller dans le vague, et la chatte de mon hôte frottant contre mes jambes. Plénitude champêtre et caresses animales, idyllique.
En attendant d’aller y prendre le frais sous les clapotis de la mare et les odeurs florales, je n’ai pas avancé sur mon exercice de littérature. Or je dois le rendre demain sous peine d’avoir à le repasser, le comble !
Froissée
Il en a de bonnes monsieur Colin !
Monsieur Colin c’est mon professeur de littérature appliquée. J’essaye mais je ne suis pas très soigneuse. En tout cas c’est ce que me dit tout le temps madame Colette.
Madame Colette c’est ma logeuse. Pour lui payer le loyer je fais son ménage. Et son repassage. Je hais le repassage.
Elle porte des vêtements ingérables : blouses en soie, jupes en madras, pyjamas de flanelle et dessous en satin. Un vrai épouvantail, une galère à repasser.
Là je suis en train de me battre avec la jambe d’un pantalon en lin qui prend nettement le dessus alors que je suis censée écrire un dialogue dramaturgique surréaliste. Mais le fer refuse de me donner la réplique. Il se contente de me roussir les poils du bras quand je cherche l’inspiration en brassant de l’air avec.
Je ne suis pas loin du coup de calcaire. Le fer aussi parce que j’ai encore oublié l’eau déminéralisée.
Pas soigneuse… Pas motivée surtout. J’exècre les tâches matérielles. Mon genre c’est plutôt l’invention, l’imaginaire, le rêve. Le repos aussi. Pour ça il y a quelque chose de merveilleux chez madame Colette : son jardin. Une vraie retraite sentimentale. Un lieu enchanteur, avec les vrilles de la vigne, le blé en herbe et le fanal bleu. J’y passerais des heures, le crayon à la bouche, à mordiller dans le vague, et la chatte de mon hôte frottant contre mes jambes. Plénitude champêtre et caresses animales, idyllique.
En attendant d’aller y prendre le frais sous les clapotis de la mare et les odeurs florales, je n’ai pas avancé sur mon exercice de littérature. Or je dois le rendre demain sous peine d’avoir à le repasser, le comble !
elea- Nombre de messages : 4894
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Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Tu prends les contraintes de Janis : laver la salade,
lieu reposant sa cévenne d'adoption, et ton chiffre soit 5 = Or, qui doit débuter ta dernière phrase.
Cinq noms de tissus,
thème général :Lit, et ratures
lieu reposant sa cévenne d'adoption, et ton chiffre soit 5 = Or, qui doit débuter ta dernière phrase.
Cinq noms de tissus,
thème général :Lit, et ratures
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Janis:-)
Mais Charlotte petits pieds avec une gueule et un sourire à décrocher quelques anges du paradis
Mais Charlotte petits pieds avec une gueule et un sourire à décrocher quelques anges du paradis
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Revers
Les jambes en triangle, Jérémy observe l’horizon, en surplomb sur une paroi rocheuse. Comment il a grimpé jusqu’ici sans tomber, cela, il l’ignore. Il n’a aucune expérience en alpinisme. Il a le souffle d’un vieux fumeur. Il n’est pas flexible. Il a la santé d’un sofa sale garroché dans un fond de ruelle. Mais il y est. Comment pourquoi on s’en fout. La vue qu’il a, perché par-dessus le vide, le comble. Qu’il ignore comment descendre, ça n’a pas plus d’importance. La montée est vitale, le reste futile.
Le vent gonfle son chandail de laine rouge foncé. Il frissonne. Un abri devient nécessaire. Il étudie la façade rocheuse. Cherche dans chacune des encoignures. Et trouve une faille assez large pour son corps pâle. Il s’y fourre. Les lignes du roc semblent coupées pour lui. Il s’y moule. Le vent l’évite.
En cocon dans une couverture de lustrine, il respire à plein poumons, tout attentif à la chaleur qui fait sève en lui, d’un bout à l’autre, comme un bouillon au miel. Tout ce qu’il a conservé d’en bas : cinq photos. Chacune représente Guyane. Après l’épisode de chez elle avec les dessins sur le cou, le cognac, les histoires, la cabane de coussin, les Pixies, ce sera l’épisode des forces qui s’élèvent, pense-t-il. Et la chaleur devient insoutenable.
La couverture chute sur ses pieds maganés. Ses doigts ardents classent les cinq photos : la première dans la poche de chemise en coton, non plutôt la deuxième, la troisième dans son bas de laine, non plutôt la quatrième, alors la première dans un soulier, alors la troisième dans sa doublure de jean, et la cinquième, l’ultime, le sourire avide de Guyane, dans sa bouche, machée, digérée, dissipée dans sa chair.
Jérémy sort de sa cachette. Il s’accroche à un coude de caillou et poursuit la montée. Comment redescendre on s’en fout. Il s’échine plus haut. Et continue de renverser sa descente en une montée
Les jambes en triangle, Jérémy observe l’horizon, en surplomb sur une paroi rocheuse. Comment il a grimpé jusqu’ici sans tomber, cela, il l’ignore. Il n’a aucune expérience en alpinisme. Il a le souffle d’un vieux fumeur. Il n’est pas flexible. Il a la santé d’un sofa sale garroché dans un fond de ruelle. Mais il y est. Comment pourquoi on s’en fout. La vue qu’il a, perché par-dessus le vide, le comble. Qu’il ignore comment descendre, ça n’a pas plus d’importance. La montée est vitale, le reste futile.
Le vent gonfle son chandail de laine rouge foncé. Il frissonne. Un abri devient nécessaire. Il étudie la façade rocheuse. Cherche dans chacune des encoignures. Et trouve une faille assez large pour son corps pâle. Il s’y fourre. Les lignes du roc semblent coupées pour lui. Il s’y moule. Le vent l’évite.
En cocon dans une couverture de lustrine, il respire à plein poumons, tout attentif à la chaleur qui fait sève en lui, d’un bout à l’autre, comme un bouillon au miel. Tout ce qu’il a conservé d’en bas : cinq photos. Chacune représente Guyane. Après l’épisode de chez elle avec les dessins sur le cou, le cognac, les histoires, la cabane de coussin, les Pixies, ce sera l’épisode des forces qui s’élèvent, pense-t-il. Et la chaleur devient insoutenable.
La couverture chute sur ses pieds maganés. Ses doigts ardents classent les cinq photos : la première dans la poche de chemise en coton, non plutôt la deuxième, la troisième dans son bas de laine, non plutôt la quatrième, alors la première dans un soulier, alors la troisième dans sa doublure de jean, et la cinquième, l’ultime, le sourire avide de Guyane, dans sa bouche, machée, digérée, dissipée dans sa chair.
Jérémy sort de sa cachette. Il s’accroche à un coude de caillou et poursuit la montée. Comment redescendre on s’en fout. Il s’échine plus haut. Et continue de renverser sa descente en une montée
Squeezer- Nombre de messages : 46
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Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Finette remuait la queue. Ostensiblement.
Finette : Leonberg, presque quarante kilos.
Lorsque Finette remue la queue, le vent se lève. Moi, j’avais trop la flemme !
Ma peau écrivait encore des comparaisons éculées : soie, satin, velours… Je me disais qu’il aurait fallu trouver de nouveaux noms, plus beaux, plus… plus exotiques.
Les rayons du premier soleil matinal, doucement dentelés par un feuillage ténu, se prélassaient sur le lit et la quiétude de ce matin me rendait béat. C’était reposant comme mes premières nuits en montagne.
Merryl venait de partir, laissant derrière elle un bruissement d’étoffes et son odeur de fille.
Dans cette tiédeur parfumée, comment croire à la nécessité de se lever ? J’ai quotidiennement un mal de chien à m’en persuader, alors, aujourd’hui !
J’étais chez elle ! Je m’étirais dans son lit !
Elle venait de me dire « à tout à l’heure » en me gratifiant d’un baiser de soixante seize secondes ( il y a à l’intérieur de moi un crétin qui ne cesse de compter, c’est un de mes tocs. Ça me donne une sorte de ronronnement intérieur.).
Merryl, mon fantasme, mon désespoir, mon arc-en-ciel ! Mes paumes se creusaient rien qu’en pensant à son dos, je n’avais jusqu’alors osé envisager ses seins…
Et là, j’émergeais d’une nuit entière consacrée à l’aimer, à localiser chaque infime bouton, rougeur, imperfection, qui me permettrait d’espérer … L’inhumaine n’en avait pas, et pourtant, elle avait dit « à tout à l’heure » !
Je devais me montrer à la hauteur, accomplir un exploit, lui prouver que j’étais un héros digne de rester - au moins quelques temps - à ses côtés, surtout la nuit.
J’avisai sur sa table de travail des piles de papier vierge, qui me parurent de bon augure, et j’entrepris le plus beau poème d’amour jamais écrit. Une recherche sur internet devrait me permettre de trouver les noms de tissus qui rendraient justice à sa peau fabuleuse…
C’est fou ce qu’il existe comme noms de tissus ! Jamais je n’aurais pu prévoir le temps qu’il me faudrait pour choisir entre ces brocatelles, ces lampas, ces linons ( trop petite fille, le linon ; trop vieillot, le lampas ; trop rêche, le madapolam…)
Il n’était pas loin de onze heures.
Déjà.
Je biffai donc les vers à peine esquissés et écrivis à la place : « Je suis sorti faire pisser Finette. Je t’aime »
Je comptai douze pas et pris d’une hilarité sans objet, je courus jusqu’au troquet, en me répétant : « je l’ai baisée deux fois, je la baiserai trois fois, je la baiserai quatre fois, je la… »
Finette me suivait, le regard plein d’adoration.
Mais bien sûr, elle ne pouvait pas comprendre.
Finette : Leonberg, presque quarante kilos.
Lorsque Finette remue la queue, le vent se lève. Moi, j’avais trop la flemme !
Ma peau écrivait encore des comparaisons éculées : soie, satin, velours… Je me disais qu’il aurait fallu trouver de nouveaux noms, plus beaux, plus… plus exotiques.
Les rayons du premier soleil matinal, doucement dentelés par un feuillage ténu, se prélassaient sur le lit et la quiétude de ce matin me rendait béat. C’était reposant comme mes premières nuits en montagne.
Merryl venait de partir, laissant derrière elle un bruissement d’étoffes et son odeur de fille.
Dans cette tiédeur parfumée, comment croire à la nécessité de se lever ? J’ai quotidiennement un mal de chien à m’en persuader, alors, aujourd’hui !
J’étais chez elle ! Je m’étirais dans son lit !
Elle venait de me dire « à tout à l’heure » en me gratifiant d’un baiser de soixante seize secondes ( il y a à l’intérieur de moi un crétin qui ne cesse de compter, c’est un de mes tocs. Ça me donne une sorte de ronronnement intérieur.).
Merryl, mon fantasme, mon désespoir, mon arc-en-ciel ! Mes paumes se creusaient rien qu’en pensant à son dos, je n’avais jusqu’alors osé envisager ses seins…
Et là, j’émergeais d’une nuit entière consacrée à l’aimer, à localiser chaque infime bouton, rougeur, imperfection, qui me permettrait d’espérer … L’inhumaine n’en avait pas, et pourtant, elle avait dit « à tout à l’heure » !
Je devais me montrer à la hauteur, accomplir un exploit, lui prouver que j’étais un héros digne de rester - au moins quelques temps - à ses côtés, surtout la nuit.
J’avisai sur sa table de travail des piles de papier vierge, qui me parurent de bon augure, et j’entrepris le plus beau poème d’amour jamais écrit. Une recherche sur internet devrait me permettre de trouver les noms de tissus qui rendraient justice à sa peau fabuleuse…
C’est fou ce qu’il existe comme noms de tissus ! Jamais je n’aurais pu prévoir le temps qu’il me faudrait pour choisir entre ces brocatelles, ces lampas, ces linons ( trop petite fille, le linon ; trop vieillot, le lampas ; trop rêche, le madapolam…)
Il n’était pas loin de onze heures.
Déjà.
Je biffai donc les vers à peine esquissés et écrivis à la place : « Je suis sorti faire pisser Finette. Je t’aime »
Je comptai douze pas et pris d’une hilarité sans objet, je courus jusqu’au troquet, en me répétant : « je l’ai baisée deux fois, je la baiserai trois fois, je la baiserai quatre fois, je la… »
Finette me suivait, le regard plein d’adoration.
Mais bien sûr, elle ne pouvait pas comprendre.
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Si quelqu'un a une explication et surtout un remède à ce changement de caractères, je lui en serai très reconnaissante...
C'est fou ce que ça m'agace !
C'est fou ce que ça m'agace !
Invité- Invité
Pierrot le pou
Pierrot le pou
Contraintes
3 = et
Utiliser cinq noms de tissu
écrire du courrier administratif
Endroit surélevé avec vue large
Il parait que je suis toujours dans la lune…C’est vrai j’ai toujours aimé les endroits surélevés avec une vue large . Et c’est là que j’ai rencontré Pierrot.
On y voyait pourtant comme dans un four , un brouillard épais comme une purée de pois ce soir là régnait dans les rues et je n’en menais pas large, je me sentais au trente sixième dessous à vrai dire dans mes bas résille, quand je heurtai en descendant du trottoir un homme ou ce qui y ressemblait.
La lune était dans le caniveau et Pierrot aussi en train de gerber sa purée mousseline et son whisky écossais et le tout formait de délicats motifs qui s’entrecroisaient en un patchwork des plus délicats, une sorte de dentelle en friselis et en dégueulis ambré.
Vous dites ? On n’est pas là pour faire de la littérature ? Bon j’abrège.
Je me penchai sur l’inconnu et lui demandai:
-Comment ça va ?
J’étais à cent lieues d’imaginer sa réponse
-Et toile à matelas ? il me fit toute honte bue.
Je pensai en mon for intérieur « Encore un ami de la poésie »
-Je m’appelle Esther vous avez besoin d’aide ?
-Tu es polie Esther me rétorqua-t-il finement et j’aime ta voix de velours, mais vaut mieux que tu me laisses crever. Je peux pas me relever et j’ai les jambes en coton. Je n’ai plus de feu mon zippo est mort.
Non je n’allais pas laisser ainsi un Pierrot tombé de la dernière pluie et de la lune crever la gueule dans le caniveau par ce froid polaire.
Il me raconta toute son histoire, comment il s’était fait plumer au poker dans un bouge infâme et s’était achevé en écumant les bars. Ben faut le savoir on boit pas que de l’eau dans les bars de Vichy ! Malgré sa résistance, il faut bien avouer largement entamée, j’agrippai l’homme par la manche et l’obligeai à se relever tant bien que mal et le ramenai chez moi. Je lui ai ouvert la porte, il a aimé mon pieu.
Voilà Monsieur le Commissaire toute l’histoire, non romancée, j’vous prêterai bien mon porte plume pour écrire ces mots mais sa plume est cassée , vous seriez obligé de raturer ... Je vous laisse écrire votre compte rendu… Oui mon bas de laine a disparu.
Mon or. Et mon rouleau d’organza.
Contraintes
3 = et
Utiliser cinq noms de tissu
écrire du courrier administratif
Endroit surélevé avec vue large
Il parait que je suis toujours dans la lune…C’est vrai j’ai toujours aimé les endroits surélevés avec une vue large . Et c’est là que j’ai rencontré Pierrot.
On y voyait pourtant comme dans un four , un brouillard épais comme une purée de pois ce soir là régnait dans les rues et je n’en menais pas large, je me sentais au trente sixième dessous à vrai dire dans mes bas résille, quand je heurtai en descendant du trottoir un homme ou ce qui y ressemblait.
La lune était dans le caniveau et Pierrot aussi en train de gerber sa purée mousseline et son whisky écossais et le tout formait de délicats motifs qui s’entrecroisaient en un patchwork des plus délicats, une sorte de dentelle en friselis et en dégueulis ambré.
Vous dites ? On n’est pas là pour faire de la littérature ? Bon j’abrège.
Je me penchai sur l’inconnu et lui demandai:
-Comment ça va ?
J’étais à cent lieues d’imaginer sa réponse
-Et toile à matelas ? il me fit toute honte bue.
Je pensai en mon for intérieur « Encore un ami de la poésie »
-Je m’appelle Esther vous avez besoin d’aide ?
-Tu es polie Esther me rétorqua-t-il finement et j’aime ta voix de velours, mais vaut mieux que tu me laisses crever. Je peux pas me relever et j’ai les jambes en coton. Je n’ai plus de feu mon zippo est mort.
Non je n’allais pas laisser ainsi un Pierrot tombé de la dernière pluie et de la lune crever la gueule dans le caniveau par ce froid polaire.
Il me raconta toute son histoire, comment il s’était fait plumer au poker dans un bouge infâme et s’était achevé en écumant les bars. Ben faut le savoir on boit pas que de l’eau dans les bars de Vichy ! Malgré sa résistance, il faut bien avouer largement entamée, j’agrippai l’homme par la manche et l’obligeai à se relever tant bien que mal et le ramenai chez moi. Je lui ai ouvert la porte, il a aimé mon pieu.
Voilà Monsieur le Commissaire toute l’histoire, non romancée, j’vous prêterai bien mon porte plume pour écrire ces mots mais sa plume est cassée , vous seriez obligé de raturer ... Je vous laisse écrire votre compte rendu… Oui mon bas de laine a disparu.
Mon or. Et mon rouleau d’organza.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
J'ai lu vos textes, c'est bien réjouissant tout ça !!!
Il y a vraiment eu de l'inspiration et faudrait sortir la cassette pour tous ces bijoux !
Il y a vraiment eu de l'inspiration et faudrait sortir la cassette pour tous ces bijoux !
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Ah ah ah janis ce début de texte me rappelle quelque chose . Une trame déjà utilisée mais fort bien retissée. Beaucoup aimé le ton. La couleur et les lignes.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Retrouvaille
Il a claqué la porte et j’ai commencé à compter.
A cent, je suis sortie du lit et me suis ruée dans la salle de bains.
Devant le lavabo j’ai invectivé mon reflet : « S’il y a une chose que tu sais pourtant, c’est qu’on est toujours seul dans sa peau. Et dire que tu as failli l’oublier ! »
J’ai jeté son rasoir et sa brosse à dents, son gant de toilette et son caleçon, ses chaussettes. En me dirigeant vers le placard, me suis surprise à chantonner « Capri, c’est fini » et pour rester dans l’ambiance durassienne, me suis versé un campari . J’ai déployé un grand sac poubelle. J’ai jeté ses Levi’s, ses Lacoste, ses sweets, ses Converse et sa veste en jeans. J’ai hésité pour le foulard en soie. Et puis non. Je l’ai gardé.
Puis j’ai ouvert en grand les fenêtres, constaté que la montagne était toujours à sa place. Ça m’a fait plaisir.
J’ai déshabillé le lit. Adios les nuits dans le satin blanc ! Vive le coton ! D’ailleurs j’aime pas les Mody Blues.
Mon portable à sonné. Un texto de lui. J’ai répondu « numéro inconnu » et j’ai offté le sien de ma liste.
Je me suis repris un campari que je me suis siroté confortablement installée dans mon fauteuil en cuir.
Apaisée.
Heureuse.
Complète.
Car je venais de retrouver quelque chose de précieux : mon noyau dur.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Finalement, mes visiteurs sont partis assez tôt pour que je ponde un petit quelque chose.
Consignes :
Ne pas aimer changer une housse de couette seule
Aimer se blottirdans une couette bien fraîche avec un bon livre ( termes exacts ?)
Dernière phrase avec ou
Depuis qu'elle avait quitté la ville et ses néons, la voiture allait bon train. Elle attaquait maintenant la petite route de montagne qui les menait chez eux. La tête de Fabrice dodelinait de gauche et de droite comme celle d'un pantin désarticulé. Il se cramponnait pourtant comme un malade à l'assise de son siège. Le moindre virage lui mettait le coeur au bord des lèvres. Garance maniait le levier de vitesses avec dextérité passant ses rapports rageusement, faisant vrombir le moteur. Il la soupçonna de vouloir le malmener. Elle savait bien qu'il était à deux doigts de rendre tous les petits fours dont il s'était goinfré à cette soirée.
Chérie ... tu ne pourrais pas ...
Ta gueule !
Pardon ?
Lamentable. Tu as été la-men-table
Il eut beau esquisser quelques ébauches de phrases, il n'obtint rien de plus. Il renonça à l'ouvrir, d'autant que son élocution était de plus en plus pâteuse.
Ils arrivèrent enfin. Le sentier pierreux qui conduisait à leur porte lui parut des plus traitres. Garance le poussa vers l'intérieur, et il faillit déclencher un orage en s'agrippant à la cretonne de sa robe.
A peine arrivée, elle s'engouffra dans la salle de bains pour en ressortir un quart d'heure plus tard, drapée dans son deshabillé de soie sauvage.
Malgré son oeil vitreux et sa lippe pendante d'homme aviné , Fabrice retrouva ses esprits pour complimenter sa femme. Son pyjama de pilou à la main, il rejpignit la chambre. Garance sur ses pas le poussa encore et eu égard à la perte de coordination de ses capacités motrices, Fabrice se retrouva affalé à plat ventre sur le reps du couvre-lit.
Garance fit voler la porte de l'armoire et se saisit d'une housse de couette en satin. Hautaine, elle jeta un méchant sourire à Fabrice qui comprit dans un éclair de lucidité qu'il passerait la nuit seul. Ce que confirma la porte qui claqua derrière Garance.
Aaaaah ! Se glisser seule dans le satin ! Elle l'avait bien mérité ! Seule ! Dans le satin ! Avec pour compagnie ce bouquin qu'elle ne pouvait jamais lire au lit, à côté de ce crétin qui ne pensait qu'à lui infliger ses manières rustres en guise de devoir conjugal, et qui entendait dormir comme un sourd, lumière éteinte, son forfait accompli !
Garance déploya la housse. Elle en chercha l'entrée. Elle farfouilla pour décider sous quel angle lui faire avaler la couette.
Bon sang ! S'énerva-t-elle.
Elle changea de tactique en s'arcboutant sur la chose. Elle finit par se retrouver à quatre pattes dans la housse. Fabrice avait ça de bien : c'est qu'il lui apportait toujours une aide efficace pour changer une housse de couette. Elle n'allait tout de même pas l'appeler !
Elle poursuivit en ronchonnant sa lutte âpre contre la housse qui lui résistait, jusqu'au moment où, elle ne sut trop comment, elle arriva à ses fins. Alors vint la récompense. Elle se glissa avec volupté dans le satin, se lova, se blottit, et prit le temps de rêvasser un peu avant de prendre son livre.
Elle se sentit toute petite, comme lorsque bébé, elle était déposée par des mains aimantes, doucement dans ses draps de coton frais fleurant bon la lessive.
Alors, on lui racontait une histoire et elle trouvait le sommeil. Paisible. Heureuse.
Garance plongea dans sa lecture. Elle se sentait bien. Comme si les turpitudes de sa journée n'avaient jamais existé. Ou comme si elle avait réussi à se soustraire aux contingences. Une parenthèse douce et sereine.
Consignes :
Ne pas aimer changer une housse de couette seule
Aimer se blottirdans une couette bien fraîche avec un bon livre ( termes exacts ?)
Dernière phrase avec ou
Depuis qu'elle avait quitté la ville et ses néons, la voiture allait bon train. Elle attaquait maintenant la petite route de montagne qui les menait chez eux. La tête de Fabrice dodelinait de gauche et de droite comme celle d'un pantin désarticulé. Il se cramponnait pourtant comme un malade à l'assise de son siège. Le moindre virage lui mettait le coeur au bord des lèvres. Garance maniait le levier de vitesses avec dextérité passant ses rapports rageusement, faisant vrombir le moteur. Il la soupçonna de vouloir le malmener. Elle savait bien qu'il était à deux doigts de rendre tous les petits fours dont il s'était goinfré à cette soirée.
Chérie ... tu ne pourrais pas ...
Ta gueule !
Pardon ?
Lamentable. Tu as été la-men-table
Il eut beau esquisser quelques ébauches de phrases, il n'obtint rien de plus. Il renonça à l'ouvrir, d'autant que son élocution était de plus en plus pâteuse.
Ils arrivèrent enfin. Le sentier pierreux qui conduisait à leur porte lui parut des plus traitres. Garance le poussa vers l'intérieur, et il faillit déclencher un orage en s'agrippant à la cretonne de sa robe.
A peine arrivée, elle s'engouffra dans la salle de bains pour en ressortir un quart d'heure plus tard, drapée dans son deshabillé de soie sauvage.
Malgré son oeil vitreux et sa lippe pendante d'homme aviné , Fabrice retrouva ses esprits pour complimenter sa femme. Son pyjama de pilou à la main, il rejpignit la chambre. Garance sur ses pas le poussa encore et eu égard à la perte de coordination de ses capacités motrices, Fabrice se retrouva affalé à plat ventre sur le reps du couvre-lit.
Garance fit voler la porte de l'armoire et se saisit d'une housse de couette en satin. Hautaine, elle jeta un méchant sourire à Fabrice qui comprit dans un éclair de lucidité qu'il passerait la nuit seul. Ce que confirma la porte qui claqua derrière Garance.
Aaaaah ! Se glisser seule dans le satin ! Elle l'avait bien mérité ! Seule ! Dans le satin ! Avec pour compagnie ce bouquin qu'elle ne pouvait jamais lire au lit, à côté de ce crétin qui ne pensait qu'à lui infliger ses manières rustres en guise de devoir conjugal, et qui entendait dormir comme un sourd, lumière éteinte, son forfait accompli !
Garance déploya la housse. Elle en chercha l'entrée. Elle farfouilla pour décider sous quel angle lui faire avaler la couette.
Bon sang ! S'énerva-t-elle.
Elle changea de tactique en s'arcboutant sur la chose. Elle finit par se retrouver à quatre pattes dans la housse. Fabrice avait ça de bien : c'est qu'il lui apportait toujours une aide efficace pour changer une housse de couette. Elle n'allait tout de même pas l'appeler !
Elle poursuivit en ronchonnant sa lutte âpre contre la housse qui lui résistait, jusqu'au moment où, elle ne sut trop comment, elle arriva à ses fins. Alors vint la récompense. Elle se glissa avec volupté dans le satin, se lova, se blottit, et prit le temps de rêvasser un peu avant de prendre son livre.
Elle se sentit toute petite, comme lorsque bébé, elle était déposée par des mains aimantes, doucement dans ses draps de coton frais fleurant bon la lessive.
Alors, on lui racontait une histoire et elle trouvait le sommeil. Paisible. Heureuse.
Garance plongea dans sa lecture. Elle se sentait bien. Comme si les turpitudes de sa journée n'avaient jamais existé. Ou comme si elle avait réussi à se soustraire aux contingences. Une parenthèse douce et sereine.
Invité- Invité
Re: Exo live du dimanche 9 octobre 2011
Chrystie 12 une excellente idée de métier (à tisser) , testeur de matelas ! Mate la drôlerie de l'histoire ! J'ai bien ri ! Bravo !
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
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