Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
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Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
A 12 ans, la grande école et ses synonymes : ville, bus, nouvelles têtes.
L’aventure sinon la vraie vie.
C’est du moins ce que je me disais.
Mais très vite, la routine s’installe et l’inconnu qui hier faisait frémir, aujourd’hui n’impressionne plus.
Il faut donc élargir son terrain d’exploration.
Pour ça, y a toujours une copine plus délurée dans les pas de laquelle il est conseillé de mettre les siens….à l’insu des parents évidemment, sinon ce n’est plus excitant.
Et ladite copine, on la choisit pas au hasard.
C’est celle qui dans la cour de récréation le lundi matin, explique comment elle et Luc, un grand de cinquième, se sont embrassés à la boum de Lucie, samedi soir. Comme je demande gentillement, elle me livre les détails techniques qui me faisaient défaut et là qui me laissent un peu perplexe.
C’est aussi celle qui le vendredi à la sortie des cours doit pas rentrer tout droit chez elle et a la permission d’aller prendre un pot là où ma mère m’a menacée d’aller me rechercher manu militari si jamais elle m’y voyait traîner !
Franchement, y a des jours où on souhaiterait être orphelin.
Donc me voilà amie avec Hélène ou plutôt groupie d’Hélène, porte-malette d’Hélène, alibi d’Hélène. Puisqu’Hélène a aussi des parents, comme je m’en suis rendue compte. Et oui, voilà plusieurs fois qu’ils téléphonent en fin d’après-midi à la maison pour voir si « par hasard » Hélène ne serait pas avec moi.
Depuis quelques jours, je fais un petit détour sur le chemin qui mène à l’arrêt de bus, pour passer devant le bistrot d’Hélène, appelons le comme ça.
Enfin, je ne m’approche pas trop…je reste sur le trottoir d’en face. Ca tombe bien, y a juste une boutique de fringues à large vitrine qui me sert de miroir.
Ne me demandez pas le prix des jeans ni les couleurs tendances du printemps bien que j’aie l’air de les apprendre par cœur. Par contre, je peux vous dire que le café d’Hélène s’appelle le « Seven », qu’une musique de fous s’en échappe à chaque fois que la porte s’ouvre, qu’on y voit pas grand chose à l’intérieur tellement c’est enfumé et qu’il y a plus de chevelus que de skins qui le fréquentent.
J’ai tellement envie d’y aller voir de plus près. Mais ma mère, que va dire ma mère si elle me voit ? La honte si elle m’attrappe. Mais bon, la fumée qui ne laisse pas voir grand chose, ce sera pareil pour elle. Et puis Hélène insiste tellement. Je ne veux pas passer pour une mauviette ni une fille coïncée. Mais quand même ce serait pas de chance si ma mère ou des connaissances de mes parents me voyait entrer ou sortir de ce « bouge » comme ils disent. Et je prends mon bus. Et je rêve du « Seven ». Et la semaine passe vite. Et nous voilà vendredi, sortie des cours.
- Véro, on va boire un verre, tu viens hein ? T’avais promis.
- Euh ….d’accord
Je me souviens même plus d’être entrée. L’envie de me télétransporter vite fait pour ne pas devoir passer la porte d’entrée et subir tous les regards. Juste des nœuds dans l’ estomac et les jambes en coton. .
Juste la voix du monsieur derrière le bar quand Hélène s’est approchée de lui pour l’embrasser. Punaise Hélène, on voit que c’est une habituée !
- Salut ma fille ! Tu rentres tôt là ! Ca a été à l’école aujourd’hui ? T’offres pas un verre à ta copine avant d’aller rejoindre Maman là- haut ?
L’aventure sinon la vraie vie.
C’est du moins ce que je me disais.
Mais très vite, la routine s’installe et l’inconnu qui hier faisait frémir, aujourd’hui n’impressionne plus.
Il faut donc élargir son terrain d’exploration.
Pour ça, y a toujours une copine plus délurée dans les pas de laquelle il est conseillé de mettre les siens….à l’insu des parents évidemment, sinon ce n’est plus excitant.
Et ladite copine, on la choisit pas au hasard.
C’est celle qui dans la cour de récréation le lundi matin, explique comment elle et Luc, un grand de cinquième, se sont embrassés à la boum de Lucie, samedi soir. Comme je demande gentillement, elle me livre les détails techniques qui me faisaient défaut et là qui me laissent un peu perplexe.
C’est aussi celle qui le vendredi à la sortie des cours doit pas rentrer tout droit chez elle et a la permission d’aller prendre un pot là où ma mère m’a menacée d’aller me rechercher manu militari si jamais elle m’y voyait traîner !
Franchement, y a des jours où on souhaiterait être orphelin.
Donc me voilà amie avec Hélène ou plutôt groupie d’Hélène, porte-malette d’Hélène, alibi d’Hélène. Puisqu’Hélène a aussi des parents, comme je m’en suis rendue compte. Et oui, voilà plusieurs fois qu’ils téléphonent en fin d’après-midi à la maison pour voir si « par hasard » Hélène ne serait pas avec moi.
Depuis quelques jours, je fais un petit détour sur le chemin qui mène à l’arrêt de bus, pour passer devant le bistrot d’Hélène, appelons le comme ça.
Enfin, je ne m’approche pas trop…je reste sur le trottoir d’en face. Ca tombe bien, y a juste une boutique de fringues à large vitrine qui me sert de miroir.
Ne me demandez pas le prix des jeans ni les couleurs tendances du printemps bien que j’aie l’air de les apprendre par cœur. Par contre, je peux vous dire que le café d’Hélène s’appelle le « Seven », qu’une musique de fous s’en échappe à chaque fois que la porte s’ouvre, qu’on y voit pas grand chose à l’intérieur tellement c’est enfumé et qu’il y a plus de chevelus que de skins qui le fréquentent.
J’ai tellement envie d’y aller voir de plus près. Mais ma mère, que va dire ma mère si elle me voit ? La honte si elle m’attrappe. Mais bon, la fumée qui ne laisse pas voir grand chose, ce sera pareil pour elle. Et puis Hélène insiste tellement. Je ne veux pas passer pour une mauviette ni une fille coïncée. Mais quand même ce serait pas de chance si ma mère ou des connaissances de mes parents me voyait entrer ou sortir de ce « bouge » comme ils disent. Et je prends mon bus. Et je rêve du « Seven ». Et la semaine passe vite. Et nous voilà vendredi, sortie des cours.
- Véro, on va boire un verre, tu viens hein ? T’avais promis.
- Euh ….d’accord
Je me souviens même plus d’être entrée. L’envie de me télétransporter vite fait pour ne pas devoir passer la porte d’entrée et subir tous les regards. Juste des nœuds dans l’ estomac et les jambes en coton. .
Juste la voix du monsieur derrière le bar quand Hélène s’est approchée de lui pour l’embrasser. Punaise Hélène, on voit que c’est une habituée !
- Salut ma fille ! Tu rentres tôt là ! Ca a été à l’école aujourd’hui ? T’offres pas un verre à ta copine avant d’aller rejoindre Maman là- haut ?
Zou- Nombre de messages : 5470
Age : 62
Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
Ha ha Zou, la chute!! Je ne m'y attendais pas du tout. Un respect total du thème: bistrot et peur, mais d'une manière assez originale. J'aime bien ces angoisses que tu racontes. Peut-être un peu trop "rangé" par moments, si on garde en tête que c'est une fille de douze ans qui parle, c'est presque trop "poli" mais en même temps, ça le fait, on s'y croit assez vite. Hé hé j'imagine sa trombine quand elle a découvert que le bistrot était tenu par les parents de sa copine!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
Excellent Zou, excellent le final ! Inattendu pour moi, d'ailleurs je ne m'attendais pas spécialement à un texte à chute, mais là c'est bon.
C'est bien raconté, ça (me) rappelle des souvenirs... ,-)
Le ton y est pour ce que tu veux faire passer au niveau génération.
J'ai aimé le "Franchement, y a des jours où on souhaiterait être orphelin.", carrément ! :-)
C'est bien raconté, ça (me) rappelle des souvenirs... ,-)
Le ton y est pour ce que tu veux faire passer au niveau génération.
J'ai aimé le "Franchement, y a des jours où on souhaiterait être orphelin.", carrément ! :-)
Re: Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
Rien à redire quant au respect des contraintes, on est pile dedans. Vrai aussi que la jeune fille peu sembler un peu jeune pour se genre de réflexion, mais qu’importe, c’est drôle, et la fin s’installe évidente même si effectivement surprenante.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 59
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
Déceptions et entraînement au quotidien.
Y a de l'idée dans ton texte zou, de belles descriptions… Mais, perso, ça me gâche la lecture quand on m'annonce et qu'on m'explique tout avec une phrase clef dès le début (« Mais très vite, la routine s'installe et l'inconnu qui hier faisait frémir, aujourd'hui n'impressionne plus. »)
Sinon, je suis d'autant plus sensible au sujet que ma fille aînée a 12 ans et que la peur je l'avais au ventre à la lecture de ton texte :))
Y a de l'idée dans ton texte zou, de belles descriptions… Mais, perso, ça me gâche la lecture quand on m'annonce et qu'on m'explique tout avec une phrase clef dès le début (« Mais très vite, la routine s'installe et l'inconnu qui hier faisait frémir, aujourd'hui n'impressionne plus. »)
Sinon, je suis d'autant plus sensible au sujet que ma fille aînée a 12 ans et que la peur je l'avais au ventre à la lecture de ton texte :))
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
Un vrai souvenir, Zou ? Une bonne idée de texte en tout cas.
Il m’a semblé que ton écriture était moins… audacieuse, moins enlevée, que d’hab. Pas perdre ton mordant, hein?
Il m’a semblé que ton écriture était moins… audacieuse, moins enlevée, que d’hab. Pas perdre ton mordant, hein?
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
Ce texte a une intonation différente des précédents. Le tout est moins rythmé mais plus posé. Tu prends le temps de camper tes personnages dans leur univers et ça rend la lecture vraiment agréable. J'aime bien ce lien particulier que tu as créée entre les deux filles et que tu résumes ainsi "Donc me voilà amie avec Hélène ou plutôt groupie d’Hélène, porte-malette d’Hélène, alibi d’Hélène. "
Par contre c'est vrai que le coté "poivré" de ton écriture me manque un peu dans ce texte et je regrette aussi cette fin doublement explicite. J'aurais préféré, je crois, que tu t'arrêtes là: "Ca a été à l’école aujourd’hui ? "
Par contre c'est vrai que le coté "poivré" de ton écriture me manque un peu dans ce texte et je regrette aussi cette fin doublement explicite. J'aurais préféré, je crois, que tu t'arrêtes là: "Ca a été à l’école aujourd’hui ? "
Re: Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
Moi aussi, ça m'a rappelé un temps pas si lontain où je brisais mes premiers interdits. Un texte très tendre sur un passage (sans doute?) vécu. Bien aimé le ton plus posé que certains de tes textes antérieurs. Et puis la chute, surprenante, hilarante, et très tendre une fois de plus.
Nothingman- Nombre de messages : 747
Age : 44
Localisation : diabolo menthe
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
Texte un peu trop sage à mon goût. Trop anecdotique, pas assez "humain". Il manque quelque chose, j'arrive pas à mettre le doigt dessus. Ceci dit, je juge sur l'échelle "ZOU", car sur la mienne... mes meilleurs textes sont tes pires. Celui-là est juste OK pour moi.
Jonjon- Nombre de messages : 2908
Age : 40
Date d'inscription : 21/12/2005
Re: Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
Le texte est touchant parce qu'il sonne juste. La jeunesse du ton laisse quand même transparaître la femme mûre derrière les mots. Une situation vécue par bien des ados, c'est sûr.
Je pense que je me serais bien passée de la chute, en fait. Laisser l'imagination faire le reste derrière la porte du bistrot d'Hélène.
Je pense que je me serais bien passée de la chute, en fait. Laisser l'imagination faire le reste derrière la porte du bistrot d'Hélène.
Re: Bistrot : Le Bistrot d'Hélène
Eh eh ! Bien la chute, je n'y pensais pas du tout.
J'aime bien le portrait que véro se fait d'hélène, fille géniale qui ose, qui rentre au seven tous les soirs, wouaaah, qui connait tout le monde en plus, et puis finalement, ce n'est que le commerce de ses parents.
Il y a de l'humour, m'a fait sourire à plusieurs reprises, comme manu militari, et puis porte-malette d'Helène, alibi d'Helène.
Sympa ce texte !
J'aime bien le portrait que véro se fait d'hélène, fille géniale qui ose, qui rentre au seven tous les soirs, wouaaah, qui connait tout le monde en plus, et puis finalement, ce n'est que le commerce de ses parents.
Il y a de l'humour, m'a fait sourire à plusieurs reprises, comme manu militari, et puis porte-malette d'Helène, alibi d'Helène.
Sympa ce texte !
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