CM1 - Episode n°13

Sur Emma en fillette un grand silence s’abattit en même temps que les yeux inquiétants du Grand Maître. Elle frémit, fit un pas en arrière…

Et un autre pas, en avant cette fois pour Maëva en Hamster, qui tournait, perplexe au tour de Mephisto. Du salon des cris leur provenait d’une altercation entre belle-fille et belle-mère.
Les sons résonnaient aux oreilles de Maëva d’une manière inouïe, plus grumeleux. Elle entendait les voix lointaines comme jamais elle n’aurait pu le penser. Hélas, ces bruits, ajoutés aux émotions et au désarroi poignant de la situation faisaient vaciller la fillette, percluse de fatigue.
Ses petites paupières, inexorablement, se baissèrent. L’univers bascula. La patte de Mephiso-Bob amortit sa chute tandis qu’un second coup de pas fit basculer le corps évanoui sur son dos.
D’un bond, le chat atteint la fenêtre entrouverte. Et le bond suivant le vit dehors, s’en allant gracieusement, un hamster en travers du dos comme un ballot jeté là négligemment.
Une suave tiédeur baignant le couchant accompagnait l’ombre féline parmi des senteurs légères de lavande et de lilas. Ignorant ces parfums forts, le chat marchait, mi-perplexe, mi-agacé. Il voyait dans la tournure des évènements un déclencheur possible pour atteindre une solution. Car on ne s’habitue jamais à un autre corps au point de vouloir le conserver pour le restant de ses jours. Et puis, la durée de vie d’un animal étant moindre que celle d’un humain, même si la conscience de la durée, elle, diffère…

Une voiture les frôlât. Des coups de klaxon retentirent. Mephisto-Bob maugréa dans ses moustaches.

Où aller ? Où rencontrer d’autres êtres à qui le même sort était advenu ? Comment retrouver le corps de la fillette ?

Cheminant, le chat chagriné chaloupait, dans cette heure entre chien et loup pour enfin décharger le petit corps assoupi, au fin fond d’un parc. Lui préparant en quelques coups de pattes un abri sûr et relativement confortable, il la confia à la garde des fourrés et de la nuit.

Il put alors gagner une haute bâtisse, ressemblant au manoir de quelqu’écrivain maudit. Dressée au fond d’un petit parc, elle apparaissait cependant comme tapie, ramassée sur ses mystères.
Parmi les fantasmatiques mystères, elle recélait au moins une petite merveille : une bibliothèque privée conséquente, fourmillant de manuscrits et d’éditions originales, collection d’un fantasque historien à la retraite. Peut être pourrait-il y glaner quelques révélations.

Car, évidemment, il ne fallait pas compter se rendre à la bibliothèque municipale : interdite aux animaux le jour, hermétiquement close la nuit, on y trouvait de toute façon que des ouvrages de divertissement. A moins de relire Ovide, il n’y trouverait pas de ces bouquins expliquant comme la boue se transforme en or, comment le rat se transforme en président ou qui de l’œuf ou de la poule est venue en premier. Bref toutes ces fariboles sur lesquelles l’homme se creuse l’imagination.

Il suffisait d’un paragraphe donnant des solutions ou seulement des explications. Au moins la preuve que tout était réversible encore… Deux longues heures s’écoulèrent dans cette bibliothèque. Ses remarquables yeux de chats lui permettaient de lire tous les volumes jetés à terre pour être parcourus. Page en page, il quêtait un grain d’espoir pour lui, pour les autres, pour Emma/Maëva Maëva/Emma. Il miaulait parfois une formule prometteuse, guettant son possible effet. Mais ce n’étaient que des pauvres miaulements incapables de remplacer la voix humaine. Quoique…

C’est alors qu’un fracas déchira la nuit : des êtres étranges descendirent de soucoupes volantes. Après s’être dispersés, les rayons de leur œil repèrent de ci de là, rats, chats, hamsters, poissons, humains. Qu’ils tuèrent sans pitié, agacés qu’un humain ait utilisé leur secret de la translation morphique….




Dans un cri, Maëva se réveilla de ce cauchemar et étira son corps d’hamster. L'aube s'avançait.

oh là là ! C'était supet jusqu'aux extraterrestres. Là j'ai perdu le fil ! Pourquoi tuer tout le monde? Et si c'est bien un rêve, à quoi sert l'intervention des extratrerrestres?
En dehors de ce passage j'aime beaucoup. Je reconnais ton style d'écriture : c'est plein de "fioritures" et d'effets. Au début je craignais que ça alourdisse mais finalement ça je trouve que ça rend bien.

Les extraterrestres, ce n'est qu'un rêve... vi, je sais c'est pas top et ça n'a pas d'autre but que de jouer avec le lecteur

Qu'appelles tu "fioritures" et "effets", c'est à dire pourrais tu me donner des exemples?

Bah, je suppose que c'est le rêve de Maëva au corps de hamster qui se termine par ce débarquement d'extra-terrestres, sans plus.
Donc l'épisode de Méphisto qui compulse les vieux livres est bien réel et on atted la suite.
J'adore "Cheminant, le chat chagriné chaloupait, dans cette heure entre chien et loup". Tu l'as concoctée avec soin celle-là et ça donne bien !
Quelques passages très romantiques, une jolie écriture.
Alors donc, Méphisto cherche, cherche. Trouvera-t-il ? That is the question.
C'est à qui déjà ?

Aegis a écrit:Les extraterrestres, ce n'est qu'un rêve... vi, je sais c'est pas top et ça n'a pas d'autre but que de jouer avec le lecteur

Qu'appelles tu "fioritures" et "effets", c'est à dire pourrais tu me donner des exemples?

Bah "Cheminant, le chat chagriné chaloupait, dans cette heure entre chien et loup" par exemple ! des jeux de mots des effets de styles...

Aegis, tu emploies un ton plus sérieux, un peu plus dense, aussi. Du coup, l'affaire des soucoupes volantes, ça m'a un peu perdue, j'ai même cru de prime abord que tu avais signé la fin de ce CM! ;o)
Mais non, mauvais rêve, qui ressemblait un peu à la Guerre des Mondes...
A mon tour, donc. Pfiou!
:o))

pareil que les autres ! les soucoupes volantes, un rêve, pourquoi pas mais je me suis un peu perdu. difficile, il me semble, pour le lecteur de savoir si tout l'épisode de la bibliothèque est rêvé ou si seulement les extra terrestres sont rêvés.

A part ça, l'idée du chat qui part à la recherche d'une solution avec le hamster sur le dos me semble une très bonne idée à poursuivre, pour un moment relier à nouveau nos "2 histoires".

Juste une dernière remarque, la phrase sur le parfum des lilas ... bien que très jolie m'a semblé un peu incongrue à cet endroit là. Un peu comme si je découvrais une réflexion philosophique hautement littéraire au milieu d'une scène d'action de roman policier.


voilà, globalement, je trouve que tout ça progresse pas mal en restant compréhensible et déjà, c'est une belle prouesse !

Oula Aegis, me semble que l'histoire était suffisamment alambiquée comme ça... le rêve dans l'histoire me semble superflu et l'effet poupée russe complique encore un peu plus l'intrigue. Rien de bien grave toutefois puisque que aussitôt révé, aussitôt révéillé, je devrais finalement m'y retrouver.
Sans ça, c'est bien raconté, toujours la petite formule qui va bien, un peu d'humour, bref ça se lit sans peine!

Avec tous ces commentaires, je me dois de m'excuser de ce pseudo-rêve....

C'était un jeu puéril (voire débile finalement?) avec le lecteur pour faire croire qques secondes à la fin du CM et rompre donc le fil de l'histoire.

Ca doit être de ma part une hypoerbolique exaltation des pouvoirs démiurgiques pour parler de manière pompeuse.

Aegis a écrit:Ca doit être de ma part une hypoerbolique exaltation des pouvoirs démiurgiques pour parler de manière pompeuse.

pompeuse, mais édifiante! ça m'a obligé à chercher démiurgique (qui me faisait penser à régurgite, va savoir!), donc j'ai apris un mot. Merci Aegis! Je le sortirai dans une prochaine conversation, ça va l'faire! ;-)

Je lis et relis et je ne vois pas bien de rupture qui permette d'affirmer que la lecture des ouvrages en bibliothèque par Méphisto fasse ou non partie du rêve de Maëva. Me voici donc un peu perdue, d'autant plus que j'ai du mal à m'y retrouver dans ce CM avec tous les prénoms et les animaux mélangés.
Le coup des soucoupes volantes, je n'ai guère aimé, j'ai pensé au dernier Astérix et c'était bof bof Un peu facile et puis assez incongru, mais bon, c'est un rêve, on n'en parle donc plus.
Rien à dire sur l'écriture Aegis, toujours de la qualité au rendez-vous, mais le contenu me laisse cette fois un peu sur le côté, désolée.