Quatrains, fragments, petites choses

J'avais peint celui-ci sur un mur de la piaule quand j'étais en appelé en algérie

Très très beau...

Super Tizef ; déjà sans doute dans ces "temps déraisonnables" (pour faire plaisir à Aragon), amateur des "Calligrammes" de ce fou d'Apollinaire (je ris encore des "cénobites" que tu m'as rappelé) ...

Tu conviendras avec moi que notre camarade Lunalice est certainement (toutes générations confondues), ce qui se fait de mieux dans la pure et rigoureuse écriture de la vie (donc de la poésie).
Tant de jeunes ici se prennent pour des "vieux", et elle a simplement "le" talent.
Et comme nous avons l'âge d'être ses "pères-grands", personne ne pourra nous soupçonner d'avoir un parti pris.

J'en conviens. Son ode à la harpe est magique. Et ses calligrammes sont très chouettes.

Lis le reste ;-)

Vous me faites rougir ! J'en passe timidement la main dans mes cheveux.

Ne rougis pas, et tu as bien de la chance de pouvoir passer la main dans tes cheveux :-)))

Je profite x]

Des rats de bibliothèque squattant les rayons
Sont tombés sur des livres aux pages écornés
Bouffés aux mites, bons à être recopiés
Une dératisation intensive a ruiné leur motivation

S’ensuivit une fermeture dés plus réglementée
La bibliothèque alors ferma, ruine en l’état
Plus de rats certes, mais ni d’ouvrages, rage
Triste constat des effets, d’une sanction appliquée

S’il faut encor prendre la plume,
ce sera pour un triolet,
aussi passionné qu’un légume.
S’il faut encor prendre la plume,
(elle pèse comme une enclume)
je délaisserai la télé.
S’il faut encor prendre la plume,
ce sera pour un triolet.

s'il faut casser la télé, avec toi je serais

La poésie
Est cette étrangère bassine
Où se déversent ce trop-plein,
Les émotions.
Nectar recueilli
Par les mots pour le figer,
Par ces mots déçus, décalés à côté
Du récipient choisi.

Le matin
Quand on se lève tôt
Il faut bien feindre
De laisser sur les draps
Cette présence
Qui pourtant n’est plus là
Ou cette absence
Qui vous tendait les bras.

A la Audiart


Le ton était cynique, pour des propos basiques
Mais le mec croyait dur comme fer a sa rhétorique
Alors il parla plus fort, les cons ont ceci d’historique
C’est qui se reproduisent, comme les berniques

nouga a écrit:A la Audiart

Audiart ? Michel Audiard ?

Un p'tit peu de sel pour cicatriser
Un peu de sel sur mes blessures
Sur ma brosse à dents citron-mentholée
Sur mon genou rouge pomme
Sur les perles de pluie qui tombent sur la ville
Pour donner soif aux larmes
Un p'tit peu de sel sur ma peau
Sur mes poumons sur mon visage
Sur ma tête et mes cils aux rêves de coton
Mes ailes aux plumes d'encrier
Un p'tit peu de sel sur mon cœur
Un peu de sel pour refermer

C'est mignon tout plein ça, Lunalice.
Tu n'es donc pas au régime sans sel ?

Oh merci vous réchauffez mon coeur, mes amis n'aiment pas ce poème.
Et non ! J'aime bien en mettre un peu partout. J'ai jamais essayé sur les aphtes par contre j'avoue.

Tu vas me vouvoyer longtemps ?

Non, si tu veux que j'arrête.

Murmure houleux coupé de larmes dans un ciel soudain confondu de silences...

Regarde la symphonie sous terre qui décline dans la mémoire trop fragile quand il n'y a plus de pensée...

Et que l'effusion disparait...

Il n'y a plus rien que les mots soudain murmure houleux comme une force débile qui dérive souplement pour mourir en silence...

Inspiration...

C'est vrai que l'effacement, les chassés-croisés apportent beaucoup au texte, joliment vivifié.

C'est vrai que ça apporte beaucoup ! C'est super !
C'est dommage qu'on puisse pas faire des textes vivants comme ça sur un livre écrit/imprimé. (Comment ça je me crois dans Harry Potter ?)

De balivernes en sornettes,
La langue se délit
Partout sur la planète
Le bout de gras se construit

De fadaises en causettes
Les oreilles veillent
Partout sur la planète
L’écho les réveille

Dans la série on a été jeune et on écrivait déjà des çonneries balivernes. Ici le 8 juillet 1974 :

Ses paupières sont en berne
Le soleil n’a plus raison
Un caillou désespéré
Remonte le courant
Âpre ciel sale et boueux
L’éternité y est perdue
Tout noir nage le caillou
L’eau n’est plus rien
La ville est vide
Le soleil a menti

Mais quand elle ouvre les yeux

Ses paupières sont en berne
Je n’ai plus raison
Je parle au désespoir
Les pieds dans le courant
Le ciel n’a plus d’importance
L’éternité est trop grande
Je nage Ses lèvres Je suis seul
L’eau n’est plus rien
Le bruit me torture
Je me suis menti

Mais quand elle ouvre les yeux …

L'été offre des scénes droles comiques ect

Elle a enfilé, sa mini
P’tit bout de tissus
Et puis tire dessus
De peur qu’on voie son cul
Et cette manie la suit

Plus tard en short
Mais la même cohorte
Mate ses appâts
Elle va finir en burka
Triste tout ça
Un joli cul vaut mieux que cela

Salut les poètes du cul ! C'est cool tout ça !

Parfois j'écris des choses qui me font si peur
Des choses qui me sont si tristes
Que j'arrache la page et que je jette les lignes
Pour effacer pour faire comme si je n'avais rien écrit

Dans l'air qui souffle la musique
Qu'un jour nous avons fredonnée
Je me souviens de l'harmonique
Dans l'air qui souffle la musique
Et l'écho de notre rythmique
Qui nous a si souvent bercés
Dans l'air qui souffle la musique
Qu'un jour nous avons fredonnée.

Au vent qui joue tous nos accords
Je crie mes souvenirs majeurs
Ceux qui résonneront encore
Au vent qui joue tous nos accords
Perdus au fond des corridors
Dans les dédales de nos coeurs
Au vent qui joue tous nos accords
Je crie mes souvenirs majeurs.

On croit répandre des bluettes
Muettes elles donnent l’accord
Peut-être dans ces musiquettes
On croit voir qu’il existe alors

Des journées qui ne sont pas faites
Qu’il faut oser. Si l’on a tort
Elles ne seront que de coquettes
Simagrées au coquin de sort

Si l’on a raison elles valent
Dans un regard plus que de l’or
Si l’on a raison elles savent
Qu’il faut les rejouer encor.


-------

http://www.vosecrits.com/viewtopic.forum?t=13959