Le désir du diable
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Le désir du diable
LE DESIR DU DIABLE
Au fil de la conversation de Sylvain, je sentais le trouble me gagner. Je voyais sa bouche se déformer au fur et à mesure qu’il me dévoilait son stratagème. Sa voix était caressante et son rire méphistophélique. Pourtant, il avait été le confident de tous mes secrets intimes. Lentement, mes souvenirs se réveillaient au cours de son récit diabolique.
Retrouver la mémoire avait été pour moi un cauchemar. J’étais privé de l’usage de la parole. J’étais incapable d’exprimer des mots qui s’y pressaient dans mon esprit sans que je puisse les évacuer. Sylvain, le satanique, rafraîchissait mon amnésie. Il devait justifier l’acte qu’il se préparait à exécuter. La mort devait être inévitable après sa confession. Son récit était déjà une mort avancée. Une mort où l’amitié et l’amour ne pouvaient trouver leur place que dans l’oubli.
Sylvain racontait les raisons pour lesquelles il me tenait prisonnier.
Nous avions rencontré Flora le jour de la Saint Jean. Le parfum de la nuit était doux. Nous avions remarqué tous les deux son charme irrésistible. Elle était l’Esméralda de nos rêves. Nous la regardions autour du feu danser une farandole. Les flammes jetaient des lumières sur son visage. Ses cheveux blonds rayonnaient dans la nuit comme un soleil. Elle froufroutait sa robe bleue au-dessus de ses genoux. Je voyais ses cuisses dorées. L’été se réveillait avec elle. J’étais envoûté par les mouvements de ses épaules qu’elle balançait d’avant en arrière. Ce spectacle m’hypnotisait. Au passage de la ronde, d’une main elle accrocha la tienne et de l’autre la mienne. Nous étions partis dans le tourbillon de la danse. Les musiciens enchaînaient les morceaux. Déjà, la jalousie me gagnait. Je tirais un peu plus sur son bras pour l’entraîner plus rapidement vers moi. Ainsi, par la force, je voulais qu’elle lâche la tienne. J’étais brûlant de fièvre. J’étais un pantin désarticulé qui se consumait dans le bûcher de mes désirs. J’ai compris à cet instant que notre amitié brisait ses chaînes. Je me sentais d’un coup plus fort que les dieux, je devenais diable. Le sang qui coulait dans mes veines se transformait en acide. Mon cœur se sustentait de cette nouvelle nourriture que l’on appelait la haine.
− Regardes moi, je suis laid. Je suis misérable. J’ai le droit d’être beau. L’amour que je porte à Flora ne peut se contenter d’une amitié. C’est une maigre offrande. J’ai soif du parfum de sa peau. Soif d’elle. Je ne me lasserai jamais de la regarder. Je désire être son ombre pour l’aimer davantage. Je ne connais que ce sentiment d’abandon lorsque je la perds de vue. Sans elle, je suis un orphelin et, pour elle qu’une marionnette.
Sylvain serra plus fort les cordes qui emprisonnaient mes mains à la chaise. Il vérifia que le sparadrap était bien collé sur ma bouche pour que je me taise. Des yeux je l’implorais de me détacher. Je pouvais encore lui pardonner. Le dialogue entre nous devait s’instaurer. Sylvain n’était pas troublé. Il était déterminé à aller jusqu’au bout de son sacrifice. Il continuait à me terroriser.
Je ne comprenais pas ce que Sylvain voulait me faire entendre. Il était devenu fou. Soudain, je le vis s’approcher avec une seringue prête à me piquer. J’ouvrais de grands yeux d’horreur. J’essayais d’émettre des sons gutturaux à travers ma bouche fermée. Il me prit le bras, me piqua et je sombrais dans un lourd sommeil.
À mon réveil, je me sentis bizarre. J’avais l’impression que je n’étais que l’ombre de moi-même. Je n’habitais plus mon corps. Les cordes gisaient sur le sol, mes mains étaient déliées. Je ne pouvais pas remuer mes membres alourdis. Sylvain n’était plus dans la pièce. La seringue usagée jonchait le sol. Aucun bruit ne me parvenait. Il avait dû s’absenter une courte durée et ne tarderait pas à revenir asticoter sa proie. C’était le moment de s’échapper. Je me trouvais sans doute dans une veille bâtisse. Prudemment j’abandonnais mon siège de torture pour me diriger vers l’extérieur de la pièce. Mes mouvements étaient lents. Ma tête me tournait. Il me parut étrange de me diriger dans la pièce attenante à celle que je venais de quitter. J’avais l’intention de descendre les escaliers mais mes mouvements étaient contrariés. J’étais désorienté. Je désirais prendre la rampe d’escalier mais ma main ouvrait la porte d’une chambre. Je m’avançais devant un grand miroir. Je me regardais. Je me vis sourire alors que je n’en avais aucune envie. D’une main je me caressais mon visage. De l’autre, je palpais mes cheveux. Je tournais sur moi-même pour contempler mes fesses. Je tâtais mon torse, mes bras. Je me souriais, satisfait de mon image. Je ne me rappelais pas que j’étais aussi narcissique.
Mon ventre gargouillait. J’avais faim et surtout très soif. Je descendis les escaliers en espérant trouver de la nourriture. Cette fois-ci mon corps obéissait à mon esprit. Arrivé au rez-de-chaussée trois portes fermées se présentaient à moi. Ma main n’hésita pas, elle ouvrit la porte du milieu et je m’engageais dans une grande cuisine. J’avançais vers le réfrigérateur. À mon grand étonnement celui-ci était approvisionné. Sylvain devait certainement demeurer dans cette maison. J’étais inquiet parce qu’il pouvait surgir à tout instant. Ma main n’était pas troublée et je pris la nourriture dont j’avais besoin. Je posais sur la grande table en chêne, des œufs, du jambon, du vin et du fromage. Je ne pouvais résider trop longtemps dans cette maison. Pourtant, je pris le temps de m’asseoir et de déguster tranquillement mon repas. Je me surpris de manger du fromage alors que je n’en mangeais jamais. Sans doute, la faim changeait mon comportement alimentaire. Je fis la vaisselle et la rangeais soigneusement dans le placard. J’aurai pu laisser le tout sur la table et m’enfuir à grandes enjambées. Je m’étonnais de ma tranquillité. Je pris les clefs de la maison, je la fermais à double tour et je m’installais dans une voiture garée dans la rue. La clef était sur le tableau de bord et je démarrai le moteur. Je ne savais pas conduire. Néanmoins, je pris la première route sinueuse. Je passais les vitesses, rétrogradais, freinais sans difficulté. J’habitais dans un petit village à quelques kilomètres. La voiture ne prenait pas le chemin de mon village. J’allais chez Flora. Mon subconscient devait me jouer des tours. Le produit que Sylvain m’avait introduit dans les veines devait certainement être le motif de mon attitude. Je sonnais à son portail et j’attendais quelques minutes. Flora sortit souriante en me voyant. J’étais heureux de la voir en bonne santé. J’avais eu peur que Sylvain dans un instant de démence vienne la brutaliser. Elle venait vers moi pour m’ouvrir le portail.
− Bonjour Ethan heureuse de te voir. Mes parents ne sont pas là, veux-tu entrer ?
Je raclais ma gorge sèche et lui répondit.
− Volontiers. Nous pourrons profiter tous les deux de ce moment d’intimité.
Pourquoi avais-je dis ces mots. Ce n’était pas moi qui parlais. Mes mains ne me répondaient plus. Elles bougeaient dans tous les sens. Je lui caressais les fesses en l’embrassant. Je lui prenais les cheveux à pleine main. Je la couvrais de baisers dans le cou. Je la précipitais à l’intérieur de la maison. Je la basculais sur le canapé de la salle à manger. Je déboutonnais son corsage. Mais qu’est-ce que je faisais ? Flora avait eu soudainement un mouvement de recul face à tant de hardiesse. Mais, je la rattrapais, la cajolais en lui disant des mots d’amour. J’étais d’une nature timide et je me découvrais effronté. Flora, par amour pour moi se laissa se déshabiller. Sa nudité m’excitait. Je caressais ses seins lourds. J’embrassais chaque partie de son corps. Je me sentais totalement ivre. Nous fîmes l’amour pour la première fois. Je sentis que ces gestes ne venaient pas de moi. Je ne m’habillais pas de suite. J’avais encore cette nécessité de me flatter devant le miroir de l’entrée du salon. J’étais heureux.
Mon esprit était mal à l’aise. J’étais perturbé. Je me posais la question :
− Qui es tu ?
Un fantôme caché dans mes entrailles me répondait.
− Je suis Sylvain mon cher Ethan. J’habite ton corps.
− Qu’as-tu donc fait ?
- J’ai donné mon âme au diable et j’ai pris possession de ton corps. Je n’avais pas prévu que ton esprit vivait encore.
− Mais, c’est grotesque ce que tu viens de faire. Sors de moi.
− Impossible l’ami ! Nous sommes soudés maintenant. Tu es sous ma volonté !
− Sors de moi. Tu ne dois pas abuser de Flora et de moi !
− Flora est persuadée que je suis Ethan.
− Flora s’apercevra un jour ou l’autre de ce malentendu.
− Elle ne t’entend pas. On est beau tous les deux n’est-ce pas ?
− Tu n’es qu’un misérable !
− Je l’étais certes, mais je ne le suis plus maintenant.
En silence, je hurlais. Sylvain riait la gorge déployée d’une façon démoniaque. Il s’arrêta de rire soudainement lorsqu’il aperçut Flora à la porte. Elle le regardait étrangement. Il s’avança vers elle mais recula de quelques pas.
− Voyons, Flora c’est moi Ethan !
− Je ne sais pas. Je te trouve bizarre !
− Mais non, voyons, je suis heureux voilà tout et je t’aime de toute mon âme !
Elle sentait bien qu’Ethan était différent ce soir et lui commanda gentiment de partir. J’essayais de bloquer Flora entre la porte. Où plutôt, Sylvain voulait qu’elle soit sous son emprise. Flora se débattait. Mon esprit aussi.
Une main venait de se poser sur mon front. J’entendais la voix de Flora qui m’appelait. J’ouvrais les yeux. J’étais allongé sur l’herbe. Il restait quelques braises dans le feu de la Saint Jean. Flora me demanda.
− Comment vas-tu ? Tu nous as fait peur ! Tu as trébuché et tu es tombé sur une pierre. Tu es resté évanoui assez longtemps. Les secours arrivent.
− Sylvain est là ?
− Oui, il était inquiet.
Sylvain, blême me tenait la main. Je la serrais très fort. Des larmes coulaient de chaque côté de mes joues. Il pleurait aussi. Je ne le trouvais ni laid, ni démon.
Flora me souriait.
Elle était le diable de tous mes désirs.
Retrouver la mémoire avait été pour moi un cauchemar. J’étais privé de l’usage de la parole. J’étais incapable d’exprimer des mots qui s’y pressaient dans mon esprit sans que je puisse les évacuer. Sylvain, le satanique, rafraîchissait mon amnésie. Il devait justifier l’acte qu’il se préparait à exécuter. La mort devait être inévitable après sa confession. Son récit était déjà une mort avancée. Une mort où l’amitié et l’amour ne pouvaient trouver leur place que dans l’oubli.
Sylvain racontait les raisons pour lesquelles il me tenait prisonnier.
Nous avions rencontré Flora le jour de la Saint Jean. Le parfum de la nuit était doux. Nous avions remarqué tous les deux son charme irrésistible. Elle était l’Esméralda de nos rêves. Nous la regardions autour du feu danser une farandole. Les flammes jetaient des lumières sur son visage. Ses cheveux blonds rayonnaient dans la nuit comme un soleil. Elle froufroutait sa robe bleue au-dessus de ses genoux. Je voyais ses cuisses dorées. L’été se réveillait avec elle. J’étais envoûté par les mouvements de ses épaules qu’elle balançait d’avant en arrière. Ce spectacle m’hypnotisait. Au passage de la ronde, d’une main elle accrocha la tienne et de l’autre la mienne. Nous étions partis dans le tourbillon de la danse. Les musiciens enchaînaient les morceaux. Déjà, la jalousie me gagnait. Je tirais un peu plus sur son bras pour l’entraîner plus rapidement vers moi. Ainsi, par la force, je voulais qu’elle lâche la tienne. J’étais brûlant de fièvre. J’étais un pantin désarticulé qui se consumait dans le bûcher de mes désirs. J’ai compris à cet instant que notre amitié brisait ses chaînes. Je me sentais d’un coup plus fort que les dieux, je devenais diable. Le sang qui coulait dans mes veines se transformait en acide. Mon cœur se sustentait de cette nouvelle nourriture que l’on appelait la haine.
− Regardes moi, je suis laid. Je suis misérable. J’ai le droit d’être beau. L’amour que je porte à Flora ne peut se contenter d’une amitié. C’est une maigre offrande. J’ai soif du parfum de sa peau. Soif d’elle. Je ne me lasserai jamais de la regarder. Je désire être son ombre pour l’aimer davantage. Je ne connais que ce sentiment d’abandon lorsque je la perds de vue. Sans elle, je suis un orphelin et, pour elle qu’une marionnette.
Sylvain serra plus fort les cordes qui emprisonnaient mes mains à la chaise. Il vérifia que le sparadrap était bien collé sur ma bouche pour que je me taise. Des yeux je l’implorais de me détacher. Je pouvais encore lui pardonner. Le dialogue entre nous devait s’instaurer. Sylvain n’était pas troublé. Il était déterminé à aller jusqu’au bout de son sacrifice. Il continuait à me terroriser.
Je ne comprenais pas ce que Sylvain voulait me faire entendre. Il était devenu fou. Soudain, je le vis s’approcher avec une seringue prête à me piquer. J’ouvrais de grands yeux d’horreur. J’essayais d’émettre des sons gutturaux à travers ma bouche fermée. Il me prit le bras, me piqua et je sombrais dans un lourd sommeil.
À mon réveil, je me sentis bizarre. J’avais l’impression que je n’étais que l’ombre de moi-même. Je n’habitais plus mon corps. Les cordes gisaient sur le sol, mes mains étaient déliées. Je ne pouvais pas remuer mes membres alourdis. Sylvain n’était plus dans la pièce. La seringue usagée jonchait le sol. Aucun bruit ne me parvenait. Il avait dû s’absenter une courte durée et ne tarderait pas à revenir asticoter sa proie. C’était le moment de s’échapper. Je me trouvais sans doute dans une veille bâtisse. Prudemment j’abandonnais mon siège de torture pour me diriger vers l’extérieur de la pièce. Mes mouvements étaient lents. Ma tête me tournait. Il me parut étrange de me diriger dans la pièce attenante à celle que je venais de quitter. J’avais l’intention de descendre les escaliers mais mes mouvements étaient contrariés. J’étais désorienté. Je désirais prendre la rampe d’escalier mais ma main ouvrait la porte d’une chambre. Je m’avançais devant un grand miroir. Je me regardais. Je me vis sourire alors que je n’en avais aucune envie. D’une main je me caressais mon visage. De l’autre, je palpais mes cheveux. Je tournais sur moi-même pour contempler mes fesses. Je tâtais mon torse, mes bras. Je me souriais, satisfait de mon image. Je ne me rappelais pas que j’étais aussi narcissique.
Mon ventre gargouillait. J’avais faim et surtout très soif. Je descendis les escaliers en espérant trouver de la nourriture. Cette fois-ci mon corps obéissait à mon esprit. Arrivé au rez-de-chaussée trois portes fermées se présentaient à moi. Ma main n’hésita pas, elle ouvrit la porte du milieu et je m’engageais dans une grande cuisine. J’avançais vers le réfrigérateur. À mon grand étonnement celui-ci était approvisionné. Sylvain devait certainement demeurer dans cette maison. J’étais inquiet parce qu’il pouvait surgir à tout instant. Ma main n’était pas troublée et je pris la nourriture dont j’avais besoin. Je posais sur la grande table en chêne, des œufs, du jambon, du vin et du fromage. Je ne pouvais résider trop longtemps dans cette maison. Pourtant, je pris le temps de m’asseoir et de déguster tranquillement mon repas. Je me surpris de manger du fromage alors que je n’en mangeais jamais. Sans doute, la faim changeait mon comportement alimentaire. Je fis la vaisselle et la rangeais soigneusement dans le placard. J’aurai pu laisser le tout sur la table et m’enfuir à grandes enjambées. Je m’étonnais de ma tranquillité. Je pris les clefs de la maison, je la fermais à double tour et je m’installais dans une voiture garée dans la rue. La clef était sur le tableau de bord et je démarrai le moteur. Je ne savais pas conduire. Néanmoins, je pris la première route sinueuse. Je passais les vitesses, rétrogradais, freinais sans difficulté. J’habitais dans un petit village à quelques kilomètres. La voiture ne prenait pas le chemin de mon village. J’allais chez Flora. Mon subconscient devait me jouer des tours. Le produit que Sylvain m’avait introduit dans les veines devait certainement être le motif de mon attitude. Je sonnais à son portail et j’attendais quelques minutes. Flora sortit souriante en me voyant. J’étais heureux de la voir en bonne santé. J’avais eu peur que Sylvain dans un instant de démence vienne la brutaliser. Elle venait vers moi pour m’ouvrir le portail.
− Bonjour Ethan heureuse de te voir. Mes parents ne sont pas là, veux-tu entrer ?
Je raclais ma gorge sèche et lui répondit.
− Volontiers. Nous pourrons profiter tous les deux de ce moment d’intimité.
Pourquoi avais-je dis ces mots. Ce n’était pas moi qui parlais. Mes mains ne me répondaient plus. Elles bougeaient dans tous les sens. Je lui caressais les fesses en l’embrassant. Je lui prenais les cheveux à pleine main. Je la couvrais de baisers dans le cou. Je la précipitais à l’intérieur de la maison. Je la basculais sur le canapé de la salle à manger. Je déboutonnais son corsage. Mais qu’est-ce que je faisais ? Flora avait eu soudainement un mouvement de recul face à tant de hardiesse. Mais, je la rattrapais, la cajolais en lui disant des mots d’amour. J’étais d’une nature timide et je me découvrais effronté. Flora, par amour pour moi se laissa se déshabiller. Sa nudité m’excitait. Je caressais ses seins lourds. J’embrassais chaque partie de son corps. Je me sentais totalement ivre. Nous fîmes l’amour pour la première fois. Je sentis que ces gestes ne venaient pas de moi. Je ne m’habillais pas de suite. J’avais encore cette nécessité de me flatter devant le miroir de l’entrée du salon. J’étais heureux.
Mon esprit était mal à l’aise. J’étais perturbé. Je me posais la question :
− Qui es tu ?
Un fantôme caché dans mes entrailles me répondait.
− Je suis Sylvain mon cher Ethan. J’habite ton corps.
− Qu’as-tu donc fait ?
- J’ai donné mon âme au diable et j’ai pris possession de ton corps. Je n’avais pas prévu que ton esprit vivait encore.
− Mais, c’est grotesque ce que tu viens de faire. Sors de moi.
− Impossible l’ami ! Nous sommes soudés maintenant. Tu es sous ma volonté !
− Sors de moi. Tu ne dois pas abuser de Flora et de moi !
− Flora est persuadée que je suis Ethan.
− Flora s’apercevra un jour ou l’autre de ce malentendu.
− Elle ne t’entend pas. On est beau tous les deux n’est-ce pas ?
− Tu n’es qu’un misérable !
− Je l’étais certes, mais je ne le suis plus maintenant.
En silence, je hurlais. Sylvain riait la gorge déployée d’une façon démoniaque. Il s’arrêta de rire soudainement lorsqu’il aperçut Flora à la porte. Elle le regardait étrangement. Il s’avança vers elle mais recula de quelques pas.
− Voyons, Flora c’est moi Ethan !
− Je ne sais pas. Je te trouve bizarre !
− Mais non, voyons, je suis heureux voilà tout et je t’aime de toute mon âme !
Elle sentait bien qu’Ethan était différent ce soir et lui commanda gentiment de partir. J’essayais de bloquer Flora entre la porte. Où plutôt, Sylvain voulait qu’elle soit sous son emprise. Flora se débattait. Mon esprit aussi.
***
Une main venait de se poser sur mon front. J’entendais la voix de Flora qui m’appelait. J’ouvrais les yeux. J’étais allongé sur l’herbe. Il restait quelques braises dans le feu de la Saint Jean. Flora me demanda.
− Comment vas-tu ? Tu nous as fait peur ! Tu as trébuché et tu es tombé sur une pierre. Tu es resté évanoui assez longtemps. Les secours arrivent.
− Sylvain est là ?
− Oui, il était inquiet.
Sylvain, blême me tenait la main. Je la serrais très fort. Des larmes coulaient de chaque côté de mes joues. Il pleurait aussi. Je ne le trouvais ni laid, ni démon.
Flora me souriait.
Elle était le diable de tous mes désirs.
RICHARD2- Nombre de messages : 160
Age : 64
Date d'inscription : 27/08/2010
Re: Le désir du diable
Je trouve cela mauvais et ne m'en cache pas, avec mes excuses. J'ai pensé un temps que le texte était parodique… mais apparemment non. Les dialogues, complètement surréalistes, disputent leur outrance à l'intrigue, au déroulement prévisible et qui tient, au mieux, sur un post-it ; sa fin, plus encore que tous les autres défauts du texte, m'agace avec cette échappatoire facile, on ne peut plus éculée (le réveil du mauvais rêve fantastique). L'ensemble des lignes de dialogue, vraiment, combinées à la dernière phrase : « Elle était le diable de tous mes désirs. » laisse penser à du mauvais Marc Levy (si tant est qu'il y ait eu du bon Marc Levy). Je vais encore me faire rabrouer par certains, sans doute : je suis cependant d'avis, et j'insiste, qu'il faut savoir faire un usage parcimonieux du poncif en littérature ; ici, le texte les enchaîne désolamment.
Je me souviens vous avoir lu(e) et corrigé(e) récemment : les motifs que vous investissiez étaient sensiblement les mêmes, à savoir des retournements de situation invraisemblables, type roman-savon (des petits meurtres entre amis, des morts-vivants, des fantômes) sur fond de romance à l'eau de rose. Si vous souhaitez vous singulariser, il me semble que vous devez vous éloigner de ces sentiers, sinon les travestir. Votre écriture est perfectible, correcte en tout cas : c'est donc encourageant.
Mes remarques, orthographiques, typographiques, tout ça :
- « le jour de la Saint Jean. » : « Saint-Jean » (trait d'union) ;
- « Regardes moi » : « regarde-moi » (pas de - s à l'impératif et trait d'union) ;
- « je suis un orphelin et, pour elle qu’une marionnette. » : virgule après « elle » ou pas de virgule après « et » ;
- « Prudemment j’abandonnais » : virgule après « prudemment » ;
- « je me caressais mon visage. » : la suite « me » - « mon » est maladroite : « Je me caressais le visage » ;
- « Arrivé au rez-de-chaussée trois portes fermées » : virgule après « rez-de-chaussée » ;
- « Je posais sur la grande table en chêne, des œufs » : la virgule après chêne est inutile, à moins que vous en ajoutiez une après « posais » ;
- « Je me surpris de manger » : « je me surpris à manger » ;
- « Je fis la vaisselle et la rangeais » : « rangeai » (il y a d'autres endroits où je ne suis pas sûr de la légitimité de vos temps verbaux, ici c'est flagrant) ;
- « J’aurai pu laisser » : « j'aurais pu » ;
- « Je pris les clefs de la maison, je la fermais à double tour et je m’installais » : pareil qu'au-dessus. Pourquoi d'abord du passé simple puis de l'imparfait, alors que les actions s'enchaînent et semblent être sur le même plan logique ? ;
- « Bonjour Ethan heureuse » : virgule après « Ethan » ;
- « Mes parents ne sont pas là, veux-tu entrer ? » : cette ligne de dialogue me semble déjà beaucoup trop « écrite » ;
- « et lui répondit. » : au lieu du point, deux-points ;
- « Pourquoi avais-je dis ces mots. » : sauf effet stylistique, point d'interrogation et non point ;
- « Qui es tu ? » : trait d'union entre « es » et « tu » ;
- « Je suis Sylvain mon cher Ethan. J’habite ton corps. » : virgule après « Sylvain ». Par ailleurs, je trouve cela très comique, dans le mauvais sens du terme ;
- « On est beau tous les deux » : « beaux » ;
- « tous les deux n'est-ce pas ? » : virgule après « deux » ;
- « Où plutôt » : « ou » (sans accent) ;
- « dans le feu de la Saint Jean. » : « Saint-Jean » (trait d'union).
Malgré la dureté de mon commentaire, ne le prenez surtout pas en mauvaise part ! Il se peut fort qu'un autre membre trouve cela délicieux ; je n'y goûte pas mais ne suis détenteur de nulle vérité universelle, j'en ai conscience.
Je me souviens vous avoir lu(e) et corrigé(e) récemment : les motifs que vous investissiez étaient sensiblement les mêmes, à savoir des retournements de situation invraisemblables, type roman-savon (des petits meurtres entre amis, des morts-vivants, des fantômes) sur fond de romance à l'eau de rose. Si vous souhaitez vous singulariser, il me semble que vous devez vous éloigner de ces sentiers, sinon les travestir. Votre écriture est perfectible, correcte en tout cas : c'est donc encourageant.
Mes remarques, orthographiques, typographiques, tout ça :
- « le jour de la Saint Jean. » : « Saint-Jean » (trait d'union) ;
- « Regardes moi » : « regarde-moi » (pas de - s à l'impératif et trait d'union) ;
- « je suis un orphelin et, pour elle qu’une marionnette. » : virgule après « elle » ou pas de virgule après « et » ;
- « Prudemment j’abandonnais » : virgule après « prudemment » ;
- « je me caressais mon visage. » : la suite « me » - « mon » est maladroite : « Je me caressais le visage » ;
- « Arrivé au rez-de-chaussée trois portes fermées » : virgule après « rez-de-chaussée » ;
- « Je posais sur la grande table en chêne, des œufs » : la virgule après chêne est inutile, à moins que vous en ajoutiez une après « posais » ;
- « Je me surpris de manger » : « je me surpris à manger » ;
- « Je fis la vaisselle et la rangeais » : « rangeai » (il y a d'autres endroits où je ne suis pas sûr de la légitimité de vos temps verbaux, ici c'est flagrant) ;
- « J’aurai pu laisser » : « j'aurais pu » ;
- « Je pris les clefs de la maison, je la fermais à double tour et je m’installais » : pareil qu'au-dessus. Pourquoi d'abord du passé simple puis de l'imparfait, alors que les actions s'enchaînent et semblent être sur le même plan logique ? ;
- « Bonjour Ethan heureuse » : virgule après « Ethan » ;
- « Mes parents ne sont pas là, veux-tu entrer ? » : cette ligne de dialogue me semble déjà beaucoup trop « écrite » ;
- « et lui répondit. » : au lieu du point, deux-points ;
- « Pourquoi avais-je dis ces mots. » : sauf effet stylistique, point d'interrogation et non point ;
- « Qui es tu ? » : trait d'union entre « es » et « tu » ;
- « Je suis Sylvain mon cher Ethan. J’habite ton corps. » : virgule après « Sylvain ». Par ailleurs, je trouve cela très comique, dans le mauvais sens du terme ;
- « On est beau tous les deux » : « beaux » ;
- « tous les deux n'est-ce pas ? » : virgule après « deux » ;
- « Où plutôt » : « ou » (sans accent) ;
- « dans le feu de la Saint Jean. » : « Saint-Jean » (trait d'union).
Malgré la dureté de mon commentaire, ne le prenez surtout pas en mauvaise part ! Il se peut fort qu'un autre membre trouve cela délicieux ; je n'y goûte pas mais ne suis détenteur de nulle vérité universelle, j'en ai conscience.
Invité- Invité
Le désir diable
Bon, je laisse tomber la forme "Levy" comme on laisse tomber ses poupées. Grâce à vos remarques, je me suis recentrée ! J'ai écrit un autre texte qui, je l'espère, est loin de celui-ci. Je garde dans ma poche Prévert, Devos et je vais travailler dans ce sens.Mes textes "la robe blanche et Coeur de Lion " sont des textes plus appropriés à ma personnalité. Alors au boulot ! On verra la semaine prochaine. Et puis, nous sommes ici pour progresser. Toute seule, ce n'est pas facile. Grâce à ce forum je me sens moins seule. Merci !
RICHARD2- Nombre de messages : 160
Age : 64
Date d'inscription : 27/08/2010
Re: Le désir du diable
Je vous signale que la discussion peut se poursuivre ici : http://www.vosecrits.com/t9766p240-discussions-autour-de-nos-textes-prose-poesie#286473
Je vous ai laissé là un petit mot.
Je vous ai laissé là un petit mot.
Invité- Invité
Re: Le désir du diable
Je ne suis pas fan de ce genre de textes non plus. Ceci dit, ce texte-ci pourrait être à peu près agréable avec un peu plus d'application je pense. Le grand nombre de répétitions, redondances, fautes d'orthographe, confusions dans les temps de conjugaison rend la lecture assez pénible par moments. Les dialogues paraissent bâclés, je m'excuse sincèrement si ce n'est pas le cas. Essaie de relire la conversation en imaginant très concrètement deux personnes discuter ainsi, tu verras qu'il est impossible pour le lecteur d'y croire une seconde. Ce que je dis jusqu'ici, ce n'est que du temps en plus à passer sur le texte, c'est une histoire d'application, rien de plus.
Par contre, il est vrai que le déroulé de l'histoire n'est pas génial non plus. Il faudrait réussir à surprendre davantage le lecteur et à éviter la facilité. Là, je pense qu'il s'agit d'un vrai travail de fond sur ta démarche intellectuelle lorsque tu écris. Mais je ne sais pas, je n'ai pas l'impression que tu sois si loin du compte, il y a quand même des bons passages, quelque chose à exploiter, je pense. Tout ça pour dire qu'à mon avis, tu devrais persister dans ce genre de textes si c'est ce qui te vient naturellement.
Par contre, il est vrai que le déroulé de l'histoire n'est pas génial non plus. Il faudrait réussir à surprendre davantage le lecteur et à éviter la facilité. Là, je pense qu'il s'agit d'un vrai travail de fond sur ta démarche intellectuelle lorsque tu écris. Mais je ne sais pas, je n'ai pas l'impression que tu sois si loin du compte, il y a quand même des bons passages, quelque chose à exploiter, je pense. Tout ça pour dire qu'à mon avis, tu devrais persister dans ce genre de textes si c'est ce qui te vient naturellement.
Re: Le désir du diable
Le début (le premier paragraphe), oui, ça m'a accrochée, avec cette bouche qui se déforme, on entrait dans la tête d'un grand malade (le narrateur, pour moi). "retrouver la mémoire avait été un cauchemar", je trouvais ça prometteur. Et puis moi aussi j'ai décroché, à cause de quelque chose de convenu, flora qui danse, le charme irrésistible, les formules trop lues qui aussitôt connotent l'ensemble.
Je ne commente les textes - ceux que je lis, pas tous - que quand quelque chose au moins m'a plu , ou intriguée; ici, c'est le début. Ensuite, non, désolée !
Je ne commente les textes - ceux que je lis, pas tous - que quand quelque chose au moins m'a plu , ou intriguée; ici, c'est le début. Ensuite, non, désolée !
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Le désir du diable
Selon moi, il vaut mieux abandonner ce genre ! Rien ne génère plus de clichés que le fantastique, même en s'appliquant, parce que les images qu'on véhicule sont extrêmement prégnantes, souvent télévisuelles ( et c'est pas gage de qualité !!!) qu'elles resurgissent presque malgré soi et qu'il est difficile d'innover quand il y a apparemment peu de contraintes.
J'ai envie de te donner le conseil que j'ai reçu d'un ami : la première idée est toujours un cliché, cherche la deuxième et développe ses implications en les poussant au bout.
J'ai envie de te donner le conseil que j'ai reçu d'un ami : la première idée est toujours un cliché, cherche la deuxième et développe ses implications en les poussant au bout.
Invité- Invité
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