Exo Lecture 4 (= Exo Lunatik)

c'est ça, sophie calle
http://fmr-id.com/2010/12/06/sophie-calle-prenez-soin-de-vous/

Livre reçu. Merci pour le mot. En retour je t'envoie une image.

Et en plus, Lunatik, il écrit de chouettes dédicaces

zêtes prêts ?

yep

bon pour moi z'aussi !

Alors commençons.
Voici ce que je pense, en gros, de la structure de « l’abîme ».

Fort, l’incipit de « L’abîme » entame la narration avec un incident déclencheur majeur qui nous plonge de suite dans le bain, et provoque quantité de questions quant à la finalité du récit.

La nouvelle se poursuit avec une succession d’analepses, narration non linéaire, qui permettent au lecteur de pénétrer l’esprit dérangé du personnage et déclenchent l’empathie.

La première, en évoquant la «rencontre » avec le chat, pose la situation du personnage : « … des jours sans gloire et sans femme ».

La seconde donne le développement narratif grâce à deux événements majeurs : professionnel et familial.

Le retour au présent est le pivot du récit, avec « l’anomalie » et l’enlèvement des enfants.

Grâce à une nouvelle analepse, nous entrons dans la crise : La vacuité du regard du chat, et la tentative de sauvetage de son âme.

Enchainement sur le climax : perception de symptômes similaires chez sa femme, et nouvelle tentative de sauvetage.

Tout cela débouchant sur une résolution horrifique : il doit sauver ses enfants.

Portée par un ton à la Meursault, cette nouvelle, avec cette écriture que je qualifierais de blanche colorée – pardon pour les puristes -, traîne le lecteur dans l’esprit du héros, sans difficulté - puisque sa situation est banale… Aidé par l’apathie du personnage qui laisse des vides dans lesquels on ne peut que s’engouffrer, et s’identifier ; au moins de compatir.
La structure, la non-linéarité du récit contribuent à troubler le lecteur et le laissent désarmé face à l’horreur.
Et c’est ce décalage entre la banalité et l’extrême horreur qui fait la force de la nouvelle.

PS : Si j’avais été éditeur, j’aurais sûrement demandé à Lunatik de retirer ces passages qui évoquent explicitement :
- L’apathie : « Je ne le juge pas »
- La folie : « J’avais peur de devenir cinglé, de voir des choses… »
Afin de donner encore plus d’ambiguïté au récit.

polgara a écrit:bon pour moi z'aussi !

Idem.

Prête ! Mais euh... faut faire quoi ?

ben yapluka

les gars, quand vous savez pas vous me demandez
il faut proposer des idées, d'abord
après si on peut, décortiquer le texte (mais grieg l'a fait)
et après on choisit l'idée qu'elle est bonne
et au boulot

Comptez pas trop sur moi pour les idées, quand j'aime j'ai beaucoup de mal à toucher.

Bon euh, à toucher les textes (je m'enfonce)

chhhhhttt

Les remanier quoi, les détourner, les changer...
Même si on ne fait que partir de l'idée ou du thème, comme je ne vois pas comment je peux faire autrement que moins bien, ça me paraît délicat.

Mais je vous suis.

oui mais c'est un peu ça l'idée quand même
s'approprier et faire quelque chose d'autre
si j'ai compris

c'est amusant de constater qu'on a beau répéter et répéter et répéter, même à l'écrit ça ne passe pas
ou alors c'est moi
tiens je vais écouter "Georgia"
et vais me recoucher

dis donc, yen a qui suivent

elea a écrit:Les remanier quoi, les détourner, les changer...
Même si on ne fait que partir de l'idée ou du thème, comme je ne vois pas comment je peux faire autrement que moins bien, ça me paraît délicat.

Mais je vous suis.

on ne peut pas, et on ne cherche pas à faire mieux ou moins bien
d'abord "l'abîme" est une superbe nouvelle, une oeuvre en soi
il n'est pas question de la remanier, de la changer...

Il s'agit de jouer autour de variations, qu'elles soient thématiques ou stylistiques

donc pour revenir à l'exo, je demandais :

1- qu'on parle de la nouvelle, plaisir, style, structure, thème...

2- qu'on propropose des idées d'exercices

3- qu'on en choisisse une

trois propositions d'exo pour le moment :

1 - Insérer à l'intérieur de la nouvelle, sans rien enlever, par morceaux ou en bloc, quelque chose à soi, qui amplifie, transforme, en travaillant bien les césures, les passages, pour que ça glisse bien, cad pas se contenter de naviguer à côté, en italique.

2 - à la sophie calle, donner une autre forme à ce récit, à la façon de différents corps de métier
(télégraphiste, garagiste, vétérinaire, pompes funèbres, journaliste, SPA, annonce de baby sitter, avocat, assistante sociale, courrier du cœur, psy, Urgences, j'en passe et des meilleures)

3 - et si nous conservions le thème et la structure de l'abîme
et que chacun reprenait des éléments de l'autre nouvelle, celle qu'il a proposé au vote
mixait le tout pour obtenir, un récit original

j'ai bien ton idée
je vais dire

en ce qui me concerne, ce serait bien qu'on se soit mis d'accord avant le 23, que je puisse au coin du feu en fumant la pipe me plonger dans les vertiges de l'abîme, au fond de mes cévennes sans réseau

le 20 avril
pour janis et rebecca
début de l'exo

grieg a écrit:

elea a écrit:Les remanier quoi, les détourner, les changer...
Même si on ne fait que partir de l'idée ou du thème, comme je ne vois pas comment je peux faire autrement que moins bien, ça me paraît délicat.

Mais je vous suis.

on ne peut pas, et on ne cherche pas à faire mieux ou moins bien
d'abord "l'abîme" est une superbe nouvelle, une oeuvre en soi
il n'est pas question de la remanier, de la changer...

Il s'agit de jouer autour de variations, qu'elles soient thématiques ou stylistiques

et pardon elea
je me suis réveillé l'humeur dans les chaussettes
je t'aime

j'ai les trois stades

le 1.
plaisir de lecture est dans le ton, la liberté du style hyper efficace (déjà dit), imagé et solide. Et dans la jubilation de la noirceur absolue, avec le décalage nécessaire pour que ce soit digeste : toutes choses que je recherche en général dans mes lectures, comme d'ailleurs dans mes écritures, souvent. Et le sens de l'ellipse, du non-dit, qui laisse la place à ce qu'on veut.

D'un point de départ choc, on remonte le fil de l'esprit dérangé et affamé du narrateur, pour en revenir ensuite à un présent plus effrayant encore que prévu (il me semble à moi que l'ex a subi le même sort que le chat, quant aux enfants, le pire est peut-être à venir). C'est une structure qui me plaît et que je fais souvent mienne : une boucle, qui ouvre sur un futur plus ou moins bousillé (ou pas)

le 2. j'ai proposé deux idées

le 3. je choisis pour l'heure l'idée de grieg : mêler notre nouvelle proposée à celle ci et créer un truc

1 - joker
2 - je sais pas si c'est parce que c'est ma nouvelle mais je trouve ça vachement ardu, de proposer un exo dessus
3 - je vote pour l'idée de Grieg (mélange de deux nouvelles)

oups ! j'avais pas vu que ce fil s'était bien déroulé depuis mon dernier passage !
Moi aussi j'aime bien l'idée du mélange de deux nouvelles.
J'avais pensé aussi à un changement de point de vue : éventuellement faire d'un des autres personnages évoqués (chat, femme, enfants...) le narrateur et donner, donc, une autre vision de l'histoire (voire supposer une autre fin).

La structure et le style étant parfaitement résumés par grieg, je vais me contenter de parler du thème.
Il est fascinant (dans ce qu’il a de repoussant), ce qui pousse à ce genre de geste, quel court-circuit du cerveau, quel décalage de la raison, quel passé ou personnalité conduit à l’inimaginable.
Je ne suis pas certaine qu’on puisse trouver LA réponse ni même une réponse, c’est justement ce qui rend la chose tellement abominable et dépassant l’entendement, personne ne peut se mettre dans la peau de et comprendre le passage à l’acte, ses raisons, ses rouages.
On a ici une des manières de l’aborder, assez neutre mais tout de même explicative : le regard du chat, l’addition d’évènements peut-être déclencheurs ; le tout sans jugement, en adoptant le point de vue du narrateur, depuis ses pensées.
Une autre manière peut être tout simplement la description sans la tentative explicative mais je ne suis pas certaine de ce que ça donnerait, quelque chose de trop mécanique peut-être.
La sobriété rajoute à l’abominable.
Mais on peut choisir une autre piste, trouver celles qui existent : monstruosité ? Folie ? Détresse ? Possession ?
Et comment se positionner par rapport à ça : compassion ? Rejet ? Empathie ? Admiration (en allant à l’extrême).
Et comment ? Quelle forme ?
Peut-être en insérant d’autres parties, une autre voix, une distance, un narrateur extérieur (voir la manière de Carrère dans l’adversaire, parce que cette nouvelle m’y fait forcément penser même si le contexte n’est pas le même).

C’est un peu brouillon, je crois que je ne suis pas très à l’aise avec l’exercice, mais pour résumer un peu :

Même si le style et la manière sont pour beaucoup dans l’intérêt de cette nouvelle, je ne suis pas pour un exo jouant avec le style, parce que le fond est ici tout aussi important et que je n’arrive pas à dissocier les deux.

Réécrire l’histoire ne me semble pas aller bien loin, pour ma part je serai bien trop influencée par l’histoire d’origine pour pouvoir m’en extirper.

Insérer une autre nouvelle ne m’attire pas non plus, et pas seulement parce que je n’en ai pas proposé.

En revanche, je trouve que le texte laisse pas mal de vides, de creux, de non-dits, de l’espace pour s’immiscer et écrire entre. Par des points de vues des personnages évoqués par exemple (les enfants, la femme, la baby-sitter, la patron). Ou en inventant carrément d’autres personnages, proches (parents, voisins, collègues, amis) ou totalement extérieurs (juge, avocat, flic, journaliste, romancier) mais là en imaginant que l’histoire est allée plus loin, donc en inventant la fin (les enfants en réchappent-ils ou pas) ce qui est peut-être totalement à côté du but de l’exercice.

Ou bien on ne prend que le thème de la nouvelle et on tente sa propre écriture, dans un autre style, avec un autre contexte et un autre personnage. Ce qui laisse bien plus de liberté mais ne me paraît pas plus facile à faire.

Voilà, ce n’est pas vraiment tranché, mais je n’arrive pas à dire mieux. Enfin, si ce n’est pas clair je tenterais d’expliquer. Si c’est trop idiot, on efface.

j'aime bien cette idée

et puis comme j'ai déjà un texte comme ça, je n'aurai qu'à le faire remonter

Laquelle ?

Lequel ?

elea a écrit:
Ou bien on ne prend que le thème de la nouvelle et on tente sa propre écriture, dans un autre style, avec un autre contexte et un autre personnage. Ce qui laisse bien plus de liberté mais ne me paraît pas plus facile à faire.

celle là

moi aussi, simple et faisable, bravo

Cinq propositions d'exo pour le moment :

1 - Insérer à l'intérieur de la nouvelle, sans rien enlever, par morceaux ou en bloc, quelque chose à soi, qui amplifie, transforme, en travaillant bien les césures, les passages, pour que ça glisse bien, cad pas se contenter de naviguer à côté, en italique.

2 - à la sophie calle, donner une autre forme à ce récit, à la façon de différents corps de métier
(télégraphiste, garagiste, vétérinaire, pompes funèbres, journaliste, SPA, annonce de baby sitter, avocat, assistante sociale, courrier du cœur, psy, Urgences, j'en passe et des meilleures)

3 - et si nous conservions le thème et la structure de l'abîme
et que chacun reprenait des éléments de l'autre nouvelle, celle qu'il a proposé au vote
mixait le tout pour obtenir, un récit original

4 - Un changement de point de vue : éventuellement faire d'un des autres personnages évoqués (chat, femme, enfants...) le narrateur et donner, donc, une autre vision de l'histoire (voire supposer une autre fin).

5- on ne prend que le thème de la nouvelle et on tente sa propre écriture, dans un autre style, avec un autre contexte et un autre personnage. Ce qui laisse bien plus de liberté mais ne me paraît pas plus facile à faire.

Si personne n’a d’autres idées, choisissons parmi celles-ci
Sachant que :

si la troisième est choisie, elea et grieg devront se trouver une autre nouvelle que celle qu’ils ont ou n’ont pas proposé.

Si les autres sont choisies, il faudra trouver à lunatik une petite variante (à moins que tu ne sois prêt à réécrire ta nouvelle bien sûr)

On lance l’exo demain à 18 h

la 5
ou/et
la 3

j'aime bien l'idée de la 5. désolée pour le non commentaire de l'abime mais :
1) je ferais moins bien que ce qui a été dit.
2- je ne l'ai pas encore lue (c'est la meilleure ds raisons,mais j'ai honte ^^)

Fallait pas en choisir qu'une ?
Je me pose ce soir pour le faire.

si
mais les deux me plaisaient à peu près autant (je ferai les deux peut-être)

J'ai du mal à choisir entre la 4 et la 5
Je dors dessus et je dis demain avant 18h

bon j'ai lu. Une bonne claque dans les neurones. et j'en ai rêvé. Si le temps ne décide pas de s'accélérer dans mon dos, je tente de faire un petit laïus dans la journée. tente hein ...

Bon, je vote pour la proposition 5 (un peu honteusement mais...)

les propositions 3, 4, 5
sont retenues
je vire celles de janis

vous aurez donc le choix entre :

1 - conserver le thème et la structure de l'abîme
et que chacun reprenne des éléments de l'autre nouvelle, celle qu'il a proposé au vote
mixe le tout pour obtenir, un récit original

2 - Un changement de point de vue : éventuellement faire d'un des autres personnages évoqués (chat, femme, enfants...) le narrateur et donner, donc, une autre vision de l'histoire (voire supposer une autre fin).

3- on ne prend que le thème de la nouvelle et on tente sa propre écriture, dans un autre style, avec un autre contexte et un autre personnage. Ce qui laisse bien plus de liberté mais ne me paraît pas plus facile à faire.

les textes seront postés le 30 mai à 18 h

titre :

Exo Lunatik : "votre titre"