Voyageurs, intro du chapitre 2
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Voyageurs, intro du chapitre 2
Comme me l'a demandé Kilis, je vous propose le début du deuxième chapitre.
Chapitre 2,
Je ne sais pas quelle heure il est. Je ne veux pas le savoir. Je m'assois sur un banc d'acier perforé d'une multitude de petits cercles. Je n'attends plus rien de cette soirée.
Je vois la pluie qui frappe les affiches de Park Street, je vois la nuit qui pénètre dans la ville. Tout est bleu, je pense à ma mère.
Devant moi, un clochard boîte. Il traîne un sac en toile déchiré et s'arrête après chacun de ses pas. Il s'arrête brusquement et me regarde. On ne sourit pas, on reste comme cela pendant quelques dizaines de secondes. Puis il vomit et ne bouge plus, le visage parallèle au sol, le dos courbé et les genoux tremblants. Il conserve l'équilibre à l'aide d'une main posée sur les pavés auto bloquants. Une main brune, veineuse et remplie de croûtes, couverte d'une mitaine en coton noir. Il relève les yeux vers moi, je vois le liquide jaunâtre qui perle sur sa barbe poivre et sel.
Je vois ces yeux vitreux, ses lèvres pincées et j'ai envie de pleurer.
Je décide de rentrer et mes pochettes en carton sont trempées. Mon Big Mac est froid, la bière a coulé sur mes frites.
Je me dis qu'en fait je n'ai aucune raison de m'en faire, je suis à Boston avec ma meilleure amie que j'aime, mon oncle m'envoie quatre mille dollars par mois depuis que mes parents sont morts. Le plus dur est derrière moi, je n'ai aucune raison de m'en faire à présent.
Je pense à tout ça en marchant vers l'appartement. Sous les gouttes, mes cheveux blonds deviennent bruns et mes yeux bleus jaillissent à la figure de ceux qui s'attardent sur mon visage. Je me suis toujours trouvé très beau, les filles ont toujours été à mes pieds. Mais je n'ai jamais eu complètement confiance en moi.
Tandis que je m'approche de la petite porte d'entrée de l'immeuble irlandais, je vois la tête d'Elsa qui dépasse de la fenêtre et qui demande si je vais bien « Victor ! Qu'est-ce qu'il t'est arrivé, t'as mis une heure ?». J'enfonce la clef dans la serrure en la regardant, je souris et je lui dis « Tout ira mieux maintenant za' ». Elle éclate de rire, un rire plus fort que tout. Au delà du temps, de la pluie, de la ville qui bourdonne, un rire qui comprime mes artères. J'inspire l'air frais, je gonfle mes joues et j'expire bruyamment, je suis le plus heureux des meilleurs-amis-amoureux de la terre. On est au dessus de tout et j'ai l'impression de parler plus fort que tous les bruits de Boston. J'ai l'impression que nous sommes des géants et que le monde est à nous. Un dernier mot : « allez monte mon coeur ! » et je vais la rejoindre. Les escaliers sont verts et les murs sont blancs. J'enjambe les marches deux par deux, je suis sur le perron en moins de dix secondes. Elsa m'accueille avec une serviette de bain, à l'intérieur j'entends « Mellow Yellow ». Elle me frictionne les cheveux pour les faire sécher, on ne dit rien, on sourit jusqu'à la fin du morceau. Elle récupère mes paquets trempés, elle sort tout ce qu'elle y trouve sur la table de la cuisine. J'accroche mon blouson noir et j'étends ma serviette. J'entre dans la cuisine et à la vue de ce pitoyable repas je me fige, Elsa me tourne le dos, elle est affairée devant l'évier en inox. Elle se retourne et me trouve là, paralysé face à notre McDo humide et froid. Elle éclate de rire et je souris, sarcastique. J'ai envie de préparer des tagliatelles à la carbonara.
(...)
Chapitre 2,
Je ne sais pas quelle heure il est. Je ne veux pas le savoir. Je m'assois sur un banc d'acier perforé d'une multitude de petits cercles. Je n'attends plus rien de cette soirée.
Je vois la pluie qui frappe les affiches de Park Street, je vois la nuit qui pénètre dans la ville. Tout est bleu, je pense à ma mère.
Devant moi, un clochard boîte. Il traîne un sac en toile déchiré et s'arrête après chacun de ses pas. Il s'arrête brusquement et me regarde. On ne sourit pas, on reste comme cela pendant quelques dizaines de secondes. Puis il vomit et ne bouge plus, le visage parallèle au sol, le dos courbé et les genoux tremblants. Il conserve l'équilibre à l'aide d'une main posée sur les pavés auto bloquants. Une main brune, veineuse et remplie de croûtes, couverte d'une mitaine en coton noir. Il relève les yeux vers moi, je vois le liquide jaunâtre qui perle sur sa barbe poivre et sel.
Je vois ces yeux vitreux, ses lèvres pincées et j'ai envie de pleurer.
Je décide de rentrer et mes pochettes en carton sont trempées. Mon Big Mac est froid, la bière a coulé sur mes frites.
Je me dis qu'en fait je n'ai aucune raison de m'en faire, je suis à Boston avec ma meilleure amie que j'aime, mon oncle m'envoie quatre mille dollars par mois depuis que mes parents sont morts. Le plus dur est derrière moi, je n'ai aucune raison de m'en faire à présent.
Je pense à tout ça en marchant vers l'appartement. Sous les gouttes, mes cheveux blonds deviennent bruns et mes yeux bleus jaillissent à la figure de ceux qui s'attardent sur mon visage. Je me suis toujours trouvé très beau, les filles ont toujours été à mes pieds. Mais je n'ai jamais eu complètement confiance en moi.
Tandis que je m'approche de la petite porte d'entrée de l'immeuble irlandais, je vois la tête d'Elsa qui dépasse de la fenêtre et qui demande si je vais bien « Victor ! Qu'est-ce qu'il t'est arrivé, t'as mis une heure ?». J'enfonce la clef dans la serrure en la regardant, je souris et je lui dis « Tout ira mieux maintenant za' ». Elle éclate de rire, un rire plus fort que tout. Au delà du temps, de la pluie, de la ville qui bourdonne, un rire qui comprime mes artères. J'inspire l'air frais, je gonfle mes joues et j'expire bruyamment, je suis le plus heureux des meilleurs-amis-amoureux de la terre. On est au dessus de tout et j'ai l'impression de parler plus fort que tous les bruits de Boston. J'ai l'impression que nous sommes des géants et que le monde est à nous. Un dernier mot : « allez monte mon coeur ! » et je vais la rejoindre. Les escaliers sont verts et les murs sont blancs. J'enjambe les marches deux par deux, je suis sur le perron en moins de dix secondes. Elsa m'accueille avec une serviette de bain, à l'intérieur j'entends « Mellow Yellow ». Elle me frictionne les cheveux pour les faire sécher, on ne dit rien, on sourit jusqu'à la fin du morceau. Elle récupère mes paquets trempés, elle sort tout ce qu'elle y trouve sur la table de la cuisine. J'accroche mon blouson noir et j'étends ma serviette. J'entre dans la cuisine et à la vue de ce pitoyable repas je me fige, Elsa me tourne le dos, elle est affairée devant l'évier en inox. Elle se retourne et me trouve là, paralysé face à notre McDo humide et froid. Elle éclate de rire et je souris, sarcastique. J'ai envie de préparer des tagliatelles à la carbonara.
(...)
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Concernant la répétition du mot "yeux" à la septième ou huitieme ligne. Remplacez "ses" par "ces yeux vitreux"
< ok >
< ok >
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Merci Orakei ;-)
Vais me lire ça en prenant bien mon temps.
Vais me lire ça en prenant bien mon temps.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Tu as tenu compte de nos remarques pour la ré-écriture de la suite, dans un format plus dense et romantique, qui me va à ravir comparé au premier chapître. bravo.
En revanche, je te conseille de ne pas modifier ton écriture trop radicalement, au risque de perdre certaines caractéristiques qui avaient emballés Kilis et Loupbleu, un style ne peut pas universellement plaire.
Bravo pour cette remise en question, mais également, méfiance.
A moins que la transition de style ne soit volontaire.
En ce cas, mon observation n'a pas d'objet.
:-)
PW
En revanche, je te conseille de ne pas modifier ton écriture trop radicalement, au risque de perdre certaines caractéristiques qui avaient emballés Kilis et Loupbleu, un style ne peut pas universellement plaire.
Bravo pour cette remise en question, mais également, méfiance.
A moins que la transition de style ne soit volontaire.
En ce cas, mon observation n'a pas d'objet.
:-)
PW
Invité- Invité
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
j'aime bien ton clochard. Le "on", me gêne toujours, mais je suis irrécupérable. Continue.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
J’ai essayé de comprendre pourquoi ce texte me séduisait. Voici quelques éléments.
Chapitre 1
« Je déjeune au Kitawa avec Elsa. J'aime les restaurants japonais, j'aime leurs serveuses craintives. Elles respectent le client, elles ont peur de lui. On ne se sent pas pour autant supérieurs, on veut les rassurer, leur dire qu'on est gentils, qu'on ne leur veut aucun mal. On veut juste croquer des yakitori entre amis. »
D’entrée le décor est planté, le ton donné, on est déjà dans la camera de la tête du narrateur qui tantôt, à l’extérieur balaie ce qui l’entoure tantôt zoome sur un point précis, puis se retourne vers l’intérieur du crâne, introspective, analysant le ressenti du narrateur. Et c’est bien vu, parce que justement ce petit bout de phrase presque anodin « J’aime leurs serveuses craintives » a déjà intrigué, titillé le lecteur.
« Elsa me parle de sa mère qui veut pour elle une situation meilleure que la sienne. Elle prédestine sa fille à une carrière de cadre dans une grande usine textile, autre chose que couturière. Elsa veut étudier Hawthorne, Poe et Dickinson à l'université de Portland. Moi je veux faire comme elle, je veux la suivre et me perdre en Amérique. »
L’auteur nous distille une somme importante d’informations, mais il va à l’essentiel, ça reste léger, pas ennuyeux. La mère d’Elsa veut ça, Elsa, veut ça et moi, je veux suivre Elsa et me perdre en Amérique.
La fin du paragraphe est une ouverture sur une trame dramatique possible. Pourquoi tient-il à suivre Elsa, qui est-elle pour lui, pourquoi veut-il se perdre en Amérique ?
Je ne vais pas faire l’analyse de tout le texte, bien sûr. C’était juste pour montrer ce qui me séduit dans cette écriture. Mono-tonale lui reproche-t-on ? Franchement moi je la trouve intelligente, nuancée, subtile et assez envoûtante, un peu comme une marée. Il faut se laisser bercer et au bout du compte sans s’en rendre compte on se retrouve loin.
Encore ceci : Les noms propres subtilement semés, noms d’auteurs, de lieux, non seulement éclairent le récit mais lui apportent une ponctuation, un rythme, un charme particulier. Et, aussi servent de référents au lecteur qui pour peu qu’ils les connaissent les reçoit comme des cadeaux.
Chapitre 2
J’ai retrouvé le même ton, les mêmes qualités d’écriture, le même plaisir à lire. A vrai dire je pense que j’en lirais deux cents pages avec bonheur.
Il y a quelques maladresses : « Je me suis toujours trouvé très beau, les filles ont toujours été à mes pieds. Mais je n'ai jamais eu complètement confiance en moi. » Le « très » me semble superflu et donne une connotation prétencieuse au personnage Je me suis toujours trouvé beau suffit amplement. De même je reformulerais peut-être « les filles ont toujours été à mes pieds », de manière moins affirmative.
Par contre, j’adore ce genre de détail-ci : « Je décide de rentrer et mes pochettes en carton sont trempées. Mon Big Mac est froid, la bière a coulé sur mes frites. »
Ou ceci : « J' inspire l'air frais, je gonfle mes joues et j'expire bruyamment, je suis le plus heureux des meilleurs-amis-amoureux de la terre. On est au dessus de tout et j'ai l'impression de parler plus fort que tous les bruits de Boston. »
Bon, j’arrête là, vous allez croire que l’auteur m’a payé ;-)
C’est juste que j’ai été heureusement surprise et qu’Orakei semble jeune si j’en crois l’âge qu’il indique sous son avatar.
Voilà : j’ai l’habitude de dire ce que je pense aussi quand je n’aime pas, sincèrement.
Chapitre 1
« Je déjeune au Kitawa avec Elsa. J'aime les restaurants japonais, j'aime leurs serveuses craintives. Elles respectent le client, elles ont peur de lui. On ne se sent pas pour autant supérieurs, on veut les rassurer, leur dire qu'on est gentils, qu'on ne leur veut aucun mal. On veut juste croquer des yakitori entre amis. »
D’entrée le décor est planté, le ton donné, on est déjà dans la camera de la tête du narrateur qui tantôt, à l’extérieur balaie ce qui l’entoure tantôt zoome sur un point précis, puis se retourne vers l’intérieur du crâne, introspective, analysant le ressenti du narrateur. Et c’est bien vu, parce que justement ce petit bout de phrase presque anodin « J’aime leurs serveuses craintives » a déjà intrigué, titillé le lecteur.
« Elsa me parle de sa mère qui veut pour elle une situation meilleure que la sienne. Elle prédestine sa fille à une carrière de cadre dans une grande usine textile, autre chose que couturière. Elsa veut étudier Hawthorne, Poe et Dickinson à l'université de Portland. Moi je veux faire comme elle, je veux la suivre et me perdre en Amérique. »
L’auteur nous distille une somme importante d’informations, mais il va à l’essentiel, ça reste léger, pas ennuyeux. La mère d’Elsa veut ça, Elsa, veut ça et moi, je veux suivre Elsa et me perdre en Amérique.
La fin du paragraphe est une ouverture sur une trame dramatique possible. Pourquoi tient-il à suivre Elsa, qui est-elle pour lui, pourquoi veut-il se perdre en Amérique ?
Je ne vais pas faire l’analyse de tout le texte, bien sûr. C’était juste pour montrer ce qui me séduit dans cette écriture. Mono-tonale lui reproche-t-on ? Franchement moi je la trouve intelligente, nuancée, subtile et assez envoûtante, un peu comme une marée. Il faut se laisser bercer et au bout du compte sans s’en rendre compte on se retrouve loin.
Encore ceci : Les noms propres subtilement semés, noms d’auteurs, de lieux, non seulement éclairent le récit mais lui apportent une ponctuation, un rythme, un charme particulier. Et, aussi servent de référents au lecteur qui pour peu qu’ils les connaissent les reçoit comme des cadeaux.
Chapitre 2
J’ai retrouvé le même ton, les mêmes qualités d’écriture, le même plaisir à lire. A vrai dire je pense que j’en lirais deux cents pages avec bonheur.
Il y a quelques maladresses : « Je me suis toujours trouvé très beau, les filles ont toujours été à mes pieds. Mais je n'ai jamais eu complètement confiance en moi. » Le « très » me semble superflu et donne une connotation prétencieuse au personnage Je me suis toujours trouvé beau suffit amplement. De même je reformulerais peut-être « les filles ont toujours été à mes pieds », de manière moins affirmative.
Par contre, j’adore ce genre de détail-ci : « Je décide de rentrer et mes pochettes en carton sont trempées. Mon Big Mac est froid, la bière a coulé sur mes frites. »
Ou ceci : « J' inspire l'air frais, je gonfle mes joues et j'expire bruyamment, je suis le plus heureux des meilleurs-amis-amoureux de la terre. On est au dessus de tout et j'ai l'impression de parler plus fort que tous les bruits de Boston. »
Bon, j’arrête là, vous allez croire que l’auteur m’a payé ;-)
C’est juste que j’ai été heureusement surprise et qu’Orakei semble jeune si j’en crois l’âge qu’il indique sous son avatar.
Voilà : j’ai l’habitude de dire ce que je pense aussi quand je n’aime pas, sincèrement.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
dans la continuité du premier chapitre
parfait à une nuance près : l'histoire de la rente de 4000 dollars mensuels me gêne pas mal, par rapport à l'idée que je me faisais du narrateur, de sa façon de vivre, de la suite éventuelle. Il y a quelque chose qui cloche. Ou alors c'est annoncé ici car cela aura de l'importance plus tard, ou alors ça me semble bien inutile
Sinon : encore mes encouragements ;-)
parfait à une nuance près : l'histoire de la rente de 4000 dollars mensuels me gêne pas mal, par rapport à l'idée que je me faisais du narrateur, de sa façon de vivre, de la suite éventuelle. Il y a quelque chose qui cloche. Ou alors c'est annoncé ici car cela aura de l'importance plus tard, ou alors ça me semble bien inutile
Sinon : encore mes encouragements ;-)
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Oui Mentor, cela aura une importance capitale plus tard. A vrai dire toute mon histoire, tout ce qui se trouve là dans ma tête repose sur ces 4000 dollars et surtout sur la mort de ses parents. Souviens toi la phrase qui revient "je pense à ma mère".
Merci de l'interet que vous portez à mon travail, Kilis tu me donneras ton adresse perso pour le chèque...:-) (Merci bcp)
< ok ! ;-) >
Merci de l'interet que vous portez à mon travail, Kilis tu me donneras ton adresse perso pour le chèque...:-) (Merci bcp)
< ok ! ;-) >
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
remplacez "montre" par "mort" et "ela" par "cela"...
En parlant de montre il est l'heure d'aller se coucher, c'est fini la vodka sur la plage, c'est fini ! LOL
En parlant de montre il est l'heure d'aller se coucher, c'est fini la vodka sur la plage, c'est fini ! LOL
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
pas trouvé ! c'est moi qui ai abusé du ti-punch ou bien toi de la vodka ? :-)))Orakei a écrit:remplacez "montre" par "mort" et "ela" par "cela"...
En parlant de montre il est l'heure d'aller se coucher, c'est fini la vodka sur la plage, c'est fini ! LOL
p'tète bien dans le chapitre 1 ? j'y retourne
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
non, pas dans le chap. 1 non plus :-(
peut-être dans la suite du chap. 2 pas encore publiée ? :-))
peut-être dans la suite du chap. 2 pas encore publiée ? :-))
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Orakei a écrit:non mais plutot dans mon avant dernier message LOL
Fait !
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
J'ai dit à quel point j'avais été emballé par le premier chapitre, parce que c'est un genre de littérature que j'aime et que je pense que tu as tout à fait compris l'esprit. J'ai aussi noté ton jeune age, je ne suis pas plus indulgent pour autant, mais réellement heureusement surpris.
Ce second chapitre me plait autant, mais cette fois, je vais entrer un peu plus dans quelques détails.
* * *
Sur le "style" :
J'avais noté un style à la "Easton Ellis", j'ai vu que tu l'aimais, est-ce que tu confirmes ? Quelques réflexions persos (plus ou moins exactes, à chacun de se faire une idée !) :
En prenant ce parti d'écriture, je trouve que probablement, le personnage narrateur est un peu "extérieur à lui-même" (tiens, pourrait-on rapprocher BEE de l'étranger de Camus ?). Du coup, c'est aussi probablement une approche anti-psychologique, dans le sens où le narrateur se montre de l'extérieur, pas de l'intérieur, son "intérieur" était défini "en blanc", en fonction de ce qu'il voit, de la façon dont il réagit.
Panda a trouvé le chapitre "plus romantique", moi pas tellement. Mais du coup, je pense qu'une approche romantique serait une grande erreur ! Bertrand a ré-écrit un passage d'une façon que je touve "romantique" (bien par ailleurs). Mais ça changerait tout : dans son texte, le narrateur n'a plus le recul, les légères phases de nausées, il est plus attaché à Elsa.
Bref, la romantisme est une possibilité, mais pas celle vers laquelle tu te diriges, et je pense qu'il faut exploiter ton histoire dans ton style, dans ce genre. Ca me semble très intéressant.
* * *
Tu prends donc parti pour une écriture neutre, et volontairement appauvrie : phrases simples, vocabulaire simple. J'aime beaucoup ce choix "esthétique" (écriture blanche ?), il fonctionne bien.
Cependant, je trouve que tu te heurtes à une double difficulté technique du genre :
- Tu utilises beaucoup de "je" (28 comptés dans ce court extrait). C'est une gageure d'en faire disparaître, mais je pense que ça peut alléger considérablement l'ensemble.
- Tu utilises des verbes "pauvres" (je dis, je vois, je pense, je décide, je vais...). Et comme tu commences ta phrase souvent en je + verbe, ça fait peut-être un peu trop. Je ne crois pas qu'utiliser des verbes plus riches (genre je profère, je réponds, je rétorque, etc.) soit une bonne solution, au contraire. Je pense que tu peux essayer, notamment dans les phrases du type "je vois", de simplement éliminer le verbe, puisque le texte étant écrit du point de vue de ce "je", c'est quasi-intrinsèque. Une autre solution est de varier un tout petit peu la structure des phrases, (par exemple "Alors que je", ou uiliser les formes de participe présent)
* * *
Une autre difficulté du style, c'est la gestion du temps. De façon quasiment forcée, tu écris dans une déroulement chronologique. Ca pourrait finir peut-être par donner un côté lancinant, laborieux (ce n'est pas le cas ici).
Du coup, il faut à mon avis ruser, se référer au passé, peut-être ne plus donner un moment de référence temporelle (pour éviter de scander le récit jour par jour, heure par heure). Il y a d'autres méthodes plus radicales (un passage écrit au passé par exemple).
Bref, à toi de trouver ta solution, je signale juste le risque.
Voila quelques éléments que j'avais en tête, vois si ça peut t'intéresser ou pas.
Bravo encore pour ce texte, premier et second chapitre ! J'aime vraiment beaucoup, et je t'encourage bien sûr à poursuivre (et même, t'as pas intérêt à t'arrêter là, je pense que tu tiens un très bon truc !).
Ce second chapitre me plait autant, mais cette fois, je vais entrer un peu plus dans quelques détails.
* * *
Sur le "style" :
J'avais noté un style à la "Easton Ellis", j'ai vu que tu l'aimais, est-ce que tu confirmes ? Quelques réflexions persos (plus ou moins exactes, à chacun de se faire une idée !) :
En prenant ce parti d'écriture, je trouve que probablement, le personnage narrateur est un peu "extérieur à lui-même" (tiens, pourrait-on rapprocher BEE de l'étranger de Camus ?). Du coup, c'est aussi probablement une approche anti-psychologique, dans le sens où le narrateur se montre de l'extérieur, pas de l'intérieur, son "intérieur" était défini "en blanc", en fonction de ce qu'il voit, de la façon dont il réagit.
Panda a trouvé le chapitre "plus romantique", moi pas tellement. Mais du coup, je pense qu'une approche romantique serait une grande erreur ! Bertrand a ré-écrit un passage d'une façon que je touve "romantique" (bien par ailleurs). Mais ça changerait tout : dans son texte, le narrateur n'a plus le recul, les légères phases de nausées, il est plus attaché à Elsa.
Bref, la romantisme est une possibilité, mais pas celle vers laquelle tu te diriges, et je pense qu'il faut exploiter ton histoire dans ton style, dans ce genre. Ca me semble très intéressant.
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Tu prends donc parti pour une écriture neutre, et volontairement appauvrie : phrases simples, vocabulaire simple. J'aime beaucoup ce choix "esthétique" (écriture blanche ?), il fonctionne bien.
Cependant, je trouve que tu te heurtes à une double difficulté technique du genre :
- Tu utilises beaucoup de "je" (28 comptés dans ce court extrait). C'est une gageure d'en faire disparaître, mais je pense que ça peut alléger considérablement l'ensemble.
- Tu utilises des verbes "pauvres" (je dis, je vois, je pense, je décide, je vais...). Et comme tu commences ta phrase souvent en je + verbe, ça fait peut-être un peu trop. Je ne crois pas qu'utiliser des verbes plus riches (genre je profère, je réponds, je rétorque, etc.) soit une bonne solution, au contraire. Je pense que tu peux essayer, notamment dans les phrases du type "je vois", de simplement éliminer le verbe, puisque le texte étant écrit du point de vue de ce "je", c'est quasi-intrinsèque. Une autre solution est de varier un tout petit peu la structure des phrases, (par exemple "Alors que je", ou uiliser les formes de participe présent)
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Une autre difficulté du style, c'est la gestion du temps. De façon quasiment forcée, tu écris dans une déroulement chronologique. Ca pourrait finir peut-être par donner un côté lancinant, laborieux (ce n'est pas le cas ici).
Du coup, il faut à mon avis ruser, se référer au passé, peut-être ne plus donner un moment de référence temporelle (pour éviter de scander le récit jour par jour, heure par heure). Il y a d'autres méthodes plus radicales (un passage écrit au passé par exemple).
Bref, à toi de trouver ta solution, je signale juste le risque.
Voila quelques éléments que j'avais en tête, vois si ça peut t'intéresser ou pas.
Bravo encore pour ce texte, premier et second chapitre ! J'aime vraiment beaucoup, et je t'encourage bien sûr à poursuivre (et même, t'as pas intérêt à t'arrêter là, je pense que tu tiens un très bon truc !).
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Merci Loupbleu, je ne m'attendais pas, en postant sur votre forum, receuillir autant de conseils et commentaires, j'en suis ravi. Malheureuseument, j'hésite à reprendre à de trop nombreuses reprise mon texte qui risquerait de perdre sa saveur, sa spontaneité.
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Avance d'abord, tu reprendras l'ensemble ensuite.Orakei a écrit:Merci Loupbleu, je ne m'attendais pas, en postant sur votre forum, receuillir autant de conseils et commentaires, j'en suis ravi. Malheureuseument, j'hésite à reprendre à de trop nombreuses reprise mon texte qui risquerait de perdre sa saveur, sa spontaneité.
Tu peux tenir compte des conseils qui te te sembleraient justifiés en écrivant la suite.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Sans être indiscret, est-ce que tu as fini ce récit (roman) ? Sinon, c'est peut-être une bonne idée d'aller jusqu'au bout et à la limite reprendre après si tu le sens.Orakei a écrit:Merci Loupbleu, je ne m'attendais pas, en postant sur votre forum, receuillir autant de conseils et commentaires, j'en suis ravi. Malheureuseument, j'hésite à reprendre à de trop nombreuses reprise mon texte qui risquerait de perdre sa saveur, sa spontaneité.
Si tu as des doutes ou besoin d'aide ou simplement d'encouragements pour finir, n'hésite pas à en demander ici ! A mon humble avis, le plus important, c'est d'aller jusqu'au bout !
Si tu as déjà fini (ou presque), il y a probablement des gens (de confiance) qui sont prêts à lire le tout si tu leur envoies par mail, et te donner leurs impressions.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Ben voilà, sans l'avoir vue, je dis comme Kilis ! Je pense que tu peux lui faire confiance pour ce conseil, elle est allée au bout d'un (très bon) roman !kilis a écrit:Avance d'abord, tu reprendras l'ensemble ensuite.Orakei a écrit:Merci Loupbleu, je ne m'attendais pas, en postant sur votre forum, receuillir autant de conseils et commentaires, j'en suis ravi. Malheureuseument, j'hésite à reprendre à de trop nombreuses reprise mon texte qui risquerait de perdre sa saveur, sa spontaneité.
Tu peux tenir compte des conseils qui te te sembleraient justifiés en écrivant la suite.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Non je n'est rien terminé, tout ce que j'ai écrit se trouve sur ce forum. Mais j'ai toute la trame en tête ou plutot sur mes carnets. Je connais exactement la suite des évènements, les tenants et les aboutissants, les enjeux textuels.
Là où je me dis que je tiens le bon bout c'est que Victor (narrateur) et Elsa font partie de moi à présent, je pense à eux du réveil au coucher, j'écris assez peu, je réfléchis beaucoup, c'est grave docteur ?
Là où je me dis que je tiens le bon bout c'est que Victor (narrateur) et Elsa font partie de moi à présent, je pense à eux du réveil au coucher, j'écris assez peu, je réfléchis beaucoup, c'est grave docteur ?
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
non, c'est tout simplement génial, je t'envie !Orakei a écrit:Non je n'est rien terminé, tout ce que j'ai écrit se trouve sur ce forum. Mais j'ai toute la trame en tête ou plutot sur mes carnets. Je connais exactement la suite des évènements, les tenants et les aboutissants, les enjeux textuels.
Là où je me dis que je tiens le bon bout c'est que Victor (narrateur) et Elsa font partie de moi à présent, je pense à eux du réveil au coucher, j'écris assez peu, je réfléchis beaucoup, c'est grave docteur ?
je comprends qu'on puisse être habité par les personnages qu'on a créés (et qu'on ait du mal, en fin de récit, à les lâcher !)
tout à fait d'accord avec Kilis et Loup : continue sans faiblir, si tu peux, en tenant compte des conseils, mais ne reprends pas depuis le début, tu risques de te décourager et de lambiner. Reprendre le tout à la fin, ça oui, avec lecture à des gens de confiance pour conseils complémentaires
si tu as des problèmes d'ortho je veux bien voir ça avec toi parce que maintenant je me suis bien outillé en ouvrages de référence. Mon mail est sous mon avatar à gauche ;-)
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
qu'est-ce que tu entends par "c'est du poulet ma cocotte" ? Si tu continues comme ça tu pourrais presque faire critique littéraire pour France Soir lol
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Macaire, tu voudrais pas être un peu plus explicite quand tu postes un commentaire sous un texte.Macaire a écrit:C'est du poulet ma cocotte.
Tu veux dire quoi exactement avec cette phrase sybilline?
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Oups! on a réagi en même temps.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
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Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
C'était une réponse à une plaisanterie de mentor sur je(u).
L'acceuil laisse à désirer. Si en plus la bouffe est mauvaise, on n'est pas dans la caille...
L'acceuil laisse à désirer. Si en plus la bouffe est mauvaise, on n'est pas dans la caille...
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
ouah ! alors fallait poster dans le fil adhoc pour éviter les quiproquos ! (ortho de quiproquo ??)Macaire a écrit:C'était une réponse à une plaisanterie de mentor sur je(u).
L'acceuil laisse à désirer. Si en plus la bouffe est mauvaise, on n'est pas dans la caille...
pas grave !
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
C'est ad hoc : j'ai cherché "tous les textes de mentor", et le prmier de la liste était là..
C'est dans le livre des proverbes qu'on peut lire : "qui me cherche me trouve"
C'est dans le livre des proverbes qu'on peut lire : "qui me cherche me trouve"
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Etant donné que tu as déjà posté prés de 150 messages en 4 jours, ne t'etonnes pas de l'acceuil mitigé que les forumeurs t'ont accordé.Macaire a écrit:L'acceuil laisse à désirer.
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
ha ! Haddock ! ok d'ac ! thanks, visiblement le latin n'est pas ma langue maternelleMacaire a écrit:C'est ad hoc : j'ai cherché "tous les textes de mentor", et le prmier de la liste était là..
C'est dans le livre des proverbes qu'on peut lire : "qui me cherche me trouve"
"tous les textes de Mentor" peuvent se commenter au bout de tous les textes de Mentor
'tain, v'la que j'parle comme Delon maintenant :-(
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
quant aux vraiesrumeurs, je te dis pas ce que ça aurait été ;-)Orakei a écrit:Etant donné que tu as déjà posté prés de 150 messages en 4 jours, ne t'etonnes pas de l'acceuil mitigé que les forumeurs t'ont accordé.Macaire a écrit:L'acceuil laisse à désirer.
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Et puis il faut apprendre à compter. j'ignorais vos marottes, et j'ai pété ma calculette...
j'ai lu en arrivant qu'on parlait d'écriture, et on arrête pas de ma balancer des chiffres.
je ne m'explique pas votre crispation, tout ce que je vois, c'est que vous restez entre vous, et que malheur à l'étranger...
A observer que tout ce que j'ai écris est court, mais je me vengerai...
j'ai lu en arrivant qu'on parlait d'écriture, et on arrête pas de ma balancer des chiffres.
je ne m'explique pas votre crispation, tout ce que je vois, c'est que vous restez entre vous, et que malheur à l'étranger...
A observer que tout ce que j'ai écris est court, mais je me vengerai...
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
qué étranger ?? Orakei est tout neuf ici ! Regarde un peu les anciennetés avant de parler comme çaMacaire a écrit:Et puis il faut apprendre à compter. j'ignorais vos marottes, et j'ai pété ma calculette...
j'ai lu en arrivant qu'on parlait d'écriture, et on arrête pas de ma balancer des chiffres.
je ne m'explique pas votre crispation, tout ce que je vois, c'est que vous restez entre vous, et que malheur à l'étranger...
A observer que tout ce que j'ai écris est court, mais je me vengerai...
va pas commencer à nous taxer de clan svp !
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Je suis arrivé peu de temps avant toi et je me sens trés bien ici, je n'ai pas eu le moindre problème avec qui que ce soit. A part avec toi, t'as 49 ans, j'en ai 16, quand je te lis j'ai l'impression de lire une pisseuse de 14 ans. Voilà, encore des chiffres excuse moi
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Ben ouais et alors ? C'est pas pire que d'écrire avec des poils de cul !
tu veux que je te dise où elle pisse la pisseuse, merdeux ?
tu veux que je te dise où elle pisse la pisseuse, merdeux ?
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Et pour le fil désolé, ce n'est pas mon intention. ceci dit, ce n'est pas le seul à être pollué.
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Sinon, en on français, il y a des mots moins cons pour demander à quelqu'un qu'il se tire. Vous n'avez qu'un mot à dire. Je n'irai pas baver dehors.
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
Macaire : merci de rester poli et merci de ne pas encombrer les fils d'autres auteurs avec tes inepties.
Re: Voyageurs, intro du chapitre 2
j'adore cette insulte "merdeux", j'aime bien "pisseuse" aussi. C'est la plus belle joute verbale de toute ma vie ! Merci Macaire, pour la peine le merdeux- qui-écrit-avec-des-poils-de-cul te demandes de rester LOL
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