Pierre fourmis

Perché sur la branche, pattes dans le néant
Il faisait claquer ses souliers nonchalamment,
De son regard vert sur l’horizon angoissant
Il fixait constamment le bleu insignifiant.

En culotte courte, les brettelles croisées,
Petit corps balance sur la ramure amie,
Avec les paumes il touche l’écorce brûlée,
Ses longues mains jouent sur la famille fourmis.

Il aimerait faire parti de cette tribu,
Trottant en file indienne méthodiquement,
Ses phalanges font obstacles à ses bêtes ténues,
Il s’amuse et prend garde à rester très clément.

Le soleil tourne et se fait des plus modéré,
Les doigts se crispent, approche l’heure de rentrer,
Sa mâchoire se tend et le corps s’alourdit,
Les olives de ses jolis yeux virent au gris.

Ultime œillade sur l’étroite colonie
Avant de les écraser avec fourberie,
Sous son doigt, cimetière d’insectes sans vie,
L’Œil devenu vitreux se perd dans un tournis.

Lui reste pour choix de retrouver sa maison
Où rester flotter avec elles en communion,
Il choisit de se laisser choir à la renverse,
Regrets amers de l’attitude perverse.

Le garçonnet se cogne sur la caillasse
Index levé vers les nuages écarlates,
Il sourit songeant à la fratrie cul-de-jatte,
Osselets éparpillés Pierre s’efface.

Tant de désespérance chez un enfant !
Si j'ai bien compris, il envie le sort des fourmis et aimerait intégrer leur microcosmos. Rêve impossible. Dépit. Cruauté, et pour finir, refus de rejoindre sa condition, et choix de disparaître.
Bien étrange, ce poème !

L'histoire est épatante et sort des sentiers battus.
Mais quelle idée de l'avoir mise en (mauvais vers)
En principe la poésie c'est fait pour valoriser l'idée, ici elle la dessert.
C'est trop bête.
Si tu prends le temps de détricoter cette versification, tu obtiendras un très bon poème en prose

j'ai bien aimé et imaginé la scène

la recherche de métrique me paraît un peu forcé parfois la fluidité de la lecture
par exemple le dernier vers de ce quatrain :

Il choisit de se laisser choir à la renverse,
Regrets amers de l’attitude perverse.

sinon, j'ai bien aimé,

ps: bretelles, ça prend un ou deux T ???

je visualise la scène, mais pas sous la forme d'un poème.
cela aurait fait un beau texte en prose, mais vous tirez sur la corde : les rimes, la métrique et par dessus tout, la construction du vers.

Océacide a écrit:Perché sur la branche, pattes dans le néant
Il faisait claquer ses souliers nonchalamment,
De son regard vert sur l’horizon angoissant
Il fixait constamment le bleu insignifiant.

vous installez le décor, super, mais la contrainte de la rime vous fait filer une phrase interminable (virgule après : "pattes dans le néant", perso pas de virgule après : "nonchalamment", il manque quelque chose après "angoissant"), en "an" ? "pattes dans le néant" ? dans le vide, tout simplement...

je m'arrête là.
j'aimerais lire ce texte déplié, franchement.

Réecriture classique et non phonique ... et Pussicat je vais tenter de "chiffoner" ce poème trop plié !

Perché sur la branche pattes dans le vide
Il faisait claquer ses souliers nonchalamment,
De son regard vert sur l’horizon livide
Il fixait le bleu insignifiant, déprimant.

En culotte courte, les bretelles croisées,
Petit corps balance sur la ramure amie,
Avec ses paumes il touche l’écorce creusée,
Ses longues mains jouent sur la famille fourmis.

Il aimerait faire parti de cette tribu,
Trottant en file indienne méthodiquement,
Ses phalanges font obstacles à ses bêtes rebuts,
Il s’amuse et prend garde à rester très clément.

Le soleil tourne et la lune fait son entrée
Les doigts se crispent, approche l’heure de rentrer,
Sa mâchoire se tend et le corps est aigri,
Les olives de ses jolis yeux virent au gris.

Ultime œillade sur l’étroite colonie
Avant de les écraser sans parcimonie,
Sous son doigt, cimetière d’insectes sans vie,
L’Œil devenu vitreux son mal est assouvi.

Lui reste pour choix de retrouver sa maison
Où tomber de haut avec elles en pâmoison,
Il choisit de se laisser choir à la renverse,
Regrets amers de l’attitude perverse.

Le garçonnet se cogne sur la caillasse
Index levé vers les nuages écarlates,
Il sourit songeant à la fratrie cul-de-jatte,
Osselets éparpillés Pierre s’efface.

Bravo Océanide
Ainsi tes deux textes s'emboîtent à merveille.

Désolé d'avoir fait la chochotte plus haut, mais ça veut dire que l'originalité m'a bien plu
ça rend exigeant :o)

Bravo pour la réécriture ça sonne bien mieux à l'oreille, c'est plus fluide ainsi.