Petit bonhomme sous le pont de l'Alma (une comptine revisitée)

T’es seulabre dans le brouillard
Avec ton litre de pinard
Et tu racontes ton histoire
A deux pigeons et trois gaspards

Quand c’était les jours de soleil
Le temps des croissants au réveil
Ton achélème de Corbeille
Te paraissait une merveille

Trente ans d’labeur industriel
Et on te fout à la poubelle
Attends comment déjà qu’ils l’appellent
La compression de personnel

A quoi que ça sert de traîner
Ton existence fatiguée
Plus de femme plus de métier
Et la flotte est tout à côté

Et tu tètes ta betterave
Que t’as siglée de ta mandave
Et tu trinques-z’ avec le Zouave
Avec  l’espoir qui se natchave

Marre de la maison en carton
Petit bonhomme vie de con
C’est pour toi le temps du plongeon
Bonjour Bonjour petits poissons

Petit bonhomm’ tu t’es jeté
Bien sûr tu ne sais pas nager
Demain tu n’auras plus de nez
La poiscaill’ l’aura boulotté

Mais tu goûteras le bonheur
Tu connaîtras gloire et honneurs
Lorsqu’un jeune présentateur
Parlera  de toi au 20 heures


Entre Dassault et ses avions
La Bettencourt et ses millions
Le dernier Amélie Nothomb
Ce s’ra le temps d’la compassion !

Merci Legone, c'est excellent.
A tous points de vue.

Le premier point qui m'importe ici c'est qu'un (on dit quoi participant, correspondant, adhérent ?) se prenne encore par la main pour écrire.

Le second, pardon Legone, c'est ton texte. Pardon de penser que le forum est plus important que ton texte. Oui, je crois que le collectif, l'abandon du primat de la subjectivité est une priorité.
Celui qui dorlote son ego coule la vie sociale.
Ce qui me ramène bien sûr à ton petit bonhomme.

Legone a écrit:Trente ans d’labeur industriel
Et on te fout à la poubelle
Attends comment déjà qu’ils l’appellent
La compression de personnel

Ta description du bonhomme touche juste, acide sans pleurnicherie, la "compassion" - plutôt vide au demeurant - ayant remplacé la lutte et la solidarité.
Et encore !... Un suicide par le feu, ça fait causer dans le poste, mais un noyé !
Les suicides au travail, on en parle quelquefois, pas tous, mais les chômeurs alcoolos !

Bon, si c'est une comptine dis nous voir, je ne l'ai pas reconnue.

Merci. C'est trop d'honneur. Il s'agit de Cadet Roussel évidemment.

Poignant parce que tellement juste.
La noyade rajoute, à mon sens, une touche de dérision "Demain tu n’auras plus de nez La poiscaill’ l’aura boulotté" que n'aurait pas eu une immolation par le feu. Peu lui importe sans doute la compassion post mortem à ton petit bonhomme !

Legone c'est un petit sucre dans ce forum

Tiens, tu es toujours là toi ?  :

Le vieux Legone à trois roustons
Qui n'ont ni slip ni piston
Le vieux Legone à trois roustons
Qui n'ont ni slip ni piston

Mais quand il voit des demoiselles
Il ne peux plus se passer d'ailes

Ah oui, ah oui vraiment
Le vieux Legone est un fervent !

Je ne te manque pas. On se marre par ici ? Raconte moi. Et les questions existentielles et essentielles : Existe-tu ?

ah tiens tu t'es débanni ? et juste pour venir chanter des obscénités à tes petits camarades ? je vais te dénoncer à la modération !

Jolis vers Narb et toujours aussi chouette chapeau. Ya pas à dire.
Je vois avec plaisir que tu es encore là et j'attends ta nouvelle production avec impatience.

Eh bien, moi qui songeais à aller rejoindre ce petit bonhomme sous le pont de l'Alma, je crois que je vais rester encore un peu, histoire de voir ce que nous réserve le zouave.

seyne a écrit:ah tiens tu t'es débanni ? et juste pour venir chanter des obscénités à tes petits camarades ? je vais te dénoncer à la modération !

La délation, y'a rien de meilleurs. Cayenne ne manque pas de piment ! Je suis revenu à la rame.

Legone a écrit:Jolis vers Narb et toujours aussi chouette chapeau. Ya pas à dire.
Je vois avec plaisir que tu es encore là et j'attends ta nouvelle production avec impatience.

Oh non ! Je suis de passage pour voir si jamais… si jamais j'aimerais, mais ça m'étonnerait !

Devant ses vers, devant sa prose,
La critique reste sans voix.
C’est qu’il s’agit d’un virtuose
Tel que V.E. jamais n’en voit.

Jaloux de ce cerveau de choix
Qui ne connaît pas l’ankylose,
Tous les rimailleurs de mes…trois
Sont atteints par la sinistrose.

Ce génie a-t-il un secret ?
Tous les jours que le bon Dieu fait
Mange-t-il des kilos d’ablettes ?

Ou bien pour phosphorer ainsi,
Comme le vieux maître Vinci,
Doit-il sucer des allumettes ?

T'es vraiment complétement sonnet toi !

Bon le talent est de retour. Bonne nouvelle.

Rebecca a écrit:Bon le talent est de retour. Bonne nouvelle.

Merci pour le compliment : c'est mon talent d'Achille que tu célèbres évidemment.

Malheureusement, je n'ai pas l'intention de publier, seulement de voir un peu ce qui se passe et dire bonjour à des po(é)tesses et des poteaux ou tard.