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La cité des dauphins

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La cité des dauphins Empty La cité des dauphins

Message  Ariane Sam 19 Avr 2008 - 12:37

Bonjour !

Je viens ici vous présenter mon premier roman, la cité des dauphins. C'est une enquête qui se déroule dans un futur de science-fiction, sur une planète presque liquide nommée Thétys.

L'héroïne, Istalle, cherche à découvrir si son père est réellement le responsable de la destruction d'un projet de ville sous-marine (Ekysse). Dans sa quête de vérité, elle retourne plonger dans les ruines de la ville engloutie, huit ans après la catastrophe.
Dans les décombres, elle rencontrera des créatures télépathes, les "dauphins d'Ekysse", étranges, farouches et intelligents, qui semblent détenir la vérité à travers les souvenirs des morts.
Et dans sa vie, elle sera amenée à rencontrer des rescapés de ce terrible accident, qui sont mystérieusemlent restés près de la ville disparue. Et si l'un d'eux était le coupable ?...

Tout de suite, un petit extrait.

Regardant autour d’elle comme pour se protéger d’une éventuelle attaque, Istalle vit que le courant l’avait faite dériver vers le haut, bien plus loin des autres plongeurs qu’elle ne l’aurait voulu. Un frisson la secoua, irrépressible. Son cœur accélérait trop vite, il fallait se calmer.
Guettant l’eau sombre, Istalle vérifia que son bouclier de protection fonctionnait mais ne se sentit pas plus en sécurité pour autant. Dans ses oreilles, il n’y avait que le silence de la mer. Personne ne se demandait donc où elle était ? Pourtant, il y avait un dispositif de contrôle des déplacements, elle le savait, elle l’avait vu avant de descendre… alors ? Elle ne se rendait pas compte qu’elle avait coupé le son.

Une sensation se réveilla en elle. Istalle ne pouvait la décrire mais elle savait qu’elle l’avait déjà connue. Cela s’insinuait et venait de l’extérieur. L’eau frémissait, déplacée par des êtres impalpables. Réunissant ses forces, elle nagea vers le fond et les autres qui venaient la rejoindre. Istalle reconnut Mæror Nel en premier, à son brassard blanc. Sa tête tournait et elle luttait pour garder le contrôle de ses pensées.
Mais c’était inutile, l’eau s’était infiltrée dans sa tête, balayant ses pensées. Elle se revit enfant, huit ans auparavant et ses peurs la traversaient avec une force qu’elle n’aurait jamais cru devoir affronter encore. Les yeux encore ouverts, immobile, Istalle sentait une présence toute proche, la voyait presque.

Et dans sa tête, le tourbillon enflait, devenait maelström, ses souvenirs s’emballaient et l’entraînaient malgré elle vers les fantômes de son passé. Ses mains pressées sur ses tempes, elle ressentait sa surprise lorsque Jade était venue la réveiller, son inquiétude lorsqu’elle avait dû sortir sans s’habiller. Elle revivait son angoisse à la vue de celle de sa mère, la peur qui avait suivi la découverte des rues inondées, l’épouvante de voir un monde s’écrouler… et, par-dessus tout, une impression de danger diffus mais réel, actuel.

Affrontant un cataclysme passé et une menace bien présente, Istalle se sentit couler. La force qui se jouait d’elle était trop grande, insurmontable. La repousser était trop dur… Soudain, la pression se relâcha d’un coup. Dans les vapes, elle crut voir une silhouette élancée se dissoudre dans l’eau brodée d’étoiles d’or.


Désolée, ça prend pas mal de place.
Si ça vous intéresse, parlons-en, je peux mettre d'autres extraits. Le début de l'histoire est disponible sur http://citedesdauphins.mabulle.com.
Bonne lecture !
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Message  souris Sam 19 Avr 2008 - 13:21

Moi aussi j’aime bien la mythologie grecque…

Pour ton scénario de roman, ça me fait penser à de la BD, genre Bételgeuse.
Si tu as choisi cet extrait, c’est qu’il doit être représentatif du reste, mais peut-être que tu en as servi trop peu pour qu’on puisse s’associer à l’aventure de ton personnage.
Pour ce qui est de la forme, de prime abord ton style semble très académique. Il peut convenir à un long récit d’aventure, mais peut-être qu’il manque un peu de punch. Peut-être qu’en l’écrivant au présent, il gagnerait en rythme.
Je sais, je n’ai que 16 ans, mais je suis tombée dedans quand j’étais petite, alors merci de ne pas avoir d’a priori sur mon âge et de ne pas penser : mais pour qui elle se prend, cette souris, pour me donner des conseils !
C’est pas un conseil de souris, c’est un avis de lectrice !
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Message  Ariane Sam 19 Avr 2008 - 13:50

Effectivement, j'ai mis peu de texte par rapport aux sujets que j'ai lus.
Quant à Bételgeuse, j'adore. J'ai tout le cycle Aldébaran ^^.
Je n'ai pas d'a priori sur ton âge, souris, j'ai commencé à écrire à 15 ans alors... et c'est gentil de me faire une critique.

Bon, je mets le début de l'histoire, en sautant les deux premiers chapitres (qui se passent huit ans avant).



Vingt ans. L’âge où on vous prend encore souvent pour une gamine mais où on vous confie des tâches d’adultes. Au fond d’elle-même, Istalle était plus vieille. Son visage la faisait paraître moins mûre qu’elle n’était, mais pas son regard. Un regard dont elle ne savait plus s’il fallait se réjouir qu’il soit bleu et dans lequel trop de tristesse avait passé.
Est-ce que tu sais ce que tu viens faire ici ? Ce que tu vas y trouver ? Si tu vas y trouver quoi que ce soit ?…

Assise, les pieds nus enfouis dans le sable, Istalle laissait ses cheveux flotter dans le vent tandis qu’elle scrutait la mer devant elle. Vêtue d’un simple maillot et d’une veste claire, elle était seule. La plage était déserte à cette heure si tardive. Se rallongeant sur le paréo, elle regarda ce ciel qui n’était pas le sien mais qui portait une partie de son histoire. L’étoile rouge d’Eyal achevait lentement son parcours vers l’Ouest. Un vent tiède plongea Istalle dans la torpeur et elle dut lutter pour ne pas s’endormir. Un peu de sable roux dans la bouche la tira de sa somnolence. Elle secoua la tête et écarta une mèche brun clair de ses yeux. Regardant à nouveau la mer, elle commença à enlever ses affaires et les mettre dans son sac. Debout, droite comme une flèche dans le sable, Istalle braqua son regard sur l’eau qui clapotait doucement et la maudit.
Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu m’as pris mes parents ?… Ici, là, quelque part… mes parents sont morts. Je n’aurai pas la paix. Pas tant que j’ignore si Orhi Kyléon est oui ou non le responsable de la destruction d’Ékysse.

C’était pour cela, uniquement pour cela qu’elle était revenue. Après bien des hésitations, des bagages faits puis défaits, Istalle avait pris un petit nécessaire avec elle et s’était embarquée le premier jour de ses vacances. Même son cœur, même Tyde n’avait pu la retenir. Elle pensait, non, elle était sûre qu’il ne mettrait pas plus de deux jours à la retrouver : un pour comprendre qu’elle ne l’avait pas fui, lui, et un pour suivre le même chemin après avoir consulté ses réservations sur Internet. Cela ne l’inquiétait pas. Elle était résolue à aller jusqu’au bout, connaître la vérité quelle qu’elle soit…
Repassant la main dans ses cheveux, ses doigts touchèrent l’infime point d’implantation de sa puce identitaire, à la base de la nuque. Elle tapota deux fois et un écran s’alluma devant ses yeux, impalpable.
Quatre appels en absence et un message… bien sûr. Tu sais bien que je ne répondrai pas.

Istalle mit sa visière pour mieux voir l’écran. Elle ouvrit mentalement la page des cartes. Un point brillant la localisait sur le versant nord d’une toute jeune île, déjà ouverte au tourisme. Non loin de là, à quelques kilomètres entre cette île et la suivante des nouveaux territoires se trouvait une zone entourée d’un cercle rouge. La zone d’Ékysse ou ce qui était plus que jamais une cité marine. Elle n’était plus habitée d’hommes mais hantée par les sparocs et régulièrement explorée par des sondes.
Un échec total. Il n’était pas facile d’y aller mais Istalle le devait. Avant de partir, elle avait pris soin de relever les cartes de la ville et de se les transférer.
Il faut que je fasse vite. J’ai stocké beaucoup de documents. D’ici peu, ma mémoire sera pleine. Il faudra que je la vide ou que j’achète de quoi atteindre la limite autorisée.

Elle enfila alors un pantalon beige et quitta la plage roussie par les derniers rayons. En arrivant près des premiers arbres, elle passa devant la porte de téléportation, hésita, puis mit ses chaussures et poursuivit à pied pour se changer les idées. Elle marcha ainsi dix minutes pour regagner l’hôtel. Istalle se sentait étrangement fatiguée, comme si l’air marin avait anéanti toutes ses forces.
Je n’ai pas l’habitude… être dans un air si pur et près de la mer… à Pierrefort l’air était bien moins bon et peu vivifiant.
Istalle monta dans sa chambre par l’ascenseur car les téléporteurs étaient réservés aux gens fragiles et aux personnes âgées. Posant la main sur l’empreinte, elle ouvrit la porte de la chambre 707. Elle posa son sac, enleva ses chaussures et s’étendit avec un soupir, les paupières déjà lourdes. Le lit se creusa pour l’accueillir confortablement. Moins de cinq minutes plus tard, elle dormait.

Elle se vit enfant, debout sur une chose dure. Une plate-forme ? Un toit ?… elle ne savait plus. Tout était flou à travers ses larmes. L’eau bleue et triste luisait doucement sous les premières lueurs de l’aube. Rien ne permettait d’affirmer qu’elle se trouvait au-dessus d’un cimetière, tombeau liquide qui s’était refermé de façon soudaine et implacable. Tout était calme et silencieux, beau.
Près d’Istalle, il y avait sa mère, assise, son visage pâle aux cheveux noirs collés sur les joues, ses yeux bleus vides, désespérément vides de toute lueur de vie. Pendant deux jours elle n’allait pas prononcer un mot. Au début, Istalle n’avait pas compris : il n’y avait personne autour d’elle. Personne… tout était mort et froid.
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Message  Lucy Sam 19 Avr 2008 - 16:45

Joli extrait qui donne envie d'en savoir plus. "mabulle.com", pourtant, n'est pas de cet avis... on ne peut pas entrer.

Ariane a écrit :

La repousser était trop dur…
L'une de mes prof de français disait : "Seul le pain est dur !". Peut-être remplacer "dur" par difficile.

Tout était calme et silencieux, beau.
Pourquoi pas un rythme ternaire : "Tout était calme et silencieux [et] beau."

Juste des idées en l'air. Quand tu veux pour une petite suite ! ^)^
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Message  Ariane Sam 19 Avr 2008 - 18:27

Lucy a écrit:Joli extrait qui donne envie d'en savoir plus. "mabulle.com", pourtant, n'est pas de cet avis... on ne peut pas entrer.

ah tiens ! oui, effectivement, j'ai ajouté un point de trop, désolée ^^'
c'est donc [url]http://citedesdauphins.mabulle.com [/url]
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Message  Sahkti Jeu 24 Avr 2008 - 8:08

Il y a décalage entre la longue présentation que tu fais de ton roman et les extraits que tu proposes, qui ne reflètent pas réellement, à mes yeux, toute l'intrigue et la complexité de ce que tu évoques dans ton introduction, c'est dommage (je n'irai pas sur ma bulle, juste VE pour moi).
je reste donc un peu sur ma faim, n'ayant pas retrouvé dans tes lignes tout ce que tu annonces mais ça semble toutefois prometteur.
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Message  Ariane Sam 3 Mai 2008 - 19:54

Enfin revenue de vacances (sans internet ou presque) je peux vous mettre la suite du début :).
Merci à ceux et celles qui sont passés lire, c'est très gentil, surtout pour les critiques (je n'aime pas trop les critiques, comme beaucoup, mais je les prends toujours en compte donc merci !)
A Sakhti : en fait, j'écris en times 10 sur word, et ce petit bébé de dauphin pèse quand même 80 pages. Forcément, résumer les noeuds de l'histoire, ça paraît simple. J'ai donc dû choisir un extrait, je n'aime pas ça parce que je n'arrive pas à choisir... pour piquer la curiosité, j'ai pris un extrait vers le début, la première rencontre avec les "dauphins" d'Ekysse.
J'ai pensé que ça donnerait une idée du climat aquatique, essentiel, et, ben tout simplement que ça pourrait intriguer.
En fait, j'arrive plus facilement à écrire qu'à expliquer. ^^ (se sent un peu bête).



Istalle reprit lentement conscience de sa main, posée sur le tissu. Puis sentit la lumière derrière ses paupières et sut où elle était. Istalle ouvrit les yeux. Son cœur battait rapidement. Elle revint lentement à la réalité, vit ses vêtements froissés, les draps non défaits sur lesquels elle reposait. La tête lourde, la jeune femme saisit la bouteille d’eau qu’elle gardait toujours auprès du lit et but une longue gorgée.
Elle connaissait par cœur le rapport de la Catastrophe :
- 22h45 : Orhi Kyléon, qui était rentré chez lui, retourne à son travail, dans le bâtiment de biologie, mitoyen du centre de contrôle de la pression du dôme.
- 23h00 : les limites inférieures du dôme commencent à s’effacer et l’eau à entrer dans la cité.
- 23h01 : Orhi appelle son épouse Jade et lui dit de retourner immédiatement à la surface avec leur fille par les navettes d’évacuation.
- 23h05 : un appel général est lancé depuis l’observatoire permanent de sécurité, demandant aux habitants de garder leur calme et de se rendre aux sommets des tours pour y gagner des navettes de secours ; l’eau atteint déjà le niveau critique de 5 mètres.
- 23h09 : une trop forte pression s’exerce sur le dôme, désormais instable, celui-ci disparaît totalement et la cité est engloutie.
- 23h13 : deux navettes emportant 54 rescapés rejoignent la surface.

Sur les 676 personnes qui étaient à Ékysse ce soir là, seules 56 avaient survécu. Dont elle. Son père, alors âgé de trente-quatre ans, avait été englouti et l’esprit de sa mère n’avait pas reparu, sauf pendant de rares instants… Elle avait été confiée à la sœur de Jade, une femme qui ne comprenait rien aux scientifiques et n’avait jamais beaucoup apprécié ses parents. Pourtant, elle l’avait prise sous son aile avec affection, peut-être parce qu’elle n’avait jamais eu de fille. Elle avait eu trois garçons, des triplés, et n’avait pu avoir d’autres enfants depuis.
Entre les horreurs qu’elle avait vues et cette chaleur humaine retrouvée auprès d’un père, d’une mère et des frères dont elle aurait aimé être la fille et la sœur, Istalle fut d’abord complètement désorientée. Puis elle retrancha dans sa mémoire ce qu’elle avait vécu avant. Malgré ses efforts, elle ne put jamais appeler Marc et Cylia des noms de « papa » et « maman ». Une fragile adolescente se constitua, fuyant un passé qu’elle ne pouvait renier. Istalle ne pouvait oublier ce qu’elle avait vu.
Pendant plusieurs mois, traumatisée, elle fut hantée de cauchemars épouvantables. Les vagues noires se refermaient toujours sur elle, et elle ne pouvait rien faire. Ou alors elle voyait ses parents se faire emporter sans espoir alors qu’ils étaient tout près d’elle. Istalle s’arrangeait pour éviter les cours de natation tant l’eau, même peu profonde, lui faisait peur. La première fois où elle ne put y échapper fut un calvaire. Elle n’arrivait à nager que la tête hors de l’eau. Elle devenait comme folle dès qu’on la lui enfonçait par jeu. Mais elle ne révéla rien, de crainte de se retrouver isolée. Elle avait dit à ses amis que ses parents étaient morts dans un accident de plongée sous-marine alors qu’elle-même n’était pas loin. Ce n’était faux qu’à moitié.

Deux ans après, les syndromes commencèrent à diminuer. Elle se força à nager chaque semaine et commença à mettre la tête sous l’eau, puis à apprécier celle-ci. Istalle se méfiait toujours mais l’élément liquide l’attirait de plus en plus fort. Elle devint très bonne nageuse, s’essayant même à l’apnée.
Lorsqu’elle eut seize ans, elle découvrit ses dons pour les sciences. Cela l’effraya car elle savait ce que faisait son père avant la Catastrophe et tout semblait la destiner à une profession apparentée. Mais elle choisit de continuer coûte que coûte pour ne pas croire à une malédiction. Cylia et Marc ne lui parlaient pas de ses parents. Malgré leurs craintes, ils la laissèrent pourtant s’engager dans cette voie.
A l’âge de dix-huit ans, Istalle hérita définitivement du nom de sa mère et devint Istalle Maura. Elle savait que cela ne la desservirait pas : seul le nom de Kyléon était entaché de la Catastrophe. Kyléon renvoyait à la cité des dauphins, qui n’était plus d’un grand cimetière d’espoirs anéantis. Et parmi les survivants de la cité, si beaucoup étaient des scientifiques et avaient connu ses parents, ils ne connaissaient pas sa mère sous son véritable nom. Sa mère…

Jade Kyléon n’avait pas souvent reparu. Lorsqu’elle voyait sa fille, elle la croyait toujours âgée de douze ans. Étrangement, elle ne se souvenait plus du tout avoir été mariée. Le mot avait été rayé de son vocabulaire, tout comme tout ce qui s’était passé le jour de la Catastrophe. Jade vivait dans un monde heureux. Elle était une bonne journaliste qui veillait sur sa fille chérie et vivait à Pierrefort, sur Mars où l’on n’avait jamais entendu parler d’Ékysse. Jade ne voyait même pas les larmes de sa fille lorsqu’elle lui parlait d’amis qu’elle croyait à Pierrefort et qui étaient en réalité d’Ékysse. Elle s’était murée dans un univers radieux et immuable. Mais parfois, une étincelle de raison refaisait surface dans ses yeux bleus et elle disait des choses qui troublaient Istalle. La première fois, celle-ci avait quinze ans.
« Je ne sais pas ce qui s’est passé. Et pourtant, ça ne pouvait être que de ma faute puisque ça n’était pas de la sienne… Ne crois pas ce qu’on te dira Istalle, Orhi est innocent, je te le jure…
- Tais-toi ! tais-toi, maman ! »
Ce jour-là, elle avait quitté la clinique en courant, le visage sillonné de larmes. Mais cela l’avait tourmentée, à tel point qu’elle enregistra désormais tout ce que disait sa mère. Pour commencer à faire la lumière sur cette histoire qui était la sienne.

A suivre ... et désolée pour la longueur.
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Message  Ariane Mer 14 Mai 2008 - 20:48

Elle collectait chaque fragment avec crainte car elle avait peur de la vérité. Pourtant, Istalle savait qu’elle seule la connaîtrait puisque Jade ne parlait qu’à elle. Ce fut aussi à cette période qu’elle recommença à nager.
Le plus important arriva peu avant ses dix-huit ans.
« Ma chérie, comment vas-tu aujourd’hui ?
- Très bien, maman. Tu as passé une bonne journée ? »
Istalle crispait ses mains sur l’enregistreur miniature. N’étant pas adulte, elle ne pouvait pas encore stocker dans une mémoire informatique. À ce moment, elle ne savait pas bien si ce qu’elle allait faire était utile…
« Est-ce que tu as des choses à me raconter ? »
- Que veux-tu qu’il m’arrive, ma chérie ? Mon boulot va comme d’habitude…Toi, tu penses à quelque chose… va-y dis moi !
- Tu le sais, maman… je veux savoir ce qui s’est passé.
- Ce qui s’est passé ? Istalle, je ne comprends pas ! tu me fais une farce ?
- Non. Raconte-moi ce qui s’est passé avant que l’eau ne nous tombe dessus ! Que s’est-il passé avant qu’Ékysse ne soit engloutie ?
- Ékysse ?… »

Les traits de Jade se crispèrent comme sous la douleur. La personne en face d’elle était sa fille. Mais quelque chose n’allait pas. Il y avait une différence. Ce visage… il lui rappelait… À ce moment, Istalle commanda le changement de couleur de la chambre qui vira au bleu sombre. Une lueur revint dans les yeux de sa mère qui se tenait le front. Elle regardait sa fille par-dessous et la lumière la faisait paraître pâle comme une morte… ou une noyée.
« Maman ! Rappelle-toi ! Ékysse ! Papa ! Dis-moi quelque chose, Jade Kyléon ! Parle ! »
Dans les ténèbres de sa conscience, Jade retrouva un peu de lumière. Sa voix coupée trahissait une souffrance lancinante.
« Il m’a dit… il m’a dit de passer par le bas, de courir vite, très vite, ne pas porter de talons surtout. Toi, il fallait te sauver au moins. Pourquoi ? Pourquoi m’a-t-il dit de passer par le bas puisque c’est là qu’il y avait de l’eau ?… puisque c’est là que le dôme était ouvert ? J’ai vu l’eau de mes propres yeux, tout comme je l’avais imaginée mille et mille fois auparavant… Istalle ! Je t’en supplie, il faut me croire ! Tu sais que je ne te mentirais pas… C’est impossible que ton père soit responsable de la Catastrophe, et pourtant tout l’accuse ! Mais j’ai vu de mes yeux qu’il était impossible ! Alors si ce n’était pas lui, la seule explication était que ce soit moi ! Moi ! Et cela non plus n’est pas possible… et pourtant c’est la seule explication ! La seule explication… explication… explication… explication… »
Sa voix se brisa lentement en même temps que ses yeux redevenaient vides et Jade se recroquevilla de nouveau sur elle-même. Istalle était tellement frappée qu’elle resta incapable de bouger jusqu’à ce que l’infirmière arrive en courant et rétablisse la lumière blanche.
« Vous n’êtes pas folle ? Vous avez vu dans quel état vous avez mis votre mère ? Vraiment, on ne dirait pas que vous l’aimez vous ! »
Istalle s’enfuit, ne pouvant voir plus longtemps ce que Jade Kyléon était devenue : une épave désespérément accrochée à sa fille. Elle savait que si elle n’était pas auprès de sa mère, Jade finirait par devenir entièrement amnésique, folle. Elle savait ce que les docteurs avaient dit. C’était un risque de partir pour Ékysse mais elle sentait qu’il le fallait. De toute façon, Jade n’avait plus grand-chose en commun avec la mère dont Istalle aimait se souvenir et il y avait peu de chances qu’elle le redevienne. …

Istalle cligna des yeux, observant un moucheron égaré dans sa chambre. Elle se tira enfin de sa torpeur et alla vers le coin douche. L’eau tiède, non salée, lui rappela le goût étrange de celle d’Ékysse. Un goût indicible mais qui rappelait des fonds marins aujourd’hui encore peu connus, au sable doré et aux prédateurs silencieux. Elle se laissa fondre sous l’eau chaude apaisante puis se réveilla avec la froide. Quittant la douche, elle se prépara rapidement et tressa ses cheveux. Reculant un peu, elle se regarda dans le miroir. Elle voyait une femme tendue, fatiguée mais déterminée. L’absence de Tyde lui fit mal. Un instant elle se demanda si elle n’aurait pas mieux fait de venir avec lui. Puis elle repensa qu’elle y avait longuement réfléchi.
C’est une affaire personnelle. Entre mes parents, Ékysse et moi. Tyde n’a pas à s’en mêler. De toute façon, il ne sait pas vraiment qui était mon père…Istalle revit ce matin heureux où elle l’avait vu partir à son travail pour la dernière fois. Qui aurait pu prévoir ?…
Il y a bien quelqu’un qui savait tout : l’ordinateur qui enregistrait toutes les données de surveillance publique. À cause de la Catastrophe, les archives ont presque toutes été détruites. Mais il y a aussi les témoins vivants. Et je sais que certains sont encore ici. Ça va me faciliter la tâche… au prix où est le transport ! Quant aux images holos, vu la réponse que j’ai eue la dernière fois, mieux vaut ne pas insister…cette histoire est devenue taboue pour les anciens constructeurs…

Déjà un jour qu’Istalle était arrivée sur Thétys. Elle savait que Tyde la retrouverait vite, trop vite à son goût. Qu’il ferait tout pour la ramener chez elle. Lorsqu’elle sortit de la salle de bain, elle sentit une présence dans la chambre et soupira.
« Tyde, qu’est-ce que tu fais là ? Je t’avais dit de ne pas venir !
- Tu es complètement dingue, Istalle ! Tu crois que venir ici va changer quelque chose ? Mais c’est pas un pèlerinage !
- Laisse-moi ! Tu ne peux pas comprendre !
- Comprendre quoi ? Que tu fais tout pour rappeler de mauvais souvenirs qui n’ont plus rien de commun avec ce que tu vis ?
- Ma mère est folle à cause de ça ! Et mon père est mort ! alors tais-toi !
- Ça ne t’apportera rien, on sait déjà qui est responsable et…
- Je n’en crois rien.
- …quoi ?
- On n’a jamais rien su de certain. Et je refuse de croire en la version officielle. Elle les arrange.
- Istalle, je-
- Non ! je refuse d’y croire. Tu sais comment s’appelle mon père ? Non tu ne sais pas. Je ne t’ai jamais dit son vrai nom. Il s’appelle Kyléon. Orhi KY-LE-ON ! ! …je suis sûre que ce n’est pas lui le responsable. Tout me dit que c’est faux. Je le sens. Ma mère a laissé échapper certaines choses qui ne collent pas… si je suis là, c’est pour ça.
- Istalle…
- Ils ont jugé sans preuves ! personne n’a de preuves certaines ! sauf un appel passé à ma mère et les données du dôme, toutes fragmentaires. Rien d’autre. Même les images de surveillance ont presque toutes été détruites. Alors maintenant que tu sais, que tu connais mon hérédité, tu as le choix : folie ou crime. Qu’est-ce que tu préfères ? la fille d’une folle ou la fille d’un probable criminel ? On sait jamais, peut-être que tu devrais me laisser ici… vu ce qui doit couler dans mes veines, je risque de devenir dingue aussi, à moins que je ne fasse tout péter !
- Arrête, Istalle ! tu te complais dans cette situation. Tu crois que ton père est innocent ? et même si c’était vrai, comment le découvrirais-tu ? Huit ans ont passé, Istalle, huit ans !… et beaucoup de témoins sont morts depuis. »

Istalle ne dit rien, la gorge douloureuse et les joues en feu. Elle s’assit sur le lit et tint sa tête brûlante entre ses mains. Sa voix était sourde. Elle ajouta enfin :
« Va-t-en ou aide-moi… Mais je te préviens, je ne partirai pas d’ici avant d’avoir quelque chose de sûr. »
Tyde la regarda, plus anxieux qu’autre chose. Il s’assit près d’elle et la réconforta.
« Écoute, j’ignore ce qui s’est passé, comme toi. Tu me balances d’un bloc que tu es la fille de Kyléon, mais que veux-tu que ça me fasse ? Je n’ai pas connu de gens d’Ékysse ni vraiment fait attention à la Catastrophe avant mes études supérieures. Et même s’il était responsable, pourquoi serais-tu comme lui ? Tu croyais peut-être qu’il ne fallait pas me le dire ?…»
Istalle sourit à moitié. Peut-être était-ce mieux comme ça, en fin de compte…
« Tu vas m’aider ?
- Quoi d’autre ?… dès que tu en sauras un peu plus, nous partirons d’ici. De toute façon, tu sais déjà que ce ne sera pas agréable. Alors console-toi un peu en regardant ce qu’il y a de beau sur Thétys.
- J’ai l’intention de plonger avec la première équipe de fouilles de la semaine. Je peux obtenir l’autorisation, mais (elle grimaça) j’ai peur qu’il n’y ait rien de beau là-dessous, à part les poisson-lune.
- Alors c’est pour ça que tu as absolument tenu à apprendre à plonger… ça fait au moins six mois que tu voulais venir ?
- Plus que ça mais peu importe. »

Fin du chapitre.
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Message  bertrand-môgendre Mer 21 Mai 2008 - 7:18

..Fin du chapitre.
Déjà ?
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Message  Ariane Mer 21 Mai 2008 - 11:11

Je fais des chapitres assez courts. Trois à quatre pages en times new roman 10 (vieille habitude scolaire ? ^^). Pourtant je trouve qu'ici ça fait assez long :s

Je mets la suite ? Bon alors en avant pour le début du chapitre suivant ! hop !


Chapitre : les tours d'argent de l'océan

Deux jours passèrent. Tyde se rendit compte que convaincre Istalle de renoncer serait bien plus difficile qu’il ne pensait. Il espérait qu’elle renoncerait à son idée de partir pour Ékysse mais ce fut une erreur. Il avait beau l’inciter à profiter de son séjour comme de vraies vacances, elle réfléchissait toujours.
Un matin, elle partit de bonne heure pour rentrer tard le soir avec des documents. Elle lui expliqua qu’à force de chercher au centre de plongée de la ville, elle avait fini par trouver les dates des expéditions prochaines. Ayant son brevet de plongée de profondeur et utilisant sa formation, Istalle avait prétendu vouloir constater l’étendue des dégâts dans la Cité et observer la vie aquatique qui s’y était installée… et aider les plongeurs si besoin était. Par chance, l’équipe qui devait plonger le surlendemain était incomplète et l’idée de recruter deux personnes qualifiées pour une descente avait été finalement acceptée.

Tyde regarda les imprimés, sceptique. Istalle s’était déjà engagée, ne restait plus que sa décision à prendre. Quelque chose l’intrigua :
« Istalle, pourquoi envoie-t-on des plongeurs faire ça ? Les sondes se sont bien perfectionnées et peuvent ramener tout ce qu’on veut.
- Apparemment, le gouvernement de Thétys n’est plus d’accord pour en envoyer. Sonder a coûté cher et n’a rien rapporté, sauf des objets personnels et des fragments de données. Les familles des victimes ont déjà reçu ce qui était recevable… pas grand-chose, donc. Comme ça fait déjà huit ans et que la Cité était toute récente, elle ne présente plus vraiment d’intérêt pour eux. La technologie actuelle a progressé et l’idée de créer des cités marines a été abandonnée.
- Tu veux dire… que c’est une Catastrophe trop jeune pour eux ?
- Oui. Le souvenir reste comme avertissement mais personne ne s’intéresse plus à Ékysse, personne ne veut y aller…Bien sûr, le fait que ce soit une Catastrophe impressionne aussi les gens. S’il fallait croire la moitié des rumeurs qui circulent, la ville aurait explosé et tout aurait été dissout en une seconde.
- Ça me rappelle les étudiants de première année ! Mais, Istalle, si le gouvernement lui-même ne s’y intéresse plus, pourquoi y a t-il des gens qui y descendent ?
- Bof ! un peu de tout… certains croient s’offrir des émotions fortes en descendant là-dessous et en « visitant » la ville. Bien sûr, c’est plus réel que les circuits virtuels mais bon… il y a aussi les désespérés qui recherchent des objets ou les restes de disparus, peu nombreux là aussi. Et puis…
- Humm ?
- Et puis l’intérêt est revenu il y a peu. Ces plongeurs dépendent du centre de recherches sur la vie sous-marine, le CREVIS, là où a travaillé mon père, avant… (elle inspira profondément et poursuivit). La plupart du temps, ils plongent pour essayer de retrouver une espèce mystérieuse, découverte juste avant la Catastrophe. Très farouche et très rare, il semblerait qu’elle n’habite que dans ces eaux tempérées. C’est un chercheur d’Ékysse qui l’aurait remarquée pour la première fois. Lorsque le raz-de-marée médiatique sur Ékysse est retombé, longtemps après, les chercheurs ont pu reprendre leur travail « habituel ». Le gouvernement a permis l’envoi de machines très perfectionnées. Mais les sondes émettent encore trop de vibrations et ces animaux les fuient dès qu’ils les sentent. Depuis que les plongées sont humaines, il semble qu’ils soient moins sauvages. Il y aurait même eu plusieurs contacts.
- Attends, attends… quel rapport avec Ékysse ? et le gouvernement dans tout ça ?
- Eh bien, si les plongées ont repris, depuis trois ans, depuis en fait l’échec définitif des sondes, c’est parce qu’un des chercheurs focalisés sur cette espèce est descendu lui-même. C’est ce qui a entraîné le premier contact avec les dauphins.
- Dauphins ?
- On les a appelés comme ça à cause d’une ressemblance, au niveau du museau. Cela n’a pas été prouvé mais on suppose qu’ils ont également une nageoire caudale très puissante, cachée sous leurs ramifications. C’est ce qui a fait surnommer Ékysse la « cité des dauphins ». Parce qu’il n’y a qu’autour et dans Ékysse qu’ils viennent.
- Ils auraient élu domicile dans ce cime-… là-bas ? »
Istalle resta silencieuse quelques secondes, songeuse. Tyde répéta sa question.
« Oui. Il n’y a que là qu’on les a vus. Dans ce cimetière, n’aie pas peur de le dire. Et, de toute façon, puisque j’ai réussi –non sans mal– à convaincre chercheurs et plongeurs de nous laisser descendre avec eux, tu auras tout le loisir de l’admirer. Tu verras, c’est calme, comme tous les cimetières, mais on dit que c’est très beau.
- Ne soit pas cynique, Istalle.
- Je suis réaliste. Je sais très bien qu’on ne va pas visiter Versailles. Et j’ai peur d’y aller.
- Peur ? de quoi ?… Istalle, je n’aime pas quand tu ne me dis pas tout.
- Je ne t’en ai pas encore parlé mais ces descentes peuvent être dangereuses. Beaucoup d’algues noires poussent près d’Ékysse et les jolis poisson-lune y vivent… mais aussi les sparocs qui sont monstrueux. J’en ai déjà vu à l’œuvre et ça fait froid dans le dos. Leur gueule est gigantesque et ils sont très rapides. En plus, ils peuvent lancer des aiguillons venimeux sur une proie pour la paralyser.
- Oh… c’est drôle, ça ne me dit plus rien d’aller là-dessous… »
Istalle le regarda, inquiète. Il avait suffi qu’il vienne pour qu’elle ait besoin de sa présence, mais il ne pouvait pas la protéger de ses peurs, ni des sparocs. Plus profondément, Istalle sentait qu’Ékysse les éloignait. Sa quête était sans doute sans espoir mais elle se sentait poussée malgré elle à faire ces recherches, à aller jusqu’au bout. Et c’était cela qui avait commencé à les diviser.
Tyde rencontra son regard et, comme s’il avait deviné, chercha à la rassurer :
« Ne t’en fais pas. Je n’ai pas l’intention de te laisser y aller seule.
- Je ne serai pas seule. Tu peux rester ici si tu veux.
- Non. Je viendrai. Passe-moi le numéro de cette agence. »

Adossée à Tyde, Istalle contemplait l’étendue grise et bleue, encore préservée des rayons du soleil par les nuages du matin. L’été, Thétys ne s’illuminait qu’à partir de neuf heures. Il n’en était que sept. C’était un mercredi et le jour de la plongée. Ils étaient tous deux sur un bateau planeur, glissant au-dessus des eaux, à moitié poussé par le vent.
Souviens-toi de ce jour… tu vas enfin retourner dans la cité des dauphins. Peut-être y trouveras-tu ce que tu y cherches… qui sait ?

Istalle regarda les combinaisons filtrantes, encore si primitives… elles permettaient de se déplacer dans toutes les directions, de filmer ou photographier mais surtout elles servaient de branchies et transformaient en mélange les gaz respirables dissous dans l’eau. C’était l’invention qui avait révolutionné la plongée. Les longues palmes facilitaient heureusement la nage. Istalle redoutait les prédateurs, si véloces dans l’eau, contrairement à elle…
Le bateau arriva enfin près de la bouée marine où attendaient les plongeurs et scientifiques précédemment amenés. Istalle tapota l’épaule de Tyde qui contemplait le rivage de plus en plus lointain, un vague regret flottant sur son visage.
« On y est.
- J’espère que tu sais ce que tu fais.
- Je t’ai déjà dit, je ne suis sûre de rien. Maintenant, si tu ne veux pas plonger, moi j’irai quand même. »

Voilà le premier tiers...
Ariane
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