Peur de perdre.
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Peur de perdre.
Décidément, il y met les formes. J’attends, je tape du pied, je trépigne tandis qu’il finit sa cigarette.
Il m’enrobe de son regard qui se veut, je le sais, profond, amical mais distant, rassurant et compréhensif mais toujours arrogant. Significatif de sa personne. Même s’il le voulait, il ne pourrait pas effacer cet air insolant mais irrésistible qui se lit dans ses yeux et se remarque dans ses gestes ; de grands gestes, presque théâtraux, lents et précis.
Exaspérant. C’est le mot. Il sourit, encore. Classe. Irrésistible. Attirant. Oui, mais, malgré tout, vraiment insupportable.
Plus je le regarde, plus je suis partagée. Déchirée entre l’incompréhension (qu’est ce qui peut bien me pousser à être là, avec lui ? Pourquoi est-ce que, depuis maintenant trois mois, j’entre dans son jeu, jouant l’insoumise mais tombant dans ses bras, le détestant tout en espérant que jamais il ne cessera de venir me tourmenter, perché sur ses Doc Marteens, la clope au bec et l’épaule encore mouillée de mes pleurs de la veille, l’avant-veille et les jours précédents ?), la colère (après tout, je pourrais bien lui mettre un coup entre les jambes, comme le premier jour, et partir en courant. Peut-être est-ce la solution. Peut-être que ça me soulagerait.) et le bonheur (est-ce bien du bonheur, d’ailleurs ? Une boule dans le ventre, un frisson lorsqu’il se prépare à parler…).
Et, maintenant qu’il écrase sa cigarette sous son talon, je sais que ça ne va pas tarder, qu’un discours sensé et prononcé d’une voix posée va bientôt résonner à mes oreilles. J’en ai la chair de poule. Un peu plus et ça me ferait mal, cette chose, dans mon ventre. Ca me soulève, je ne vois pas comment exprimer ça autrement. Mais c’est agréable.
« -Allez, accouche ! Ne reste pas la bouche ouverte comme ça, à me regarder en me prenant de haut, en t’attendant à tout moment à ce que je me foute à genoux pour te supplier de me prendre dans tes bras !
Silence. Il me regarde, impassible. Je sens qu’il se retient de rire, or, je suis à bout de nerfs, pas apte à supporter une quelconque offense de sa part.
- T'es insupportable, putain, écoutes-moi un peu. Je veux plus te voir. Je m'en vais.
Cette fois, il rit de bon cœur, et finit par une grimace.
-Bon Dieu, Alice, je sais ce qu'il t'arrives.
-Ah ouais?! Ouais ?! Je t’écoute, moi, mon grand, je t'écoute, vas-y, explique moi donc ce qui m'arrive. Ca m'intéresse.
-Tu te consume.
-Et toi tu fume trop.
Il sort une nouvelle cigarette de son paquet, me regarde en souriant, et déclare :
-La peur te fait mal. Tu as peur de ce que tu ne comprends pas. Et tu ne me comprends pas. Je suis parais trop lumineux, je t’aveugle. Tu me déteste, mais tu ne peux te passer de moi, tu es perdue et je te donne l’illusion de retrouver un bout de chemin. C’est faux, bien sûr, tu le sais, tu sais que je joue avec toi, tu sais que je me moque de toi, mais tu es bornée trop émotive. Tu es faible et je t’écrase.
- Non ! je nie. Pourquoi ? Quel intérêt ? Je refuse de perdre contre lui que j'ai tant de fois tuer, sans jamais m'y résoudre. Il a raison. Je déteste ça.
-Non, tu n’as plus aucune dignité. Et on lit en toi comme dans un livre ouvert.
Je suis encore à ses pieds pour quelques secondes. J’attends la suite. La fin ? Il fait durer le silence, me considère calmement et finit par lâcher :
-Pas de Happy End, petite fille. Tu peux disposer. »
Il m’enrobe de son regard qui se veut, je le sais, profond, amical mais distant, rassurant et compréhensif mais toujours arrogant. Significatif de sa personne. Même s’il le voulait, il ne pourrait pas effacer cet air insolant mais irrésistible qui se lit dans ses yeux et se remarque dans ses gestes ; de grands gestes, presque théâtraux, lents et précis.
Exaspérant. C’est le mot. Il sourit, encore. Classe. Irrésistible. Attirant. Oui, mais, malgré tout, vraiment insupportable.
Plus je le regarde, plus je suis partagée. Déchirée entre l’incompréhension (qu’est ce qui peut bien me pousser à être là, avec lui ? Pourquoi est-ce que, depuis maintenant trois mois, j’entre dans son jeu, jouant l’insoumise mais tombant dans ses bras, le détestant tout en espérant que jamais il ne cessera de venir me tourmenter, perché sur ses Doc Marteens, la clope au bec et l’épaule encore mouillée de mes pleurs de la veille, l’avant-veille et les jours précédents ?), la colère (après tout, je pourrais bien lui mettre un coup entre les jambes, comme le premier jour, et partir en courant. Peut-être est-ce la solution. Peut-être que ça me soulagerait.) et le bonheur (est-ce bien du bonheur, d’ailleurs ? Une boule dans le ventre, un frisson lorsqu’il se prépare à parler…).
Et, maintenant qu’il écrase sa cigarette sous son talon, je sais que ça ne va pas tarder, qu’un discours sensé et prononcé d’une voix posée va bientôt résonner à mes oreilles. J’en ai la chair de poule. Un peu plus et ça me ferait mal, cette chose, dans mon ventre. Ca me soulève, je ne vois pas comment exprimer ça autrement. Mais c’est agréable.
« -Allez, accouche ! Ne reste pas la bouche ouverte comme ça, à me regarder en me prenant de haut, en t’attendant à tout moment à ce que je me foute à genoux pour te supplier de me prendre dans tes bras !
Silence. Il me regarde, impassible. Je sens qu’il se retient de rire, or, je suis à bout de nerfs, pas apte à supporter une quelconque offense de sa part.
- T'es insupportable, putain, écoutes-moi un peu. Je veux plus te voir. Je m'en vais.
Cette fois, il rit de bon cœur, et finit par une grimace.
-Bon Dieu, Alice, je sais ce qu'il t'arrives.
-Ah ouais?! Ouais ?! Je t’écoute, moi, mon grand, je t'écoute, vas-y, explique moi donc ce qui m'arrive. Ca m'intéresse.
-Tu te consume.
-Et toi tu fume trop.
Il sort une nouvelle cigarette de son paquet, me regarde en souriant, et déclare :
-La peur te fait mal. Tu as peur de ce que tu ne comprends pas. Et tu ne me comprends pas. Je suis parais trop lumineux, je t’aveugle. Tu me déteste, mais tu ne peux te passer de moi, tu es perdue et je te donne l’illusion de retrouver un bout de chemin. C’est faux, bien sûr, tu le sais, tu sais que je joue avec toi, tu sais que je me moque de toi, mais tu es bornée trop émotive. Tu es faible et je t’écrase.
- Non ! je nie. Pourquoi ? Quel intérêt ? Je refuse de perdre contre lui que j'ai tant de fois tuer, sans jamais m'y résoudre. Il a raison. Je déteste ça.
-Non, tu n’as plus aucune dignité. Et on lit en toi comme dans un livre ouvert.
Je suis encore à ses pieds pour quelques secondes. J’attends la suite. La fin ? Il fait durer le silence, me considère calmement et finit par lâcher :
-Pas de Happy End, petite fille. Tu peux disposer. »
Illusions- Nombre de messages : 225
Age : 29
Date d'inscription : 31/07/2008
Re: Peur de perdre.
oui, décidément : j'aime !
c'est court comme comentaire, mais tu vois, là, on a un Loiseau sur le feu ;-)
c'est court comme comentaire, mais tu vois, là, on a un Loiseau sur le feu ;-)
Re: Peur de perdre.
Mince, je m'étais pourtant relue, il manque plein de mots !
Merci, mentor. Oui, le fameux Loiseau, je ne me suis pas inscrite de peur de ne pas bien avoir compris le principe...
Merci, mentor. Oui, le fameux Loiseau, je ne me suis pas inscrite de peur de ne pas bien avoir compris le principe...
Illusions- Nombre de messages : 225
Age : 29
Date d'inscription : 31/07/2008
Re: Peur de perdre.
t'inquiète pour les manques, je m'en occuperai personnellement dès que possible ! ;-)Illusions a écrit:Mince, je m'étais pourtant relue, il manque plein de mots !
Merci, mentor. Oui, le fameux Loiseau, je ne me suis pas inscrite de peur de ne pas bien avoir compris le principe...
Re: Peur de perdre.
Je n'aime pas mon titre. Je n'avais pas tellement d'idées. Je l'aurai bien appelé "la cruauté des hommes", mais en même temps, c'est peut-être un peu exagéré...
Illusions- Nombre de messages : 225
Age : 29
Date d'inscription : 31/07/2008
Re: Peur de perdre.
Sympathique !
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Peur de perdre.
J'aime ton texte et en même temps, quelque chose ne me satisfait pas tout à fait, mais j'ai beaucoup de mal à préciser exactement quoi. A un moment donné, je me suis dit "trop cérébral" pour être un monologue ou une discussion sur l'instant. Trop emprunté, trop coincé mais malgré tout, quand on se met à ruminer, on peut tout à fait réfléchir de la sorte.
Peut-être une certaine absence de "tripes" lorsqu'elle raconte, une absence de passion visible malgré celle qui la ronge.
Tout comme un certain manque de fluidité. Tout s'enchaîne certes de manière très linéaire mais ça ne me paraît pas réel ni vivant.
C'est peut-être cela, mais je n'en suis pas certaine, il faudra que j'y revienne :-)
Mis à part ce sentiment difficile à expliquer, j'ai aimé ce processus d'exploration d'un malaise et la confrontation entre les deux personnages.
Peut-être une certaine absence de "tripes" lorsqu'elle raconte, une absence de passion visible malgré celle qui la ronge.
Tout comme un certain manque de fluidité. Tout s'enchaîne certes de manière très linéaire mais ça ne me paraît pas réel ni vivant.
C'est peut-être cela, mais je n'en suis pas certaine, il faudra que j'y revienne :-)
Mis à part ce sentiment difficile à expliquer, j'ai aimé ce processus d'exploration d'un malaise et la confrontation entre les deux personnages.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Peur de perdre.
Ah, les "s" qui ne sont pas là quand il faut et s'invitent quand on n'en a pas besoin... Désolée, c'est plus fort que moi, je ne peux pas faire abstraction de certaines fautes d'orthographe...
Réservée sur le catalogue d'adjectifs du début, autrement, j'aime bien, c'est sympathique même si ça manque peut-être d'un peu de force...
Réservée sur le catalogue d'adjectifs du début, autrement, j'aime bien, c'est sympathique même si ça manque peut-être d'un peu de force...
Invité- Invité
Re: Peur de perdre.
Oui ... Excusez moi pour les fautes ...
Je vais faire bien plus attention maintenant. A l'orthographe, et à tout le reste, car beaucoup de choses semblent à revoir. Enfin, "je vais", je veux dire, dans quelques temps. Je finirai bien par m'y remettre, bientôt (ou pas).
Je vais faire bien plus attention maintenant. A l'orthographe, et à tout le reste, car beaucoup de choses semblent à revoir. Enfin, "je vais", je veux dire, dans quelques temps. Je finirai bien par m'y remettre, bientôt (ou pas).
Illusions- Nombre de messages : 225
Age : 29
Date d'inscription : 31/07/2008
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