La balade de Pablo
+13
pierre-henri
bertrand-môgendre
Lyra will
Marc Galan
AdamReith
Charles
maniak'
muzzo
Funambule
Lucy
mentor
Tristan
Yali
17 participants
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
La balade de Pablo
2006
La balade de Pablo
La nuit s’était assise sur son pare-brise et pas une étoile ne brillait sur sa croupe obscure. Ni étoile, ni lampadaire, ni même un rai de lumière laissant supposer que le coin fut peuplé.
Les phares éclairaient faiblement une route égale. Elle était ainsi depuis qu’il avait quitté la ville. On eut dit qu’elle se déroulait dans la nuit au fur et à mesure de son avancée, linéaire, identique.
Ce qu’il y avait de chaque côté ? Il n’en savait rien. Campagne, désert, Mars ? Il s’en foutait. Ce qu’il désirait, c’était laisser tout cet inconnu derrière lui et rejoindre Lucille.
Il alluma une cigarette, et, à la faveur de la flamme du briquet, se mira un instant dans le rétroviseur. Merde, il avait vraiment une sale gueule. Pas rasé, échevelé, sale, fripé et, il lui semblait bien qu’il puait.
C’était ça : il puait. Il baissa la vitre pour rafraîchir l’habitacle. La touffeur de la nuit entra sans se faire prier. Bientôt, il sua abondamment.
Il haussa les épaules comme pour accepter, se cala plus profondément dans son siège et bras à la portière, il songea à Lucille. Il l’imagina préparant le repas pour son retour, dressant la table, allumant les chandelles, et sagement l’attendant en se balançant sur le rocking-chair de la véranda. Elle portait une robe légère, une robe à fleurs et fines bretelles, celle qu’il lui avait offerte lors de sa dernière visite. Dessous, elle était nue. Il vit ce corps tendu vers lui, il le sentait presque. Bon Dieu, le temps lui pressait de la serrer dans ses bras.
Lucille sentait bon de partout, où que tu y fourres le nez, un doux parfum t’enivrait. Un parfum suave et sucré qui collait aux narines et te balançait aux étoiles. Lucille, c’était du loukoum. Odorante : dehors. Dedans : chaude et tendre, et sitôt que tu y plantais les crocs, t’avais qu’une envie : recommencer.
Ils s’étaient rencontrés par hasard. Par hasard, parce que ni l’un ni l’autre n’étaient sensés se trouver là. Par hasard donc, et dans un magasin de lingerie. Elle ne cherchait rien de particulier et lui s’était trompé d’entrée, ce qui fait qu’un matin de mai, ils tombaient l’un sur l’autre, pile devant un lot de porte-jarretelles suspendus et soldés. Autant qu’il se le rappelait, des porte-jarretelles, il y en avait de toutes les couleurs, de toutes les tailles, de tous les genres : du cuir à la dentelle, du coton aux strass en passant par des tissus fashion : des porte-jarretelles en toile de parachute.
Elle : « T’as vu mes porte-jarretelles en toile de parachute ? »
Lui : « Sans blague, c’est du parachute ? »
Elle : « 100% parachute, et pas n’importe lequel ! »
Lui : « Ah ? »
Elle : « Ouais, c’est du parachute recyclé. »
Lui : « Recyclé ? »
Elle : « Il a fait la Bosnie, l’Afghanistan, l’Irak… »
Lui : « Oh putain ! »
Elle : « On est comme ça nous, les femmes modernes, on recycle, on s’implique, on se bat. On mettra le monde sans dessus dessous un de ces quatre matins… Bon, sinon comment tu me trouves ? »
Lui : « Oh putain ! »
Mais en réalité, ça ne s’était pas passé comme ça du tout. Non, rien à voir.
Et d’ailleurs, faudrait qu’il se surveille. C’est vrai, qu’est-ce que c’était que cette manie d’inventer à tout bout de champ, d’altérer les événements, de les mettre à sa sauce. Hein, c’était quoi cette manie ? Elle n’était certes pas récente, mais ces derniers temps, tout de même, il trouvait qu’elle lui bouffait la vie. Au boulot, rentré du boulot, saoul, à jeun, seul, en compagnie, qu’importe, il déraillait, se racontait des histoires.
À grands coups d’aiguilles, Pablo brodait.
— Hum, fit Pablo en enfournant sa main dans la boîte à gant d’où il sortit une canette de bière tiède.
Comment cela s’était-il passé déjà ?
Lui : « Mademoiselle, permettez-moi de vous inviter à forniquer. J’en crève d’envie, vous êtes si…
Elle : « Pardon ? »
Lui : « T’es bonne ! »
Elle : Charmeur va. »
Lui : « T’es vraiment bonne ! »
Elle : « OK, on fornique ! »
Lui : « Où ? »
Elle : « Là. Dans la cabine d’essayage ? »
Lui : « La cabine d’essayage c’est bien ! »
Èh, mais c’était pas du tout de cette façon que leur rencontre s’était produite. « Vraiment, faut que tu te surveilles Pablo ! ».
Il but sa bière tiède à petites gorgées, puis, posément, méthodiquement, il broya la canette d’aluminium entre ses doigts avant de l’envoyer valdinguer sur le siège arrière. Il mit le feu à une cigarette, évita de se regarder dans le rétroviseur, évita de croiser sa sale gueule, alluma la radio et replongea dans la boîte à gants en quête d’une autre bière tiède qu’il dégoupilla et porta à ses lèvres.
La nuit défilait, sombre, déserte. La F.M. balançait un vieux tube d’Elvis Presley : « In the ghetto ».
— Merde, quelle belle chanson.
Mais oui, bien sûr ! C’était sur cet air qu’il avait rencontré Lucille, pile devant le présentoir de porte-jarretelles en parachute. Il lui avait dit :
— Vous savez, le jour où j’appris que poête ne s’écrivait pas poête, mais poète, j’en fus tout surpris Je ne sais ce qui m’incitait à imaginer les poètes sous un chapeau chinois plutôt que sous un accent grave ? Je ne le sais pas d’avantage aujourd’hui, toutefois, je subodore que cette différence d’appréciation est à l’origine de mon désaccord avec le monde. Qu’en pensez-vous ?
Elle : « J’aime cette musique, qu’est ce que c’est ? »
Lui : « In the ghetto, d’Elvis Presley. Le King. »
Elle : « Vous êtes sûr ? »
Lui : « Certain ! Je suis Directeur artistique d’une maison de disques, c’est vous dire si je m’y connais. »
Elle : « Ouaouw… Et vous l’avez rencontré ? »
Lui : « Qui ? »
Elle : « Le King ? »
Lui : « Un tas de fois. À Memphis, à L.A., au Grau-du-Roi, partout, quantité de fois. Je vous raconte ça autour d’un verre ? »
Elle : « Volontiers. »
Après, ils avaient baisé comme des possédés, toute la nuit.
Elle est bien cette version, se disait Pablo. « Pas mal du tout ! »
Sauf qu’il ne se souvenait pas d’avoir été directeur artistique pour une boîte de disques, pas même pour une boîte d’autre chose. Qu’il suait, qu’il puait, qu’il ne se souvenait pas non plus avoir rencontré Lucille dans ces circonstances-là.
Pablo était fatigué, quinze heures qu’il conduisait dans cette putain de nuit, et dans le désert encore. À part la bière, il n’avait rien avalé depuis qu’il avait pris le volant et ça lui chiffonnait l’estomac. Il se ralluma une clope avec la précédente et se concentra sur la route. Elle n’avait pas varié d’un pouce, se déroulait désespérément rectiligne.
Lucille, tu es si belle assise sur ton rocking-chair, nue sous ta petite robe à fleurs. Lucille. Me lâche pas Lucille. T’en va pas. Attends, je me souviens, nous nous sommes heurtés, rencontrés de plein fouet, et tu m’as dit :
— Pardon, je ne vous ai pas vu venir.
— Non, c’est de ma faute, mille excuses. Mais vous saignez Mademoiselle.
Et tu saignais Lucille. Au coin de tes lèvres s’ouvrait une cascade de sang qui dégringolait, vertigineuse, et quantité de petits éclats lumineux scintillaient dans son bouillon, tapissaient ma vision de frétillants poissons d’argent. Je t’ai offert un mouchoir et tu as souri.
Toi : « Mais il ressemble à un porte-jarretelles votre mouchoir… En plus, il sent le poisson. »
Moi : « Le poisson d’argent ! »
Et tu me souris encore et encore.
Voilà, c’était exactement ainsi que Pablo avait rencontré Lucille. Exactement ainsi qu’ils avaient commencé à s’aimer tous les deux. Exactement pourquoi, il roulait dans cette foutue nuit de désert. Exactement parce que sa Lucille, il en avait besoin, parce qu’il n’avait besoin que d’elle. Exactement pour cette raison qu’il ne retournerait pas en arrière Pablo, jamais, plus jamais. Parce que fallait la voir, sa Lucille, quand elle faisait dégringoler sa robe à fleurs, qu’elle roulait du cul, des hanches, des seins, qu’elle te collait tout ça sous le nez et le faisait naviguer jusqu’au mal de mer. Grand Dieu. Et qui t’enlaçait, te serrait contre elle, se faisait respirer, un peu, et te repoussait, joueuse, avant de te reprendre et de se coller contre toi comme le rêve colle à la réalité. Fallait la respirer Lucille, pour y croire. Lucille sentait le paradis avec des pommes partout.
— Lucille…
« Lucille… » répéta Pablo en cherchant une autre bière dans la boîte à gants.
Il n’en trouva pas, mais découvrit en place ses médicaments. Il garda la boîte en main, maudit une fois de plus le désert et ralluma une cigarette en espérant que Dieu ou n’importe qui d’autre dépose un hôtel sur sa route.
Pablo rêvait d’une douche, de fringues propres, d’un repas chaud, d’une bière fraîche, d’un téléphone pour prévenir Lucille qu’il aurait du retard, d’un lit…
— Lucille…
Pablo n’avait bien évidemment pas le numéro de Lucille, mais peu lui importait, au réveil, il lui en inventerait un. Puis faudrait qu’il pense à lui trouver un bled où elle crécherait. Un qui n’existe pas, pour ne jamais tomber dessus. Et aussi qu’il se décide pour la couleur de ses cheveux, Lucille était-elle blonde, rousse ou brune ?
Il balança ses médicaments pas la fenêtre. Il en avait rien à foutre de cette merde qui lui flanquait des aigreurs d’estomac et l’empêchait de voir Lucille. Plus jamais il ne l’oublierait. Il le sentait, Lucille, il ne pouvait plus vivre sans elle.
— Je suis libre ma belle, murmura-t-il, j’arrive.
Il décida qu’elle était brune. En brune, Lucille, c’était une sacrée jolie fille.
Et toujours pas d’hôtel à l’horizon.
Les phares éclairaient faiblement une route égale. Elle était ainsi depuis qu’il avait quitté la ville. On eut dit qu’elle se déroulait dans la nuit au fur et à mesure de son avancée, linéaire, identique.
Ce qu’il y avait de chaque côté ? Il n’en savait rien. Campagne, désert, Mars ? Il s’en foutait. Ce qu’il désirait, c’était laisser tout cet inconnu derrière lui et rejoindre Lucille.
Il alluma une cigarette, et, à la faveur de la flamme du briquet, se mira un instant dans le rétroviseur. Merde, il avait vraiment une sale gueule. Pas rasé, échevelé, sale, fripé et, il lui semblait bien qu’il puait.
C’était ça : il puait. Il baissa la vitre pour rafraîchir l’habitacle. La touffeur de la nuit entra sans se faire prier. Bientôt, il sua abondamment.
Il haussa les épaules comme pour accepter, se cala plus profondément dans son siège et bras à la portière, il songea à Lucille. Il l’imagina préparant le repas pour son retour, dressant la table, allumant les chandelles, et sagement l’attendant en se balançant sur le rocking-chair de la véranda. Elle portait une robe légère, une robe à fleurs et fines bretelles, celle qu’il lui avait offerte lors de sa dernière visite. Dessous, elle était nue. Il vit ce corps tendu vers lui, il le sentait presque. Bon Dieu, le temps lui pressait de la serrer dans ses bras.
Lucille sentait bon de partout, où que tu y fourres le nez, un doux parfum t’enivrait. Un parfum suave et sucré qui collait aux narines et te balançait aux étoiles. Lucille, c’était du loukoum. Odorante : dehors. Dedans : chaude et tendre, et sitôt que tu y plantais les crocs, t’avais qu’une envie : recommencer.
Ils s’étaient rencontrés par hasard. Par hasard, parce que ni l’un ni l’autre n’étaient sensés se trouver là. Par hasard donc, et dans un magasin de lingerie. Elle ne cherchait rien de particulier et lui s’était trompé d’entrée, ce qui fait qu’un matin de mai, ils tombaient l’un sur l’autre, pile devant un lot de porte-jarretelles suspendus et soldés. Autant qu’il se le rappelait, des porte-jarretelles, il y en avait de toutes les couleurs, de toutes les tailles, de tous les genres : du cuir à la dentelle, du coton aux strass en passant par des tissus fashion : des porte-jarretelles en toile de parachute.
Elle : « T’as vu mes porte-jarretelles en toile de parachute ? »
Lui : « Sans blague, c’est du parachute ? »
Elle : « 100% parachute, et pas n’importe lequel ! »
Lui : « Ah ? »
Elle : « Ouais, c’est du parachute recyclé. »
Lui : « Recyclé ? »
Elle : « Il a fait la Bosnie, l’Afghanistan, l’Irak… »
Lui : « Oh putain ! »
Elle : « On est comme ça nous, les femmes modernes, on recycle, on s’implique, on se bat. On mettra le monde sans dessus dessous un de ces quatre matins… Bon, sinon comment tu me trouves ? »
Lui : « Oh putain ! »
Mais en réalité, ça ne s’était pas passé comme ça du tout. Non, rien à voir.
Et d’ailleurs, faudrait qu’il se surveille. C’est vrai, qu’est-ce que c’était que cette manie d’inventer à tout bout de champ, d’altérer les événements, de les mettre à sa sauce. Hein, c’était quoi cette manie ? Elle n’était certes pas récente, mais ces derniers temps, tout de même, il trouvait qu’elle lui bouffait la vie. Au boulot, rentré du boulot, saoul, à jeun, seul, en compagnie, qu’importe, il déraillait, se racontait des histoires.
À grands coups d’aiguilles, Pablo brodait.
— Hum, fit Pablo en enfournant sa main dans la boîte à gant d’où il sortit une canette de bière tiède.
Comment cela s’était-il passé déjà ?
Lui : « Mademoiselle, permettez-moi de vous inviter à forniquer. J’en crève d’envie, vous êtes si…
Elle : « Pardon ? »
Lui : « T’es bonne ! »
Elle : Charmeur va. »
Lui : « T’es vraiment bonne ! »
Elle : « OK, on fornique ! »
Lui : « Où ? »
Elle : « Là. Dans la cabine d’essayage ? »
Lui : « La cabine d’essayage c’est bien ! »
Èh, mais c’était pas du tout de cette façon que leur rencontre s’était produite. « Vraiment, faut que tu te surveilles Pablo ! ».
Il but sa bière tiède à petites gorgées, puis, posément, méthodiquement, il broya la canette d’aluminium entre ses doigts avant de l’envoyer valdinguer sur le siège arrière. Il mit le feu à une cigarette, évita de se regarder dans le rétroviseur, évita de croiser sa sale gueule, alluma la radio et replongea dans la boîte à gants en quête d’une autre bière tiède qu’il dégoupilla et porta à ses lèvres.
La nuit défilait, sombre, déserte. La F.M. balançait un vieux tube d’Elvis Presley : « In the ghetto ».
— Merde, quelle belle chanson.
Mais oui, bien sûr ! C’était sur cet air qu’il avait rencontré Lucille, pile devant le présentoir de porte-jarretelles en parachute. Il lui avait dit :
— Vous savez, le jour où j’appris que poête ne s’écrivait pas poête, mais poète, j’en fus tout surpris Je ne sais ce qui m’incitait à imaginer les poètes sous un chapeau chinois plutôt que sous un accent grave ? Je ne le sais pas d’avantage aujourd’hui, toutefois, je subodore que cette différence d’appréciation est à l’origine de mon désaccord avec le monde. Qu’en pensez-vous ?
Elle : « J’aime cette musique, qu’est ce que c’est ? »
Lui : « In the ghetto, d’Elvis Presley. Le King. »
Elle : « Vous êtes sûr ? »
Lui : « Certain ! Je suis Directeur artistique d’une maison de disques, c’est vous dire si je m’y connais. »
Elle : « Ouaouw… Et vous l’avez rencontré ? »
Lui : « Qui ? »
Elle : « Le King ? »
Lui : « Un tas de fois. À Memphis, à L.A., au Grau-du-Roi, partout, quantité de fois. Je vous raconte ça autour d’un verre ? »
Elle : « Volontiers. »
Après, ils avaient baisé comme des possédés, toute la nuit.
Elle est bien cette version, se disait Pablo. « Pas mal du tout ! »
Sauf qu’il ne se souvenait pas d’avoir été directeur artistique pour une boîte de disques, pas même pour une boîte d’autre chose. Qu’il suait, qu’il puait, qu’il ne se souvenait pas non plus avoir rencontré Lucille dans ces circonstances-là.
Pablo était fatigué, quinze heures qu’il conduisait dans cette putain de nuit, et dans le désert encore. À part la bière, il n’avait rien avalé depuis qu’il avait pris le volant et ça lui chiffonnait l’estomac. Il se ralluma une clope avec la précédente et se concentra sur la route. Elle n’avait pas varié d’un pouce, se déroulait désespérément rectiligne.
Lucille, tu es si belle assise sur ton rocking-chair, nue sous ta petite robe à fleurs. Lucille. Me lâche pas Lucille. T’en va pas. Attends, je me souviens, nous nous sommes heurtés, rencontrés de plein fouet, et tu m’as dit :
— Pardon, je ne vous ai pas vu venir.
— Non, c’est de ma faute, mille excuses. Mais vous saignez Mademoiselle.
Et tu saignais Lucille. Au coin de tes lèvres s’ouvrait une cascade de sang qui dégringolait, vertigineuse, et quantité de petits éclats lumineux scintillaient dans son bouillon, tapissaient ma vision de frétillants poissons d’argent. Je t’ai offert un mouchoir et tu as souri.
Toi : « Mais il ressemble à un porte-jarretelles votre mouchoir… En plus, il sent le poisson. »
Moi : « Le poisson d’argent ! »
Et tu me souris encore et encore.
Voilà, c’était exactement ainsi que Pablo avait rencontré Lucille. Exactement ainsi qu’ils avaient commencé à s’aimer tous les deux. Exactement pourquoi, il roulait dans cette foutue nuit de désert. Exactement parce que sa Lucille, il en avait besoin, parce qu’il n’avait besoin que d’elle. Exactement pour cette raison qu’il ne retournerait pas en arrière Pablo, jamais, plus jamais. Parce que fallait la voir, sa Lucille, quand elle faisait dégringoler sa robe à fleurs, qu’elle roulait du cul, des hanches, des seins, qu’elle te collait tout ça sous le nez et le faisait naviguer jusqu’au mal de mer. Grand Dieu. Et qui t’enlaçait, te serrait contre elle, se faisait respirer, un peu, et te repoussait, joueuse, avant de te reprendre et de se coller contre toi comme le rêve colle à la réalité. Fallait la respirer Lucille, pour y croire. Lucille sentait le paradis avec des pommes partout.
— Lucille…
« Lucille… » répéta Pablo en cherchant une autre bière dans la boîte à gants.
Il n’en trouva pas, mais découvrit en place ses médicaments. Il garda la boîte en main, maudit une fois de plus le désert et ralluma une cigarette en espérant que Dieu ou n’importe qui d’autre dépose un hôtel sur sa route.
Pablo rêvait d’une douche, de fringues propres, d’un repas chaud, d’une bière fraîche, d’un téléphone pour prévenir Lucille qu’il aurait du retard, d’un lit…
— Lucille…
Pablo n’avait bien évidemment pas le numéro de Lucille, mais peu lui importait, au réveil, il lui en inventerait un. Puis faudrait qu’il pense à lui trouver un bled où elle crécherait. Un qui n’existe pas, pour ne jamais tomber dessus. Et aussi qu’il se décide pour la couleur de ses cheveux, Lucille était-elle blonde, rousse ou brune ?
Il balança ses médicaments pas la fenêtre. Il en avait rien à foutre de cette merde qui lui flanquait des aigreurs d’estomac et l’empêchait de voir Lucille. Plus jamais il ne l’oublierait. Il le sentait, Lucille, il ne pouvait plus vivre sans elle.
— Je suis libre ma belle, murmura-t-il, j’arrive.
Il décida qu’elle était brune. En brune, Lucille, c’était une sacrée jolie fille.
Et toujours pas d’hôtel à l’horizon.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La balade de Pablo
Très belle histoire ! La montée du malaise est excellente, j'ai adoré.
En revanche, je n'ai pas compris ce bout de phrase :
"Lucille, c’était du loukoum : odorante : dehors, dedans : chaude et tendre"...
Et le début arrache sec :
"La nuit s’était assise sur son pare-brise et pas une étoile ne brillait sur sa croupe obscure."
En revanche, je n'ai pas compris ce bout de phrase :
"Lucille, c’était du loukoum : odorante : dehors, dedans : chaude et tendre"...
Et le début arrache sec :
"La nuit s’était assise sur son pare-brise et pas une étoile ne brillait sur sa croupe obscure."
Invité- Invité
Re: La balade de Pablo
Le travail de l'écrivain. Chouette texte, j'ai beaucoup aimé. Par contre, comme Socque, j'ai pas trop capté la partie loukoum...
Re: La balade de Pablo
Argh, j'ai laissé passer ça : typo/Modo siouplaît.socque a écrit:Très belle histoire ! La montée du malaise est excellente, j'ai adoré.
En revanche, je n'ai pas compris ce bout de phrase :
"Lucille, c’était du loukoum : odorante : dehors, dedans : chaude et tendre"...
Lucille, c’était du loukoum. Odorante : dehors. Dedans : chaude et tendre.
Merci socque
< Ah ? Moi j'avais compris ! Sans doute parce que j'adore les loukoums :-)) >.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La balade de Pablo
Un chouette road movie
qui demande une suite
sans compter un ou plusieurs flash back
ben oui, j'aimerais tout savoir !
faut pas nous laisser comme ça
merci Yali
qui demande une suite
sans compter un ou plusieurs flash back
ben oui, j'aimerais tout savoir !
faut pas nous laisser comme ça
merci Yali
Re: La balade de Pablo
mentor a écrit:Un chouette road movie
qui demande une suite
sans compter un ou plusieurs flash back
ben oui, j'aimerais tout savoir !
faut pas nous laisser comme ça
merci Yali
Quota de mots anglo-saxons épuisé ;-)
Re: La balade de Pablo
mentor a écrit:yeah !Tristan a écrit:Quota de mots anglo-saxons épuisé ;-)
;-)
:-)))
Re: La balade de Pablo
capital de mots latin : entamé ;-)Tristan a écrit:Quota de mots anglo-saxons épuisé ;-)
Re: La balade de Pablo
T'inquiète, a priori, avec moi tu n'auras pas de soucis de latin ;-)mentor a écrit:capital de mots latin : entamé ;-)Tristan a écrit:Quota de mots anglo-saxons épuisé ;-)
Re: La balade de Pablo
Suis pas douée côté tv etc, mais ça me rappelle une pub il y a longtemps... pour un déodorant pour hommes (!) il me semble. En tout cas, à travers cette vieille pub je visualise bien Lucille, mieux que Pablo c'est sûr.
Ce que j'aime bien avec tes textes, c'est ce qui transparaît en filigrane, tout ce qui n'est pas dit mais est suggéré au lecteur, presque à son insu et qu'il ne réalise qu'après réflexion. Des mots, des phrases à partir desquels il se bâtit son propre récit.
Ce que j'aime bien avec tes textes, c'est ce qui transparaît en filigrane, tout ce qui n'est pas dit mais est suggéré au lecteur, presque à son insu et qu'il ne réalise qu'après réflexion. Des mots, des phrases à partir desquels il se bâtit son propre récit.
Invité- Invité
Re: La balade de Pablo
Ça c'est du compliment ! Et résumé, tout mon travail.Island a écrit:Des mots, des phrases à partir desquels il se bâtit son propre récit.
Merci.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La balade de Pablo
Excellent ! Rien de plus à ajouter.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: La balade de Pablo
J'ai bien aimé moi aussi. Particulièrement le passage où Pablo recompose sans cesse la scène de la rencontre. J'ai trouvé ton écriture limpide avec des trouvailles qui s'intègrent harmonieusement avec l'ensemble. Suis client des road movies. Cette virée nocturne m'a rappellé la scène d'introduction de "Lost highway" de David Lynch.
Funambule- Nombre de messages : 23
Age : 55
Localisation : un peu plus bas, pas trop quand même, oui par là
Date d'inscription : 07/10/2008
Re: La balade de Pablo
Quelle imagination ce Pablo! on dirait du Yali!
Accroché dès la première phrase.
Une suite ne me semble pas indispensable; c'est à nous de l'imaginer (de LES imaginer) à partir des éléments fournis.
Je vais rêver à Lucille et à"son odeur de loukoum..."
Accroché dès la première phrase.
Une suite ne me semble pas indispensable; c'est à nous de l'imaginer (de LES imaginer) à partir des éléments fournis.
Je vais rêver à Lucille et à"son odeur de loukoum..."
muzzo- Nombre de messages : 618
Age : 90
Localisation : Va savoir...!
Date d'inscription : 13/07/2008
Re: La balade de Pablo
Juste une maniaquerie; selon moi il manque un accent circonflexe , au début "....qe la région fût habitée"
muzzo- Nombre de messages : 618
Age : 90
Localisation : Va savoir...!
Date d'inscription : 13/07/2008
Re: La balade de Pablo
On eut dit qu’elle .....
Là aussi " eût dit " (conditionnel passé 2ème forme)
Je sais, e pinaille, mais il faut bien lui trouver une bricole à redire à yali, sinon c'est exaspérant!
Là aussi " eût dit " (conditionnel passé 2ème forme)
Je sais, e pinaille, mais il faut bien lui trouver une bricole à redire à yali, sinon c'est exaspérant!
muzzo- Nombre de messages : 618
Age : 90
Localisation : Va savoir...!
Date d'inscription : 13/07/2008
Re: La balade de Pablo
Beaucoup aimé ... très réussi, le jeu sur les "fausses" pistes concernant la rencontre lucille/pablo ... belle ambiance et lucille dont on aurait envie de tomber amoureux ...
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: La balade de Pablo
Jolie texte encore. Ecriture fluide et très agréable. Une nouvelle sur
la skizophrénie? Une suite me semble envisageable, ou au moins
continuer à exploiter ce personnage, le mettre en scène dans une
histoire plus longue.
la skizophrénie? Une suite me semble envisageable, ou au moins
continuer à exploiter ce personnage, le mettre en scène dans une
histoire plus longue.
AdamReith- Nombre de messages : 10
Age : 42
Date d'inscription : 10/10/2008
Re: La balade de Pablo
Il n y aura pas de suite Mentor et AdamReith.
(je profite que le post soit en haut)
Et je ne suis pas certain que ma réponse soit au bon endroit, peut-être aurait-elle trouvé sa place dans l'autre fil : Là.
Bref, cette nouvelle comme la précédente et comme d'autres, a trouvé son chemin sur papier, et dés lors, je ne n'y reviens plus.
Je range jamais rien, je bouge tout, tout le temps, je rentre dans les textes, modifie, ajoute ceci cela, renverse, inverse et recompose, sauf lorsque c'est édité, parce que d'une certaine façon ça me met en paix.
Je relis sur revue (Ici le Canard plastic : revue nouvelliste parisienne — Tinki Wiinki est mort, fait parti de la revue aussi. Puis le revue je me la range, sachant puisque c'est inscrit, que je reviendrais jamais sur le texte.
Une sorte de cimetière qui permet de passer aux prochains vivant.
(je profite que le post soit en haut)
Et je ne suis pas certain que ma réponse soit au bon endroit, peut-être aurait-elle trouvé sa place dans l'autre fil : Là.
Bref, cette nouvelle comme la précédente et comme d'autres, a trouvé son chemin sur papier, et dés lors, je ne n'y reviens plus.
Je range jamais rien, je bouge tout, tout le temps, je rentre dans les textes, modifie, ajoute ceci cela, renverse, inverse et recompose, sauf lorsque c'est édité, parce que d'une certaine façon ça me met en paix.
Je relis sur revue (Ici le Canard plastic : revue nouvelliste parisienne — Tinki Wiinki est mort, fait parti de la revue aussi. Puis le revue je me la range, sachant puisque c'est inscrit, que je reviendrais jamais sur le texte.
Une sorte de cimetière qui permet de passer aux prochains vivant.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La balade de Pablo
Un incipit réussi. Pour le reste, tous les clichés du road movie. Peut-être l'imagination se trouve-t-elle dans la partie manquante ?
Marc Galan- Nombre de messages : 63
Age : 64
Date d'inscription : 19/10/2008
Re: La balade de Pablo
Et puis rien n'empêche de venir se recueillir.Yali a écrit:Une sorte de cimetière qui permet de passer aux prochains vivant.
Re: La balade de Pablo
:-))))))))))Marc Galan a écrit:Un incipit réussi. Pour le reste, tous les clichés du road movie. Peut-être l'imagination se trouve-t-elle dans la partie manquante ?
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La balade de Pablo
Yea. J'ai teste le compliment, j'ai eu le cadeau gratuit.Lucille sentait le paradis avec des pommes partout.
:-))))
Invité- Invité
Re: La balade de Pablo
Il me faudrait plus de talent pour te dire à chaque fois différemment mon admiration... Je renonce. Provisoirement !
Invité- Invité
Re: La balade de Pablo
Rien à dire.
La conduite intérieure est studieuse, rectiligne son itinéraire, une déroute sans surprises où cohabitent dans l'habitacle auprès du sac à Kérouac, l'ordinaire d'un Carver, la verVe d'un Bukowski non imbibé de whisky.
Compliment ou critique ? Prends-le pour argent comptant, c'est déjà pas si mal.
En fait et dans le fond, de toi j'attends la prochaine publication.
La conduite intérieure est studieuse, rectiligne son itinéraire, une déroute sans surprises où cohabitent dans l'habitacle auprès du sac à Kérouac, l'ordinaire d'un Carver, la verVe d'un Bukowski non imbibé de whisky.
Compliment ou critique ? Prends-le pour argent comptant, c'est déjà pas si mal.
En fait et dans le fond, de toi j'attends la prochaine publication.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: La balade de Pablo
Marc Galan a écrit:Un incipit réussi. Pour le reste, tous les clichés du road movie. Peut-être l'imagination se trouve-t-elle dans la partie manquante ?
Itou.
Une écriture prévisible. Déjà lue avant d'être lue. C'est peut-être ce qu'on apprécie ?
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 66
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: La balade de Pablo
J'ai décroché à la deuxième évocation, craignant qu'elles ne se succèdent par vagues. Ma foi, c'est une application correcte de recette de cuisine, hélas sans coup de folie, ni élément imprévisible. Un peu resucée de polar malgré tout. Clin d'oeil peut-être? Mais je n'ai vu ni senti nulle part de second degré.
Cela dit, le travail d'écriture est propre.
Cela dit, le travail d'écriture est propre.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: La balade de Pablo
T'as déjà dit ça un chouïa plus haut :-)
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La balade de Pablo
Yali a écrit:T'as déjà dit ça un chouïa plus haut :-)
Et alors?
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: La balade de Pablo
Tiens, étrange, je ne serais pas aussi positif que les autres commentateurs...
en ce qui me concerne, j'ai cru que cette fille imaginée était en fait réelle et pourrissait sur la plage arrière de la voiture...
Qu'elle soit une invention était possible mais me semblait trop convenu...
L'histoire est bien faite, bien écrite...
Bah...on ne peut pas tout aimer !
J'ai préféré, vraiment, votre chronique de bistrot dans "les muses" et que l'on retrouve sur VE...
en ce qui me concerne, j'ai cru que cette fille imaginée était en fait réelle et pourrissait sur la plage arrière de la voiture...
Qu'elle soit une invention était possible mais me semblait trop convenu...
L'histoire est bien faite, bien écrite...
Bah...on ne peut pas tout aimer !
J'ai préféré, vraiment, votre chronique de bistrot dans "les muses" et que l'on retrouve sur VE...
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 54
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
Re: La balade de Pablo
si si, on peut :-)boc21fr a écrit:L'histoire est bien faite, bien écrite...
Bah...on ne peut pas tout aimer !
J'ai préféré, vraiment, votre chronique de bistrot dans "les muses" et que l'on retrouve sur VE...
Invité- Invité
Re: La balade de Pablo
Allons, tous les Marc Galan du monde ne se sont pas donnés rendez-vous ici! (Je veux bien croire mentor, moi)
J'avais déjà lu l'histoire il y a un moment, j'avais bien aimé mais ne savais pas trop quoi dire pour commenter.
Et là j'ai donc relu, re-aimé, mais ne sais toujours pas trop quoi dire.
Des questions, éventuellement: qui est Lucille, fruit de l'imagination ou nana bien réelle? L'a-t-il rencontrée? Cabine d'essayage essayée?
Mais en fait je me suis dit que le texte fait son effet justement parce qu'on n'a pas les réponses.
A quand un compté deux post Babylone mister SM? (Tiens j'avais jamais tilté les initiales...)
J'avais déjà lu l'histoire il y a un moment, j'avais bien aimé mais ne savais pas trop quoi dire pour commenter.
Et là j'ai donc relu, re-aimé, mais ne sais toujours pas trop quoi dire.
Des questions, éventuellement: qui est Lucille, fruit de l'imagination ou nana bien réelle? L'a-t-il rencontrée? Cabine d'essayage essayée?
Mais en fait je me suis dit que le texte fait son effet justement parce qu'on n'a pas les réponses.
A quand un compté deux post Babylone mister SM? (Tiens j'avais jamais tilté les initiales...)
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: La balade de Pablo
celui-là était un posteur compulsif assez peu gênant et plutôt rigoloChako Noir a écrit:Allons, tous les Marc Galan du monde ne se sont pas donnés rendez-vous ici! (Je veux bien croire mentor, moi)
Yali pensait à un nuisible d'un tout autre acabit
;-)
Re: La balade de Pablo
un PH excessivement basique? (sinon je vois pas)
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: La balade de Pablo
c'est çaChako Noir a écrit:un PH excessivement basique? (sinon je vois pas)
Yali renvoyait au post juste avant celui de Silène
et donc, tu peux me croire, ce n'est pas les mêmes (le même)
;-)
Re: La balade de Pablo
Ah oui, je te crois. J'aime bien la façon dont écrit silene, et ses commentaires sont d'une intelligence bien supérieure à ceux dudit nuisible. Et puis, l'a-t-on vu se plaindre en invoquant l'humanité toute entière ne cessant de se jouer de lui, pauvre hère fui par le bonheur et par le respect des siens? Non. Là est la différence.
Mais cessons de pourrir le fil avec ça.
Mais cessons de pourrir le fil avec ça.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: La balade de Pablo
En plus, je suis frustré quelque part: un tas de gens que j'estime et dont le jugement esthétique et littéraire m'a semblé pertinent jusque là apprécie la prose de Yali, pour laquelle j'ai un rejet. Dans laquelle je n'arrive pas à rentrer, plus exactement. Suis-je obtus au point de ne pas saisir les bautés cachées?
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Page 1 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» Balade nocturne...
» Balade Lyonnaise
» Discussions autour de nos textes
» La balade dominicale
» Pour les demandes à la Modération : modifications, catalogue VOS ÉCRITS, c'est ici !
» Balade Lyonnaise
» Discussions autour de nos textes
» La balade dominicale
» Pour les demandes à la Modération : modifications, catalogue VOS ÉCRITS, c'est ici !
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum