Folie
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Folie
Des tournesols qui éclairent un visage.
Une maison jaune, place Lamartine.
Vincent tient sa tête entre ses mains. La douleur bat à ses tempes, c’est un concert assourdissant. Mais il se sent satisfait. Il a l’impression qu’elle est partie, cette maladie qui le gênait tant. Il se refuse à croire qu’elle le ronge toujours. C’est impossible. Un être comme lui, ne peut être atteint par une chose aussi dégradante. Une chose, qu’il a bien du mal à nommer.
Cela commence par un petit point dans le paysage. Comprenez : dans sa tête. Car sa tête est un immense paysage, plein de couleurs vives et de lignes courbes. Un paysage qui pourrait sembler torturé, mais qui est si lumineux, que la beauté transparaît d’elle-même et nous donne l’envie de sourire, l’envie de vivre.
Alors pourquoi ? Pourquoi avoir ces idées néfastes dans la tête ? Pourquoi la mort le hante-t-elle parfois, dans ce que ses amis appellent « ses moments de crise » ? Tout se bouscule en lui, alors qu’il contemple le sol da sa demeure. Il réfléchit à toute vitesse, sans s’en rendre compte.
Un génie. Voilà comment le nomment ses amis, Georges, Camille, Emile, Paul et les autres. Paul. Un ami fidèle, qu’il a entraîné dans sa misère, et qui maintenant est parti. Il s’en veut, Vincent. D’avoir osé menacer un compagnon d’une arme. De l’avoir emmené avec lui aux portes de la mort. Sans que celui-ci ne l’ait jamais désiré. Mais lui, le désire-t-il ? S’approcher sans cesse d’une sombre destinée ?
La folie. Elle l’entraîne sous terre, l’enserre de ses griffes acérées, l’empêche de partir, rit de son malheur. Mais non. Ce n’est pas possible. Il n’est pas fou. Il ne peut l’être. Un génie ne peut être fou. C’est l’antithèse l’un de l’autre. Mais alors ces crises ? Ce désespoir ? Ces colères qui montent d’on ne sait où, qui lui font perdre ses repères ? Cette raison qui s’éclipse, le rendant presque amnésique ?
Mais aujourd’hui il ne l’est pas. Il relève la tête. Tout lui revient en mémoire, comme une image un peu floue qui finit par s’éclaircir. Cette dispute sans grand intérêt. Cette rage qui lui fait prendre une lame de rasoir. Cet ami cher qui prend peur, fait mine de se contrôler et finit par fuir. Le désespoir ensuite, qui envahit son cœur. Il culpabilise. D’être une charge pour son frère, Théo, pour les autres, comme Paul. Lui qui encore inconnu, qu’aucune toile n’a rendu célèbre.
Vincent se lève, à nouveau rageur. Se plonger dans son âme torturée ne lui a jamais fait de bien. La folie le hante continuellement, le menaçant de l’emporter, de lui faire perdre pied. Deux voisins en discutaient en jour, sans s’apercevoir qu’il était là. L’un parlait de « grain de folie », l’autre « d’araignée au plafond ». Quelle est la différence entre les deux ? Peut être le grain empêche-t-il de passer le cap. De partir ailleurs. D’agir. Quant à l’araignée… que diable vient-elle faire là ? Elle gigote, elle gratouille, elle tisse sa toile, emprisonnant le reste de génie. Mais son génie à lui est encore là. Il est plus loin que le grain, pas assez près de l’araignée.
Sans s’en rendre compte il est à nouveau dans ses pensées. Debout, la tête à l’horizontale fixant le plancher. La douleur, il ne la sent plus. C’est une couleur qui vient perturber ses réflexions. Du rouge. Une tache ronde rouge vient d’atterrir au sol, dans un petit « ploc » tout doux. Il se réveille alors. Du sang. Bien sûr, c’est le sien. Il porte la main à son oreille, ou à ce qu’il en reste. Et la douleur se rappelle à lui. Lancinante, fier d’être là et ne voulant se déloger.
Vincent marche vers la table. Dessus, la lame de rasoir. Il la remercie secrètement. Grâce à elle, il est enfin débarrassé de cette « folie » qu’il n’ose nommer. Celle qui est la cause de tout. Elle se logeait là, tranquille, espérant passer inaperçue. Mais Vincent, dans sa culpabilisation, s’était rendu compte que lors de ses crises, il touchait constamment ce lobe d’oreille, comme pour un regain de rage et d’énergie. Alors la lame est venue mettre fin à ce calvaire. Le supplice est terminé. Et on ne peut même pas le traiter de fou cette fois, car l’unique responsable, c’est cette lame. C’est elle qui l’a supplié de s’en servir. Certes sa main l’a guidée, mais l’arme a tout fait toute seule. En pensant à cela, Vincent est soulagé. Il retombe dans sa folie.
A côté de l’arme rougie, un paquet. Fait avec de vieux journaux. On y voit des traces, elles aussi rouges. Vincent doit son débarrasser, c’est l’horrible Folie qui s’y cache. Il sort dans la rue, et le froid il ne le sent pas. Il erre un moment, avant de savoir à qui il va offrir ce cadeau empoisonné. Il faut être une folle pour se trouver à moitié nue sur le trottoir, à cette heure de la nuit un 24 décembre. C’est Rachel. Elle vend son corps. Quelle folie ! Tiens Rachel, un cadeau, prends-en soin. Peut être qu’après, tu sauras peindre…
Vincent rentre tranquillement chez lui. Il est serein, face à sa maison jaune. Et quand il part se coucher, les tournesols éclairent encore son visage.
Des tournesols qui éclairent un visage.
Un musée, celui de la National Gallery de londres.
Je suis assise en face d’une de tes œuvres, repensant à ce que fut ta vie. Un génie fou. Tu pensais cela impossible, et pourtant tu en fus la plus belle preuve.
Je suis seule. Et j’aime cette solitude. Je contemple la lumière, les lignes tourmentées, la beauté. Je rêve de peindre un jour une telle merveille. J’ai quelques talents, moi aussi. Inconnus, comme les tiens. Peut-être comme toi, je ne serai reconnue qu’après ma mort. Qu’importe. J’aurais vécu en faisant ce que j’aime.
Il y a sage, qui des siècles avant toi, avait dit « Il n’y a point de génie sans un grain de folie ». Ce sage c’était Aristote. Et il avait raison. Mais rassures-toi, Vincent Van Gogh, tu avais bien un grain de folie, mais il était bien placé. Et ton génie était encore plus présent après avoir coupé ton oreille. Ta folie aussi.
Voici un petit cadeau pour toi, Vincent, que je dépose devant ton tableau. Lui aussi enveloppé dans du journal. Parce que ton génie, j’espère en hériter.
Une maison jaune, place Lamartine.
Vincent tient sa tête entre ses mains. La douleur bat à ses tempes, c’est un concert assourdissant. Mais il se sent satisfait. Il a l’impression qu’elle est partie, cette maladie qui le gênait tant. Il se refuse à croire qu’elle le ronge toujours. C’est impossible. Un être comme lui, ne peut être atteint par une chose aussi dégradante. Une chose, qu’il a bien du mal à nommer.
Cela commence par un petit point dans le paysage. Comprenez : dans sa tête. Car sa tête est un immense paysage, plein de couleurs vives et de lignes courbes. Un paysage qui pourrait sembler torturé, mais qui est si lumineux, que la beauté transparaît d’elle-même et nous donne l’envie de sourire, l’envie de vivre.
Alors pourquoi ? Pourquoi avoir ces idées néfastes dans la tête ? Pourquoi la mort le hante-t-elle parfois, dans ce que ses amis appellent « ses moments de crise » ? Tout se bouscule en lui, alors qu’il contemple le sol da sa demeure. Il réfléchit à toute vitesse, sans s’en rendre compte.
Un génie. Voilà comment le nomment ses amis, Georges, Camille, Emile, Paul et les autres. Paul. Un ami fidèle, qu’il a entraîné dans sa misère, et qui maintenant est parti. Il s’en veut, Vincent. D’avoir osé menacer un compagnon d’une arme. De l’avoir emmené avec lui aux portes de la mort. Sans que celui-ci ne l’ait jamais désiré. Mais lui, le désire-t-il ? S’approcher sans cesse d’une sombre destinée ?
La folie. Elle l’entraîne sous terre, l’enserre de ses griffes acérées, l’empêche de partir, rit de son malheur. Mais non. Ce n’est pas possible. Il n’est pas fou. Il ne peut l’être. Un génie ne peut être fou. C’est l’antithèse l’un de l’autre. Mais alors ces crises ? Ce désespoir ? Ces colères qui montent d’on ne sait où, qui lui font perdre ses repères ? Cette raison qui s’éclipse, le rendant presque amnésique ?
Mais aujourd’hui il ne l’est pas. Il relève la tête. Tout lui revient en mémoire, comme une image un peu floue qui finit par s’éclaircir. Cette dispute sans grand intérêt. Cette rage qui lui fait prendre une lame de rasoir. Cet ami cher qui prend peur, fait mine de se contrôler et finit par fuir. Le désespoir ensuite, qui envahit son cœur. Il culpabilise. D’être une charge pour son frère, Théo, pour les autres, comme Paul. Lui qui encore inconnu, qu’aucune toile n’a rendu célèbre.
Vincent se lève, à nouveau rageur. Se plonger dans son âme torturée ne lui a jamais fait de bien. La folie le hante continuellement, le menaçant de l’emporter, de lui faire perdre pied. Deux voisins en discutaient en jour, sans s’apercevoir qu’il était là. L’un parlait de « grain de folie », l’autre « d’araignée au plafond ». Quelle est la différence entre les deux ? Peut être le grain empêche-t-il de passer le cap. De partir ailleurs. D’agir. Quant à l’araignée… que diable vient-elle faire là ? Elle gigote, elle gratouille, elle tisse sa toile, emprisonnant le reste de génie. Mais son génie à lui est encore là. Il est plus loin que le grain, pas assez près de l’araignée.
Sans s’en rendre compte il est à nouveau dans ses pensées. Debout, la tête à l’horizontale fixant le plancher. La douleur, il ne la sent plus. C’est une couleur qui vient perturber ses réflexions. Du rouge. Une tache ronde rouge vient d’atterrir au sol, dans un petit « ploc » tout doux. Il se réveille alors. Du sang. Bien sûr, c’est le sien. Il porte la main à son oreille, ou à ce qu’il en reste. Et la douleur se rappelle à lui. Lancinante, fier d’être là et ne voulant se déloger.
Vincent marche vers la table. Dessus, la lame de rasoir. Il la remercie secrètement. Grâce à elle, il est enfin débarrassé de cette « folie » qu’il n’ose nommer. Celle qui est la cause de tout. Elle se logeait là, tranquille, espérant passer inaperçue. Mais Vincent, dans sa culpabilisation, s’était rendu compte que lors de ses crises, il touchait constamment ce lobe d’oreille, comme pour un regain de rage et d’énergie. Alors la lame est venue mettre fin à ce calvaire. Le supplice est terminé. Et on ne peut même pas le traiter de fou cette fois, car l’unique responsable, c’est cette lame. C’est elle qui l’a supplié de s’en servir. Certes sa main l’a guidée, mais l’arme a tout fait toute seule. En pensant à cela, Vincent est soulagé. Il retombe dans sa folie.
A côté de l’arme rougie, un paquet. Fait avec de vieux journaux. On y voit des traces, elles aussi rouges. Vincent doit son débarrasser, c’est l’horrible Folie qui s’y cache. Il sort dans la rue, et le froid il ne le sent pas. Il erre un moment, avant de savoir à qui il va offrir ce cadeau empoisonné. Il faut être une folle pour se trouver à moitié nue sur le trottoir, à cette heure de la nuit un 24 décembre. C’est Rachel. Elle vend son corps. Quelle folie ! Tiens Rachel, un cadeau, prends-en soin. Peut être qu’après, tu sauras peindre…
Vincent rentre tranquillement chez lui. Il est serein, face à sa maison jaune. Et quand il part se coucher, les tournesols éclairent encore son visage.
Des tournesols qui éclairent un visage.
Un musée, celui de la National Gallery de londres.
Je suis assise en face d’une de tes œuvres, repensant à ce que fut ta vie. Un génie fou. Tu pensais cela impossible, et pourtant tu en fus la plus belle preuve.
Je suis seule. Et j’aime cette solitude. Je contemple la lumière, les lignes tourmentées, la beauté. Je rêve de peindre un jour une telle merveille. J’ai quelques talents, moi aussi. Inconnus, comme les tiens. Peut-être comme toi, je ne serai reconnue qu’après ma mort. Qu’importe. J’aurais vécu en faisant ce que j’aime.
Il y a sage, qui des siècles avant toi, avait dit « Il n’y a point de génie sans un grain de folie ». Ce sage c’était Aristote. Et il avait raison. Mais rassures-toi, Vincent Van Gogh, tu avais bien un grain de folie, mais il était bien placé. Et ton génie était encore plus présent après avoir coupé ton oreille. Ta folie aussi.
Voici un petit cadeau pour toi, Vincent, que je dépose devant ton tableau. Lui aussi enveloppé dans du journal. Parce que ton génie, j’espère en hériter.
Marie D- Nombre de messages : 36
Age : 39
Localisation : dans mon univers, ou en gironde
Date d'inscription : 27/10/2008
Re: Folie
Je trouve cette évocation de la folie de Van Gogh bien menée, fluide, se lisant très facilement. Pour la candide que je suis en matière psychiatrique, cette plongée dans l'esprit du peintre me paraît plausible.
J'aime aussi beaucoup la chute, mais la trouve un peu trop longuement amenée. Peut-être le texte gagnerait-il en force en élaguant un peu à partir de "Je suis seule"... (Bien que, objectivement, ce ne soit pas très long.)
J'aime aussi beaucoup la chute, mais la trouve un peu trop longuement amenée. Peut-être le texte gagnerait-il en force en élaguant un peu à partir de "Je suis seule"... (Bien que, objectivement, ce ne soit pas très long.)
Invité- Invité
Re: Folie
J'ai pour Van Gogh une affection particulière, pour l'individu souffrant, les causes de son intense souffrance. Le terme de folie me dérange, qui exclut et condamne.
Concernant le texte, il est bien, d'une écriture vive et très agréable. C'est bien.
Concernant le texte, il est bien, d'une écriture vive et très agréable. C'est bien.
Invité- Invité
Re: Folie
Il ne faut pas voir dans le terme de folie une exclusion ou une condamnation. Au contraire dans le cas de Van Gogh, sa folie en a fait un génie. Ne dit-on pas que les plus grands génies étaient des fous?
Moi je ne vois pas ça d'une façon péjorative. Bien sûr, cela peut être une maladie, mais folie regroupe beaucoup de sens. On emploie beaucoup, il est vrai, ce mot à tort et à travers. Alors quelle est la limite? La folie est-elle toujours mauvaise? Il semblerait, Easter, que pour toi ce soit oui. Alors une question: Van Gogh aurait-il été Van Gogh si il n'avait pas été fou? Il a certes souffert, mais plus à cause de son époque, et des regards portés sur lui. Il a demandé à se fairer interner, parce que les gens lui ont fait comprendre qu'il n'était "pas normal". Il aurait pu être heureux si il n'avait pas culpabilisé, et paradoxalement c'est le fait de se rendre compte de sa folie qui l'a rendu encore plus fou, et suicidaire.
Voilà, pour moi folie est certes un mot encore tabou, pleins de préjugés, mais qui n'est pas fou, de nos jours?
Moi je ne vois pas ça d'une façon péjorative. Bien sûr, cela peut être une maladie, mais folie regroupe beaucoup de sens. On emploie beaucoup, il est vrai, ce mot à tort et à travers. Alors quelle est la limite? La folie est-elle toujours mauvaise? Il semblerait, Easter, que pour toi ce soit oui. Alors une question: Van Gogh aurait-il été Van Gogh si il n'avait pas été fou? Il a certes souffert, mais plus à cause de son époque, et des regards portés sur lui. Il a demandé à se fairer interner, parce que les gens lui ont fait comprendre qu'il n'était "pas normal". Il aurait pu être heureux si il n'avait pas culpabilisé, et paradoxalement c'est le fait de se rendre compte de sa folie qui l'a rendu encore plus fou, et suicidaire.
Voilà, pour moi folie est certes un mot encore tabou, pleins de préjugés, mais qui n'est pas fou, de nos jours?
Marie D- Nombre de messages : 36
Age : 39
Localisation : dans mon univers, ou en gironde
Date d'inscription : 27/10/2008
Re: Folie
Texte intéressant que cette introspection dans l'esprit de Van Gogh. Il fallait oser aussi, parce qu'un talent en appelle un autre et l'exercice (pas vraiment le mot ad hoc) est réussi. De savoir que c'est l'œuvre qui a inspiré le texte ajoute à l'intérêt de ce dernier.
Sur la folie j'apporte aussi mon grain (hum...) à moudre.
Comme pour toi le mot folie ne me fait pas peur. Les fous ont a mon sens un rôle à jouer dans une société et particulièrement dans l'art. Le mot folie est bien trop générique et ne différencie pas les névrosés des psychotiques ou des pervers. De certains il faut avoir peur, certes. Mais au risque de choquer ici, je trouve pour ma part que les non-fous (ceux qui ne se trainent pas leur petite névrose - il y en a, disent les psy) sont d'un ennuyeux!
Evidemment que Van Gogh était fou, Joyce l'était aussi, Artaud, Camille Claudel et tant d'autres qui le cachaient un peu plus.
Que serait notre culture sans eux!
D'ailleurs sur le coté, à gauche, Turtle est d'accord avec moi.
Sur la folie j'apporte aussi mon grain (hum...) à moudre.
Comme pour toi le mot folie ne me fait pas peur. Les fous ont a mon sens un rôle à jouer dans une société et particulièrement dans l'art. Le mot folie est bien trop générique et ne différencie pas les névrosés des psychotiques ou des pervers. De certains il faut avoir peur, certes. Mais au risque de choquer ici, je trouve pour ma part que les non-fous (ceux qui ne se trainent pas leur petite névrose - il y en a, disent les psy) sont d'un ennuyeux!
Evidemment que Van Gogh était fou, Joyce l'était aussi, Artaud, Camille Claudel et tant d'autres qui le cachaient un peu plus.
Que serait notre culture sans eux!
D'ailleurs sur le coté, à gauche, Turtle est d'accord avec moi.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Folie
Merci de penser comme moi.
En tout cas, merci à vous trois pour vos compliments.
J'avais quelque peu peur d'être passée à côté de ce que je voulais exposer à la lumière, et vos critiques me montrent que je n'ai pas échoué. Ca fait plaisir.
En tout cas, merci à vous trois pour vos compliments.
J'avais quelque peu peur d'être passée à côté de ce que je voulais exposer à la lumière, et vos critiques me montrent que je n'ai pas échoué. Ca fait plaisir.
Marie D- Nombre de messages : 36
Age : 39
Localisation : dans mon univers, ou en gironde
Date d'inscription : 27/10/2008
Re: Folie
J'ai du mal avec ces certitudes, il court d'autres rumeurs sur Van Gogh, notamment sur les raisons qui l'auraient poussé à se couper l'oreille. Et cette souffrance là n'a rien à voir avec le regard de son époque. Je suis plein d'empathie pour Van Gogh, qu'il ait été fou ou pas m'indiffère. Qu'il ait souffert, et les raisons de sa souffrance, me touchent profondément. Je n'en dirai pas plus. Sauf que cela n'enlève rien au plaisir que j'ai eu à lire ce joli texte.Marie D a écrit:Il ne faut pas voir dans le terme de folie une exclusion ou une condamnation. Au contraire dans le cas de Van Gogh, sa folie en a fait un génie. Ne dit-on pas que les plus grands génies étaient des fous?
Moi je ne vois pas ça d'une façon péjorative. Bien sûr, cela peut être une maladie, mais folie regroupe beaucoup de sens. On emploie beaucoup, il est vrai, ce mot à tort et à travers. Alors quelle est la limite? La folie est-elle toujours mauvaise? Il semblerait, Easter, que pour toi ce soit oui. Alors une question: Van Gogh aurait-il été Van Gogh si il n'avait pas été fou? Il a certes souffert, mais plus à cause de son époque, et des regards portés sur lui. Il a demandé à se fairer interner, parce que les gens lui ont fait comprendre qu'il n'était "pas normal". Il aurait pu être heureux si il n'avait pas culpabilisé, et paradoxalement c'est le fait de se rendre compte de sa folie qui l'a rendu encore plus fou, et suicidaire.
Voilà, pour moi folie est certes un mot encore tabou, pleins de préjugés, mais qui n'est pas fou, de nos jours?
Invité- Invité
Re: Folie
À propos du texte, je le trouve très convenu dans le propos, pas assez décalé. Ce qui fait que j'y entre très difficilement.
À propos de l'oreille, l'une des versions — la plus consensuelle chez les historiens de l'art — raconte que Van Gogh se la serait coupé par amour, et pour une pute qui officiait dans un bordel qu'il fréquentait. En résumé, Van Gogh se serait coupé l'oreille par amour, ce qui, soyons franc, n'est pas tout à fait de l'ordre de la folie. Ou alors l'amour est une folie.
Bref, l'angle d'attaque du texte, me semble être beaucoup trop neutre comparé à l'exubérance de Van Gogh.
À propos de l'oreille, l'une des versions — la plus consensuelle chez les historiens de l'art — raconte que Van Gogh se la serait coupé par amour, et pour une pute qui officiait dans un bordel qu'il fréquentait. En résumé, Van Gogh se serait coupé l'oreille par amour, ce qui, soyons franc, n'est pas tout à fait de l'ordre de la folie. Ou alors l'amour est une folie.
Bref, l'angle d'attaque du texte, me semble être beaucoup trop neutre comparé à l'exubérance de Van Gogh.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Folie
Entièrement d'accord avec toi Easter quand tu parles de la souffrance: on ne se coupe pas l'oreille parce qu'on est fou, on se la coupe parce qu'on souffre.Tu as bien raison de le faire remarquer.
Yali, tu doutes vraiment que l'amour ne soit pas un acte de folie?
Mais l'amour est-il autre chose que la propension que l'on met à se raconter des histoires? " Sous toutes ses formes, l'amour est une histoire que l'on se raconte pour rendre la vie vivable" * Et si c'est ça l'amour, n'est pas là acte de folie?
Il y en a qui font ça avec un talent qui relève de l'art. Il y en a même qui sont heureux. Mais ils sont rares.
On s'éloigne un peu de ton texte, désolée, de toute façon que ce soit au sujet de l'amour ou de Van Gogh notre imagination est maitresse.
* Nancy Huston; L'espèce fabulatrice
Yali, tu doutes vraiment que l'amour ne soit pas un acte de folie?
Mais l'amour est-il autre chose que la propension que l'on met à se raconter des histoires? " Sous toutes ses formes, l'amour est une histoire que l'on se raconte pour rendre la vie vivable" * Et si c'est ça l'amour, n'est pas là acte de folie?
Il y en a qui font ça avec un talent qui relève de l'art. Il y en a même qui sont heureux. Mais ils sont rares.
On s'éloigne un peu de ton texte, désolée, de toute façon que ce soit au sujet de l'amour ou de Van Gogh notre imagination est maitresse.
* Nancy Huston; L'espèce fabulatrice
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Folie
J'ai fait des études d'histoire de l'art, et si à une époque on disait que c'était un acte d'amour, ça a changé. La raison en serait plutôt la dispute avec Gauguin, et aussi le sentiment d'abandon par rapport à son frère, Théo (qui lui annonce qu'il va se marier). Mais après tout, comme le dit si bien Eddy, que ce soit l'amour ou autre, cela a peu d'importance.
Je ne prétends pas dans ce texte avoir la connaissance absolue sur la raison de cette acte, je l'interprète à ma manière, avec ma sensibilité.
Personne ne pourra dire les vrais raisons, car personne n'était dans sa tête, et il n'en a parlé à personne.
Après, que tu le trouve convenu, neutre, désolée Yali mais je ne sais pas quoi te répondre. Mon but n'était pas de faire une oeuvre décalée comme tu dis, mais de rendre compréhensible quelque chose qui ne l'est pas.
J'aurais pu en faire un demeuré qui s'égare, mais Van Gogh n'était pas comme ça. Je pense qu'il est resté lucide (sauf bien sûr pendant ses crises). Il réfléchit donc rationnellement, avec des pointes d'irrationnel. Voilà j'espère que tu comprends ce que je veux dire.
Je ne prétends pas dans ce texte avoir la connaissance absolue sur la raison de cette acte, je l'interprète à ma manière, avec ma sensibilité.
Personne ne pourra dire les vrais raisons, car personne n'était dans sa tête, et il n'en a parlé à personne.
Après, que tu le trouve convenu, neutre, désolée Yali mais je ne sais pas quoi te répondre. Mon but n'était pas de faire une oeuvre décalée comme tu dis, mais de rendre compréhensible quelque chose qui ne l'est pas.
J'aurais pu en faire un demeuré qui s'égare, mais Van Gogh n'était pas comme ça. Je pense qu'il est resté lucide (sauf bien sûr pendant ses crises). Il réfléchit donc rationnellement, avec des pointes d'irrationnel. Voilà j'espère que tu comprends ce que je veux dire.
Marie D- Nombre de messages : 36
Age : 39
Localisation : dans mon univers, ou en gironde
Date d'inscription : 27/10/2008
Re: Folie
Avis très mitigé sur le texte.
Quelqu'en soit le but, il n'est pas atteint.
La folie est un état supérieur.
Faulkner un peu, Dostoievski beaucoup, Joyce très sûrement, ont su la dépeindre.
Ce n'est que l'avis d'un lecteur de passage.
Quelqu'en soit le but, il n'est pas atteint.
La folie est un état supérieur.
Faulkner un peu, Dostoievski beaucoup, Joyce très sûrement, ont su la dépeindre.
Ce n'est que l'avis d'un lecteur de passage.
Re: Folie
Réponses en vrac, j'aime bien le sujet.
J'avais compris Marie D que tu causais pas au hasard, j'imagine que tu comprends que moi aussi, t'as fais des études d'histoire de l'art. J'enseigne encore l'histoire de l'art, celle de l'image pour être plus précis, et plus pointu aussi.
Chacun trouvera l'interprétation qui lui convient dans les propositions faites, mais je suis homme et en tant que tel, qu'on aille pas me faire croire que l'on se coupe une oreille pour un pote avec lequel on se dispute les soirs de soûlerie ou pour un frère qui se marie.
Et pour répondre à Eddy : la folie à ça de commun avec l'art qu'elle est inutile, or l'amour est une nécessité chez l'homme, un absolu essentiel à son accomplissement, un besoin vital à se réaliser, à être. L'amour, c'est pile le contraire de la folie, seul son dénouement, souvent tragique et qui nous porte vers la haine tend à devenir une folie. C'est l'abandon de l'amour qui rend dingue, cet abandon du confort qui nous rend haineux, maladroit dans les actes, aigri dans les pensée. L’amour n’est jamais en cause, mais sa cessation ou son absence oui. Ne confondons pas la plénitude, celle qui nous révèle au monde, et l’abandon, ou le désir inassouvi de cette même plénitude qui nous fait boiteux cérébral.
J'avais compris Marie D que tu causais pas au hasard, j'imagine que tu comprends que moi aussi, t'as fais des études d'histoire de l'art. J'enseigne encore l'histoire de l'art, celle de l'image pour être plus précis, et plus pointu aussi.
Chacun trouvera l'interprétation qui lui convient dans les propositions faites, mais je suis homme et en tant que tel, qu'on aille pas me faire croire que l'on se coupe une oreille pour un pote avec lequel on se dispute les soirs de soûlerie ou pour un frère qui se marie.
Et pour répondre à Eddy : la folie à ça de commun avec l'art qu'elle est inutile, or l'amour est une nécessité chez l'homme, un absolu essentiel à son accomplissement, un besoin vital à se réaliser, à être. L'amour, c'est pile le contraire de la folie, seul son dénouement, souvent tragique et qui nous porte vers la haine tend à devenir une folie. C'est l'abandon de l'amour qui rend dingue, cet abandon du confort qui nous rend haineux, maladroit dans les actes, aigri dans les pensée. L’amour n’est jamais en cause, mais sa cessation ou son absence oui. Ne confondons pas la plénitude, celle qui nous révèle au monde, et l’abandon, ou le désir inassouvi de cette même plénitude qui nous fait boiteux cérébral.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Folie
"On peut parler de la bonne santé mentale de Van Gogh, qui dans toute sa vie ne s'est faire cuire qu'une main et n'a pas fait plus, pour le reste, que de se trancher une fois l'oreille gauche".
Antonin Artaud
Je ne citais pas pour élargir le débat à la folie d'Artaud :-)Et je cite Artaud pour la forme, pas pour le fond ! Simplement pour dire que littérairement, tu t'inscris à mon sens dans le domaine de la biographie romancée. A la fois, tu n'es pas tout à fait "dans" le personnage (on ne suit pas exactement sa pensée), ni tout à fait en dehors, comme ici Artaud qui propose sa "vision" avec détermination contre l'idée commune.
Ecrire sur la folie est extraordinairement difficile. Ce qui est également techniquement difficile c'est que tu utilises le style indirect libre. Ici, il y a une interprétation presque "rationnelle" du fait. Peut-être essaies-tu de donner trop de sens, trop d'indication historiographiques ? En revanche, il y a moins d'indications "sensibles" (sur les lieux, odeurs, sensation etc.), qui sont souvent propres à faire naître l'émotion.
Enfin, je pense que tu gagnerais à mettre plus en avant quelques idées plus "originales" (développer un peu, retour à la ligne, par exemple), pour (je donne une image) "tendre le texte".
L'écriture est agréable (peut-être trop de phrases courtes à on goût ? Quand il y en a trop, on perd l'effet singlant d'en avoir une qui arrive de temps en temps !).
Voilà, ce texte n'est pas mal du tout, je trouve que c'est pas tout à fait ça – mais le thème choisi est difficile. J'espère que ces quelques remarques pourront t'être utiles, t'inviter à la réflexion... Et je t'invite bien sûr à continuer d'écrire!
Antonin Artaud
Je ne citais pas pour élargir le débat à la folie d'Artaud :-)Et je cite Artaud pour la forme, pas pour le fond ! Simplement pour dire que littérairement, tu t'inscris à mon sens dans le domaine de la biographie romancée. A la fois, tu n'es pas tout à fait "dans" le personnage (on ne suit pas exactement sa pensée), ni tout à fait en dehors, comme ici Artaud qui propose sa "vision" avec détermination contre l'idée commune.
Ecrire sur la folie est extraordinairement difficile. Ce qui est également techniquement difficile c'est que tu utilises le style indirect libre. Ici, il y a une interprétation presque "rationnelle" du fait. Peut-être essaies-tu de donner trop de sens, trop d'indication historiographiques ? En revanche, il y a moins d'indications "sensibles" (sur les lieux, odeurs, sensation etc.), qui sont souvent propres à faire naître l'émotion.
Enfin, je pense que tu gagnerais à mettre plus en avant quelques idées plus "originales" (développer un peu, retour à la ligne, par exemple), pour (je donne une image) "tendre le texte".
L'écriture est agréable (peut-être trop de phrases courtes à on goût ? Quand il y en a trop, on perd l'effet singlant d'en avoir une qui arrive de temps en temps !).
Voilà, ce texte n'est pas mal du tout, je trouve que c'est pas tout à fait ça – mais le thème choisi est difficile. J'espère que ces quelques remarques pourront t'être utiles, t'inviter à la réflexion... Et je t'invite bien sûr à continuer d'écrire!
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Folie
Je te remercie pour ces conseils très utiles et je suis d'accord avec toi: le sujet est très difficile!
C'est pour cela que, comme tu l'as remarqué très justement, j'ai essayé de détourner quelque peu le problème. Déjà j'ai choisi un passage en dehors des "crises", ou juste à la fin. Et j'ai essayé de rationnaliser.
Peut-être n'était-ce pas la bonne manière.
En fait ce texte je l'ai écrit pour un concours avec thème imposé, sur la base de la citation d'Aristote.
Mais grâce à tes indications, je vais essayer de l'améliorer.
Et Yali, tu es super catégorique sur la folie. Pour toi c'est uniquement mauvais, péjoratif. Navrée de n'être pas d'accord, je crois bien qu'on ne s'entendra pas là-dessus. Tu es du genre, tout comme moi, à rester sur tes positions. Mais c'est pas grave. Il faut de tout pour faire un monde, tous les goûts et tous les avis. Je prends le tien également, j'accepte toutes les opinions (même si je défends farouchemetn les miennes! lol).
En fait je ne pensais pas qu'il y aurait autant de débats! C'est une écriture d'invention, qui n'a pas pour but de dire la vérité, mais mes ressentis, mon opinion, et ma sensibilité.
mais c'est vrai que ce sujet pose beaucoup de questions.
Pour info, c'est le concours "vers à lyre" n°5, pour ceux qui seraient intéressés...
C'est pour cela que, comme tu l'as remarqué très justement, j'ai essayé de détourner quelque peu le problème. Déjà j'ai choisi un passage en dehors des "crises", ou juste à la fin. Et j'ai essayé de rationnaliser.
Peut-être n'était-ce pas la bonne manière.
En fait ce texte je l'ai écrit pour un concours avec thème imposé, sur la base de la citation d'Aristote.
Mais grâce à tes indications, je vais essayer de l'améliorer.
Et Yali, tu es super catégorique sur la folie. Pour toi c'est uniquement mauvais, péjoratif. Navrée de n'être pas d'accord, je crois bien qu'on ne s'entendra pas là-dessus. Tu es du genre, tout comme moi, à rester sur tes positions. Mais c'est pas grave. Il faut de tout pour faire un monde, tous les goûts et tous les avis. Je prends le tien également, j'accepte toutes les opinions (même si je défends farouchemetn les miennes! lol).
En fait je ne pensais pas qu'il y aurait autant de débats! C'est une écriture d'invention, qui n'a pas pour but de dire la vérité, mais mes ressentis, mon opinion, et ma sensibilité.
mais c'est vrai que ce sujet pose beaucoup de questions.
Pour info, c'est le concours "vers à lyre" n°5, pour ceux qui seraient intéressés...
Marie D- Nombre de messages : 36
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Date d'inscription : 27/10/2008
Re: Folie
Très mauvaise traduction, ou plutôt traduction appropriée au sujet "toi"Marie D a écrit:
Et Yali, tu es super catégorique sur la folie. Pour toi c'est uniquement mauvais, péjoratif. Navrée de n'être pas d'accord, je crois bien qu'on ne s'entendra pas là-dessus. Tu es du genre, tout comme moi, à rester sur tes positions. Mais c'est pas grave. Il faut de tout pour faire un monde, tous les goûts et tous les avis. Je prends le tien également, j'accepte toutes les opinions (même si je défends farouchemetn les miennes! lol)
Yali- Nombre de messages : 8624
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Folie
Yali a écrit:
... la folie à ça de commun avec l'art qu'elle est inutile, or l'amour est une nécessité chez l'homme, un absolu essentiel à son accomplissement, un besoin vital à se réaliser, à être. L'amour, c'est pile le contraire de la folie, seul son dénouement, souvent tragique et qui nous porte vers la haine tend à devenir une folie. C'est l'abandon de l'amour qui rend dingue, cet abandon du confort qui nous rend haineux, maladroit dans les actes, aigri dans les pensée. L’amour n’est jamais en cause, mais sa cessation ou son absence oui. Ne confondons pas la plénitude, celle qui nous révèle au monde, et l’abandon, ou le désir inassouvi de cette même plénitude qui nous fait boiteux cérébral.
Je prends note de tes remarques qui ne sont pas tellement en contradiction avec ce que je dis si ce n'est que l'amour ne peut être le contraire de la folie, ce serait bien trop simple. L'amour rend bon, révèle, exalte, sublime l'homme, certes, comment dire le contraire. Mais je continue de croire que la construction du sentiment amoureux elle, relève de la folie (si tant est que l'on puisse utiliser ce mot dans un sens générique). Folie dans le sens d'un déséquilibre des liens qui tissent le réel, l'imaginaire et le langage.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Folie
J’ai lu les commentaires en diagonale, et le texte, par contre, sérieusement. Je n’ai pas accroché à cette discussion sur le mental de Van Gogh. Ce qui est intéressant, dans ton texte, c’est l’idée que la narratrice s’en fait. Et ça m’est égal de savoir si c’est la vérité ou non. Quand j’ai lu, j’ai trouvé que tout était crédible. Tu m’as embarqué dans ton texte, dès le début.
Il n’y a que deux choses qui m’ont gênées :
- « En pensant à cela, Van Gogh est soulagé. Il retombe dans sa folie. » Il me semble qu’il y a un problème de point de vue ici. Van Gogh pense s’être débarrassé de sa folie, il ne peut pas y retomber selon son point de vue à lui (point de vue imaginé par la narratrice bien sûr, mais c’est la point de vue qu’elle lui prête le temps de ce texte).
- J’ai vraiment bien aimé la fin, me retrouver avec la narratrice devant les tableaux. Mais c’est quoi son cadeau ?
Il n’y a que deux choses qui m’ont gênées :
- « En pensant à cela, Van Gogh est soulagé. Il retombe dans sa folie. » Il me semble qu’il y a un problème de point de vue ici. Van Gogh pense s’être débarrassé de sa folie, il ne peut pas y retomber selon son point de vue à lui (point de vue imaginé par la narratrice bien sûr, mais c’est la point de vue qu’elle lui prête le temps de ce texte).
- J’ai vraiment bien aimé la fin, me retrouver avec la narratrice devant les tableaux. Mais c’est quoi son cadeau ?
Re: Folie
La fille, à la fin, espère obtenir un peu du génie de Van Gogh. Pour elle, le fait de se couper l'oreille l'a rendu encore plus grand. Alors comme lui, elle fait un cadeau emballé dans du papier journal, qui est de la même nature que le cadeau fait à Rachel.
J'espère qu'à présent, tu comprends de quoi il s'agit: son oreille.
J'espère qu'à présent, tu comprends de quoi il s'agit: son oreille.
Marie D- Nombre de messages : 36
Age : 39
Localisation : dans mon univers, ou en gironde
Date d'inscription : 27/10/2008
Re: Folie
Un texte un peu trop explicatif pour moi. Trop construit (pas mal construit, non.) avec beaucoup d'intentions qui se voient.
Dans ta dernière réponse, tu expliques que le cadeau est l'oreille de la narratrice. Bon. Rien dans ton texte ne peut nous mettre sur cette voie, c'est ton explication à toi. Il y en a beaucoup d'autres possibles.
La folie de la narratrice qui transpire peu à peu pourrait être celle d'une rationnalisation déconnectée. Toutes ces explications qui se nourrissent elles-mêmes. A mon avis si tu veux donner plus de poids à cette folie, il faut qu'elle se montre plus dans le texte avec des allers-retours sur le présent de la narratrice devant le tableau.
Intrigué en tout cas.
Dans ta dernière réponse, tu expliques que le cadeau est l'oreille de la narratrice. Bon. Rien dans ton texte ne peut nous mettre sur cette voie, c'est ton explication à toi. Il y en a beaucoup d'autres possibles.
La folie de la narratrice qui transpire peu à peu pourrait être celle d'une rationnalisation déconnectée. Toutes ces explications qui se nourrissent elles-mêmes. A mon avis si tu veux donner plus de poids à cette folie, il faut qu'elle se montre plus dans le texte avec des allers-retours sur le présent de la narratrice devant le tableau.
Intrigué en tout cas.
Mano- Nombre de messages : 233
Age : 55
Localisation : hyères
Date d'inscription : 17/01/2008
Re: Folie
J'étais limitée à 5000 signes, et j'en ai fait 4979. Difficile de dédier plus de temps à ma narratrice. Et pour l'oreille, je pensais que c'était clair. C'était suggéré, certes, mais j'avais laissé des indices. Après si tu veux imaginer autre chose, libre à toi. L'imagination fait loi.
Marie D- Nombre de messages : 36
Age : 39
Localisation : dans mon univers, ou en gironde
Date d'inscription : 27/10/2008
Re: Folie
Cela me paraît par moments un peu dense et confus, mais c'est peut-être dû à la mise en page.
Il me semble qu'il y a également quelques longueurs, des explications superflues et que la pénétration de l'esprit serait plus efficace avec des passages plus courts, élagués et percutants.
Le texte est écrit de manière agréable, soignée, rien à redire là dessus, mais quelque chose m'empêche de pleinement en profiter et je me demande si ce n'est pas la généralité du propos. Je conçois qu'il ne soit pas simple de s'immiscer dans la tête de quelqu'un et d'imaginer ce qui s'y passe, mais tant qu'à faire, autant le faire avec un angle particulier (comme dans "Being John Malkovitch par exemple), ce qui ne me paraît pas être vraiment le cas ici. Je suis restée pas mal en-dehors, désolée.
Il me semble qu'il y a également quelques longueurs, des explications superflues et que la pénétration de l'esprit serait plus efficace avec des passages plus courts, élagués et percutants.
Le texte est écrit de manière agréable, soignée, rien à redire là dessus, mais quelque chose m'empêche de pleinement en profiter et je me demande si ce n'est pas la généralité du propos. Je conçois qu'il ne soit pas simple de s'immiscer dans la tête de quelqu'un et d'imaginer ce qui s'y passe, mais tant qu'à faire, autant le faire avec un angle particulier (comme dans "Being John Malkovitch par exemple), ce qui ne me paraît pas être vraiment le cas ici. Je suis restée pas mal en-dehors, désolée.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Folie
Le terme de folie exclut et condamne mais il ne devrait pas. Et comm il n'y en a aucun autre qui dise la même chose sans condamner et qu'il faut bien en utiliser un... ce terme ne me dérange pas ici.Easter(Island) a écrit:J'ai pour Van Gogh une affection particulière, pour l'individu souffrant, les causes de son intense souffrance. Le terme de folie me dérange, qui exclut et condamne.
Concernant le texte, il est bien, d'une écriture vive et très agréable. C'est bien.
Un texte qui se lit très facilement même si cette vision d'une "folie" me parrait très peu réaliste. J'ai bien aimé.
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