Itinéraires ordinaires : Les silences

Le soir froisse
Ses silences disloqués :
Des marches
...............Brisées
Jalonnent ta voix

Parfois
Aux croisées de chemins
Obscurs et vides
On voit
Exploser une étoile

Clarté d’un cimetière
Dans la fadeur du bruit

Mais ici sur les routes
Crève
Un lampadaire
Malade
Et seul
Figure de la lune
Creuse et pendue
Dans ce ciel qui
....................Ne dit pas

(Les mots ton cœur
Bruissent les ailes
D’un merle pris dans le béton
Et ta vie part en copeaux
Sous le rabot des heures)

Vois-tu
À chaque parole
La lumière fuit
Au coin d’une rue

Alors
Sous l’ongle solaire
Écaillé comme une fenêtre
Fermée :
La nuit
Soudaine

Mensonges de l’alouette
Au matin
Tu recueilles la douleur
De n’aller nulle part
.......................En courant
Des kilomètres de sang dans la gorge

Je viens de passer un bon moment de lecture.
Je suis sous le charme.
Belle forme.
Ma journée sera accompagnée.
Merci.

J'aime bien aussi. Un air de poesie russe sur le rebord, des etoiles non-figees.

Oui, une belle forme, des mots très bien choisis, très efficaces dans leur simplicité...

Bravo notamment pour :
"Vois-tu
À chaque parole
La lumière fuit
Au coin d’une rue" !

Quelque chose d'éthéré, de désillusionné mais aussi une langueur dans ce beau poème. Bravo Tristan.

Quelque chose dans le rythme de heurté qui m'a plu, et pourtant un texte fluide, qui sonne comme une évidence.

Les rejets en fin de vers ont un peu gêné un peu ma lecture, mais après tout c'est un parti pris...pourquoi pas !

J'aime spécialement ceci :

"Et ta vie part en copeaux
Sous le rabot des heures"

A vous relire.

Ouah !!!

Belle pièce !

Lucy a écrit:Ouah !!!

Belle pièce !

J'avais une copine qui disait ça

T'as bien fait de la larguer ! On parle pas comme ça aux poètes !!!

Voici un texte qui a énormément changé, en cours de route !
Le résultat est étonnant.
La strophe, mais c'est la plus classique, du rabot des heures, me semble parfaite.

pierre-henri a écrit:Voici un texte qui a énormément changé, en cours de route !
Le résultat est étonnant.
La strophe, mais c'est la plus classique, du rabot des heures, me semble parfaite.

Je te dois un grand merci, P-H

Tristan a écrit:

pierre-henri a écrit:Voici un texte qui a énormément changé, en cours de route !
Le résultat est étonnant.
La strophe, mais c'est la plus classique, du rabot des heures, me semble parfaite.

Je te dois un grand merci, P-H

Non, vraiment pas. Et je suis resté sur le cul devant le résultat final.

pierre-henri a écrit:

Tristan a écrit:

pierre-henri a écrit:Voici un texte qui a énormément changé, en cours de route !
Le résultat est étonnant.
La strophe, mais c'est la plus classique, du rabot des heures, me semble parfaite.

Je te dois un grand merci, P-H

Non, vraiment pas. Et je suis resté sur le cul devant le résultat final.

Ben, encore un grand merci, alors :-)

Gâteux, je répète : pas connaisseur.

Mais apprécieur, quand c'est joli comme ça.
La poésie dans la poésie, où le fond dévore à ce point la forme pour n'en laisser que des os blancs comme lait, nets, secs : woah.

(j'ai pas tout compris mais c'était joli ^^)

kazar a écrit:
(j'ai pas tout compris mais c'était joli ^^)

:-)

Je ne suis pas adepte d'un poésie qui se décortique et se comprend au sens premier. mais je vais pas développer ça ici

Ah, et merci Kazar pour ton com' !

Bah alors ?
C'est normal, c'est le primum movens de VE, non ?
En vrai, ça me fait plaisir !
Et pis, puisqu'on est dans le quart d'heure floral, merci pour le tien ;-)

kazar a écrit:
Et pis, puisqu'on est dans le quart d'heure floral, merci pour le tien ;-)

Ben de rien, ton texte c'est du solide. Allez, on arrête avant d'avoir des pubs gays en haut du forum, ou alors avant qu'on ait envie d'aller élever des chèvres sur le plateau du Larzac

Tristan, je t'ai lu avant, pendant, après... l'évolution est flagrante! Ton texte y a gagné en maturité et en qualité, je l'aime beaucoup, je te l'ai déjà dit, je ne réexpliquerai pas pourquoi :-)

pourquoi faut-il que ce soit le désespoir qui enfante les plus beaux textes, il faut bien se résoudre à accepter que la poésie est le reflet de la tristesse inhérente de chaque élément de l'èspèce humaine, c'est la charge négative des électrons que nous sommes ..^^

Ces silences qui rencontrent tour à tour une étoile, un lampadaire, la lune deviennent lumineux et éloquents.
Sans doute vaut-il mieux se taire, parfois , pour se faire comprendre :

À chaque parole
La lumière fuit
Au coin d’une rue

J'ai aimé le ton désabusé de ton poème, Tristan, malgré la forme qui me surprend toujours un peu chez toi (Je suis une vieille ringarde, je sais!)

Coline a écrit :

On parle pas comme ça aux poètes !!!

Promis, je le ferai plus. Et je vais me faire encore plus discrète...

Lucy a écrit:Coline a écrit :

On parle pas comme ça aux poètes !!!

Promis, je le ferai plus. Et je vais me faire encore plus discrète...

c'est du second degré, lucy

Oh!

...

Je crois que toute autre forme de commentaire ne rendrait pas justice à ta poésie.

Très joli même si je ne suis pas ni adepte, ni grande connaisseuse !!

J'aime particulièrement : "A chaque parole
La lumière fuit
Au coin d'une rue"

Va savoir pourquoi ça me fait des tits frissons juste ce passage là !! faut pas chercher des fois !!!

Bravo !

je ne sais pas... je ne sais pas les poèmes... Mais c'est moi, seulement moi, me manque un chromosome. Alors je m'accroche à ce superbe
"et ta vie part en copeaux
sous le rabot des heures"

superbe.
tout me plait dans ton poème, ses vers clairs à la compréhension, ses vers plus imperméables qui laissent juste ce qu'il faut au lecteur pour se l'approprier, le modeler selon son imaginaire.

La forme aussi, les marches ... brisées, le ciel qui ... ne dit pas ...

ce que j'aime aussi, c'est qu'à chaque relecture, il me semble changer de teinte. comme si peu à peu, la compréhension se faisait différente, à cahque fois, réhaussé d'un détail supplémentaire ou d'une interprétation différente.

J'ai beaucoup aimé cette manière, cette poésie comme "éclatée". Et les éclats sont beaux.

Schbinz ! ça part en éclats, ça tranche et ça laisse des traces !
Bref, ça ne laisse pas indifférent.

grieg a écrit:
"et ta vie part en copeaux
sous le rabot des heures"

J'ai relevé ces mêmes vers...
D'une manière générale, j'aime la mélodie de ce poème, il sonne juste, il sonne beau.

Oh, Lucy, je ne parlais pas pour toi, mais pour cette insolente copine qui n'évaluait probablement pas de la poésie ( quoique ça puisse en être finalement...) en disant ça !
Tu vois, quand je déclarais que Lucy n'avait pas l'esprit mal tourné, j'avais raison !!!

insolente

C'est tout moi, ça.
Me suis déjà expliquée dans les débats et bla bla.

Félicitations

Ne ne suis, d'habitude, pas fan de poésie, mais j'avoue qu'ici, les images me touchent.

Je ne suis pas non plus expert en poésie.
J'ai apprécié la "façon" contemporaine, la qualité de l'expression, celle des images.
Et comme tout le monde "la vie part en copeaux sous le rabot des heures".
Bref, j'ai beaucoup aimé.

« Des marches
...............Brisées
Jalonnent ta voix »

« Et ta vie part en copeaux
Sous le rabot des heures »

J’en reste sans voix, plus de mots pour dire. Merci.

même si la poésie n’est pas ma tasse de thé, je trouve que tu as de très belles formules, comme des petits haikus enchaînés, par exemple :
Mais ici sur les routes
Crève
Un lampadaire Malade
Et seul

Et encore :

Et ta vie part en copeaux
Sous le rabot des heures