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Itinéraires ordinaires : Soupapes en tête

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Message  Charles Mar 25 Nov 2008 - 12:50

SOUPAPES EN TETE


Longtemps, j’ai voulu coucher mes enfants de bonne heure. Ce soir-là, mon fils était dans son lit depuis près de trente minutes. Enrhumé, je l’entendais renifler invariablement toutes les dix secondes, calquant son rythme sur celui de sa pendule Dora l’exploratrice, celle dont le tic-tac lancinant perturbait, jusque dans ma chambre, mes nuits de calme. Ma fille de six mois hurlait, elle était en colère. Elle devait probablement penser que j’avais un sacré culot de la poser dans son lit alors qu’elle ne somnolait dans mes bras que depuis un interminable quart d’heure. Ma femme était allongée sur le canapé. Sa respiration m’indiquait avec certitude qu’elle dormait, me confirmant sans avoir à le dire qu’une fois terminé le coucher des enfants, la vaisselle m’était réservée. Ainsi m’apparaissait, ce soir-là, ce qui me semblait être un destin bien ordinaire. Je me retrouvais embarqué dans une vie classique : travail, mariage, deux enfants, un crédit immobilier et puis des rêves, en pagaille, qui peu à peu se muaient en souvenirs et de renoncement en désillusion, ma personnalité s’effaçait pour ne laisser place qu’à un papa. Un papa au lieu d’un homme, un homme uniquement résumé par sa fonction de père de famille. Rien de déshonorant évidemment, juste un beau gâchis. Me vint alors rapidement une envie de refus et réveillant doucement ma femme, je lui annonçai sans réfléchir que je ne pourrais pas partir pour Porto en même temps qu’eux. Je m’inventai une importante réunion, un impératif de boulot. Elle prendrait la route avec ses parents à la date prévue. Je les rejoindrais quelques jours plus tard.


Pourquoi avais je menti, pourquoi ne pas partir avec eux ? Je les aimais toujours autant, je n’avais pas de projets spéciaux pour ces quelques jours seuls, pas d’envie prononcée d’éviter mes beaux-parents. Je n’avais rien non plus contre le fait d’aller passer deux semaines au Portugal, dans la famille. Peut être avais je simplement besoin d’exprimer mon pouvoir discrétionnaire, dire stop juste pour être sûr de pouvoir encore choisir.


Ils étaient déjà à Porto depuis trois jours quand j’arrivai à proximité de la frontière franco-espagnole. Les trois jours sans eux s’étaient déroulés sans événement notable. Je me sentais incapable de réfléchir à ma situation, au pourquoi de ce ras-le-bol, aux moyens d’en sortir. Le temps avançait, je me contentais de vivre selon mes habitudes, je suivais le mouvement. J’avais laissé Lyon, Montpellier, Toulouse et Pau derrière moi. J’envisageais de dormir à Hendaye comme conseillé par ma femme. Le lendemain, je devais traverser l’Espagne. Mon portable sonna précisément à l’entrée du premier viaduc avant Urrugne. Je répondis tout en conduisant.

— C’est moi ! Tu roules encore ?
— Je vais m’arrêter, j’arrive à Hendaye. Je vais chercher un hôtel.
— T’as pas réservé de chambre ! Je t’avais dit ...
— C’est bon ! Je vais trouver.
— Quand tu viens de l’autoroute, y a un Campabis. C’est le plus simple …
— Ok, ok, j’irai là-bas.
— Et après, t’as pas oublié : direction Burgos, pas Bilbao, Santander. Burgos, Leon, c’est l’itinéraire ordinaire, le plus court.
— Je sais, je sais. Je ne vais pas me perdre, je te rappellerai en arrivant à Porto et on se donnera un point de rendez-vous.

Après les embrassades téléphoniques d’usage, je raccrochai. Le campabis avait effectivement l’air très simple mais je n’avais pas envie de chercher autre chose. La réceptionniste me proposa leur dernière chambre, une « fumeur » que je fis la bêtise d’accepter. Les murs semblaient et probablement étaient imbibés de nicotine. Quatre mois d’aération n’auraient pas suffi à évacuer cette odeur de cigarette froide qui me rappelait immanquablement les précédents occupants. Etant un peu maniaque, j’hésitai avant de m’asseoir sur le lit. Heureusement, une fois ouvert, les draps étaient aussi blancs que souhaitable. Après avoir avalé un plat de nourriture industriel servi au tarif restaurant, je passai une nuit de sommeil, disons, clairsemé.


Au petit déjeuner, je retrouvai la même serveuse qu’au dîner de la veille. Alors qu’elle m’apportait une tasse de café, je lui demandai de manière un peu abrupte si elle connaissait un bon hôtel dans le coin. Devant son air perplexe, je complétai ma demande :

— Je devais poursuivre ma route mais finalement, je vais rester un ou deux jours de plus pour me reposer. Mais bon, j’ai la chambre fumeur et …
— Et l’odeur est insupportable !
— Oui.
— Un hôtel sympa, par ici, c ‘est tout de suite très cher. Par contre, j’ai une cousine qui tient des chambres d’hôtes très agréables. Si vous voulez, après le service du matin, je peux vous y emmener.

Voilà, c’était dit, la décision était prise. Je n’arriverais à Porto le soir même, j’avais encore besoin de souffler, je ne voulais pas encore retrouver un quotidien trop présent, trop pressant. Il était un peu tôt pour appeler ma femme alors je lui envoyai un message qui disait en gros : voiture en panne, réparation en cours, retard un ou deux jours, coincé à Hendaye, la poisse.


La Clio bleue foncée avançait doucement. Anna, la serveuse, devait penser que je n’avais pas l’habitude de conduire en montagne. Elle me prenait pour un citadin. Le béton des grandes voies autoroutières était loin. Le relief, la verdure et la pluie qui commençait à tomber renforçaient le caractère intemporel du périple. J’avais la vague sensation d’être dans un roman d’Oster. Etais je aussi paumé que ses personnages ? Probablement. Ou plutôt non, pas paumé, simplement essoufflé, étouffé. Un besoin de s’arrêter, un jour, deux jours, une semaine, s’accorder un temps mort, décider d’un arrêt, figer quelques heures la trotteuse insatiable. Et puis, un héros d’Oster aurait détaillé Anna, il aurait vu en elle la possibilité d’une histoire. Je n’aurais même pas su la décrire, je ne l’avais pas vraiment regardé. J’étais finalement à l’opposé des personnages d’Oster, ils étaient trop seuls, j’étais sans doute trop accompagné.


Après avoir traversé Campobaïta, nous arrivâmes à Herboure. Le village était assez petit, quelques habitations blanches et hautes étaient accolées les unes aux autres pour former la grande rue, celle où la cousine d’Anna tenait un bar et des chambres d’hôtes. Elles étaient joliment décorées, j’étais le seul client. Aitana, la cousine, me fit un accueil chaleureux et me donna rendez vous au bar pour le repas du soir. Je passais la journée à marcher dans le village. Le temps ne se prêtait pas franchement à la promenade mais peu m’importait. Le sentiment de liberté qui me gagnait me suffisait. Je prenais une bouffée de libre arbitre. Comme un gosse que l’on laisse sortir sans surveillance pour la première fois, je découvrais à nouveau que j’étais seul maître à bord. Je décidais de mon chemin, de mes actes. Fussent-ils absurdes au point de me retrouver sans intérêt particulier au fond du pays basque. Je me rendais bien compte qu’il n’était pas question, là, dans une pulsion stupide, d’abandonner femme et enfants. Je me voyais plutôt déchirant des pans entiers d’un agenda surchargé, taillant dans le vif des mes occupations et obligations inutiles. Je prenais le temps de trier, de choisir ce que je devrais sacrifier, au retour du Portugal. Evidemment, je ne pus échapper à un coup de fil de ma femme. Je la rassurai, rien de grave pour la voiture, un problème de pièce à attendre, j’avais changé d’hôtel et oui, Burgos, Léon, pas Bilbao.


Vint ensuite le temps du repas. La cousine m’installa à une grande table et me servit l’apéro. Quelques minutes plus tard, trois habitués arrivèrent et s’installèrent autour de moi en compagnie de la tenancière. Ce serait donc un repas « familial ». Ca m’allait parfaitement. Les présentations furent plutôt sommaires, j’étais Pierre, le touriste perdu. Les trois autres : Fabian, Xavier et Loïc. Pour me mettre à l’aise, la cousine tenta de me faire parler, les questions s’enchainaient et je ne savais pas sur quoi lancer la conversation pour qu’enfin, le sujet s’éloigna de moi. Je tentai sans réfléchir :

— Et vous n’avez pas des ours par ici ?

Ce n’était effectivement pas très subtil mais ce fut très efficace. Fabian s’énerva tout de suite :

— Bien sûr, on a des ours. Le plus souvent, on les reconnaît pas, ils portent des cagoules de l’ETA et puis, ils n’approchent pas trop, ils ont trop peur qu’on chante … Il est parisien ou quoi ? T’es parisien ?
— Calme-toi Fabian, il a dit ça comme ça ! Faut pas lui en vouloir, Monsieur, il n’aime pas trop les clichés sur le pays.
— C’est pas plutôt les parisiens qu’il n’aime pas trop ?
— Quoi ? dit Fabian qui commençait à bouillir.
— Mais bon, je ne suis pas parisien, je suis savoyard.
— Aaaah bon ! Alors peut être tu peux comprendre les basques… Savoyard. Je me disais bien que tu avais l’air un peu têtu !

De toute évidence, Fabian n’avait pas de problème avec les clichés « non basques ». Le petit accrochage avait détendu l’atmosphère et j’eus ensuite pleinement l’impression de faire partie du cercle d’amis. Je découvris l’axoa, plat de veau et de piment, si cher au pays basque. Fabian titilla la cousine en suggérant qu’elle pourrait avoir une liaison avec un beau montagnard savoyard. Selon lui, elle aurait dû faire mieux que l’axoa et cuisiner des alevins d’anguilles. Peut être aurais-je été d’accord, pour la liaison. Aitana, ici, retirée, à l’opposé de tout ce qui faisait mon quotidien. Mon spleen ridicule consumé d’un battement de cil, une belle escapade ou un nouveau départ. Elle était belle, un peu mystérieuse. Elle aurait plu à Oster, une possibilité entrevue mais vite abandonné par un cœur déjà trop plein. Nous parlâmes gastronomie, vin et nature. L’ambiance était amicale. Après l’ossau iraty de fin de repas, je dus absolument goûter l’izarra jaune, puis le vert. Comme je préférais le jaune, les hommes rigolèrent franchement. Le jaune, c’était plutôt pour les femmes, le vert pour les vrais basques. Quelques temps auparavant, j’avais eu la tentation de fuir par l’alcool un quotidien trop lourd mais j’avais très vite abandonné cette voie de garage. Je ne supportais pas la perte de contrôle inhérente à l’ivresse, j’avais au contraire le besoin croissant de tout maîtriser, de tout prévoir, en quelque sorte un besoin de sécuriser au maximum ma vie, une manière comme une autre de réagir au stress. Plutôt que de tenter de l’oublier, j’essayais de le dompter, rarement avec succès. J’en arrivais à m ‘angoisser pour des détails idiots, flirtant dangereusement avec quelques troubles obsessionnels compulsifs. Je cherchais ma soupape de sécurité, celle qui me permettrait de supporter, continuer.

Sur le coup de minuit, la soirée fut interrompue par mon téléphone qui se mit à vibrer. Le numéro affiché était celui de ma femme mais c’était mon fils qui m’appelait. Le petit voulait m’entendre, il aurait dû être couché. Il téléphonait en cachette. J’imaginai volontiers la complicité du grand père, guettant à l’entrée du couloir, pour être sûr de ne pas être surpris par sa fille. J’avais assez traîné les pieds, j’allais repartir dès le lendemain matin vers Porto. J’avais en quelque sorte trouvé ce que je cherchais, je m’étais prouvé que je pouvais décider, qu’il ne tenait qu’à moi d’améliorer, de respirer. Mes rêves, mes projets n’avaient pas de raison de se transformer en souvenir plutôt qu’en accomplissement


Ca aurait pu se passer ainsi. Mais la réalité n’avait pas rejoint mon imaginaire nocturne. Le lendemain de ma nuit au campabis, la serveuse de la veille n’était pas là. Je ne reconnus aucun visage, personne ne m’amena de tasse de café, je me servis seul dans un thermos chromé maculé d’empreintes. Pas de chambre d’hôte en vue, toujours pas le courage et l’envie de chercher seul, juste suivre passivement, rester dans le chemin, garder à l’esprit que le choix était possible, assumer le quotidien et le rendre supportable, n’en sortir que grâce à l’imaginaire. En fin d’après-midi, les premiers faubourgs de Porto se dessinaient à l’horizon, je pris mon téléphone, j’avais hâte de les revoir.
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Message  grieg Mar 25 Nov 2008 - 14:18

bien mené, bien écrit, bien pensé.
J'aime.
je l'ai vraiment lu avec plaisir, et pas seulement parce que je n'ai eu aucun mal à m'identifier au personnage :-))

le dialogue avec les basques est drôle et superbe.
mais:
"De toute évidence, Fabian n’avait pas de problème avec les clichés « non basques »."
est à mon goût trop explicite... Laisse-moi penser.


manque un "pas", là : "Je n’arriverais à Porto le soir même"

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Message  Charles Mar 25 Nov 2008 - 14:27

grieg a écrit:je l'ai vraiment lu avec plaisir, et pas seulement parce que je n'ai eu aucun mal à m'identifier au personnage :-))

Hé oui ! Et puis, Pierre, c'est le prénom qui m'est venu ... ;-)

comme ça, quand ma femme ou des proches le liront, je dirai que ça parle d'un autre gars qui s'appelle Pierre, rien à voir avec moi ;-)
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Message  Invité Mar 25 Nov 2008 - 14:49

Bien rendu le sentiment de ras-le-bol, l'étouffement, la tentative de croire qu'autre chose est possible sans qu'on se donne vraiment les moyens de le matérialiser. C'est réaliste. C'est un bon texte.

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Message  Arielle Mar 25 Nov 2008 - 16:29

Très réaliste, très vécu il y a dans ce texte une sincérité qui me touche et qui me touche tellement que j'ai été un peu déçue par le dernier paragraphe ... J'aurais tant aimé que le narrateur se soit vraiment accordé cette soupape à son enfermement !

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Message  Yali Mar 25 Nov 2008 - 17:07

Lisant je me disais, pauvre gars, misère de misère, et j'avais envie de rendre la pilule contraceptive obligatoire :-)
J'aurais aimé comme Arielle, que le personnage s'accorde l'escapade.
Je regrette la toute dernière phrase où le personnage sombre dans une soudaine inconscience confortable, alors que jusque là, il est plutôt réaliste.

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Message  Halicante Mar 25 Nov 2008 - 17:44

La première phrase m’a fait rire, Marcel doit se retourner dans sa tombe ! J’ai bien aimé ce récit, et puis certaines tournures (« J’étais finalement à l’opposé des personnages d’Oster, ils étaient trop seuls, j’étais sans doute trop accompagné. ») A la fin je me suis dit aussi « ben pourquoi il l’a pas fait ?! », ça semble trop résigné, mais on est bien dans un « itinéraire ordinaire » !
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Message  Lucy Mar 25 Nov 2008 - 20:41

ma personnalité s’effaçait pour ne laisser place qu’à un papa. Un papa au lieu d’un homme, un homme uniquement résumé par sa fonction de père de famille. Rien de déshonorant évidemment, juste un beau gâchis.
J'aurais bien apprécié avoir un papa plutôt que le faux grand-frère préado qui me sert de père. Où est le gachis ? Hm ? ^^

Du point de vue de la maman qui a besoin de prendre des vacances, ce serait sympa aussi.
Comme un miroir à ce texte.
Itinéraire ordinaire bien mené, en tout cas.
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Message  Kilis Mer 26 Nov 2008 - 13:33

Beau texte Charles, au ton intime, sincère et qui sonne juste. L'écriture est agréable, sans heurt, on se laisse glisser. Comme dans un film. De Rohmer, par exemple.
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Message  Invité Mer 26 Nov 2008 - 13:33

Le retournement de la fin m'a bien plu, mais, dans l'ensemble, le texte m'a ennuyée. Je dois dire que je n'ai pas eu grand-chose à foutre du malaise existentiel du personnage... C'est pourtant bien écrit, bien mené ; peut-être, tout simplement, le sujet ne m'intéresse-t-il pas.

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Message  bertrand-môgendre Mer 26 Nov 2008 - 13:46

.. juste suivre passivement, rester dans le chemin,... voilà qui résume assez bien la plupart des ordinaires qui suivent leur itinéraire.
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Message  Roz-gingembre Mer 26 Nov 2008 - 21:12

Comment ça! une mère qui roupille dans le canapé pendant que la petite de six mois braille?? mais! de qui se moque t-on? c'est le monde à l'envers. Et qu'est-ce que j'apprends? que la vaisselle n'est pas faite? non mais je rêve! envoyez-moi ça au fourneau.

Sinon c'est drôlement bien écrit, ça se boit comme du petit lait (au goulot parce qu'autrement ça fait un verre de plus dans le fond de l'évier).
Une petite réserve cependant sur la manière dont est amenée la chute (qui elle, est complètement réaliste), je crois que j'aurais apprécié une transition moins tranchée, une petite attention pour le(la) lecteur(trice) qui commençait à y croire....
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Message  lol47 Jeu 27 Nov 2008 - 21:11

Pas ce que je préfère à lire mais ça se tient.

Et ça se tient bien.
Tu as su m'accrocher jusqu'au bout. C'est ce qui compte, non ?
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Message  Tristan Ven 28 Nov 2008 - 8:49

des ficelles un peu grosses et un ton parfois un chouilla académique, mais ça ne m'a pas empêché d'entrer dans l'histoire. Et ça ne fait que confirmer mon horreur des gamins
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Message  Invité Ven 28 Nov 2008 - 9:37

"Un individu qui déteste les enfants ne peut pas être vraiment mauvais", il n'a pas eu l'occasion de bloquer la soupape assez longtemps !

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Message  Krystelle Dim 30 Nov 2008 - 22:20

Tu es pile dans le sujet Charles. Itinéraire ordinaire, on y est en plein. Mais du coup, c'est peut-être trop ordinaire pour moi. Je veux dire, j'ai lu, jusqu'au bout, l'écriture est maîtrisée et je ne me suis pas endormie sur mon clavier.
Mais quand je lis, j'aime qu'on m'emmène quelque part, au sens imagé de l'expression; et là j'ai pas vraiment voyagé, j'ai juste suivi ce que tu m'as raconté. Et puis après ? C'est pas désagréable, c'est vrai, mais ça ne me suffit pas.
Peut-être que finalement c'est moi, juste moi et mon rapport à la littérature que je n'envisage pas comme quelque chose d'ordinaire... Parce que fondamentalement, je n'ai rien à reprocher à ton texte.

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Message  Sahkti Lun 1 Déc 2008 - 13:16

Ce thème de la victime du quotidien revient régulièrement dans tes textes, avec une insistance sur le fait d'assumer souvent des tâches à la place ou complémentairement à d'autres, de manière pesante.
Un texte qui fourmille d'infos qui pourraient passer pour autobios et ça fausse un peu ma lecture, je le reconnais.
Je relis, donc, et tente de faire abstraction de tout cela.

Ecriture soignée, nette. J'ai adoré le passage sur les ours et les Parisiens, succulent. Par contre, je suis plus réservée sur le besoin de temps à autre de donner foultitude de détails pour expliquer un plat, un endroit... ça sonne trop descriptif, presque comme dans un guide.
La fin me plaît bien, la pirouette du rêve avec cette désillusion qui reprend le dessus.

En résumé, je dirais que j'ai aimé ton texte mais que tu pourrais sans doute l'améliorer (avis perso hein!) en l'allégeant de quelques descriptions qui cassent le rythme et cette morosité existentielle qui s'en dégage et que j'apprécie. Tu pourrais également tenter de briser cette linéarité, certes bien dans le ton d'un itinéraire ordinaire, mais par moments trop lisse.
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Message  Loupbleu Mar 2 Déc 2008 - 18:55

J'aime beaucoup cette façon que tu as d'écrire, c'est juste, subtil, agréablement raconté, construit. Je dirais même qu'il y a de la classe dans le style.

J'aurais trouvé ça magnifique mais j'ai une réserve sur la fin.
Tu as mis tout en place pour nous amener quelque part, et tu nous renvois au point de départ sans montrer en quoi le personnage est altéré (ce qui est l'itinéraire de la nouvelle, en général).

Bref, tout est en place mais à mon sens il faut changer l'épilogue (et peut-être, dans un sens autoriser ton personnage à faire autre chose que ce que tu ferais ?).

C'est ceci dit à mon sens un très bon texte, et je redis que j'adore la façon de faire.
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Message  Invité Mar 2 Déc 2008 - 21:40

J'ai été sensible à ce texte , comme je suis sensible à toute histoire traitant de malentendus, de rendez-vous raté, de rêves schizoïdes... mais il a en plus des touches d'humour ( la première phrase m'a enchantée !) : l'élégance de la mélancolie !

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Message  mentor Ven 5 Déc 2008 - 17:17

toi tu as le don de faire croire au lecteur que c’est du vécu. A chaque fois je me laisse prendre. Rien que pour ça je reconnaîtrais qu’un texte est de toi. ;-) Tu veux pas arrêter d’écrire en « je » ? :-)))

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Message  Charles Ven 5 Déc 2008 - 21:51

mentor a écrit:toi tu as le don de faire croire au lecteur que c’est du vécu. A chaque fois je me laisse prendre. Rien que pour ça je reconnaîtrais qu’un texte est de toi. ;-) Tu veux pas arrêter d’écrire en « je » ? :-)))

:-)))
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Message  silene82 Mer 17 Juin 2009 - 13:11

C'est joli comme une nature morte. Les contraintes imposent un cadre strict: l'aventurette avec l'accorte basque n'aurait rien d'ordinaire: le lendemain, elles te prennent au bras de fer et bloquent ta voiture avec deux menhirs, un devant un derrière jusqu'à ce qu'elles décident que tu peux t'en aller. Je le sais, la mienne en est une d'Ondarroa.
Ca ne m'a pas déplu, ça se lit, mais j'ai passé tout le texte à attendre quelque chose. Qui ne pouvait évidemment advenir, puisqu'il eût été extraordinaire.
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Message  Charles Mer 17 Juin 2009 - 13:22

Merci Silene d'avoir pris le temps de ce commentaire
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Message  Invité Jeu 18 Juin 2009 - 17:40

Je ne me rappelle pas avoir eu l'occasion de te le dire, mais cette nouvelle sur papier, et bien je l'ai beaucoup aimée : un vrai récit qui contient à peu près toutes les émotions dont je suis à la recherche quand j'ouvre un livre, sans aucune foutaise, peu d'artifice littéraire. Un vrai bon moment, que je relis bi-mensuellement, dans son drôle de petit écrin vert-métal. Merci Charles ! Et Bizious aux Miuses.

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Message  Neurovirus Ven 19 Juin 2009 - 22:57

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle aussi!!
alors que c'est pas vraiment mon genre de lecture, tout ça...
J'ai trouvé comme un sorte de poésie dedans...
passé un très bon moment! merci

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