La Campagne
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La Campagne
Oï !
Voici le second des dits petits textes. En espérant qu'ils vous plaisent !
Sept Heures Une
Soudain, un craquement. Et puis un autre, et le bruit furieux de mille bêtes qui frétillent au travers des volets. Ça y est, je me souviens. Je suis à la campagne. Mais pas n'importe laquelle ! Non, je suis dans ma campagne, la vrai, la profonde et morne campagne, retraite froide et solitaire dont la morosité vous gagne sans que vous ne vous en aperceviez. Joie.
On frappe à la porte. Faut déscend' pour manger, me dit-on. Les cristaux liquides rouges de mon radio réveil indiquent 7h00. Et ces craquements !
On ne connait vraiment les ténèbres qu'après avoir passé toute une nuit dans ma campagne. Rien à voir avec les nuits grises et agitées qui bercent les grandes villes, celles où jamais vraiment vous ne dormez. Là où le sommeil vous chatouille et vous emporte au rythme des voitures qui grondent encore, à minuit, en bas de chez vous.
Ici, la nuit tombe comme le brouillard en Bretagne, à la différence qu'un morceau de cette nuit là semble peser une tonne au mètre cube. Une faible lueur filtre au travers des volets, éclairant des millions de petit grains de poussières en suspension dans l'air comme autant d'occasions immanquables d'éternuer. Mieux vaut ne pas être allergique aux plumes ; parce que si la nuit est lourde est poisseuse comme du goudron, il est une autre règle que le citadin ne devrait pas ignorer. La plume est reine. Surtout dans votre chambre. Dix kilos le traversin ? Mais si, allons.
Alors que je repousse les cinq ou six épaisseurs qui me recouvraient comme le couvercle d'un cercueil (il faut bien ça), je tente de m'adosser au mur. Au prix d'un effort terrible, je pousse sur mes bras, tendus comme des branches contre le vieux matelas jauni... Bourré de plumes. Est-ce que je m'enfonce ? Changeant d'appui pour le sommier en bois, et je parviens à m'adosser à la tête de lit.
Quelque chose me chatouille le nez. C'est la fin ! me dis-je, je suis foutu ! Ma main droite fouette l'air devant mon visage, et à sa grande surprise, agrippe une petite corde qui descend du plafond. Une petite traction, un bruit de ressort, et enfin, la lumière.
Assis au bord du lit, la tête entre les mains, je risque un œil sur ma gauche en direction du radio réveil. Je n'aurais pas du. Il est 7:01. Et il fait froid. Et je n'ai pas faim.
La journée va être longue.
Voici le second des dits petits textes. En espérant qu'ils vous plaisent !
Sept Heures Une
Soudain, un craquement. Et puis un autre, et le bruit furieux de mille bêtes qui frétillent au travers des volets. Ça y est, je me souviens. Je suis à la campagne. Mais pas n'importe laquelle ! Non, je suis dans ma campagne, la vrai, la profonde et morne campagne, retraite froide et solitaire dont la morosité vous gagne sans que vous ne vous en aperceviez. Joie.
On frappe à la porte. Faut déscend' pour manger, me dit-on. Les cristaux liquides rouges de mon radio réveil indiquent 7h00. Et ces craquements !
On ne connait vraiment les ténèbres qu'après avoir passé toute une nuit dans ma campagne. Rien à voir avec les nuits grises et agitées qui bercent les grandes villes, celles où jamais vraiment vous ne dormez. Là où le sommeil vous chatouille et vous emporte au rythme des voitures qui grondent encore, à minuit, en bas de chez vous.
Ici, la nuit tombe comme le brouillard en Bretagne, à la différence qu'un morceau de cette nuit là semble peser une tonne au mètre cube. Une faible lueur filtre au travers des volets, éclairant des millions de petit grains de poussières en suspension dans l'air comme autant d'occasions immanquables d'éternuer. Mieux vaut ne pas être allergique aux plumes ; parce que si la nuit est lourde est poisseuse comme du goudron, il est une autre règle que le citadin ne devrait pas ignorer. La plume est reine. Surtout dans votre chambre. Dix kilos le traversin ? Mais si, allons.
Alors que je repousse les cinq ou six épaisseurs qui me recouvraient comme le couvercle d'un cercueil (il faut bien ça), je tente de m'adosser au mur. Au prix d'un effort terrible, je pousse sur mes bras, tendus comme des branches contre le vieux matelas jauni... Bourré de plumes. Est-ce que je m'enfonce ? Changeant d'appui pour le sommier en bois, et je parviens à m'adosser à la tête de lit.
Quelque chose me chatouille le nez. C'est la fin ! me dis-je, je suis foutu ! Ma main droite fouette l'air devant mon visage, et à sa grande surprise, agrippe une petite corde qui descend du plafond. Une petite traction, un bruit de ressort, et enfin, la lumière.
Assis au bord du lit, la tête entre les mains, je risque un œil sur ma gauche en direction du radio réveil. Je n'aurais pas du. Il est 7:01. Et il fait froid. Et je n'ai pas faim.
La journée va être longue.
Alskay- Nombre de messages : 242
Age : 38
Date d'inscription : 06/08/2008
Re: La Campagne
Alskay a écrit:
Voici le second des dits petits textes. En espérant qu'ils vous plaisent !
Salut Alskay: pour info, on a limité le nombre de textes en prose postés sur le forum à un seul par semaine...
Pas grave pour ces deux-là mais y penser la prochaine fois ;-)
Re: La Campagne
Ouch, mer...
Et moi qui militais pour le "3 et pas plus", en août dernier. D'uh, ça m'apprendra. Désolé pour le désagrément, merci Krystelle. :-)
Et moi qui militais pour le "3 et pas plus", en août dernier. D'uh, ça m'apprendra. Désolé pour le désagrément, merci Krystelle. :-)
Alskay- Nombre de messages : 242
Age : 38
Date d'inscription : 06/08/2008
Re: La Campagne
On sent le vécu ! J'ai retrouvé les sensations dans la maison de ma grand-mère (le froid et l'édredon qui pèse des tonnes), et ça m'a fait plaisir. Un petit moment de lecture sympa, mais qui ne mène pas loin...
Je n'ai pas compris telle quelle cette phrase : "Changeant d'appui pour le sommier en bois, et je parviens à m'adosser à la tête de lit." Je lui trouve un sens en lui enlevant la conjonction de coordination. On utilise la conjonction de coordination pour lier deux propositions de même nature, typiquement deux principales ; dans ce cas il vous faudrait deux verbes conjugués. Si vous avez une apposition avec un verbe au participe présent, apposition dépendant de la principale, il ne faut pas introduire "et" entre les deux propositions.
Je n'ai pas compris telle quelle cette phrase : "Changeant d'appui pour le sommier en bois, et je parviens à m'adosser à la tête de lit." Je lui trouve un sens en lui enlevant la conjonction de coordination. On utilise la conjonction de coordination pour lier deux propositions de même nature, typiquement deux principales ; dans ce cas il vous faudrait deux verbes conjugués. Si vous avez une apposition avec un verbe au participe présent, apposition dépendant de la principale, il ne faut pas introduire "et" entre les deux propositions.
Invité- Invité
Re: La Campagne
Merci pour ton commentaire Socque ! Effectivement ça ne mène pas loin, en fait ça mène même dans le trou du .... du monde. Nulle part quoi.
Toi aussi tu as connu l'édredon ? Et les petites plumes qui dépassent et que l'on tire en s'émerveillant de leur longueur ?
Sinon pour la conjonction, c'est, tout comme le "est" à la place du "et" un peu plus haut, une faute de typo. J'ai une fâcheuse tendance à tronquer, copier et coller sans trop faire attention où je clique, du coup, pif.
Si un modérateur passe par là pour corriger... Désolé de vous donner du travail supplémentaire. :-)
Toi aussi tu as connu l'édredon ? Et les petites plumes qui dépassent et que l'on tire en s'émerveillant de leur longueur ?
Sinon pour la conjonction, c'est, tout comme le "est" à la place du "et" un peu plus haut, une faute de typo. J'ai une fâcheuse tendance à tronquer, copier et coller sans trop faire attention où je clique, du coup, pif.
Si un modérateur passe par là pour corriger... Désolé de vous donner du travail supplémentaire. :-)
Alskay- Nombre de messages : 242
Age : 38
Date d'inscription : 06/08/2008
Re: La Campagne
oui sympa, le genre d'anecdotes qu'on se raconte au coin du feu, quand les lucioles s'allument...
... mais je trouve ton autre texte bien meilleur, plus abouti
... mais je trouve ton autre texte bien meilleur, plus abouti
lilicub- Nombre de messages : 147
Age : 53
Date d'inscription : 18/11/2008
Re: La Campagne
J'aime beaucoup ton écriture, ce côté vif, léger (j'ai failli écrire "printanier" !), qui ne se prend pas au sérieux. Dommage que le texte laisse cette impression d'inachevé, comme s'il pouvait être le prélude (le prologue) à un texte plus long.
Invité- Invité
Re: La Campagne
Pour une fois, je préfère la piscine à la campagne ! Mais c'est bien parce que c'est toi !
Invité- Invité
Re: La Campagne
Ha oui, on sent bien le froid, la couette protectrice, l'envie de rester au chaud et la délicate opération de sortie du lit douillet...
Oui, on le sent et en même temps, ce n'est pas assez "fignolé" à mon goût, tu pourrais certainement l'améliorer en utilisant autrement, plus encore, cette ambiance que tu parviens à créer. Quelques phrases en plus de ci de là, histoire de donner le temps au lecteur de s'étirer à son tour.
Oui, on le sent et en même temps, ce n'est pas assez "fignolé" à mon goût, tu pourrais certainement l'améliorer en utilisant autrement, plus encore, cette ambiance que tu parviens à créer. Quelques phrases en plus de ci de là, histoire de donner le temps au lecteur de s'étirer à son tour.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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