Un air de chien battu
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Roz-gingembre
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Un air de chien battu
- Spoiler:
- Voila une nouvelle que j'ai rédigé suite à la demande de ma petite amie pour un de ces travaux de rédaction. Elle date de il y a un mois environ et est issue d'un premier jet. Seule la fin a été retouchée quelques jours plus tard.
Comme chaque matin que le seigneur faisait, la respectable Madame Betterford du Sussex sortait de son charmant cottage dans la campagne anglaise pour se rendre à Newhaven sur son lieu de travail. Bien qu'elle ait hérité du flegme britannique de feu son père, un modeste agent de police londonien, elle avait aussi acquis de par sa mère issue du continent la précision des horloges suisses. A sept heure précise, Mme Betterford se levait et faisait sa toilette. A sept heure quinze, elle prenait son petit-déjeuner composé de gâteaux secs et d'une tasse de café avant d'enfiler ses habits de ville a sept heure trente. A sept heure trente-cinq elle quittait son domicile et arrivait vingt minutes plus tard sur son lieu de travail.
Généralement Jones était déjà présent, arborant une tasse de thé qui revendiquait ses origines purement britanniques et marmonnant de sombres menaces envers les locataires des lieux dont il avait la charge. Ce jour-ci il ne manquait pas à son devoir et était posté comme à son habitude dans la réserve en train de grommeler. Mme Betterford, que nous appellerons à présent par son petit nom Olivia, ne manqua pas de saluer son collègue de travail tout en enfilant la blouse réglementaire. Les politesses expédiées de manière simple mais courtoise, elle put enfin servir le repas matinal aux habitants des lieux.
Comme toujours elle s'avança vers ce qu'elle s'amusait à nommer la « bande des vieilles pies ». Elles étaient installées dans un coin de la pièce et arboraient leur habituelle parures voyantes aux couleurs vives et démodées qui contrastaient avec l'ambiance morose de la pièce. Isolées des autres locataires, elles piaillaient avec ferveur. Elles lancèrent alors un regard vers l'intruse qui leur apportait la collation matinale habituelle et se turent. Olivia habituée à ce manège journalier et dotée d'un flegme à toute épreuve se contenta de poser l'assiette avant de pivoter sur ses talons. Au retour elle croisa Jones qui ouvrait une boite de conserve d'un air absent. Comme à son habitude, Olivia se surpris à penser que leurs locataires mériteraient mieux que cela comme nourriture, mais comme à chaque fois elle se souvenait que le budget n'était pas bien important. L'État donnait peu, et bien que certaines organisations collectaient parfois de quoi subsister à la sortie des supermarchés cela ne suffisaient pas.
Soupirant, elle apporta le dernier repas à son pensionnaires favoris, Albert. Il était installé sur son fauteuil favori, mais contrairement à son habitude il arborait une mine épouvantable. Le regard morne, il fixait le mur tel un chien battu et ne jeta même pas un regard à Olivia qui en général s'attendait à un accueil nettement plus chaleureux. Elle l'appela de son nom, tenta une caresse sur le crâne et se risqua même à un chatouillis sous le menton, tout cela en vain. Soucieuse du bien être de son patient, elle voulut demander conseil à son camarade, mais celui-ci s'était éclipsé de la grande salle. Surement pour s'adonner à cette vilaine manie qui était de fumer, pensa-t-elle avec un certain mépris. Pas plus avancée sur l'attitude à adopter, elle pensa soudain à cette étude qu'elle avait lu l'an passé. Il arrivait que parfois les pensionnaires dépriment à cause de la routine et du manque de visite. Les statistiques le prouvaient et de nombreux scientifiques attestaient que cela diminuaient même leur durée de vie. Il fallait pour cela les divertir, prodiguaient les spécialistes. Il était vrai qu'Albert ne recevait plus de visite depuis plusieurs années, sa famille l'avait déposé il y avait bien cinq ans. Il ne supporterait pas les déménagements fréquents, disaient-ils, mais on lui rendra visité régulièrement. Le pauvre était déjà d'un âge avancé à l'époque et il n'avait surement pas réalisé dans l'immédiat son changement de logis.
Soucieuse, Olivia faisait les cent pas au centre de la pièce et se creusait la tête à la recherche d'une idée. C'est alors que son regard s'arrêta sur la poubelle. Elle réalisa subitement sa méprise et tout s'éclaircit dans sa tête. Quelques instants plus tard, il avait retrouvé sa gaieté et mangeait avec appétit. Albert avait toujours eu des gouts spéciaux en matière de nourriture. L'employée de l'animalerie le savait pourtant. En général les labrador n'apprécient pas la pâtée.
Menestroll- Nombre de messages : 26
Age : 33
Date d'inscription : 24/02/2009
Re: Un air de chien battu
C'est gentillet, sans vraie surprise mais sympathique. Je me demande si tous les détails du début concernant Mrs Betterford sont bien utiles ou intéressants pour la suite.
J'ai relevé quelques erreurs dans l'expression, de mémoire :
-bien que + subjonctif (tu as utilisé l'imparfait de l'indicatif)
-prodiguer quelque chose (souvent "des conseils", pas "prodiguer" tout seul, tu pensais peut-êre à "préconiser")
J'ai relevé quelques erreurs dans l'expression, de mémoire :
-bien que + subjonctif (tu as utilisé l'imparfait de l'indicatif)
-prodiguer quelque chose (souvent "des conseils", pas "prodiguer" tout seul, tu pensais peut-êre à "préconiser")
Invité- Invité
Re: Un air de chien battu
Une idée vraiment sympa, même si j'avais compris assez vite (disons dans le dernier tiers du texte) que les "locataires" étaient des animaux et non des humains. Le traitement est agréable, mais je trouve que vous auriez pu faire l'effort de relire le texte avant de le poster, même sans parler de le retravailler : il comporte de nombreuses fautes, notamment d'accord, que je vous laisse le loisir de repérer.
Une remarque : "bien que" est suivi du subjonctif et non de l'indicatif comme vous écrivez.
Une remarque : "bien que" est suivi du subjonctif et non de l'indicatif comme vous écrivez.
Invité- Invité
Re: Un air de chien battu
Merci pour vos réponses si rapides et constructives
Tout d'abord, en effet après relecture, j'avoue que mon texte comporte de nombreuses fautes d'accord dues en grande partie à la non-relecture de mes textes. Cela provient surtout du fait -non pas que je veuille me trouver des excuses- que lorsque je relis un de mes textes je ne peux m'empêcher d'être insatisfait au point parfois de tout supprimer. Bref, je vais tâcher de régler ce détail lors de la prochaine publication de l'un de mes textes sur le forum.
Le premier paragraphe centré sur Mme Betterford avait pour but d'orienter le lecteur sur une fausse piste. Mettre en avant ce personnage permettait de passer à l'arrière-plan les pensionnaires et de préserver l'effet de surprise. Visiblement cela n'a pas vraiment marché puisque d'après vous commentaires la chute est prévisible dès l'avant dernier paragraphe. Pourriez vous d'ailleurs me préciser à quel moment plus précisément ?
Quand à l'usage du verbe "prodiguer" en effet il sous-entendait "prodiguer un conseil", mais il est employé de manière maladroite dans le texte. Je ne manquerai pas de le modifier (d'ailleurs n'y a-t-il pas de fonction "éditer" pour nos messages ?).
Ces réponses à vos remarques n'ont pas pour but de me dédouaner des critiques émises bien entendu, mais je trouvais utile de répondre de manière détailler afin d'expliquer certains choix ou le pourquoi de certaines erreurs.
Merci à vous.
Tout d'abord, en effet après relecture, j'avoue que mon texte comporte de nombreuses fautes d'accord dues en grande partie à la non-relecture de mes textes. Cela provient surtout du fait -non pas que je veuille me trouver des excuses- que lorsque je relis un de mes textes je ne peux m'empêcher d'être insatisfait au point parfois de tout supprimer. Bref, je vais tâcher de régler ce détail lors de la prochaine publication de l'un de mes textes sur le forum.
Le premier paragraphe centré sur Mme Betterford avait pour but d'orienter le lecteur sur une fausse piste. Mettre en avant ce personnage permettait de passer à l'arrière-plan les pensionnaires et de préserver l'effet de surprise. Visiblement cela n'a pas vraiment marché puisque d'après vous commentaires la chute est prévisible dès l'avant dernier paragraphe. Pourriez vous d'ailleurs me préciser à quel moment plus précisément ?
Quand à l'usage du verbe "prodiguer" en effet il sous-entendait "prodiguer un conseil", mais il est employé de manière maladroite dans le texte. Je ne manquerai pas de le modifier (d'ailleurs n'y a-t-il pas de fonction "éditer" pour nos messages ?).
Ces réponses à vos remarques n'ont pas pour but de me dédouaner des critiques émises bien entendu, mais je trouvais utile de répondre de manière détailler afin d'expliquer certains choix ou le pourquoi de certaines erreurs.
Merci à vous.
Menestroll- Nombre de messages : 26
Age : 33
Date d'inscription : 24/02/2009
Re: Un air de chien battu
Double message, preuve du manque d'une fonction "éditer son message" :p.
En fait j'ai donné un coup de main à ma copine. Elle m'a montré le sujet qui était de mémoire "jouer sur le contre-sens" et j'ai eu envie de m'essayer à cet exercice par plaisir.
Vos critiques concernent surtout l'orthographe et la grammaire -ce qui a son importance- mais j'aurai voulu avoir plus de détail sur votre opinion sur ce qu'on pourrait appeler le "style" bien que je trouve ce mot un peu trop pompeux pour mon cas.
Merci.
En fait j'ai donné un coup de main à ma copine. Elle m'a montré le sujet qui était de mémoire "jouer sur le contre-sens" et j'ai eu envie de m'essayer à cet exercice par plaisir.
Vos critiques concernent surtout l'orthographe et la grammaire -ce qui a son importance- mais j'aurai voulu avoir plus de détail sur votre opinion sur ce qu'on pourrait appeler le "style" bien que je trouve ce mot un peu trop pompeux pour mon cas.
Merci.
Menestroll- Nombre de messages : 26
Age : 33
Date d'inscription : 24/02/2009
Re: Un air de chien battu
Pour répondre à votre question, je crois que c'est la caresse sur le crâne qui a installé le premier doute dans mon esprit.
Sinon, concernant votre écriture, je la trouve assez efficace et claire, agréable à lire.
Sinon, concernant votre écriture, je la trouve assez efficace et claire, agréable à lire.
Invité- Invité
Re: Un air de chien battu
J'avoue avoir été surpris à la dernière phrase. Je n'aurais pas réalisé autrement. Le texte est vraiment agréable à lire. Je sens une certaine aisance dans l'écriture. Je trouve que c'est très bien écrit. Continue comme ça.
Nechez- Nombre de messages : 318
Age : 35
Date d'inscription : 19/12/2007
Re: Un air de chien battu
C'est bien à partir d'ici qu'on n'a plus de doute sur la nature des pensionnaires :
Elle l'appela de son nom, tenta une caresse sur le crâne et se risqua même à un chatouillis sous le menton
Quant à l'écriture, elle est claire, assez neutre finalement, on suit parfaitement le texte, en dépit des fautes ;-)
Elle l'appela de son nom, tenta une caresse sur le crâne et se risqua même à un chatouillis sous le menton
Quant à l'écriture, elle est claire, assez neutre finalement, on suit parfaitement le texte, en dépit des fautes ;-)
Invité- Invité
Re: Un air de chien battu
Olivia habituée à ce manège journalier et dotée d'un flegme à toute épreuve se contenta de poser l'assiette avant de pivoter sur ses talons
C'est à partir de là que je me suis mise à douter : Une assiette pour tout une bande de pensionnaires ... c'est pas humain !
Re: Un air de chien battu
Moins perspicace que les autres il m'aura fallu attendre les dernières phrases pour comprendre qu'il ne s'agissait pas d'hommes...
J'ai trouvé qu'il y avait une belle maitrise de la langue dans ce texte, surtout au début.
Une proposition cependant : la chute aurait mérité d'être un peu plus travaillée, son style est très différent du reste du texte.
he dis donc, elle en fait quoi de tes travaux ta copine?
J'ai trouvé qu'il y avait une belle maitrise de la langue dans ce texte, surtout au début.
Une proposition cependant : la chute aurait mérité d'être un peu plus travaillée, son style est très différent du reste du texte.
he dis donc, elle en fait quoi de tes travaux ta copine?
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 61
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Un air de chien battu
Attention aux très nombreuses fautes d'orthographe, mais cela t'a déjà été dit :-)
Je n'ai compris qu'à la fin qu'il s'agissait d'animaux, même si "la caresse sur le crâne" m'avait paru bizarre, sans pour autant m'orienter vers la bonne piste. Tu as réussi ta chute en ce qui me concerne ;-)
Un texte agréable à lire, avec une écriture qui mériterait d'être quelque peu affinée sur un format plus long, sans chute.
Je n'ai compris qu'à la fin qu'il s'agissait d'animaux, même si "la caresse sur le crâne" m'avait paru bizarre, sans pour autant m'orienter vers la bonne piste. Tu as réussi ta chute en ce qui me concerne ;-)
Un texte agréable à lire, avec une écriture qui mériterait d'être quelque peu affinée sur un format plus long, sans chute.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Un air de chien battu
Je ne suis pas un Labrador.Menestroll a écrit:En général les labrador n'apprécient pas la pâtée.
Re: Un air de chien battu
c'est écrit avec soin et style, style adapté au lieu de l'action
la chute est éventée à mon avis avec le coup de l'assiette unique pour les VIP ;-) dommage
c'est bien écrit, disais-je, sauf une petite redondance proche ici avec le mot "favori" :
la chute est éventée à mon avis avec le coup de l'assiette unique pour les VIP ;-) dommage
c'est bien écrit, disais-je, sauf une petite redondance proche ici avec le mot "favori" :
elle apporta le dernier repas à son pensionnaires favoris, Albert. Il était installé sur son fauteuil favori
Re: Un air de chien battu
Moui je suis plus partagé que les autres sur le style. la répétition des "comme toujours", "comme chaque" "comme à son habitude" a tendance à m'énerver.
Un rythme parait se poser au début, so british, mais ça déraille à partir du moment où l'héroïne s'appelle Olivia. Pas d'unité. Pas de fantaisie non plus. Tout est tellement mécanique, plat, conventionnel. Pas d'expression ou d'image originale, pas de décalage...
Concernant l'histoire elle-même je n'avais pas compris avant à la fin. Sans doute, et c'est une opinion, que l'intérêt d'un tel procédé m'échappe complémtement. Ce genre de final twist rend l'ensemble du travail tellement démonstratif et tellement gentillet : Martine à la plage.
Un rythme parait se poser au début, so british, mais ça déraille à partir du moment où l'héroïne s'appelle Olivia. Pas d'unité. Pas de fantaisie non plus. Tout est tellement mécanique, plat, conventionnel. Pas d'expression ou d'image originale, pas de décalage...
Concernant l'histoire elle-même je n'avais pas compris avant à la fin. Sans doute, et c'est une opinion, que l'intérêt d'un tel procédé m'échappe complémtement. Ce genre de final twist rend l'ensemble du travail tellement démonstratif et tellement gentillet : Martine à la plage.
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