Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts

Sahkti Dim 20 Sep 2009 - 9:40

Rebecca a écrit:Je prends le journal et voilà que s’ouvre le bal , le bal des baleines le meurtre des baleines , elles gisent sur la page ventre à l’air , toute honte bue , achevées par d’anorexiques reines du jour aux bouches siliconées , aux chairs photoshopées ,aux os cocaïnés . Les cachalots se cachent mais les poupées c’est cash !

Paris Hilton militant pour l'arrêt de la chasse à la baleine... elle doit bien l'avoir fait ça, juste pour montrer sa trombine de nase dans le journal...

Sonorités musicales Rebecca, avec toutefois de ci de là l'impossibilité de la langue à ne pas tout emmêler si lu trop vite :-)

Sahkti Dim 20 Sep 2009 - 9:41

Ba a écrit:A force de lancer la poule sur le mur

c'est la poule qui picotait du pain dur ?
Y a plus de jeunesse, les enfants ne chantent plus, ils lancent... direct :-)

Rebecca Dim 20 Sep 2009 - 9:46

Sahkti a écrit:
Rebecca a écrit:Je prends le journal et voilà que s’ouvre le bal , le bal des baleines le meurtre des baleines , elles gisent sur la page ventre à l’air , toute honte bue , achevées par d’anorexiques reines du jour aux bouches siliconées , aux chairs photoshopées ,aux os cocaïnés . Les cachalots se cachent mais les poupées c’est cash !
Paris Hilton militant pour l'arrêt de la chasse à la baleine... elle doit bien l'avoir fait ça, juste pour montrer sa trombine de nase dans le journal...

Sonorités musicales Rebecca, avec toutefois de ci de là l'impossibilité de la langue à ne pas tout emmêler si lu trop vite :-)

Mes baleines sont les filles qui n'ont pas droit de cité dans les journaux.Les grosses.
Surtout pas à côté de Paris Hilton ....mais ça elles ne s'en plaindront pas!!!

Sahkti Dim 20 Sep 2009 - 9:50

Rebecca a écrit:Surtout pas à côté de Paris Hilton ....mais ça elles ne s'en plaindront pas!!!

non, y a des comparaisons dont on se passe bien, en effet :-) Paris Hilton ou le néant absolu... qui en voudrait :-)

Invité Dim 20 Sep 2009 - 10:10

Adossé à un arbre face au lac, je la regarde faire son travail.

Je me souviens de Christian Pédehalore: << Cette eau , chargée ou légère, courante ou dormante, intimement liée à l'architecture, au territoire qu'elle modèle, incarne aussi, materiellement, les deux attributs profonds, synthétiques et continus, de la culture locale que sont la simplicité et la naturalité ; instituant par de même l'esprit de fusion entre l' équilibre et raffinement. De ce fait, les lacs représentent une métaphore physique et une cristalisation de l'âme de la ville, elles deux portant les mêmes valeurs et esprits. >>

Adossé à un arbre face au lac, je la regarde faire son travail. Une vraie petite chêvre.

Ba Dim 20 Sep 2009 - 14:56

Si je regarde un lac aussitôt Alphonse débarque avec son " temps suspendu et la douce voix de ses fantômes" ils sont définitivement liés par le pacte des soupirs.
je retourne jeter la poule contre le mur comme ça Sahkti la ramassera et la donnera à Paris Hilton qui la donnera à la baleine verte

Sahkti Dim 20 Sep 2009 - 15:04

Ba a écrit:je retourne jeter la poule contre le mur comme ça Sahkti la ramassera et la donnera à Paris Hilton qui la donnera à la baleine verte

et qui mangera l'oeuf dur ?

Ba Dim 20 Sep 2009 - 16:59

le " terrible petit bruit sur le comptoir " mangera l'oeuf dure le temps qu'on l'écale...mais chut, c'est un secret.

Invité Dim 20 Sep 2009 - 19:17

Il serait fort bête d’oublier les ratures glissées entre nos deux peaux. Disons qu’au soleil, et au poison de l’ombre de l’arbre de ton corps, je me fais en fontaines, me crée de la langueur, mais jamais ne m’étonne du crayon de tes doigts. Disons que la beauté, clinique aux lèvres ridées, amères, ne vient baiser mes yeux qu’aux mois de l’automne ; du reste, les saisons sont convenues, sonnent comme de gris glas.
Il serait fort bête d’oublier nos deux rires tapis entre les cris. Je t’ai vue efficace charger de goudron pâle la bouche de quelque progéniture que mon rêve a cru devoir matérialiser, et seules savent les eaux et les rangées de fange de la berge que je ne souffrais déjà plus quand nos corps terribles jonchées comme des sépulcres nourrissaient l’amour du pire au côté de l’enfant (il descendait le fleuve lentement et avec beaucoup de patience). Le soleil et le lin étaient comme des gamins ; l’ombrelle bleue des rêves et les feuilles de l’automne parsemaient de grands maux les vents de nos regards ; j’urinais sur le jasmin et brûlais les passés, tous meilleurs. Ma mère nous reprochait de nous réveiller en aval (disons qu’elle a grand mal à accepter l’exportation et les sentiments contraires).
Le séjour à la montagne n’est pas à oublier non plus. Les parois toutes d’or et d’écailles et les aurores en crescendo sur tes flancs. Son sourire comme une blague. Je ne t’en voulais pas.
Tes larmes, livides, qui rigolaient toutes seules dans un coin de la chambre…

Invité Dim 20 Sep 2009 - 19:32

Il y a des perles dans ce texte, lu-k :

Les parois toutes d’or et d’écailles et les aurores en crescendo sur tes flancs. Son sourire comme une blague. Je ne t’en voulais pas.
Tes larmes, livides, qui rigolaient toutes seules dans un coin de la chambre…

et des grains de sable qui enrayent la machine une fois ou deux.

Invité Mar 22 Sep 2009 - 12:50

Oui. Chuchotte-moi les chastes choses de la nuit dernière et offre moi ta prochaine. Oui. Chine dans les Bibles roses pour y trouver de l'amour changeant. Oui, affublée de la chaleur chantante des amants : chiale, si délicieusement chiadée par une chemise de nuit. Prends-moi comme on sauve les chiens errants par le col. Chaparde un peu de chair vierge enfouie sous cette petite croix. Chavire.Oui.
Chasse tes chasubles et chausse les crampons de l'intérieur de tes genoux.

Ba Mar 22 Sep 2009 - 18:27

Je vais avoir du mal avec mes genoux ô mon doux aimé qui m'entortille les entorses !

Sahkti Mar 22 Sep 2009 - 18:30

pandaworks a écrit:
Oui. Chuchotte-moi les chastes choses de la nuit dernière et offre moi ta prochaine. Oui. Chine dans les Bibles roses pour y trouver de l'amour changeant. Oui, affublée de la chaleur chantante des amants : chiale, si délicieusement chiadée par une chemise de nuit. Prends-moi comme on sauve les chiens errants par le col. Chaparde un peu de chair vierge enfouie sous cette petite croix. Chavire.Oui.
Chasse tes chasubles et chausse les crampons de l'intérieur de tes genoux.

Ouf ! J'ai eu un doute en lisant ce texte puis en ne voyant pas les commentaires que j'avais postés à sa suite. Me suis dit "tiens, encore des commentaires à moi qui ont disparu...".
Mais non, en fait, c'est en poésie, donc je dis là-bas ce que je pense aussi ici :-))

Peter Pan Mar 22 Sep 2009 - 19:18

Les chasubles étaient jaunes, j'aurais mieux fait d'en boire, quitte à faire entorse à mon règlement ! Moi je pense ici avec Ba et panda ce que je ne peux panser là-bas...

Sahkti Mar 22 Sep 2009 - 19:24

Peter Pan a écrit:j'aurais mieux fait d'en boire, quitte à faire entorse à mon règlement

Ceci explique cela...

:-))

Ba Mer 23 Sep 2009 - 5:50

Qui veut souffrir loin
Ménage ses tortures °°°°

Rebecca Mer 23 Sep 2009 - 6:04

qui veut l'ouvrir, spoin*,
déménage sans biture

* diminutif du célèbre space coin coin

Invité Mer 23 Sep 2009 - 6:29

Rebecca a écrit:qui veut l'ouvrir, spoin*,
déménage sans biture

* diminutif du célèbre space coin coin

"sans cassure", irait bien aussi :-)

Ba Mer 23 Sep 2009 - 15:02

Certes, mais qui déménage sans monture
Se casse le coin dans l'encoignure -:(

Sahkti Mer 23 Sep 2009 - 15:31

Ba a écrit:Certes, mais qui déménage sans monture
Se casse le coin dans l'encoignure -:(

Et qui déménage sans voiture
Se casse le dos à la dure

Invité Jeu 24 Sep 2009 - 8:47

Est-ce l'été qui n'en finit pas qui me rend fragile à ce point ? Ou est-ce simplement cette impossible chasse aux mots quotidienne que l'on ne trouvera pas. Des conversations perdues d'avance, faites d'un nombre si réduits de mots pour tant de choses à exprimer. Il est une erreur de souffrir tant : personne ne le demande. Parlons à l'automne, ses feuilles roussies, nos bouches bandées de masques.

Invité Jeu 24 Sep 2009 - 9:05

Que le curieux se ravise, les peaux chargées sont rarement délicieuses en bouche. Dans ces maisons où dorment familles et motocyclettes ensemble, l'air est chargé d'huile et de gazoline, des restes du riz et de la brique de houille. On a lavé le linge séché à l'air d'argile, il c'est plié dans d'obscurs coins de pièce. On a additionné tout ce qui se mange à la liqueur ambrée d'anchois salés, et tout se qui se lave de shampoing bon marché. On raconte qu'à Paris, des eaux de toilettes enchantent les sens de par leur variété. Ici les peaux chargées trimballent cette fragance d'éthanol à la rose flêtrie. Que les curieux se ravisent, les peaux satinées sentent un peu : la pauvreté. On resongera : aux charmes des huiles de coco, on regrettera là : les puissance du jasmin, l'éclat du santal, le mystère du musk et l'ivresse du patchouli. Exactement ici les peaux sont lisses et douces, lasses et tendres, sèches car recouvertes d'une coulée de béton sur laquelle vient pisser le petit dernier au jour le jour.

Invité Jeu 24 Sep 2009 - 9:18

je rêve de fragments réunis en un grand tout, Panda.

Ba Jeu 24 Sep 2009 - 9:34

Panda a la bouche de mousse au fond des bois secrets.

Arielle Jeu 24 Sep 2009 - 9:47

Non Panda, je ne me raviserai pas ! J'en redemande du jasmin sous la gazoline et tant pis si c'est malsain, je n'ai pas honte !

Invité Jeu 24 Sep 2009 - 9:51

Comme si cela ne suffisait pas j'ai rencontré Dieu sur le pont par dessus le marché qui vend les fruits. Au paroxysme : ses yeux pétillants, des dents grisaille, une robe satin rose ceintrée d'un ruban. Ces anachronismes transforment nos regards moqueurs en tendresse : on ne déteste pas les poupées. Dieu me dit qu'elle irait bien " à l'école où l'on trouve qui l'on est ", je lui dit justement : que dimanche prochain l'université d'automne ouvre ses portes sur un sujet sensiblement voisin. Il n'en est rien, les universités n'enseignent rien de ce type aux filles en escarpins, pas plus qu'a celles aux chapeaux brodés comme en 1900. Le temps c'est arrêté pour Dieu et les autres : il n'a jamais débuté. Le grand-oncle a voulu comme ça, le culte de la moitié. Dormir manger courrir travailler sourire baiser : à moitié. Penser gémir danser partir : à moitié. le monde à moitié sous des trompettes de weekend pour parades de quartier. 50 millions de Dieux parcourrent cette étendue, cherchant à pas feutrés " l'école où l'on apprend qui l'on est ". Il faudrait au moins pour chacune : un leader un mari un professeur, un ami un témoin un instructeur. L'école de où on nait ne fait plus beaucoup illusion : dans quelques années, les Dieux décideront que l'on ne les achète plus avec des drapeaux rouges des flonflons des bébés à la hanches et des glaces en baton, des robes en satin jaune et des mots en carton.

Invité Jeu 24 Sep 2009 - 10:21

Malsain ? qui ou quoi , malsain ?

Je crois surtout que les narrations dérangent. Le monde est devenu un faux-cul d'une ampleur titanesque où l'on ne peut plus relater que l'ennuyeux. Du coup nos regards sont embarrassés de leurs faux-cils, nos doigts parées de leurs faux-ongles, nos tronches ont des perruques et nos dents des implants. Coxyx-tout-inox, verge en silicone. L'homme s'ostéoporose avec délice puis colmate avec joie. La terre est une prothèse du soleil qui s'éinteindra sur laquelle les hommes protestent leur vie qui s'éteindra, aussi. Alors on crée des qualiticatifs comme des greffes de peau : joli, malsain, heureux, dégueulasse, vulgaire , beau, teinté de, metissé de, un mélange à la, un style un peu, torrentiel, amer, désabusé, con, enfantin, soigné, îvre, lançinant, léché. L'art est sans doute un truc pour tourner autour du vrai et lui faire un bécot sur le nez : discret. Puis se barrer en douce.

Peter Pan Jeu 24 Sep 2009 - 10:29

Je fais le même rêve qu'Easter, que j'aime quand le grand panda est en forme comme ça !
Ce Monsieur est un boxeur de mots, c'est pas des phrases que tu te prends dans la gueule quand tu le lis, ce sont des crochets et des uppercuts qui te coupent le souffle et te mettent KO debout

Spoiler:

Sahkti Jeu 24 Sep 2009 - 14:14

pandaworks a écrit:Le monde est devenu un faux-cul d'une ampleur titanesque

Avait-il jamais cessé de l'être...

Sahkti Jeu 24 Sep 2009 - 14:14

(et j'aime te lire)

Arielle Jeu 24 Sep 2009 - 14:54

pandaworks a écrit:Malsain ? qui ou quoi , malsain ?

La curiosité peut sembler malsaine quand elle s'entête à renifler le parfum du jasmin dans une flaque d'huile, quand elle plaque des sourires de porcelaine sur des regards que la misère éteint. La curiosité est malsaine quand elle réclame de l'exotisme de pacotille et de bon ton mais avec un guide tel que toi, Panda, je sais que ma curiosité ne me fera pas honte et n'aura pas le mauvais goût de mettre l'Asie en images d'Epinal.

Et puis, pourquoi t'obstines-tu à reléguer ici ces textes qui échapperont au catalogue ? Ouvre donc un fil où on pourrait les retrouver rassemblés dans un même bouquet !

Invité Jeu 24 Sep 2009 - 15:14

Tu persistes et signes. Moi aussi.
Et pas seule, vois-tu.
Alors ?

Exergue :

Dormir manger courrir travailler sourire baiser : à moitié. Penser gémir danser partir : à moitié.

Entre autres, seulement...
Parce qu'aussi Dieu est elle...
Délicieux ! Encore un qualificatif à ton actif :-)

Rebecca Jeu 24 Sep 2009 - 16:02

Je t’araignerai d’étoiles
M’envaguerai en cascade
Te tisserai cette toile
Avec mes mots en embuscade

Je te marchandesablerai
Et t’accorderai une trêve
La lune dardera ses rais
Puis je te parerai de rêves

Invité Jeu 24 Sep 2009 - 16:40

Vous ne comprennez rien au Panda : j'écris ces fragments au bureau, entre deux réunions , deux steaks, deux clients qui m'emm, deux dirlos qui m'interrompent, deux employés qui me cassent la nénétte, deux fournisseurs qui me livrent je ne sais quoi, deux blagues de Peter le Pan, deux pages de bouquins, deux saisies informatiques, deux coups de fils, deux sms de ma femme et deux de mes maîtresses, deux aspirines parceque j'ai mal à la tête et deux conversation msn parce que j'aime pas être seul dans mon bureau : j'ai peur des néons, et deux café car je m'endors à lire la nuit quand le soleil se lève, et deux infos car je ne supporte pas ne rien savoir et deux clopes parce que je fume. Ce sont donc des textes "comme ils viennent" que je place là où il doivent être, dans les "fragments" au contraire des textes du réveil, que je place dans "babils , quand je dispose d'internet, car j'aime bien l'émoi des sens et du souvenir dans la première heure du matin. Loin de moi l'idée de calculer ceci-celà. je vous salue les copines d'un bisou quand-même.

Invité Jeu 24 Sep 2009 - 16:41

il n'y a pas d'ordre établi dans ces trucs, comment diable pourrais-je vous en proposer un ?

mentor Jeu 24 Sep 2009 - 16:50

Arielle a écrit:Et puis, pourquoi t'obstines-tu à reléguer ici ces textes qui échapperont au catalogue ? Ouvre donc un fil où on pourrait les retrouver rassemblés dans un même bouquet !

oui, un sujet genre : "Panda, entre deux"
ça peut se faire
et l'ordre ? chrono, simplement
Panda ? tu nous interdirais ça ?
;-)

Rebecca Jeu 24 Sep 2009 - 16:52

le panda
incontournable
illimité
défragmenté
informatable

Invité Jeu 24 Sep 2009 - 17:02

Panda poucet... Soit :-)

Invité Jeu 24 Sep 2009 - 17:05

Easter(Island) a écrit:Panda poucet... Soit :-)

ça me rappelle quand Christelle m'a menacé d'une scène si je ne passais pas le cap de la chèvre... :-)

Invité Jeu 24 Sep 2009 - 17:08

:-)))

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