FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts

Un regard,
Deux battements de cils,
Trois sourires,
Quatre hésitations,
Cinq baisers,
Six caresses,
Sept danses,
Huit "Encore",
Neuf heures,
- Dis-moi le !
- Demain...
- Adieu.
- Adorable.

La neige virevolte encore sur l'écran de cette aube qui savait que la nuit palpait ses dernières secondes avec la plus grande impudeur, le soleil pour complice.

J'aime beaucoup.

On aurait bien envie de rajouter deux trois poussières de neige artificielle,mais voilà, le tapis s'est barré avec la brosse, puis la brosse avec M le reluire.
Ad libidum cette frénésie des fesses tain.

Bonjour Ba, j'adore M le reluire ! excellent... tu as la langue bien pendue, ça me donne la Fritz de te lire...

Moi aussi j'adore cette frénésie, cette hérésie

et ces mots dits

Je dis M...

M le reluire est le pire de tous Peter. Méfie-toi, il prend des airs de lavette, et hop il t'essuie en moins de temps qu'il ne le faut pour se mouiller.

Ah mais c'est que je l'attends de pied ferme moi M le reluire!

Quand j'étais un peu plus jeune que maintenant, je regardais tous les films de Bruce Lee en cassette vidéo et après je sortais dans le jardin et je faisais "tchak, tchouk, plifff, plofff, boum..." au pauvre cerisier qui ne m'avait pourtant rien fait ! Je peux te dire que ça m'a endurci les jambes cette histoire! Alors M le reluire n'a qu'à bien se tenir, il ne pourra pas dire que je ne l'avais pas prévenu... s'il vient chez moi, c'est à la soude caustique que je vais l'envoyer se faire dissoudre ailleurs !

Eh Peter ce n'est pas Silvio M le reluire ! :-)))

Bonnet M, le maudit chapeau qui n'en fait qu'à sa tête !

conselia a écrit:Bonnet M, le maudit chapeau qui n'en fait qu'à sa tête !

Hé hé !

Jaweedai

Moi, Jaweedai, professeur d'origine afghane, réfugié politique en France, j'avais trouvé un petit boulot comme plongeur dans un restaurant. On dit que je parle avec un cheveu sur la langue. Non, une patate chaude plutôt. C'est parce qu'il m'en manque un bout.

« À la prison, l'officier chargé de l'interrogatoire nous laissait le choix : soit nous dénoncions les camarades engagés dans la résistance, soit il nous traitait non pas en prisonniers de guerre, mais en espion et collait trois d'entre nous contre le mur.
— A-t-il obtenu des noms ?
— Jamais, si bien que trois d'entre nous tirés au sort étaient fusillés chaque matin après le même interrogatoire, après le même sermon pendant un mois. Un mois, c'est trente jours. Trente jours, c'est 90 morts. Le tirage au sort semblait épargner les plus cultivés d'entre nous.
— Pourquoi vous avoir laissé en vie, vous les intellectuels ?
— Pour raconter cela, raconter et diviser notre camp. Les uns nous jugeraient comme collaborateurs avec l'ennemi, les autres nous traiteraient de lâches.
— Où est la lâcheté là-dedans ?
— Est lâche celui qui, dégoulinant de peur, supplie le bourreau le froc collé de pisse. Après avoir jeté nos copains dans la fosse, nous, sous vivants, partions sans nous regarder, l'œil hagard, honteux de respirer l'air des absents. Une poutre en guise d'échappatoire et le nœud coulant de la corde salutaire pour ceux que l'angoisse terrorisait.
Chaque jour, trente jours de suite, l'officier nommait cinq prisonniers. La peur anéantissait notre envie de survivre, encroûtait nos pantalons d'une purée nauséabonde. Les valeureux combattants rejoignaient le même trou que les idiots priant Allah de leur accorder sinon le pardon du moins la grâce de ne pas souffrir.

Ils m'ont laissé fuir, un bout de langue en moins, affichant pour le reste de ma vie mon insoumission par mes compatriotes et mon mensonge puni par le pouvoir en place.

Depuis, je ne parle plus, j'écris, c'est mieux. Aujourd'hui, je n'ai plus la patate, car mon histoire se termine dans l'avion qui relie Paris à Kaboul. »

Un jour, un petit compas se planta dans l'oeil de mon voisin. La rétine crevée, ce dernier alla se plaindre chez Oedipe, l'ophatalmo du quartier.
Que voulez-vous que cet homme obèse, incapable et vicieux fasse pour le compas ?
Rien bien entendu.
Quant à mon voisin, il avance avec une paille qu'il prend pour une poutre, se heurte aux piliers de la sagesse, se bosselle aux murs de l'incompréhension et finira sûrement sa vie sur le fil d'un rasoir que ne manquera pas de lui tendre Bibo le coiffeur pour dames.

Ophatalmo est le dérivé chimique de ophtalmo, le lecteur l'a vu, lui !

- Comment en êtes-vous arrivé là ?
- Je ne sais pas docteur, un brusque renvoi, puis une série de hoquets, enfin un long parcours aigre.
- Combien de fois par jour ?
- Trois fois
- Vous pouvez développer ?
- Non, je crois savoir que cela se déclenche par manque de discernement ou abus de confiance.
- Un excès en somme ?
- Un excès, pour peu que vous y ajoutiez un relent et un soupçon de...Vous avez un cocktail détonnant de saturation.
- Arrêtez quelques jours.
- Je me disais aussi.
- Cessez de vous dire et fermez la petite voix.
- Je pense que...
- Cessez aussi de penser que, sur, avec, en opposition, mais, chez et le reste du chapelet. Grattez-vous les oreilles. Tirez la langue, et surtout restez allongé.
- Merci docteur. Je vous dois combien ?
- Séance gratuite pour bienfait humanitaire. Quand un " coupeur de cheveux " se tait, c'est toute la boutique qui respire !

Ba a écrit:- Cessez de vous dire et fermez la petite voix.

Haaa, j'adore ça !

Regarde comme on traîne encore le barrissement de la maison, et regarde : je te devine comme on devine les contours d'une blessure.

Ce qui me gène dans ce fil,c'est le manque de commentaires.
Des bouts de textes perdus comme des pierres précieuses dans un désert.

Manu(manisa06) a écrit:
Des bouts de textes perdus comme des pierres précieuses dans un désert.

Joli ça Manu ;-)

Zou a écrit:

Manu(manisa06) a écrit:
Des bouts de textes perdus comme des pierres précieuses dans un désert.

Joli ça Manu ;-)

Merci Zou mais tu vois, ça aussi , c'est perdu ...

Non c'est lu.
Mais c'est vrai je me suis déjà abstenue de commenter ici....peut-être parce que les petites pépites brillent suffisamment par elles mêmes ...ou que c'est moins dans la "culture" de ce fil que de relever les perles...les contempler suffit. Peut-être un tort.

Je me souviens des Dupontd dans le désert, à chaque fois ils se plantent dans un mirage avec leur jeep.
Ils sont tellement bêtes qu'ils croient que c'est un trouble de la vue alors que c'est vrai.
Heureusement qu'il y a Milou.
C'est pour Manu et ses " pierres ".
L'acte gratuit sartrien.

Je crois bien que c'est dans "le crabe aux pinces d'or" Ba, premier album où apparaît le capitaine... (à vérifier, je n'ai pas l'album sous les yeux...)

Impasse

Quand le ciel s’éventra comme une figue trop mûre, donnant au béton la couleur d’une nuit, je compris que le noir était ma seule nourriture.
Mes yeux étaient lourds parce que remplis de toutes les mers, et je penchais en avant.
J’étais un de ces types, légèrement voûté, qui traîne quelque chose que personne ne voie et dont tout le monde se fout.
J’étais un type dans un bar
J’étais un type sur un banc
Un homme qui a peur lui aussi.
J’aurai voulu vider ces yeux pleins d’eau ailleurs que dans l’ombre d’une ruelle
Mais j’étais à ma place, au premier rang, assistant malgré moi au triste spectacle de ma propre chute.
J’avais l’alcool et l’envie de vomir. La question et sa réponse.
Alors je bavais sur ce qu’il me restait de monde la juste longueur de fil des pendus, l’ombilic des amours défendu,
La somme exacte de toutes mes erreurs.
J’étais atteint de toutes les maladies ! Il y avait même de la ferraille derrière le lisse de mes lèvres

Et l’amour jouait à cache-cache avec le tétanos.

Quand le ciel s’éventra comme une figue trop mûre,

Tu mets la barre très haut pour la suite, plus qu'honorable toutefois :-)

On parlait de Tintin et voilà que Milo pose sa pépite !!

Très beau ça:
"La somme exacte de toutes mes erreurs. "
Dans son contexte bien sûr.

Joli texte (des pt'ites fautes non ?).
Belle ambiance.

Pas mal du tout ce texte court, milo !

ah oui, c'est chouette Milo. C'est calmement bon.

Je suis d'accord avec mes collègues.

Et puis Milon ne manque pas sa Vénus, lui !

Pfuitttttttttttttt, MILO.

Ba a écrit:Et puis Milon ne manque pas sa Vénus, lui !

Serait-ce un laBapsus révélateur ? :-)

Oui docteur, j'avoue que devant pareille faute les bras m'en tombent.
Ouaps !

Je m'présente je m'appelle Panda
J'aimerai bien réussir ma va
être beau être intelliga
mais surtout gagner beaucoup d'argea
Mais tout ça , je m'en fous , quand viens Petite Oie...

tatata tata
tatata tata

Et partout dans la rue je veux qu'on me parle de L'oie
Que cette fille s'amuse et se jette sur moi.
Qu'elle m'arrache la couvertuuuuuuuuuuure.
Qu'on se prenne des bituuuuuuuuuuuuuuure.

tatata tata
tatata tata


Daniel Balavoie.

Ba a écrit:Pfuitttttttttttttt, MILO.

En tout cas, ce n'est pas Milou !!

Pour Milou et sa Vénus, tintin !
Reouaps !
Panda ça va ta bata via ?

ça roule :-) merci !

Choupette, sers donc une coupe à monsieur tu vois bien qu'il a soif
Z'avez soif monsieur ?
Pas du tout mademoiselle, je suis sobre
Tu vois bien,monsieur n'a pas soif; économisons les bulles
Te voilà bien égoïste à la veille de Noël ma choupinette
C'est la crise mon ragondin faut faire attention au porte monnaie
Tu pourrais...
Je pourrais...
Laissez monsieur ragondin, laissez, je dois vous dire que je n'aime pas les bulles, même de savon.
Tout de même, monsieur, tout de même c'est incorrect de vous laisser un gant vide
Peut-être un peu de shampoing alors ?
Choupette, sers une éponge de shampoing au cheveu dans la soupe
Voilà, voilà ( à part ) ce qui faut pas faire pour décoiffer une soirée !