FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Comme un nourrisson, je suis ventre étalé contre ta peau verte, douce colline, la joue plaquée sur ton sein tiède et brun.
Mon cordon repousse, se faufile, parcourt les galeries des taupes, descend plus bas, s'ancre avant le magma brûlant.
L'irradiation cruelle du soleil ne m'intéresse pas ! Je cherche ton lait rouge, la lave molle parcourue de mouvements péristaltiques telle la merde dans l'intestin. Lui seul nourrit, réchauffe, grasse matière enrichie des millénaires enfouis. Les fossiles fondus donnent son âme à la chaudière.
Je la sens remonter vers moi, m'investir. Elle m'appelle.
Fuir l'air, le clair, le feu froid des étoiles. La nuit lourde m'attend, chargée de passé, figée dans la roche pressurée ; je m'enfonce.
Loin. Je rejoins l'être pesant.
Mon cordon repousse, se faufile, parcourt les galeries des taupes, descend plus bas, s'ancre avant le magma brûlant.
L'irradiation cruelle du soleil ne m'intéresse pas ! Je cherche ton lait rouge, la lave molle parcourue de mouvements péristaltiques telle la merde dans l'intestin. Lui seul nourrit, réchauffe, grasse matière enrichie des millénaires enfouis. Les fossiles fondus donnent son âme à la chaudière.
Je la sens remonter vers moi, m'investir. Elle m'appelle.
Fuir l'air, le clair, le feu froid des étoiles. La nuit lourde m'attend, chargée de passé, figée dans la roche pressurée ; je m'enfonce.
Loin. Je rejoins l'être pesant.
jaon doe- Nombre de messages : 169
Age : 113
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Date d'inscription : 05/02/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
lu-k a écrit:J'ai a-do-ré ! Parfait, de mon point de vue.
Ah oui, de mon point de vue aussi.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Mais bon dieu, quand donc vont-ils se défaire de leur 1500 cratères ?
Jamais, marquise, jamais.
N'y a-t-il pas le plus petit espoir de chiure de mouche ?
Aucun, marquise, aucun il faudra vous y faire
Passez-moi mes sels que je me poivre l'imaginaire alors, s'il ne me reste plus que cette ressource ultime
Soyez raisonnable marquise et ne vous allez point perdre la tête pour ce corset d'enfant
J'eusse aimé tripoter la pelle plutôt
Marquise ne soyez pas sot
Sotte ?
Non sot, cela sonne bien au vent du sable.
Jamais, marquise, jamais.
N'y a-t-il pas le plus petit espoir de chiure de mouche ?
Aucun, marquise, aucun il faudra vous y faire
Passez-moi mes sels que je me poivre l'imaginaire alors, s'il ne me reste plus que cette ressource ultime
Soyez raisonnable marquise et ne vous allez point perdre la tête pour ce corset d'enfant
J'eusse aimé tripoter la pelle plutôt
Marquise ne soyez pas sot
Sotte ?
Non sot, cela sonne bien au vent du sable.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Le voisin jouait de la chasse d’eau en quinte diminuée. Troisième fois qu’il répétait cette nuit. Au second, un klaxon glaireux pouffait dans les bras de sa mère. Le dernier 257 freina, acclamé par une poivrote. La chaudière grondait des vocalises et l’ascenseur battait la mesure de tout ça. Pour les fuir, je tentais une feinte de couette. Strangulation, clé de bras, je me retrouvais immobile, contraint à dessiner un iceberg poilu. Je demandais à la fille qui manquait dans mon lit si elle avait apprécié ce qu’on n’avait pas fait. Je me rejouais la fameuse scène du pourquoi moi. Elle me répondait en hochant la tète, ou par des « han han » muets. De toute façon, son silence était couvert par le voisin dont l’orchestration paludique prenait des allures de trépas.
Sourd sonne mieux qu’insomniaque.
Sourd sonne mieux qu’insomniaque.
Jérémie- Nombre de messages : 412
Age : 47
Localisation : Sixfeetunder
Date d'inscription : 27/03/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
La musique grinçante et légèrement désaccordée qui sourd de cette nuit intranquille me plait beaucoup , je suis amateur, à matrice, de ces rêveries sonores au tempo contrarié, à peine cauchemardesques, le genre de symphonie nocturne qu'un somme nie , qu'on aimerait comme une messe en rut majeur.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Jérémie, je suis admirative de ta façon d'être insomniaque !
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Et dire que j'aurais pu passer à côté ! Grand merci à tes voisins, Jérémie.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Chante la clameur
Du songe malfaisant
Dans le creux de l'os
La moelle épineuse
Répondra sans déchirer la note.
Du songe malfaisant
Dans le creux de l'os
La moelle épineuse
Répondra sans déchirer la note.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Sur le tuf de leurs os, j’ai grandi.
Rien qu’avec les arrières-grands-parents, il a fallu quatorze personnes. J’imagine la pâte humaine pétrie au cours des siècles, parmi guerres, révolutions, hasards : les viols – sans doute –, les moments, j’espère, de bonheur éperdu, le vouloir-vivre millénaire pour qu’une fève éclose dans les ventres.
Plus loin, celui qui a gardé le feu, l’autre qui s’est mis debout, le poisson humant l’air.
La première moisissure apparue dans un haut-fond, sous un soleil si jeune, quand l’atmosphère ignorait cette pollution dénommée oxygène.
Tant d’efforts.
Rien qu’avec les arrières-grands-parents, il a fallu quatorze personnes. J’imagine la pâte humaine pétrie au cours des siècles, parmi guerres, révolutions, hasards : les viols – sans doute –, les moments, j’espère, de bonheur éperdu, le vouloir-vivre millénaire pour qu’une fève éclose dans les ventres.
Plus loin, celui qui a gardé le feu, l’autre qui s’est mis debout, le poisson humant l’air.
La première moisissure apparue dans un haut-fond, sous un soleil si jeune, quand l’atmosphère ignorait cette pollution dénommée oxygène.
Tant d’efforts.
jaon doe- Nombre de messages : 169
Age : 113
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Date d'inscription : 05/02/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Quand on y songe : toutes ces " rencontres " de glandes pour finir rejeton d'un jeu truqué...
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
A rebours des orbites
le sablier salive en silice,
le miel des jours creux
le sablier salive en silice,
le miel des jours creux
Jérémie- Nombre de messages : 412
Age : 47
Localisation : Sixfeetunder
Date d'inscription : 27/03/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
En ce premier beau jour, le soleil verse sa chaleur qui coule comme une eau fraîche et douce – apaisante –, assouplit le corps perclus par la dureté de l'hiver.
Je me gorge d'énergie, tels une plante, un panneau photovoltaïque. Bientôt ma peau rissole, exsude un jus de cuisson, exhale le fumet d'une volaille rôtie. Ma vapeur monte, se joint aux nuages, beaux voyageurs tranquilles.
Reste sur le sable le carbone, le calcium, les électrolytes et ions métalliques, deux orbites vides qui ne voient pas le ciel.
Je me gorge d'énergie, tels une plante, un panneau photovoltaïque. Bientôt ma peau rissole, exsude un jus de cuisson, exhale le fumet d'une volaille rôtie. Ma vapeur monte, se joint aux nuages, beaux voyageurs tranquilles.
Reste sur le sable le carbone, le calcium, les électrolytes et ions métalliques, deux orbites vides qui ne voient pas le ciel.
jaon doe- Nombre de messages : 169
Age : 113
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Date d'inscription : 05/02/2010
solitude
Solitude
C'est ainsi que tu expliquais ton absence! Je voyais ta joie tu ne voyais pas ma douleur. Tu étais dans l'ivresse et moi j'imaginais déjà ma solitude. Il suffit parfois d'un petit événement pour que le miroir devienne une torture. Je n'étais plus qu'une pauvre femme perdue sous l'orage.[spoiler]
< monique, merci de veiller à ne pas poster n'importe où sur le site, merci.
La Modération >
.
C'est ainsi que tu expliquais ton absence! Je voyais ta joie tu ne voyais pas ma douleur. Tu étais dans l'ivresse et moi j'imaginais déjà ma solitude. Il suffit parfois d'un petit événement pour que le miroir devienne une torture. Je n'étais plus qu'une pauvre femme perdue sous l'orage.[spoiler]
< monique, merci de veiller à ne pas poster n'importe où sur le site, merci.
La Modération >
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monique- Nombre de messages : 58
Age : 75
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Heu... c'est tiré de quelque chose, ça, Monique? plus long je veux dire ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
dans le vent
Dans le vent
[size=18][color=darkblue]Le crépuscule est venu. En ce soir d'hiver la brise de l'océan s'est faite fraîche et la lune est apparue accentuant la profondeur de la nuit. Mon regard erre sur le jardin comme sur un pays inconnu où je ne distingue plus les dernières fleurs d'automne. Il n'y a plus un bruit et ce silence me trouble comme la promesse d'une paix à venir. Je suis dans un rêve dans lequel le bon choix parait transparent mais j'ai peur de lâcher la proie pour l'ombre. La nuit me semble un livre ouvert au hasard et je me sns habitée par le génie des lieux . Je me souviens de cette femme dont on me parlait dans mon enfance. Elle s'était noyée après un chagrin d'amour . Les vieux disaient que l'on voyait son reflet dans les vagues et que l'on entendait l'écho de sa voix dans le vent.
Moi aussi je me meurs d'amour et j'espère que le vent volera mes pensées pour les emporter jusqu'à l'être aimé.
[size=18][color=darkblue]Le crépuscule est venu. En ce soir d'hiver la brise de l'océan s'est faite fraîche et la lune est apparue accentuant la profondeur de la nuit. Mon regard erre sur le jardin comme sur un pays inconnu où je ne distingue plus les dernières fleurs d'automne. Il n'y a plus un bruit et ce silence me trouble comme la promesse d'une paix à venir. Je suis dans un rêve dans lequel le bon choix parait transparent mais j'ai peur de lâcher la proie pour l'ombre. La nuit me semble un livre ouvert au hasard et je me sns habitée par le génie des lieux . Je me souviens de cette femme dont on me parlait dans mon enfance. Elle s'était noyée après un chagrin d'amour . Les vieux disaient que l'on voyait son reflet dans les vagues et que l'on entendait l'écho de sa voix dans le vent.
Moi aussi je me meurs d'amour et j'espère que le vent volera mes pensées pour les emporter jusqu'à l'être aimé.
- Code:
[/color][/size]
monique- Nombre de messages : 58
Age : 75
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
monique, merci d'éviter de faire n'importe quoi sur ce site !
Veiller à poster votre production au bon endroit mais également à utiliser le bouton PREVISUALISER avant de poster.
La Modération
Veiller à poster votre production au bon endroit mais également à utiliser le bouton PREVISUALISER avant de poster.
La Modération
Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Ici plutôt, non ?
http://www.vosecrits.com/conversations-atelier-f4/fragments-le-fil-de-vos-textes-courts-t4385.htm
http://www.vosecrits.com/conversations-atelier-f4/fragments-le-fil-de-vos-textes-courts-t4385.htm
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Tout de même, vous ne trouvez pas savoureux le ( size=18) (color = darkblue ) suivis d'une prose mélancolique ? On pourrait travailler sur un ( entrée touch ) ( end tank ) précédant un : " J'allais dans les ravins profonds de mes nuits insomniaques, traquer, traquer sans fin le ( gheek list power ) ( size white )...écran noir.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
modération
désolée je ne comprends rien à votre fonctionnement.
Je pense que je vais abandonner
Sans rancune
Monique
Je pense que je vais abandonner
Sans rancune
Monique
monique- Nombre de messages : 58
Age : 75
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Dommage. Ce n'est pas si compliqué. Un petit effort d'observation et quelques essais, même maladroits et le tour est joué.
Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Mais bon...
:-)))))
:-)))))
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Je fais des essais mais quand je rate au lieu de m'expliquer on me tance vertement:j'aime pas
monique- Nombre de messages : 58
Age : 75
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Bleuement , Monique ! C'est quand même une sacrée différence :-)))
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
oui mais ça me donne le bues
monique- Nombre de messages : 58
Age : 75
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Et ce serait dommage d'abandonner : c'est très chouette, ce que tu écris. Crie au secours, rigole, bat tendrement ta coulpe quand tu te plante ou clame que c 'est la faute de quelqu'un d'autre et tu verras ça se pâssera super bien : je le sais, j'ai fait un nombre de bourdes HISTORIQUE au début ( et même un peu après !)
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Tiens, un s à ajouter dans une conjugaison fautive, tu vois, je continue !
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Colin dé
Merci pour les encouragements c'est la seule pédagogie qui marche avec moi
essai pour maitriser les codes
Merci pour les encouragements c'est la seule pédagogie qui marche avec moi
essai pour maitriser les codes
monique- Nombre de messages : 58
Age : 75
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
jamais avoir le blues à cause d'une ligne bleue, jamais Monique...monique a écrit:oui mais ça me donne le bues
:-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Par une de ces belles journées de printemps où le vert des feuilles est encore tout ébouriffé, pelucheux, bien loin de la maturité de l'été, dure et sûre d'elle, vernissée, je m'affalai sur un banc de parc.
Oui, les feuilles formaient une brume charmante adoucissant la rectitude sévère des branches noires parce qu'on est à Paris et que le bois ne se ravale pas comme la pierre.
J'avais les jambes coupées par ce rêve de la nuit précédente que la marche n'avait pu me faire oublier, où ma chère et tendre, prenant à la lettre et en mauvaise part la phrase bien innocente : "Je t'aime tant que je pourrais te manger toute crue !", me démembrait sur l'heure pour me consommer en cocotte, nonobstant mes protestations indignées d'abord puis, il faut le reconnaître, de plus en plus faibles, issues de ma tête ignominieusement jetée à la poubelle, enveloppée dans un mauvais canard dont j'avais toujours trouvé la lecture avilissante.
Alors que je lui avais indiqué plusieurs fois d'excellentes recettes de cervelle.
Remâchant ma déconvenue onirirque, je suivais des yeux le vol d'un papillon, illustration irréfutable de la grâce erratique. Il s'interrompit en plein vol, puis, assommé, se laissa glisser selon une trajectoire en arc de cercle vers le sol, assommé. Des fourmis entreprirent alors de le dépecer, à ma grande indifférence. Qu'avait-il donc heurté ? On ne voyait rien...
Juste à l'intérieur de la limite invisible, un petit buisson mort, les branches nues. Par terre, du blanc saupoudré. De la neige, par quinze degrés, en plein soleil ? Du plastique ?
Je m'approchai. Oui, décidément, de la neige. Tendis le doigt, puis, me ravisant, une brindille. Elle se replia. Le chercheur doit oser : je touchai. Je dus toucher, puisque ma main, après un certain point, n'avança plus, mais je ne sentis rien, ni pression, ni froid, ni chaleur, lisse, rugosité... Rien de plus que l'air environnant quand il ne nous oppose aucun obstacle.
Je rentrai chercher un peu de matériel pour tâcher de mettre en valeur cette bulle isolée d'un autre temps, ayant emprisonné dans l'hiver un arbuste. Quand je revins, les bourgeons dudit éclataient avec un pop certes imaginaire, mais exprimant parfaitement l'étendue de ma frustration. Plus trace de blanc au pied de la plante sur laquelle je vis se poser une guêpe qui me lorgna avec ironie.
Comment j'ai pu distinguer de l'ironie dans des yeux à facettes ? Eh bien, c'était la même expression que celle du cafard qui, dans mon rêve, partageait la poubelle avec moi.
Oui, les feuilles formaient une brume charmante adoucissant la rectitude sévère des branches noires parce qu'on est à Paris et que le bois ne se ravale pas comme la pierre.
J'avais les jambes coupées par ce rêve de la nuit précédente que la marche n'avait pu me faire oublier, où ma chère et tendre, prenant à la lettre et en mauvaise part la phrase bien innocente : "Je t'aime tant que je pourrais te manger toute crue !", me démembrait sur l'heure pour me consommer en cocotte, nonobstant mes protestations indignées d'abord puis, il faut le reconnaître, de plus en plus faibles, issues de ma tête ignominieusement jetée à la poubelle, enveloppée dans un mauvais canard dont j'avais toujours trouvé la lecture avilissante.
Alors que je lui avais indiqué plusieurs fois d'excellentes recettes de cervelle.
Remâchant ma déconvenue onirirque, je suivais des yeux le vol d'un papillon, illustration irréfutable de la grâce erratique. Il s'interrompit en plein vol, puis, assommé, se laissa glisser selon une trajectoire en arc de cercle vers le sol, assommé. Des fourmis entreprirent alors de le dépecer, à ma grande indifférence. Qu'avait-il donc heurté ? On ne voyait rien...
Juste à l'intérieur de la limite invisible, un petit buisson mort, les branches nues. Par terre, du blanc saupoudré. De la neige, par quinze degrés, en plein soleil ? Du plastique ?
Je m'approchai. Oui, décidément, de la neige. Tendis le doigt, puis, me ravisant, une brindille. Elle se replia. Le chercheur doit oser : je touchai. Je dus toucher, puisque ma main, après un certain point, n'avança plus, mais je ne sentis rien, ni pression, ni froid, ni chaleur, lisse, rugosité... Rien de plus que l'air environnant quand il ne nous oppose aucun obstacle.
Je rentrai chercher un peu de matériel pour tâcher de mettre en valeur cette bulle isolée d'un autre temps, ayant emprisonné dans l'hiver un arbuste. Quand je revins, les bourgeons dudit éclataient avec un pop certes imaginaire, mais exprimant parfaitement l'étendue de ma frustration. Plus trace de blanc au pied de la plante sur laquelle je vis se poser une guêpe qui me lorgna avec ironie.
Comment j'ai pu distinguer de l'ironie dans des yeux à facettes ? Eh bien, c'était la même expression que celle du cafard qui, dans mon rêve, partageait la poubelle avec moi.
jaon doe- Nombre de messages : 169
Age : 113
Localisation : Pseudonyme de publication commun, à la disposition de tous ceux qui veulent. Pour obtenir son mot de passe, vous pouvez envoyer un mail à Procuste à partir de son profil.
Date d'inscription : 05/02/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Partager sa " poubelle avec un cafard " jamais ! Plutôt boulotter tous les papiers morts...
C'est dire si le sacrifice est fougueux
Mais les bourgeons valent bien que l'on se dégante pour eux
Sans trop d'effort.
C'est dire si le sacrifice est fougueux
Mais les bourgeons valent bien que l'on se dégante pour eux
Sans trop d'effort.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
L'enfant qui regarde un pétale de rose qui tombe est un boudah.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Sakhti
Même celle des Vosges?
Même celle des Vosges?
monique- Nombre de messages : 58
Age : 75
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
ça progrese, monique, ça progresse ;-)
essaie un peu la fonction PREVISUALISER, ça aide pas mal, avant de poster n'importe nawak ;-)
essaie un peu la fonction PREVISUALISER, ça aide pas mal, avant de poster n'importe nawak ;-)
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
ha ben non, surtout pas celle des Vosges ! Il y a là justement de quoi ôter tout blues causé par les aigris et compagnie, tssst !monique a écrit:Sakhti
Même celle des Vosges?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Mentor
Tu as prévisualisé:"ça progrese"?
Tu as prévisualisé:"ça progrese"?
monique- Nombre de messages : 58
Age : 75
Date d'inscription : 25/02/2010
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Il y a, dans ce qu'on se plaît à appeler le noir, une sexualité paradoxale, à la fois touchante et froide, bienveillante et visqueuse.
Les corps sont lourds, pareils à des guerres inachevées. Il y a une main qui se meut en dormant, pendue à l'humidité de la mort, infectée et comme grouillant dans l'intimité fantomatique. Je sens la bataille sensuelle courbée dans mon bas-ventre ; l'information narrative est déjà présente dans l'afflux que supporte mon gland ; les formes emmêlées comme des sons, les ombres ayant l'odeur du macadam brûlé, ce qu'on devine au travers de la logorrhée indéfini du temps, tout cela annonce la chair coincée au-dedans de la chair.
Je comprends la rousseur des cheveux comme un prolongement de la blessure cachée, celle que je cherche désespérément avec mes ongles et mes dents à l'intérieur-même du nombril. Je comprends la saveur du cul comme une explosion subite érigée en doctrine : refuser l'institut de la décence, de la modestie, éviter l'ablation des dernières parties du corps, conserver tout ce qui pue. Je ne suis pas un animal lové dans ce que le monde a tracé de meilleur. Vous êtes des animaux.
Comment triturer les lardons des cuisses jusqu'à dénicher l'excroissance ? L'excroissance, c'est un père qui porte son enfant sur les épaules. Je veux aller au-delà parce que mon plaisir a mal, et mon plaisir a mal parce qu'il va loin dans le tuyau qui contient la vérité traumatisante de l'autre. Je remue tout ça.
Les corps sont lourds, pareils à des guerres inachevées. Il y a une main qui se meut en dormant, pendue à l'humidité de la mort, infectée et comme grouillant dans l'intimité fantomatique. Je sens la bataille sensuelle courbée dans mon bas-ventre ; l'information narrative est déjà présente dans l'afflux que supporte mon gland ; les formes emmêlées comme des sons, les ombres ayant l'odeur du macadam brûlé, ce qu'on devine au travers de la logorrhée indéfini du temps, tout cela annonce la chair coincée au-dedans de la chair.
Je comprends la rousseur des cheveux comme un prolongement de la blessure cachée, celle que je cherche désespérément avec mes ongles et mes dents à l'intérieur-même du nombril. Je comprends la saveur du cul comme une explosion subite érigée en doctrine : refuser l'institut de la décence, de la modestie, éviter l'ablation des dernières parties du corps, conserver tout ce qui pue. Je ne suis pas un animal lové dans ce que le monde a tracé de meilleur. Vous êtes des animaux.
Comment triturer les lardons des cuisses jusqu'à dénicher l'excroissance ? L'excroissance, c'est un père qui porte son enfant sur les épaules. Je veux aller au-delà parce que mon plaisir a mal, et mon plaisir a mal parce qu'il va loin dans le tuyau qui contient la vérité traumatisante de l'autre. Je remue tout ça.
Invité- Invité
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