FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
"et mon plaisir a mal parce qu'il va loin dans le tuyau qui contient la vérité traumatisante de l'autre. " ça si je pouvais le couper j'aimerais mieux
Sinon j'aime j'aime j'aime !!!
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Remarques :
« ce qu'on devine au travers de la logorrhée indéfinie du temps »
« à l'intérieur même (pas de trait d’union) du nombril »
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fragments : le fil de vos textes courts
Oui je veux être poussière et retourner à la poussière.
monique- Nombre de messages : 58
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Ne croyez pas, oiseaux volages, qu’il faille folie au vent jeter pour devenir homme de paille et de son.
Je connais par delà les moulins, un vieux debout sur des cendres. Il ne lui manque que la matière à traverser pour devenir lumière.
Je sais que les incrédules, cloués sur la croix de la certitude, ricanent dans mon dos atrophié :
- Ah, quelle baliverbe !
- Ah, quelle idiotie permanente !
- Ah, que nous chauffes-tu un bon verre de vin au lieu de nous empoisser dans tes racontars édentés.
Je me retire alors dans l’ombre, en compagnie de mon singe souriant. Ouvre la croisée des possibles et nous fixons béants les étapes du voyage.
Je prendrai sous le vent.
Tu suivras au gré des ailes immobiles l’immense incertitude déployée.
Nous retrouverons-nous jamais ami des silences ?
Je n’attends aucune réponse dans le demi-coin où tu songes, la tête dodelinante.
Nous retrouverons-nous jamais gravés sans mémoire ?
Ne croyez pas, oiseaux désenchantés, qu’il faille seulement regarder le vieil homme pris en plein rêve pour devenir la chair de cette espérance.
J’en connais qui ne reviennent pas serrer la main de qui les transporta hors de leur corset, et d’autres qui l’enserrent de tout leur abandon.
Ba- Nombre de messages : 4855
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Quelle différence entre publier sur ce fil et sous son propre pseudo ?
Les bras du vieil homme sont les ailes de ce moulin à paroles silencieuses, emportées par le vent pour les noyer dans les tréfonds lumineux. Là où les poissons rient encore.
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fragments
monique- Nombre de messages : 58
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Quand on aime on ne conte pas, c’est ainsi qu’à vous voir j’étouffais.
Choking ! Et pourtant j’eu aimé comme une flute enrouler le cobra, faire de vous une écharpe, une moufle pour mufle, mais à quoi bon, vous n’aviez d’yeux que pour l’autre, l’athlète celui dont le corps se passe de mots, faisant du mien un mal être. Nostalgique des potences, ciel d’actions avortées avant même la pensée, je repense dans une bière comment je vous aurais saoulée d’invectives tordantes, rejouant nos enfances dans nos corps emmêlés. Et oui gentille conne, vous êtes passée, tirant sur les plis de votre robe sans regard pour la pomme assise, nature morte dans le décor de votre beauté. Bin tu vois c’est pas grave une de perdue, dix d’oubliées.
Jérémie- Nombre de messages : 412
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Le beau navet, couvert de frisoulis et de ratafia aux chevilles, passa devant elle.
Elle, la salade du jour, humide sous les feuilles, à croquer.
Il jeta un regard de biais, biseauté sous le cil. Un regard de croupion à l'étal. Elle lui apparut moche comme un calendrier.
Le nez dans le steak mâché, elle enfournait les frites à grands coups d'huile de coude.
Trop occupée.
Ils n'eurent pas le temps de s'estimer dans l'erreur.
Humaine, l'apparence les quitta.
Elle rota en étirant ses bras de libellule.
Il marcha dans une splendide merde de berger allemand en jurant.
La terrasse éclata de rire quand il prit le bec de gaz dans le chapeau en renversant les dédains.
Ba- Nombre de messages : 4855
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attente
dans la cachette et allaient essayer d'en sortir. Hélas l'espoir était très
ténu. Le confort n'empêchait pas l'inquiétude de l'attente. Elle essayait de
dissimuler son angoisse mal maîtrisée et dit qu'elle avait faim. Encore un
jour passé, elle n'avait plus d'espoir. Pourtant elle avait envisagé la fin de
ce cauchemar et le triomphe de l'amour.
monique- Nombre de messages : 58
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Hong-Kong Fu-Fu !
Brother in larmes
un main au panier des blazers
Blues passé à un Bouseux
un coup de booze mais rien n'y fait,
Brother in larmes
comme un chanteur de charme moche qui pousse
un bulldozer de Blues fou;
un Caterpillar au buzzer;
Hong-Kong Fu-Fu.
!
!
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Tu auras beau porter de noirs globes sur tes oculaires
Suceur de bitume à la réglisse
Rien n'y fera
Tu ressembleras toujours à ta mère
Sans la pelisse
Ni la queue de rat
Si le blues blouse tes accords
Mouche tes rythmes dans la dentelle
Pas trop fort
Tout même la belle mort reste ton label
Oui mais fragile et sans raccord...
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Atta Türk prépare une attaque grecque
Abracadabrances de tartes pitas cachères
lancées au jette-tarabiscot chibriotte.
Les vierges, elles, charivarissent dans un salon de chawarma,
prennent le thé au beurre de Yack en se rasant la foune angora.
Pour la dernière fois avant "le grand bon en dedans".
Dans ce climat guerrier stambouliotte on retient sont souffle,
y'a des Pasdaran dans tout les coins du Souk.
On a peur comme dans le mot Constantinople, mais plus.
C'est sous ce climat que Dawson se réveille, la main droite immergée dans un détroit de formol en bouteille.
!
!
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Sous l'Acropole meurtri
Zeus pointé de travers
Lança son dernier cri
A l'envers
Teutonne sans téton
Ricana sur le ring
La leçon en béton
Vaut bien l'idée d'un string
Sur le cul des événements
Ciel.
Ba- Nombre de messages : 4855
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
La gélivation annuelle s'annonçait par le calendrier et le Commandant Poultz redoutait la période comme la peste. Certes, la coupole de protection tiendra le choc, comme chaque année, qu'elle soit lumineuse ou non, c'était selon l'inspiration. L'année comportait 365 jours normaux, avec lumière et puis quelques périodes de noir total, qui correspondaient probablement aux désir d'un Dieu fou qui régissait le mode en édictant des lois bancales, qu'est-ce qu'il en savait de toute manière ? Rien. Pas-ça, tiens. Pour l'état des lieux, c'était lui , Dieu, il ne sentait pas ce besoin de retourner la merde pour se trouver dans ses effluves.
Il s'empara de la parole alors que personne ne la lui contestait :
- Bande de Schnoques, vous n'êtes pas sans ignorer que le grand renversement approche !
- Ouais !!!!!!!!!
- Bon, vous avez gagné : enculez-vous à tire-larigot, il n'est que peu que je puisse faire, pour vous en empêcher, du reste, au demeurant, tout au mieux.
- Ouais !!!!!!!! Vive le Commandant.
Poultz regardait avec tendresse son peuple se dévêtir, comme chaque année se demandant par quel miracle un assortiment de choses si différentes arrivait à s'emboîter dans une harmonie notoire. Il était quand-même soucieux au sujet des rayures. La coupole se faisait vieille, le cristal devenait avec le temps, opalin et trouble comme le verre fumé dont on garnissait parfois les verres des toilettes des bureaux d'entreprises pour que la personne à l'intérieur soit un tantinet genée de rester plus de 5 minutes en raison de la pseudo-translucidité du matériau.Le sol tout-époxy etait devenu instable aussi, le silicone de fixation fondait, en bref, tout se barrait en couille.Dans cette histoire de festivités, il était le seul à ne pas prendre son pied, nota t'il. C'est l'apanage des chefs, se consola t'il en se touchant le membre à travers le velours rouge.L'humanité se sent le besoin de toujours avoir quelqu'un qui la porte sur son dos. Un état des chose qui dure depuis avant la datation. Poultz admirait Pinocchio enculant un renne, il était temps de limiter l'enthousiasme.
- Mes amours, je constate que vous prenez grand plaisir à démontrer de la vigueur dans l'espace de liberté que je vous accorde.J'ose espérer que vous ferez preuve d'une rigueur similaire quand le temps de l'Accroche sera venu. Ne venez couiner en prétendant être devenu trop faibles. En gros : gardez-en sous la pédale. Si possible, au temps se faire que peu, quoi qu'il en soit est.
- Ouais !!!!!!
Quelques jours plus tard, lorsque tout le monde fut réinstallé à sa place d'origine, le retournement eu lieu. La coupole devint un vase et le socle un toit, le tout dévasté par un blizzard charriant des flocons gros comme des poings et aussi ceux gros comme des pieds. Il n'y eu pas de causalités cette année-là, Sauf une fracture du nez pour Pinocchio, mais c'était bien fait pour ce curieux qui foutait son nez partout pendant l'Orgie, au risque de se retrouver coincé. Poultz en avait marre de tout ces cons. Mais il était le Commandant de la boule à neige. 6 Milliards d'humains travaillaient sans relâche pour devenir cadre, comme lui, dans le civil ou l'armée. Lui, n'avais rien foutu pour en arriver là, commis d'office. Comme-quoi, puisqu'il faut bien le dire, il s'en voyait ravi, blague mise à part.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Ba- Nombre de messages : 4855
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Un morceau de prose
Et si les projets que l'on trace freinaient nos envies. Ces possibles réveillés formeraient une barrière à nos lendemains.
Et si ces nuits non cueillient ne se laissaient plus approchées. Leurs parfums évanouis cacheraient nos folies.
Hadrien Bortot
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Par contre, peut-être pas assez dense à mon gout. La réflexion mérite et a assez de matière pour fournir un bien plus long et abouti développement.
ces nuits non cueillient
Aïe !
Jean- Nombre de messages : 162
Age : 35
Localisation : dans un pays qu'On ne gouverne pas.
Date d'inscription : 08/05/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Merci de votre commentaire, sur le fond, je répondrai plus tard lorsque la masse critique de commentaire sera atteinte
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Texte intéressant, mais de telles horreurs... Ça gâche tout.Et si ces nuits non cueillient ne se laissaient plus approchées. Leurs parfums évanouis cacheraient nos folies.
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
En l’état, l’ensemble me parait assez mièvre. Faudrait voir comment il pourrait s’intégrer dans quelque chose de plus dense.
abstract- Nombre de messages : 1127
Age : 55
Date d'inscription : 10/02/2009
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Cela prend presque la forme d'aphorismes, mais même en creusant, on se demande où cette ébauche de texte veut en venir. Cela manque de corps, et pas seulement en longueur mais en densité et je crois qu'en ne gardant qu'une idée centrale, et en rayonnant autour d'elle cela ouvrirait sur un texte plus riche.
Aire__Azul- Nombre de messages : 474
Age : 58
Localisation : TOULOUSE
Date d'inscription : 30/03/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Ou éclair
Enfin quelque sillage rapide entre deux battements
Tu enrobes de mots
Pattes mécaniques et virtuelles
Magnifiques exemples du monde contemporain avec et sans alliage
Surtout sans allié
Puis, houleux sans être révulsé, tu parcours ta fulgurance
Courte ni bonne ni mauvaise
Sans véritable empreinte.
Dans court il y a bref
Course haletante
Limogée de la respiration
Durable.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
pantalons et chaussures que perfides nous démarchons,
les échelles qu'on ne cesse de faire, les échecs sans caleçon,
il y a bistro peut-être, fermentation et propos brumeux,
métrage, flash éclairage... et puis les litres à estuaire.
Ça n'enlève rien je suis grave à la traine, réactivité de grenouille sèche.
Jérémie- Nombre de messages : 412
Age : 47
Localisation : Sixfeetunder
Date d'inscription : 27/03/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Décor : une campagne quelque part en France avant la montée du Front national.
Il pleut tout du long
Personnages : deux femmes dont on ne connait pas l'âge, sauf celui du capitaine.
L'une écrit le dimanche, pendant que l'autre envoie des avions en papier à Biquette, personne central et omniscient.
Situation :Biquette a fugué avec Juarez ( prononcer Rouaress ) un bélier espagnol avant l'arrivée de Franco.
Nœud de l'intrigue : Mauricette, personnage qui écrit le dimanche, apprend la nouvelle par Ginette. Toutes deux se retrouvent devant la haie fraîchement taillée de Ginette dans tous ses états.
Résolution de l'intrigue : Biquette ne reviendra pas.
Utiliser champ et contre-champ pour filmer la campagne
Zoom pour les mains
Contre-plongée pour les pieds
Plan italien pour les deux femmes aux abois.
Plan éloigné pour le dialogue en cours d'écriture.
Acteurs : Jeanne Moreau pour le rôle de Mauricette
Jeanne Fusier-Gir pour celui de Ginette
Madeleine Robinson pour celui de Biquette
Penser à contacter Tino Rossi pour le bélier
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Ba a écrit:Justement, faisons " court " à la quinzaine des réalisateurs. Script du film : La biquette à Ginette.
Décor : une campagne quelque part en France avant la montée du Front national.
Il pleut tout du long
Personnages : deux femmes dont on ne connait pas l'âge, sauf celui du capitaine.
L'une écrit le dimanche, pendant que l'autre envoie des avions en papier à Biquette, personne central et omniscient.
Situation :Biquette a fugué avec Juarez ( prononcer Rouaress ) un bélier espagnol avant l'arrivée de Franco.
Nœud de l'intrigue : Mauricette, personnage qui écrit le dimanche, apprend la nouvelle par Ginette. Toutes deux se retrouvent devant la haie fraîchement taillée de Ginette dans tous ses états.
Résolution de l'intrigue : Biquette ne reviendra pas.
Utiliser champ et contre-champ pour filmer la campagne
Zoom pour les mains
Contre-plongée pour les pieds
Plan italien pour les deux femmes aux abois.
Plan éloigné pour le dialogue en cours d'écriture.
Acteurs : Jeanne Moreau pour le rôle de Mauricette
Jeanne Fusier-Gir pour celui de Ginette
Madeleine Robinson pour celui de Biquette
Penser à contacter Tino Rossi pour le bélier
Tu serais Camille ? Je n'avais pas pensé à toi. Mais finalement, pourquoi pas ?
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Dans ce bizz pas de douche à Duce
K’des louches à crever
Ping pong à scrotum
Fu-fu débouché
D’asie ou bien de Rome
Du rhum bat
sans pansé
Serpent d’ame à l’envers
Vomir du cidre sans pomme
Les dents bien serrées !
Jérémie- Nombre de messages : 412
Age : 47
Localisation : Sixfeetunder
Date d'inscription : 27/03/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
La douleur est une femme en train de rire. Je suis une femme en train de rire. Je pourrai vivre, je pourrai survivre des années encore, à rester là, dans les paupières. Je pourrai continuer à supporter tous les traumatismes qui viennent du fond des yeux. Je pourrai continuer à enlacer le noir intimiste dans l'attente d'un son. Je ne suis que paupières dans l'absence de pensée qui se désarticule. Ça y est, je pense, donc je suis perdu. De la même façon qu'il y a une rançon à la réussite, il y a une rançon à la pensée. Il ne faut jamais abandonner le primat de la candeur, lui seul protège contre ce qui fait naître la chambre vide. Dans la chambre vide, quand s'éveille le ronronnement malsain de la blessure, il y a un tentacule plein de poussière et de noir qui vous retient d'avancer en vous entraînant, en vous attirant vers le fond. Rien ne se passe si ce n'est la chaleur dans votre dos, la chaleur d'un souffle brûlant qui vous aspire - l'haleine de l'enfance. La douleur. Il vaut mieux évoquer tout ce qui échappe à la substance de la réflexion, sinon le monde est là, véritable, immaculé, et toute l'horreur se dessine alors, la perversion de votre mère, de votre père, de votre sœur, de vos amis, la perversion de ceux qui vous aiment, la perversion de vous-même et la perversion de votre propre souvenir. Tout est pâteux, tout est collant, tout se craquèle en malaises, sillons bleus. Vous êtes là, dans la pensée, vous êtes des paupières closes, vous contenez les larmes. Vous fumez cette cigarette de douleur et vous vous tordez dans la position fœtale qui rappelle aux premiers chuchotements du corps. Autour, les objets disent un silence, et vous dites silence au passé dans le nœud des membres, vous voulez fuir le cauchemar esquissé dans le fond de la chambre, vous sentez que vous ne contrôlez plus rien, vous vous prenez la tête entre les mains car elle veut glisser décapitée sur le sol ; vous ne criez pas. Tout remonte jusqu'à provoquer l'engourdissement propre à l'anxiété. Vous comprenez que l'extrême sensualité permet la perception de la laideur. Les chiens sont là, se penchent sur vous, boivent l'eau de vos organes. Tout à coup, une sensation de vertige, vous êtes dans une ville faite de ruines et de fantômes, vous tombez dans un vide en regardant vos mains desséchées, une lumière blanche aveugle les demi-morts. Vous abandonnez peu à peu les gisements, les éreintés, les refoulés, vous revenez dans la structure de l'insouciance, emportée comme viatique. Les visages cachent pour quelque temps leur respiration malsaine. L'angoisse devient sous-jacente, oubliée. Elle reviendra.
Nous souffrons ainsi, accrochés au parterre mauve.
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
J'ai rien fait, Monsieur le juge.
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
La pluie poinçonnait les carreaux du musée d'Orsay mais Jérémy gardait les yeux fixé sur "Le Phare-Viking", la désormais célèbre toile de Jean-Réné Broussard, en aquarelle sur buvard. Ce n'est pas qu'il aimait particulièrement la peinture moderne, mais, tout ce qu'il faisait, il le faisait pour elle. Elle se tenait toujours à ses cotés, l'embarquait dans les moindres replis de l'histoire de l'art. Chaque année, il battait la campagne, le monde de ses semelles à la recherche des toiles de maîtres, anciennes ou fraîchement promues. Il consultait les doyens des beaux-arts du monde entier en employant des missionnaires délégués qui lui transmettaient un rapport très précis sur chaque œuvre. L'agent d'accueil et de surveillance du patrimoine affecté au lieu ne savait pas tous ces détails quand il reçu les 50000 volt du Taser sur la nuque. Jérémy était bien rodé maintenant : les gardiens, tous, à un moment ou un autre, s'inclinent sur leur chaise pour se gratter l'occiput : ils sont comme-ça. Prévisibles. Jérémy se rua sur l'encadrement, le décrocha avec l'expertise qu'ont les gens qui préparent en opposition aux gens qui tombent sous les balles du premier flic venu. Il avait globalement 3 secondes, ensuite, pour disparaître mais il ne lui en fallu que deux. Jérémy est un crack, comme on dit. Modigliani en sait quelque chose. Demandez-lui, si vous le croisez.
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
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