Vous connaissez un auteur exceptionnel, injustement inconnu

Le monde est parfois semblable à lui-même : ingrat, bête et injuste…
En dépit de tous ceux qui œuvrent pour qu’il devienne le contraire…
J’ouvre ce fil, essentiel à mes yeux, pour que parmi tous les auteurs de votre connaissance vous en choisissiez un et un seul, TOTALEMENT inconnu ou presque et pourtant « exceptionnel », c'est-à-dire digne de devenir –ou qui aurait du être- un classique de la littérature.
Je croyais personnellement la chose impossible…
Que les Flammarion, Gallimard et autres Bourgois laissent passer un bon auteur à travers les mailles de leur filet, cela est évident, cela arrive…
Mais qu’ils condamnent aux limbes un véritable grand auteur…cela je le croyais impossible…
Jusqu’ à il y a quelques mois…
Ne me pensant pas -ni moi ni mon expérience- comme exceptionnels, je vous propose, si l’aventure vous est également arrivée, d’en témoigner avec moi et de faire reculer ainsi cette obscurité qui parfois entoure quelque rares grands auteurs

Je commence donc par « Mon » grand auteur, celui qui m’a poussé à ouvrir ce fil :

Jean-Claude Hémery (1931-1985), ami et « compagnon de promenade » de Cioran (comme ce dernier l’appelait), traducteur et surtout auteur de Curriculum vitae, rapport au grand conseil, anamorphoses, Faire-part…
Son éditeur actuel me l’a fait découvrir…
Je qualifierais la qualité générale de son œuvre d’inouïe
Un des plus beaux français qu’il m’ait été donné de lire
Un travail sur l’absurde, le temps, l’identité…
Et un humour extraordinaire par instants…
Je ne peux pas, je n’arrive tout simplement pas à penser la possibilité de voir cet auteur disparaître de nos mémoires collectives sans même y être jamais entré…
Je tenais donc juste à témoigner, voila qui est fait…

Ben y aurait bien moi, mais comme je suis encore de ce monde et que je ne désespère pas si facilement :-))))

Yali a écrit:Ben y aurait bien moi, mais comme je suis encore de ce monde et que je ne désespère pas si facilement :-))))

Tu rigoles ?
En tapant ton nom dans n'importe quel moteur de recherche, on trouve des liens vers une dizaine de sites !
Il ne reste plus qu'un seul exemplaire de ton livre sur amazon...
Du reste je sais bien que tu plaisantais...
tu es un auteur connu...faudra t'y faire ;o)

Yali a écrit:Ben y aurait bien moi, mais comme je suis encore de ce monde et que je ne désespère pas si facilement :-))))

Tu dis ça avec comme une pointe de regret :-)))
Mon conseil : passe par la prospérité avant la postérité. (si, c'est de moi).

pandaworks a écrit:

Yali a écrit:Ben y aurait bien moi, mais comme je suis encore de ce monde et que je ne désespère pas si facilement :-))))

Tu dis ça avec comme une pointe de regret :-)))
Mon conseil : passe par la prospérité avant la postérité. (si, c'est de moi).

Mais kilékon notre ami Panda...
Prospérité avant postérité, il fera comme toi,
il s'achetera "un trou du culs du monde à lui", il s'y enterrera avec la pépé de son choix, et il y sera heureux... et non productif !

Eh ben quelle chance d'aller s'enterrer dans le trou du cul du monde en étant pauvre et inconnu...

pandaworks a écrit:
Mon conseil : passe par la prospérité avant la postérité. (si, c'est de moi).

Je m'y emploie, j'essaie, mais pas facile d'écrire comme Musso : "Soudain, on a le coeur en flammes, la tête à l'envers, un vide au creux du ventre, les idées upside down."
Sur le même thème, chez moi ça ferait plutôt : D’un coup, on s’abonne au désingue cœur, on a la caboche qui s'emmaillote d’idées toutes azurées, de pensées insensées et chaudes comme les soirs d’un printemps que jamais on a vu ni même jamais croisé. Le ventre se troue jusqu’à se faire béance, brèche, orifice dans lequel basculent quantité de sentiments : des bons ; des cons ; des beaux ; des malsains ; des vrais ; des vicelards, des qu’on aurait pas su qu’ils étaient là, des qui me font te tirer par la bretelle de ton débardeur et te dire le nez plongé dans ton cou : viens pour longtemps mon amour !

C'est pas gagné pour la prospérité. Et pour ce qui est de l'enterrement, dans le trou du cul du monde ou pas, je refuse d'être au mien !

Mais nous nous éloignons du sujet…

Effectivement on s'éloigne du sujet...
Car tous ici nous te connaissons Yali...
Mais je parie que personne à part moi ne connait Jean-Claude Hémery

boc21fr a écrit:Effectivement on s'éloigne du sujet...
Car tous ici nous te connaissons Yali...
Mais je parie que personne à part moi ne connait Jean-Claude Hémery

Je connais pas ce monsieur et il à pas l'air d'être très présent sur la toile Hémery (pas pu m'en empêcher, désolé:-) Mais vu que c'était un pote de Cioran, ça peut être que du bon, vais le lire !

Dans le sujet : un article ? Le mensuel de la littérature contemporaine


Jean-Claude Hémery
Égaré oublié
Hémery, au-delà du roman



Jean-Claude Hémery



Tous nos
égarés oubliés


Traducteur, Jean-Claude Hémery nous a permis de lire Nietzsche, Thomas Bernhardt et Arno Schmidt. Écrivain, il s'est opposé au sacro-saint roman dans des proses pertinentes et originales.

Si les lecteurs d'Arno Schmidt connaissent bien le nom de Jean-Claude Hémery, on n'entend guère parler de lui dans les cercles littéraires, institutions légères, vouées à dévorer sans fin de l'actualité en rejetant les œuvres sitôt reniflées. Mais Jean-Claude Hémery n'aura pas insisté... Défendant de présenter sa photographie cette page constitue donc une première , fuyant les salonnards, refusant les entretiens s'ils ne concernaient pas son travail de traducteur, il n'aura eu de rapport étroit qu'avec de rares personnages littéraires dont un certain Emil M. Cioran avec lequel il soignait son insomnie en de longues promenades nocturnes dans le quartier des Halles encore intact.

Né le 27 septembre 1931 près de Belfort, Jean-Claude Hémery n'aura pas un parcours commun. Fils d'un ingénieur et d'une femme au foyer, il habite tout d'abord une maison située sur le Ballon d'Alsace avant que la famille ne migre en 1933 à Nice où se déroulent ses premières années. Pendant la guerre, il est évacué en Suisse, seul, et n'apprendra qu'à son retour en 1945 le suicide de sa mère. Le traumatisme est grand pour l'adolescent qui se retrouve d'autant plus isolé que son père se désintéresse de lui et lui fait suivre en internat une scolarité secondaire entre Belfort et Vesoul, cette riante cité où il rencontre celui qui deviendra son grand ami, Jean Linard un auteur de fanzines et de fantaisies carabinées, nous y reviendrons un jour. À la suite de problèmes financiers, des membres de sa famille lui offrent de poursuivre ses études au lycée Louis-le-Grand et à Lakanal. Il a pour condisciple Jean-Claude Carrière et Gérard Genette mais ne les fréquente pas. Jean-Claude Hémery, fauché, est déjà un type à part.
Malgré ses années de khâgne et d'hypokhâgne, il plaque tout par méfiance de l'université et se retrouve pion en Algérie, à Sétif et Alger. Il ne perd pas son temps : il apprend l'allemand pour faire de la philo, passe son certificat puis une licence libre et entame sa première traduction avec Geneviève Serreau : Brecht dramaturge (L'Arche, 1955). Il fournira ensuite, et c'est colossal, des oeuvres de Nietzsche, Thomas Bernhard, Elias Canetti, Botho Strauss... C'est aussi lui qui proposera pour la première fois aux lecteurs français l'étonnant Arno Schmidt dans les Scènes de la vie d'un faune (Julliard, 1962), avant d'être associé par le malicieux Maurice Nadeau à la traduction de La République des savants (Julliard, 1964) confiée à son épouse, traductrice elle aussi, Martine Vallette.
Après avoir développé une bougeotte aiguë qui l'aura mené en 1955 à Vienne en tant qu'assistant de français, il visite l'Europe, le Proche-Orient et, avec sa femme la Chine, tout en multipliant les randonnées pédestres.
Son parcours littéraire est unique. Nommé professeur durant la Guerre d'Algérie pour avoir refusé le peloton d'élève-officier, il débute dès février 1959 avec un premier écrit, " Le poil de Descartes " qui paraît dans Les Lettres nouvelles de Maurice Nadeau. Celui-ci deviendra son éditeur exclusif en accueillant dans sa collection homonyme (" Lettres Nouvelles ") toute son oeuvre de fiction, soit quatre récits puisque le terme de " roman " ne pouvait convenir au réfractaire Hémery.
Trois ans avant Schrumm Schrumm ou l'excursion dominicale aux sables mouvants de Fernand Combet (Pauvert, 1966), Jean-Claude Hémery publie son Rapport au Grand Conseil (Julliard-LN, 1963) qui obtient un beau succès d'estime, prolongé encore par la parution de Curriculum vitae (Denoël-LN, 1966) qui, déclaré favori pour les jurés Renaudot, finira pourtant aux orties parce qu'il était très urgent de consoler José Cabanis, candidat malheureux du Goncourt ! Hémery publiera encore Anamorphoses (Denoël-LN, 1970) et Faire-part (Denoël-LN, 1977), deux livres audacieux où s'expriment son goût pour la prosopopée et les expériences littéraires telles que l'emboîtage ou la mise en mots du ruban de Moebius.
En plein boom du Nouveau Roman et du structuralisme, Hémery s'oppose donc au roman traditionnel qu'il honnit comme le faisait Cioran, de même qu'il s'insurge contre la vénalité de certaines vocations et les mauvaises habitudes des gensdelettres. Travaillant à mi-temps pour pouvoir écrire et traduire, il usine pour ses proches des tapuscrits reprographiés en couleur à l'enseigne des Inéditions anthumes ou de la maison Dutiroir limited. Sous les pseudonymes d'Hector Dusoir ou de Jérôme Ployeux, il diffuse ainsi des Laconeries ironiques, dans un esprit proche de celui d'André Frédérique, ou encore Le Champ du signe, un recueil de pensées et proses courtes sur la littérature et son usage, des pages pleines d'esprit où l'on découvre ce que peut-être, par exemple, le " roman alsacien ", un genre haut en couleur, soit dit en passant.
Décédé le 28 janvier 1985 à Paris, Jean-Claude Hémery mérite d'être relu attentivement. C'est ce que les éditions du Murmure vont permettre en rééditant prochainement ses quatre livres en un seul. Dix-neuf ans après la disparition de cet homme imaginatif et secret, il faut espérer que ce murmure-là ne sera pas couvert par le tintamarre des actualités tapageuses du Tout-Paris littéraire et grotesque.

* Éditions du Murmure 9, allée des Marronniers 21800 Neuilly-lès-Dijon.

Eric Dussert

C'est bien lui Panda !
snif...snif...il n'est donc pas totalement oublié des mémoires...
-Sourire et larme de soulagement-

Je vais le lire, pas en raison de Cioran , en raison de ceci :
il diffuse ainsi des Laconeries ironiques, dans un esprit proche de celui d'André Frédérique,.

"C'est ce que les éditions du Murmure vont permettre en rééditant prochainement ses quatre livres en un seul. Dix-neuf ans après la disparition de cet homme imaginatif et secret, il faut espérer que ce murmure-là ne sera pas couvert par le tintamarre des actualités tapageuses du Tout-Paris littéraire et grotesque.

* Éditions du Murmure 9, allée des Marronniers 21800 Neuilly-lès-Dijon."

"Editions du murmure" c'est bien la maison d'édition de l'ami qui m'a fait découvrir Hémery...
Ah ben si ça c'était sa comm...pas étonnant qu'il ait eu quelques problèmes à le faire connaitre cet auteur...!

pandaworks a écrit:Traducteur, Jean-Claude Hémery nous a permis de lire Nietzsche, Thomas Bernhardt et Arno Schmidt.

Ha mais alors à coup sûr je l'ai lu ! Mais comme traducteur... :-)
Parce que ces trois-là, de bleu, je les ai lus et relus :-)

boc21fr a écrit:Ah ben si ça c'était sa comm...pas étonnant qu'il ait eu quelques problèmes à le faire connaitre cet auteur...!

De fait, c'est pas génial pour donner envie :-(

Sahkti a écrit:

boc21fr a écrit:Ah ben si ça c'était sa comm...pas étonnant qu'il ait eu quelques problèmes à le faire connaitre cet auteur...!

De fait, c'est pas génial pour donner envie :-(

Tiens bonjour Sahkti...
Que viens-tu faire de si bon matin sur ce fil ?
As-tu pour ta part connaissance d'un "géant maudit de la littérature" resté totalement inconnu ?

Sahkti a écrit:

pandaworks a écrit:Traducteur, Jean-Claude Hémery nous a permis de lire Nietzsche, Thomas Bernhardt et Arno Schmidt.

Ha mais alors à coup sûr je l'ai lu ! Mais comme traducteur... :-)
Parce que ces trois-là, de bleu, je les ai lus et relus :-)

Je t'assure qu'Hemery lui-même mérite d'être lu...

boc21fr a écrit:Je t'assure qu'Hemery lui-même mérite d'être lu...

Je vais voir comment me le procurer !

Christiane Veschambre, pas précisément une inconnue (publiée chez Cheyne ) mais quand même plutôt négligée, et son superbe "Les mots pauvres", entre autres productions...

Easter(Island) a écrit:Christiane Veschambre, pas précisément une inconnue (publiée chez Cheyne ) mais quand même plutôt négligée, et son superbe "Les mots pauvres", entre autres productions...

Mais easter, nous en sommes à la cinquième édition des mots pauvres...
Le talent de christiane Veschambre me semble reconnu à sa juste valeur...
Evidement ce ne sera jamais assez mais tout de même...

Je ne compte pas le nombre d'éditions, pas fan à ce point.
Je disais juste combien elle est non pas inconnue, mais négligée par le lecteur commun... elle et quelques autres de la même veine.

boc21fr a écrit:Le talent de christiane Veschambre me semble reconnu à sa juste valeur..

me semble aussi qu'elle n'est pas si inconnue que ça :-)

Je réitère ?
Non, je fatigue ;-)

Et prends bonne note du TOTALEMENT de Boc.

Disons que si on élargit de la sorte, on va pouvoir sortir un panel d'auteurs contemporains, ne serait-ce que de langue française, qui ne seraient pas assez médiatisés (à leur juste valeur, selon eux ou selon leurs lecteurs, par exemple).

Mais pourquoi pas si ça permet de découvrir des gens !
:-)

Sahkti a écrit:Disons que si on élargit de la sorte, on va pouvoir sortir un panel d'auteurs contemporains, ne serait-ce que de langue française, qui ne seraient pas assez médiatisés (à leur juste valeur, selon eux ou selon leurs lecteurs, par exemple).

Mais pourquoi pas si ça permet de découvrir des gens !
:-)

Je suis parfaitement d'accord pour créer un autre fil.. en élargissant...
Mais c'est vrai qu'ici je tenais à ce TOTALEMENT...
Ne m'en veux pas trop easter...
;o)
quoique quelque part j'ai le sentiment que la chose soit extrèmement rare

Non non non Boc, je ne t'en veux et Sahkti a parfaitement compris dans quelle direction j'évoluais. La frustration constante de voir des auteurs ignorés au profit de médiocrités surmédiatisées. What else is new, hey ?

Je partage en tous points votre frustration easter...
sincèrement...
profondément...
Le monde tourne dorénavant à l'envers alors qu'avant il n'allait nulle part...
C'est une aggravation notable de la situation...

Easter(Island) a écrit:La frustration constante de voir des auteurs ignorés au profit de médiocrités surmédiatisées.

oui :-((

Ceci dit Boc, je comprends ton TOTALEMENT mais comme tu dis, c'est peu fréquent. Donc je pense que plutôt que d'ouvril un autre fil, on peut partager nos idées d'auteurs moins médiatisés ici.

Je participerais bien, mais je connais déjà pas les connus...
Et les pas connus que je connais sont ici :0)

;-)))

Sahkti a écrit:

Easter(Island) a écrit:La frustration constante de voir des auteurs ignorés au profit de médiocrités surmédiatisées.

oui :-((

Ceci dit Boc, je comprends ton TOTALEMENT mais comme tu dis, c'est peu fréquent. Donc je pense que plutôt que d'ouvril un autre fil, on peut partager nos idées d'auteurs moins médiatisés ici.

Je râle, je peste, renâcle et vais bouder quelques heures comme le lycéen attardé que je suis mais la légitimité de la démocratie veut et ordonne mon effacement immédiat...
J'aimerais tout de même, vous abandonnant ce fil avec joie (cela signifie qu'il y a pas tant d'auteurs exceptionnels inconnus que ça), que vous me promettiez de chercher en Bibliothèque, sur internet, n'importe où, quelques textes de cet auteur afin que vous constatiez par vous même qu'il existe un "grand classique de la littérature Française inconnu"...

Mais c'est mission impossible ton truc !!

Tu ne serais pas dans le genre eixgeant, toi ? ;-)

Moi exigeant ?
Meuuuuuuuuuuuuuhhhhh non !
Je t'envoie par mail les coordonées de l'éditeur qui a encore le livre en stock, au cas où mon acharnement et mon sens si particulier du devoir t'auraient donné envie de le lire.
On va pas faire de la pub sur VE quand-même

M'en vais déjà lire Hémery en tant qu'auteur, puisque traducteur je connais, et puis je verrai si je peux sortir le nom d'un auteur totalement inconnu de tous :-)

Sahkti a écrit:M'en vais déjà lire Hémery en tant qu'auteur, puisque traducteur je connais, et puis je verrai si je peux sortir le nom d'un auteur totalement inconnu de tous :-)

Je suis pressé de savoir ce que tu en penses Sahkti...
Quoi que je suis certain qu'à force de le lire, tu auras le même sentiment que moi...
Quelque chose dans le genre "Ah mon dieu...magnifique"
Suivi au bout de quelques temps par...
"Mais comment est-ce possible...que je n'en ai jamais entendu parler avant"

Tu ne chercherais pas à faire exploser les ventes, Boc ? :-)
Je ne promets rien mais je vais aller voir. Merci !

Je ne suis pas sûr de bien saisir où veut en venir l'ami boc21fr. Le problème de fond n'est pas qu'un auteur publié n'ait pas la reconnaissance à laquelle la qualité de son travail devrait lui faire accéder de plein droit, s'il est aussi sublime que le postule boc, mais, à mon sens, que le milieu de l'édition franco-français soit une jungle où il est beaucoup plus utile pour être publié d'être fin stratège avec beaucoup de copains utiles que bon -ou grand- écrivain. On n'écrit pas pour se relire tout seul le soir, mais pour avoir des lecteurs, si possibles compétents, mais à la limite, quand on se sent -ou se croit- investi d'une mission, peu importe: on élevera le niveau du goût moyen. La sinistre réalité, qui transparaît de tous les blogs spécialisés, est qu'un manuscrit non introduit n'est pas lu, et s'il l'est, l'est par quelqu'un de peu compétent. Son destin normal est donc de finir à la poubelle. On a tout de même l'évidence que même après réécriture, bon nombre de succès d'édition restent de sinistres daubes, très inférieurs en qualité formelle, outre le fond, à certains textes publiés ici. Même les petites maisons soi-disant à la recherche de talents sont dans un jeu pervers.
Qui veut être publié, ici (à part moi)? Pourrait-on monter un collectif ayant pour but de promovoir et réellement faire connaître, d'abord en les publiant, des auteurs inconnus? Ne pourrions nous créer notre prix à nous, par cooptation, lecture, argumentation? Je serais personnellement disposé à verser une somme à définir, dans ce but précis: rendre visible un style, une personnalité. Ou plusieurs. Le maquis de l'édition, c'est 60 000 bouquins par an, dont 600 auront des tirages entre 5 et 10 000, et le reste au pilon.

boc21fr a écrit:Moi exigeant ?
Meuuuuuuuuuuuuuhhhhh non !
Je t'envoie par mail les coordonées de l'éditeur qui a encore le livre en stock, au cas où mon acharnement et mon sens si particulier du devoir t'auraient donné envie de le lire.
On va pas faire de la pub sur VE quand-même

Moi je veux bien, j'ai cherché le zig sur divers vendeurs par correspondance et il était épuisé partout