La petite porte

Une petite porte à ouvrir et je pense à la neuvième d'Apollinaire.
Une différence cependant, lui et Lou s'aimaient.

L'histoire de ta petite porte est un drame. Romancé ou non, il reste comme un morceau de tripes qu'aurait débordé d'une blessure.

Pour cette petite fille, ton encre est son sang. Sa peau ta couverture.

Extrêmement touchée par ton commentaire...
Je n'ai pas tout lu d'Apollinaire. Je vais y remédier.

Pour ne pas avoir à refuser d'éventuelles invitations, je m'enferme dans une profonde solitude et je joue les belles indifférentes dans la cour de l'école
Que ceci sonne vrai et cruel.

Cruel comme une bonne partie de ce texte, assez terrible. La culpabilité ressentie par la gamine est perceptible, presque compréhensible en quelque sorte et c'est sans doute ça qui est le plus gênant, l'ambiguïté de sentiments que ça peut faire naître chez le lecteur. Je ne veux pas du tout dire par là que je trouve qu'elle le mérite ou que c'est bien fait (je préfère préciser vu les coupeurs de cheveux en quatre qu'on compte sur VE), mais tu réussis, par la force de ton écriture, à nous faire nous placer dans la tête de cette enfant et à ressentir ce qu'elle pense. Et ça, c'est fort et en même temps désagréable, proche de la nausée parce que tout ceci est terrible et je ressens à mon tour une part de cette culpabilité face au silence qu'on pouvait alors imposer. Alors mais encore aujourd'hui.

Le texte est bien ecrit c'est vrai. Mais l'histoire est vraiment terrible .. ayant une petite soeur de l'age du personnage je n'ai eu aucun plaisir à lire ce texte. Je ne comprend le plaisir que l'on peut prendre autant à écrire qu'à lire ce genre de texte.

Sachez que je n'ai pris AUCUN plaisir à l'écrire.
Je comprends par contre votre dégoût, et j'aimerais que le monde entier le partage.

Le plaisir n'est pas le but ultime de la vie ni de la littérature.

Et cette réflexion est un peu étonnante de la part de celui qui a écrit "Le jour J"

La littérature comme l'illustre ton poème, c'est un voyage dans les méandres du cerveau humain...sous toutes ses facettes.
Ca sert à faire quelques pas vers la connaissance de nos potentalités,
les plus sublimes, les plus immondes.

"potentialités", pardon

On ne fais pas de bonne littérature avec de bons sentiments je suis tout à fais d'accord. Mais la vraiment, j'ai du mal avec ce genre de prose. Le fait que ma petite soeur ai eu 10 ans il y a deux semaines n'y est surement pas pour rien.

Mais j'ai cru comprendre que le crie de douleur que CROISIC nous a fais parvenir n'ai pas totalement anodin, pas totalement romancé. Alors je respecte ça avec toute la pudeur qui convient.

Adekwatt, si jamais, pour les réactions:
http://www.vosecrits.com/forum-vos-ecrits-prose-f1/reponses-aux-commentaires-prose-t4933.htm

Euh comment ça Sahki ? on peut bien réagir directement sur le texte ? (moi pas tout comprendre)

Adekwatt a écrit:Euh comment ça Sahki ? on peut bien réagir directement sur le texte ? (moi pas tout comprendre)

oui bien sûr, mais si ensuite une discussion devait avoir lieu, plus longue, il vaut mieux utiliser le fil en question, pour ne pas "polluer" le fil du texte et pour ne pas le faire remonter constamment.

Dur à encaisser ce texte. Bien que je suis ordinairement d’avis de ne pas trop orienter le lecteur, de laisser une part de liberté et un peu de place à sa propre imagination, je suis d’accord avec conselia sur le fait de baliser un peu plus en raison du thème traité, très particulier, afin que le doute ne subsiste pas chez les moins perspicaces. D’autre part, j’aurais apprécié que soient développés le passage très délicat du plaisir (innocent, dû à l’ignorance du corps, la naïveté, au tabou) à la culpabilité et à l’horreur. Je comprends Adekwatt quand il/elle (?) se demande, si j’ai bien compris dans le fond, pourquoi vous avez écrit ce texte. Je suis tout à fait d’accord avec le fait que la littérature ait pour vocation, entre autres choses, de sonder les méandres de l’âme humaine mais la description est presque clinique, ne laisse pas paraître d’émotions, ni de « morale finale » même si je n’aime pas trop ces termes mais c’est l’idée. C’était sûrement le but, de livrer cela de manière brute, mais je pense que c’est cela qui dérange. Ce n’est que mon avis personnel. Ceci dit, j’écris aussi parfois des textes extrêmement violents, qui traitent de meurtre, de folie, de torture, alors c’est peut-être juste parce que j’ai trop de réticence face à ce sujet particulier, le viol d’une enfant, que j’ai du mal à accrocher ici.

"que soit développé" pardon

Je garde à l'esprit que CROSIC n'a pas écrit ça gratuitement. Et ainsi je comprend mieux ça démarche.

Euh Tatia je suis un homme :-)

Titia_____ a écrit:mais la description est presque clinique, ne laisse pas paraître d’émotions, ni de « morale finale »

Seule une explication quasi 'clinique' m'empêchait de tomber dans le Pathos à deux balles et le larmoyant que j'exècre. Quand à la morale, il n'y en a pas et il n'y en aura jamais dans mes textes.