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Journal d'un fou

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Message  hugofan Dim 1 Nov 2009 - 19:16

Mardi 15 Juin : Voilà plus de deux semaines que je suis enfermé dans ce maudit asile ! Quelle terrible claustration, quelle affreuse solitude ! Je crois que je suis de ma fin, et que si les choses continuent ainsi je ne donne pas cher de ma misérable vie.
De plus, le comportement des médecins m'exaspère : je vois bien, à leur façon de me parler, qu'ils me croient fou ; et je serais bien content de tous les tuer si je n'étais pas sous l'emprise de calmants, qu'ils m'injectent sans relâche ! Ce matin le toubib est passé : il m'a parlé doucement, comme on parle aux enfants ; cela m'a énervé, et cet idiot a cru bon de reprendre avec encore plus de douceur ; furieux, je lui ai envoyé mon poing dans la figure. A ce moment une demi-douzaine de sauvages en blouses blanches ont surgit de nulle part et, avec une violence animale, m'ont assujetti à l'aide de la camisole de force. J'ai songé à ne pas résister, dans le but de préserver mes forces pour une occasion où la lutte serait plus équitable ; suite à quoi ils m'ont relâché. J'ai passé le reste de la journée à me morfondre dans ma cellule, seul. Quelquefois, le souvenir cuisant de ma liberté passée s'élève brutalement dans mon âme, comme une bouffée d'angoisse ineffable. Il me souvient alors du bonheur qui était le mien lorsque, libre, fort, indépendant, j'exerçais le métier de professeur dans une faculté de droit. Que tout cela me semble lointain ! Il ne me reste de mon passé qu'un sentiment vague et confus, dans lequel j'entrevois pourtant le bonheur, et qui maintenant s'enfonce dans mon crâne comme un poignard de nostalgie ! Mes joues se creusent de larmes et ma poitrine, haletante, se déchire en de noirs sanglots. Voilà pourtant quelle condition est la mienne depuis ce malheureux jour où, sur une dénonciation, l'on est venu m'arrêter dans mon propre domicile et où l'on m'a jeté, pantelant, dans cet univers d'angoisse. Je ne sais si peux espérer en un quelconque salut ; il faut bien pourtant s'accrocher à quelque chose ! Depuis deux jours, les médecins m'autorisent à écrire : c'est là mon exutoire. Noircir du frénétiquement du papier me soulage quelque peu ; mon esprit se délasse par l'écriture et, s'il ne peut se consoler, il trouve néanmoins le moyen de s'apaiser. Sans cela, j'aurais eu l'impression que mes sentiments, comprimés dans ma cage thoracique et dans ma gorge, auraient sans doute entraîné ma mort dans les plus brefs délais. Écrire, c'est un moyen de continuer d'exister, et de se dire qu'il reste un peu d'humanité dans notre esprit, assaillis de mille tourments. J'en fais quotidiennement l'expérience. Je suis encore maitre de mes mots et de ma pensée, si je ne puis l'être de mon corps. Il faut dire que je suis rudement traité, et que s'il me reste un tant soit peu d'esprit raisonnable, je risque de le perdre à tout instant. Il faut voir comme les médecins vous méprisent, comme ils vous réifient, et vous dépouille de votre dignité. Ah ! si un jour je m'en sors ! je promet de me venger. Je constate à l'instant que je viens d'achever ma deuxième feuille de papier ; il faut m'en procurer davantage ;seulement le jour décline et déjà la nuit m'annonce de nouveaux tourments ; les cris déchirants des aliénés m'empêchent en effet de dormir ; il faut dire qu'ils sont effrayants, hirsutes, hystériques et violents. J'ai peur ; je prie. Je vais devoir aller me coucher, misérable, et attendre le lendemain afin de continuer la rédaction de ce précieux journal, qui est maintenant le seul élément qui me raccroche à la réalité.

Mercredi 16 Juin ( 15 h 35 ) : Maudits médecins ! misérables scélérats, bêtes sauvages et sans cœur ! Oh ! j'en suis encore bouleversé. Quelle nature est-ce la leur ? Qu'elle mal leur ai-je donc fait pour qu'ils me traitent de cette manière ? Ce matin, alors que la lumière du soleil filtrait à peine à travers mes persiennes, et que je dormais encore d'une sommeil lourd, j'ai été tiré de ma torpeur par le bruit sourd de la porte métallique cédant à vieux médecin. Surpris, je me suis dressé sur mon séant, puis j'ai reculé de manière ostensible, comme un animal effrayé. Derrière le vieux bonhomme, j'ai aperçu une troupe d'hommes masqués, qui semblaient désireux de me saisir. Sur un signal du médecin, alors que j'ouvrais de grands yeux effrayés en reculant encore davantage, la troupe infernal s'est précipitée sur moi en un grand fracas de bottes et de chaussures, puis, de manière brutale, m'a saisis, lié et traîné jusque dans une salle sombre, humide. Que pouvais-je faire ? Qu'avais-je en ma faveur ? De grosses gouttes de sueur perlaient sur mon front. Les médecins m'ont écrasé contre une table de bois ; je ne pouvais plus esquisser le moindre geste. Il m'ont ensuite installé d'étranges bouts de coton, que reliaient des fils jaunes et rouges. Un carcan d'acier est également venu emprisonner ma bouche. Tout cela s'est fait si vite que lorsque les médecins se sont retirés dans une pièce voisine, je ne parvenais qu'à grand-peine à réaliser toute l'horreur de ma situation. Je l'ai cependant bien vite expérimenté, de manière cuisante. J'ai entendu le bruit d'un levier que l'on actionnait et, instantanément, j'ai été emporté par un torrent de feu. Une sorte de fleuve invisible et brûlant parcourait mes veines et calcinait ma chair ; les sauvages étaient en train de m'électrocuter. J'ai tenté de hurler, mais le carcan emprisonné ma bouche ; mes pupilles se dilataient et mes membres étaient secoués comme ceux d'une vulgaire marionnette. Puis, quand j'eus la très nette impression que j'allais exploser, la machine infernale s'est arrêté, comme essoufflée. Je n'ai pas remué, je n'ai pas crié ; j'étais trop las pour cela.
Les médecins m'ont reconduis dans ma cellule et, fourbu, étreint par une colère et une angoisse indicible, je me suis mis à pleurer, doucement, comme un enfant qui craint qu'on ne l'entende.J'ai tout perdu, il ne me reste que ma conscience, qui me répète inlassablement que je n'ai pas mérité un tel traitement.

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Message  mentor Dim 1 Nov 2009 - 19:22

on se calme
;-)

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Message  hugofan Dim 1 Nov 2009 - 19:25

en clair, vous n'avez pas aimé ^^

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Message  Plotine Dim 1 Nov 2009 - 19:29

Tu n'as jamais été fou n'est-ce pas ?
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Message  hugofan Dim 1 Nov 2009 - 19:32

Non pas du tout, pourquoi ?

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Message  Invité Dim 1 Nov 2009 - 19:34

J'aime bien les histoires qui tournent autour de la folie... j'attends la suite.

Plusieurs remarques, j'ai l'impression que vous n'avez pas toujours bien relu votre texte :
“Je crois que je suis de ma fin” : je ne connais pas cette expression, voulez-vous dire “sur la fin” ?
“une demi-douzaine de sauvages en blouses blanches ont surgi (et non “surgit”) de nulle part”
“Je ne sais si (je ?) peux espérer en un quelconque salut” : je pense qu’il serait plus correct d’écrire “espérer un quelconque salut”
“Noircir du frénétiquement du papier”
“notre esprit, assailli (et non “assaillis”) de mille tourments”
“Je suis encore maître de mes mots”
“comme ils vous réifient, et vous dépouillent
“je dormais encore d'un (et non “une”) sommeil lourd”
“la porte métallique cédant à (un ? mon ?) vieux médecin”
“la troupe infernale
“m'a saisi (et non “saisis”), lié et traîné”
“Ils m'ont ensuite installé d'étranges bouts de coton, que reliaient des fils jaunes et rouges” : où les ont-ils installés, ces fils ?
“Je l'ai cependant bien vite expérimentée (car c’est l’horreur de la situation qu’il expérimente, c’est bien ça ?)
“J'ai tenté de hurler, mais le carcan emprisonnait ma bouche”
“la machine infernale s'est arrêtée
“Les médecins m'ont reconduit

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Message  hugofan Dim 1 Nov 2009 - 19:37

Oui merci pour vos conseils, il est vrai que je ne me relis pas tout le temps !

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Message  Invité Dim 1 Nov 2009 - 19:55

Plotine a écrit:Tu n'as jamais été fou n'est-ce pas ?
bis.
Le texte manque à la fois de cohérence et de crédibilité, je dirais même qu'il dégage une ignorance propre à m'irriter durablement. Suis mauvais public sur ce coup, pas pour moi.

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Message  mentor Dim 1 Nov 2009 - 22:05

hugofan a écrit:en clair, vous n'avez pas aimé ^^
pas du tout, je n'ai pas encore lu !
c'est juste parce que tu as posté 2 fois ton texte en quelques minutes
cool, disais-je, avant de supprimer l'un des 2
:-))

et puis, essaie de répondre aux commentaires, ici :
https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-prose-f1/reponses-aux-commentaires-prose-t4933-1040.htm
merci
.

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Message  Plotine Lun 2 Nov 2009 - 10:27

A la relecture, j'ai trouvé ce texte intéressant et plutôt bien écrit. Il s'agit donc d'un fou qui n'est pas fou mais beaucoup disent ça alors l'est-il ou pas ? Où t'es-tu inspiré des "politiques" qu'on enfermait dans les asiles psychiatriques du temps de l'URSS ?
J'aurais aimé en savoir un peu plus.
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Message  hugofan Ven 6 Nov 2009 - 1:34

Ce n'est pas un véritable fou en effet, mais plutôt un être lucide, broyé par la machine psychiatrique. Les électrochocs étaient encore utilisés il y a quelques années, personne ne l'ignore. On connaissait mal les origines de la folie, et c'est ce qui provoquait de tels excès.

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Message  The mec bidon Ven 6 Nov 2009 - 2:53

J'ai trouvé ce texte intéressant, lu d'une traite sans ressentir le moindre ennui.

Par contre, j'ai eu la bêtise de lire les commentaires avant le texte, ce qui m'a permis de comprendre immédiatement que ce fou n'en était pas un. Je ne sais pas si j'aurais compris, et donc aimé, le texte dans le cas contraire.
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Message  Invité Ven 6 Nov 2009 - 7:39

Je maintiens que ce n'est pas crédible, qu'un homme auquel on injecte à répétition des calmants ne peut conserver le processus de réflexion lucide et subversive dont le tien fait preuve, même si tu précises bien qu'il sent ses facultés l'abandonner. Il n'est pas fou soit, si tu le dis. Je n'en suis pas convaincu, pas plus que je ne suis pas convaincue de ne pas l'être moi-même. Qu'est-ce qu'un fou ? Une personne telle que tu décris les "fous" ici, à l'aide de force clichés et raccourcis : "il faut dire qu'ils sont effrayants, hirsutes, hystériques et violents." ? Ah ça me chiffonne, ça m'attriste que tu réduises le "fou" à ces quelques adjectifs.
Ceci dit je trouve tout à fait louable ta tentative d'écrire sur le sujet, sur le traitement par élétrochocs, je lirai finalement peut-être la suite.

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Message  hugofan Ven 6 Nov 2009 - 14:16

Je vous remercie tous pour vos commentaires, et j'en prends note. Ceci dit, je vais tenter de donner ma propre définition, assez objective, de ce que l'on appelle un "fou". On le désigne aussi par le terme "d'aliéné", du latin alienum qui signifie étranger, autre. Un "aliéné", c'est donc un être qui ne s'appartient plus, et qui devient pour ainsi dire étranger à lui-même. Il n'est plus un individu réfléchi, responsable de ses actions. C'est cela la folie. Ici, mon personnage garde une grande lucidité, mais il est lentement broyé par une torture psychologique. Certes les calmants le paralysent, et il est incapable de "tuer" les médecins, comme il le voudrait ; mais il garde une certaine lucidité, qui lui vient par moments et qui rendent sa situation encore plus douloureuse. Ceci dit, je comprends que cela puisse gêner certains lecteurs, et je les comprends parfaitement ^^

< Et si tu répondais ici ?
https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-poesie-f3/reponses-aux-commentaires-poesie-t3397-880.htm#180518
cela éviterait de faire toi-même remonter ton propre texte en haut de page au détriment de ceux des autres.
Et commenter aussi les autres textes serait tout aussi sympathique, histoire de participer à la vie de VE autrement qu'en nous proposant ta production.
Merci de ta compréhension
La Modération >

.

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Message  Sahkti Mar 17 Nov 2009 - 14:05

Si l'écriture est agréable à lire, je trouve que le ton employé colle moyennement au sujet développé. Ton enfermé me paraît bien lucide pour quelqu'un à qui on injecte toutes sortes de saloperies et sa plume est bien posée pour un type dont les nerfs doivent être soit en boule soit atomisés. Bref, quelque chose sonne bizarrement à mon oreille et m'empêche de pleinement profiter de ton texte car rien à faire, je n'y crois pas.

Essayons de passer outre cela (mais ce n'est pas simple) pour analyser davantage l'écriture. Si celle-ci est soignée et fluide, ça vaudrait sans doute la peine de bousculer tout cela pour donner à l'ensemble des tonalités plus orales et un air plus convaincant, faire passer la souffrance du bonhomme avant des préoccupations stylistiques.
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