Journal

Autour de nous se déchaine le monde.

29 septembre 2011

Ses turpitudes infantiles, ses crises de nerfs, ses incompétences, incapacités crasses. On est tous dans le même bateau. Dans le panier de crabes les fesses à l’air, les doigts de pieds nus. Ça pince de tous côtés. Alors que faire ? Que reste-t-il de ces beaux jours, comme disait la chanson ? On est tous à la recherche d’un petit océan de bonheur qu’on enfouirait dans notre cœur, sous notre couette, dans notre sac à main, dans notre tiroir de bureau. Il existe, c’est certain. Il suffit de se transformer en poisson pour pouvoir nager dedans et se sortir du bitume qui colle aux pattes.
La crise. Depuis 2008 elle nous tient par le bout du nez. En fait, cela fait bien plus longtemps qu’elle évolue parmi nous. A-t-elle déjà vraiment disparue ? A-t-on déjà vu disparaître les vieilles femmes édentées qui vivent dans un petit appartement ? Si vous dites oui, c’est que vous avez eu de la chance dans votre vie. Moi, je dis non. Je dis que la crise est notre thermomètre : elle nous indique notre degré d’humanité, elle est notre curseur sur l’échelle de l’horreur et de la peur. Regardez certains peuples du XXème siècle quand ils étaient au fond du trou.
Mais que va-t-il bien nous tomber sur la tête ? Une bouteille de coca ? Une bombe atomique ? Un satellite ? Une comète ? La banquise qui aura fondue et qui se déversera sur nos cheveux en ouragans, qui se jettera dans nos bottes durant d’incroyables inondations ?
C’est le grand mystère de notre époque : quel malheur atroce va nous écraser le museau ? En même temps, on a bien une petite idée avec le réchauffement climatique. C’est bien la première fois (ou deuxième avec l’histoire des dinosaures) que le monde va se détruire sans qu’une réelle responsabilité ne soit établie. Nous sommes tous des pollueurs immondes, et si nous ne le sommes plus, nous l’avons été, sans même nous en rendre compte.
J’ai détruit le monde ! Voilà ce que chacun d’entre nous pourra dire à son fils ou à sa fille ! Plus la peine d’être un dictateur sanguinaire et atroce, plus la peine de mobiliser des armées entières, plus la peine d’être un expert en science pour concevoir les armes les plus dévastatrices, non, il nous suffit de vivre, tels que nous sommes, dans notre société. Je prends un bain, j’ai une voiture, j’achète des glaces, je regarde la télé, j’ai la clim dans la voiture, dans la cuisine, dans le salon, dans la chambre et dans les toilettes ! Je vis donc je détruis ! C’est tellement enthousiasmant. Nous sommes dans une société de réseau communautaire et bien en matière de Mal et de destruction, ça marche aussi : tous ensemble pour détruire le monde !
Alors nous voguons comme le Titanic vers notre destin. Cependant, je ne peux croire que nous nous fassions avoir deux fois de suites. On va trouver une solution. C’est certain.