C'était pressenti noir

C’était pressenti noir
Vacuité des nerfs le corps
Vautré dans tant de

À y penser vide
Empilé dans un tas de linge
Sale et raide de sommeil
À y penser sans cesse
Comme en désir

Ça pliait le ciel sous les doigts
Profération de la vie
Pire qu’une bouche lâchée
Dans l’ombre du doute

C’était pressenti
Une manière d’avancer
Jambes tendues les portes
Déjà ouvertes
Une autre manière de sortir

J'ai aimé les première et dernière strophe, les autres m'ont paru tenir un rôle de bouche-trou. Par ailleurs, j'ai moins aimé la forme de ce poème que d'autres de vous, elle m'a semblé trop attendue.

Ah bah, moi j'aime bien cette façon brute, très elliptique de décliner un texte plus long (si j'ai bonne mémoire ?).

Cette strophe en particulier m'est chère :
À y penser vide
Empilé dans un tas de linge
Sale et raide de sommeil
À y penser sans cesse
Comme en désir

J'aime ce ton heurté, créée par des vers tels Vautré dans tant de ou À y penser vide.
Je trouve que cela colle assez bien avec l"idée de néant, en particulier la crainte fébrile qu'un tel univers peut faire naître.

Un petit bémol sur les sonorités de ce vers Ça pliait le ciel sous les doigts, à cause de Ça et sous et en même temps, je ne vois pas comment le modifier sans en changer le sens.

je profite du haut de page pour vous remercier toutes les trois

Tristan a écrit:Ça pliait le ciel sous les doigts
Profération de la vie

J'ai du mal avec l'enchaînement de ces deux-là, comme s'ils se tournaient le dos, comme s'ils disaient à l'autre qu'il est en trop.
Mais j'aime énormément ta deuxième strophe.
Et je me suis demandé quel effet tu voulais créer avec cette brusque interruption au troisième vers.
Mon appréciation est saccadée, certes.