Crépuscule
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Crépuscule
Cette lettre est ma réponse/contribution à notre groupe d'écriture l'effarouchée. Elle s'insère entre autres textes avec les chemins de capoue écrit par Aurélien
Bonne lecture
Hadrien
Mon très cher
Je suis las face à ma feuille, ma plume bute. Le rendre pour demain, cela ne sera pas possible. Les idées germent. Tu me dis d'écrire, j'attends la maturité. Je bloque sur mes images. Crépuscule, je les ai toutes. Il me manque une matrice, un fil, un truc quoi! De l'action, un machin, un génie, du génie ,une muse, tout cela je n'en sais fichtrement rien. Ca m'afflige, me nuit et conspire à me nuire. Je me promène tous les soirs en Paris pour trouver la merveille des merveilles. Je vie crépusculaire sur mon carnet de notes, errant en quête de ce nirvana poétique qui éclairera mes métaphores. Pour l'instant, j'ai l'impression de jouer aux gomettes avec les idées. Elles sont "cools", «sympa». Elles sont "il y a quelque chose». Je les veux novatrices, belles, graves, drôles, sublimes, envoutantes! J'ai de la prétention. Mais cela ne marche pas, rien ne va correctement. Foutus verbes! Alors, j'écris. Je t'écris, tout et n'importe quoi, je t'écris sur le ciel, sur le beau jour, sur le temps. Sur moi bien sur, tu sais que j'aime parler de moi, moi qui suis fier. Je sue du clavier. Je mouille la chemise. Je frappe, frappe! Foutu thème!. Je dois arrêter de jouer, de m'amuser avec les mots. Mais ce serait me prendre au sérieux. Je décoince ma verve en t'écrivant "gag intersidéral". Les mots, pourquoi faire? Foutu style! J'ai hâte que tu sois à Paris que ce soit en réussite roulant sur l'or ou en bohémien construisant des châteaux de sable littéraire. La marée sur la Seine n'est qu'imaginaire, empli de ses embruns nous écumerons la ville. J'aime la mer à Paris, cachée au commun des mortels, elle fait crier les mouettes à qui veut bien les entendre. Je deviens fou; tu penses? A quel mois arriveras tu mon ami, quel moi? Peut être y suis je enfin arrivé:
« Tu verras comme dehors la nuit cherche à tomber! Les passant effrayés allument leurs bougies, tous, sans exceptions. Eux sont fous...oui, ce sont eux les fous! Les enseignes jouissent bruyamment des flots de lumière qui coulent vers la Seine. C'est la grand amnésie collective, tous chantent la déesse électricité. Ah, ce que j'aimerai que tu vois ça; cet or du soir qui ne peut pas tomber. Ils défient le poète, les bougres! Pourtant moi aussi pris par la tempête, je luis. J'en suis un, ça y est- Bourgeon de lumière dans la ville incandescente. Quelle folie pour rien; la lutte est vaine, ils le savent très bien. Pourquoi m'entrainent ils? Les hommes sont des enfants mon grand, des enfants qui ne veulent pas dormir - la nuit point - nous sommes plus que cela! Je me trompe ... nous sommes la ville – la nuit arrive. La cité se fédère ... elle a gagné la nuit. Elle se fond dans la Seine; il n'y a pas de marée à Paris.
Nous sommes tous des allumeurs de réverbères.»
Hadrien Bortot
Bonne lecture
Hadrien
Mon très cher
Je suis las face à ma feuille, ma plume bute. Le rendre pour demain, cela ne sera pas possible. Les idées germent. Tu me dis d'écrire, j'attends la maturité. Je bloque sur mes images. Crépuscule, je les ai toutes. Il me manque une matrice, un fil, un truc quoi! De l'action, un machin, un génie, du génie ,une muse, tout cela je n'en sais fichtrement rien. Ca m'afflige, me nuit et conspire à me nuire. Je me promène tous les soirs en Paris pour trouver la merveille des merveilles. Je vie crépusculaire sur mon carnet de notes, errant en quête de ce nirvana poétique qui éclairera mes métaphores. Pour l'instant, j'ai l'impression de jouer aux gomettes avec les idées. Elles sont "cools", «sympa». Elles sont "il y a quelque chose». Je les veux novatrices, belles, graves, drôles, sublimes, envoutantes! J'ai de la prétention. Mais cela ne marche pas, rien ne va correctement. Foutus verbes! Alors, j'écris. Je t'écris, tout et n'importe quoi, je t'écris sur le ciel, sur le beau jour, sur le temps. Sur moi bien sur, tu sais que j'aime parler de moi, moi qui suis fier. Je sue du clavier. Je mouille la chemise. Je frappe, frappe! Foutu thème!. Je dois arrêter de jouer, de m'amuser avec les mots. Mais ce serait me prendre au sérieux. Je décoince ma verve en t'écrivant "gag intersidéral". Les mots, pourquoi faire? Foutu style! J'ai hâte que tu sois à Paris que ce soit en réussite roulant sur l'or ou en bohémien construisant des châteaux de sable littéraire. La marée sur la Seine n'est qu'imaginaire, empli de ses embruns nous écumerons la ville. J'aime la mer à Paris, cachée au commun des mortels, elle fait crier les mouettes à qui veut bien les entendre. Je deviens fou; tu penses? A quel mois arriveras tu mon ami, quel moi? Peut être y suis je enfin arrivé:
« Tu verras comme dehors la nuit cherche à tomber! Les passant effrayés allument leurs bougies, tous, sans exceptions. Eux sont fous...oui, ce sont eux les fous! Les enseignes jouissent bruyamment des flots de lumière qui coulent vers la Seine. C'est la grand amnésie collective, tous chantent la déesse électricité. Ah, ce que j'aimerai que tu vois ça; cet or du soir qui ne peut pas tomber. Ils défient le poète, les bougres! Pourtant moi aussi pris par la tempête, je luis. J'en suis un, ça y est- Bourgeon de lumière dans la ville incandescente. Quelle folie pour rien; la lutte est vaine, ils le savent très bien. Pourquoi m'entrainent ils? Les hommes sont des enfants mon grand, des enfants qui ne veulent pas dormir - la nuit point - nous sommes plus que cela! Je me trompe ... nous sommes la ville – la nuit arrive. La cité se fédère ... elle a gagné la nuit. Elle se fond dans la Seine; il n'y a pas de marée à Paris.
Nous sommes tous des allumeurs de réverbères.»
Hadrien Bortot
Re: Crépuscule
Vous êtes deux ou tu es double ?
Je ne suis pas emballée par ta façon d'écrire, trop de sophistication. Mais rassure-toi, mon avis n'a guère d'importance importance.
Je ne suis pas emballée par ta façon d'écrire, trop de sophistication. Mais rassure-toi, mon avis n'a guère d'importance importance.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Crépuscule
Bon, c'est soigné, c'est recherché, j'ai un peu eu l'impression de lire une lettre de Frédéric Moreau à Deslauriers... comme référence, on trouve pire ! Cela dit, quelque chose me gêne, et je pense que c'est le côté vieillot, trop léché du texte. Autant, le lisant sous la plume d'un auteur que je sais du dix-neuvième siècle, je crois que j'aimerais, autant écrit par un jeune homme du vingt-et-unième, pour moi, ça coince, ça sent un peu la naphtaline. Il est possible, je pense, de bien écrire de manière plus moderne !
Sinon, le sujet ne m'intéresse pas, mais ça c'est une autre question.
Quelques remarques :
« Ça m'afflige »
« Sur moi bien sûr »
« Foutu thème!. » : double ponctuation à la fin ; en outre, les conventions typographiques veulent qu’en français on insère un espace avant les signes de ponctuation en deux parties, soit « ; », « : », « ? », « ! »
« A quel mois arriveras-tu mon ami »
« Peut-être y suis-je »
« tous, sans exceptions » : il me semble qu’en général on écrit « sans exception »
« C'est la grande amnésie collective »
« Ah, ce que j'aimerais (je pense qu’ici le conditionnel s’impose et non le futur « j’aimerai ») que tu voies (subjonctif) ça »
« Pourquoi m'entrainent-ils »
Sinon, le sujet ne m'intéresse pas, mais ça c'est une autre question.
Quelques remarques :
« Ça m'afflige »
« Sur moi bien sûr »
« Foutu thème!. » : double ponctuation à la fin ; en outre, les conventions typographiques veulent qu’en français on insère un espace avant les signes de ponctuation en deux parties, soit « ; », « : », « ? », « ! »
« A quel mois arriveras-tu mon ami »
« Peut-être y suis-je »
« tous, sans exceptions » : il me semble qu’en général on écrit « sans exception »
« C'est la grande amnésie collective »
« Ah, ce que j'aimerais (je pense qu’ici le conditionnel s’impose et non le futur « j’aimerai ») que tu voies (subjonctif) ça »
« Pourquoi m'entrainent-ils »
Invité- Invité
Re: Crépuscule
C'est joliment écrit, et il est vrai que le côté "à l'ancienne" est incontournable. Mais je ne suis pas sûr qu'il me gêne... Puisqu'il semble maîtrisé et n'étouffe pas le fond, puisqu'il n'est pas là que pour impressionner, je trouve qu'il apporte quelque chose. En revanche, les fautes d'orthographe créent un décalage avec cette écriture si distinguée, il faudrait vraiment que tu sois plus attentif à ce problème qui semble récurrent.
Je suis content de votre arrivée, l'Effarouchée =)
Je suis content de votre arrivée, l'Effarouchée =)
Re: Crépuscule
J'avais déjà lu sans commenter. Trop partagée. Je reviens lire : pareil, mais, pour répondre à ta demande d'avis sur ce texte, je vais m'efforcer de mettre au clair et de cerner mes impressions : le sentiment d'un fort potentiel par la qualité de l'écriture et la recherche d'un jeu avec les mots qui transparaît (visiblement tu aimes la langue) et en même temps une certaine gêne d'y trouver l'empreinte peut-être un peu trop forte d'une littérature classique, certes fort belle mais tellement marquée au plan stylistique que j'en perds la trace du style "personnel", celui qui t'est propre à toi et rien qu'à toi. C'est tellement léché, truffé de tournures classiques que les trouvailles poétiques, les belles images que recèle le texte s'en trouve un peu "glacées".
Peut-être faudrait-il "décoincer" un peu cette écriture que les influences finissent par gêner aux entournures ?
Amicalement,
Demi-Lune
Peut-être faudrait-il "décoincer" un peu cette écriture que les influences finissent par gêner aux entournures ?
Amicalement,
Demi-Lune
demi-lune- Nombre de messages : 795
Age : 64
Localisation : Tarn
Date d'inscription : 07/11/2009
Re: Crépuscule
Que tu aimes la langue ne fait pas de doute. Mais si tu veux lui faire des petits, il va falloir commencer par trousser toutes ses dentelles, la bousculer un peu, y mettre de la chair. Là, tu fais mumuse sans même ôter tes gants !
Invité- Invité
Re: Crépuscule
je ne sais si dire ici ou sur commentaires de prose.
J'aime ce texte. Je l'aime parce que j'aime la bonne et belle écriture. Et celle de ce texte s'en approche terriblement. Je l'aime, comme je l'aimais déjà très jeune, en ce temps où je rêvais d'écrire aussi bien, de rendre (oui, déjà) à cette belle langue l'hommage qu'elle méritait à mes yeux. Et (voyez la prétention) de l'aider à vivre encore.
Oui... mais... mais une langue évolue. Oui. Elle évolue, en bien ou en mal, c'est en fonction de chacun.
Parfois je me dis que notre belle langue est un diamant. Une pierre précieuse. Taillée chaque fois "à la mode" des époques. Et les modes passant, elle se voit taillée et retaillée sans cesse. Juste la crainte quelquefois que, ainsi qu'une pierre précieuse perd des carats à chaque taille, notre belle langue à force de réformes, d'adoptions de termes étrangers, et etc. ne finisse en une sorte de peau de chagrin. Et que pour la retrouver, il nous faudra fouiller dans les archives (archéologiques ?) d'une bibliothèque.
Alors, j'aime bien l'idée que de jeunes écrivains comme Aurélien et hadrien reprennent le flambeau de la bonne et belle langue. Qu'ils s'en fassent les chevaliers.
Il n'empêche que jamais, je crois, ils ne toucheront un vaste public.
Mais, le temps passant et l'expérience venant, ils trouveront leur voie entre les deux. La langue d'hier, le langage d'aujourd'hui. Mais ils auront de bonnes bases.
ce n'est pas vraiment un commentaire. Mais c'est dit de tout coeur.
Vous me plaisez beaucoup, vous deux !
J'aime ce texte. Je l'aime parce que j'aime la bonne et belle écriture. Et celle de ce texte s'en approche terriblement. Je l'aime, comme je l'aimais déjà très jeune, en ce temps où je rêvais d'écrire aussi bien, de rendre (oui, déjà) à cette belle langue l'hommage qu'elle méritait à mes yeux. Et (voyez la prétention) de l'aider à vivre encore.
Oui... mais... mais une langue évolue. Oui. Elle évolue, en bien ou en mal, c'est en fonction de chacun.
Parfois je me dis que notre belle langue est un diamant. Une pierre précieuse. Taillée chaque fois "à la mode" des époques. Et les modes passant, elle se voit taillée et retaillée sans cesse. Juste la crainte quelquefois que, ainsi qu'une pierre précieuse perd des carats à chaque taille, notre belle langue à force de réformes, d'adoptions de termes étrangers, et etc. ne finisse en une sorte de peau de chagrin. Et que pour la retrouver, il nous faudra fouiller dans les archives (archéologiques ?) d'une bibliothèque.
Alors, j'aime bien l'idée que de jeunes écrivains comme Aurélien et hadrien reprennent le flambeau de la bonne et belle langue. Qu'ils s'en fassent les chevaliers.
Il n'empêche que jamais, je crois, ils ne toucheront un vaste public.
Mais, le temps passant et l'expérience venant, ils trouveront leur voie entre les deux. La langue d'hier, le langage d'aujourd'hui. Mais ils auront de bonnes bases.
ce n'est pas vraiment un commentaire. Mais c'est dit de tout coeur.
Vous me plaisez beaucoup, vous deux !
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Crépuscule
Hadrien (avec une majuscule) pardon ^^
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
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