TEXTES 1500 : Saison 2 - Pour danser les pieds dans l'eau

Une rafale déchire l'air.
- 24/29, Monsieur le Préfet, ça vient du blockhaus sur la dune, les jeunes d'ici l'appellent Rave ou Rêves de Bunker Hill, l'été ils mettent une sono à fond sur la dalle et ils dansent sur la plage toute la nuit les pieds dans l'eau.
- Ouais ... d'accord, Colonel ... 24/29 ?
- Excusez-moi, Monsieur le Préfet, fusil-mitrailleur MAC 1924/29, c'est à dire Manufacture d'Armes de Chatellerault, modèle 1924, modifié en 1929.
- Etes-vous sûr ? C'est très dangereux ?
- Nous en avons récupéré dans la Gendarmerie quand il a été retiré du service dans l'Armée vers 1965. Une excellente arme collective, j'ai eu l'occasion de m'entraîner avec au stand de tir, un staccato très reconnaissable.
- Comment un petit comptable qui s'est tiré avec la caisse se balade avec un machin pareil, Colonel ? C'est vraiment un con d'ailleurs ! Qu'est-ce qu'il compte faire entre la mer, la voie ferrée et notre cordon de gendarmes et de CRS ?
- Il en traîne encore pas mal un peu partout, Monsieur le Préfet, ça a été le FM de 39/40. La Résistance en a planqué dans des caches. Et en Indo ... On en voit un dans la 317e Section, il arrose un bataillon de viets qui traversent une rivière à gué, ça les fait danser les pieds dans l'eau aussi ! Et à Alger, rue d'Isly en 62, cinquante civils tués, Monsieur le Préfet, c'est un 24/29 qu'on entend, à la radio, avec ce tirailleur affolé qui braille : mon lieutenant, de l'énergie, je vous en supplie, mon lieutenant, ordonnez "Halte au feu !" ... "Halte au feu !"
- Cassez-vous bande de salopards, fumiers, j'vais lui trouer la peau à ce connard ... hurle par une meutrière le mégaphone que le forcené a pris au brigadier-chef dont il écrase avec le pied le visage sur le béton allemand.
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant, Colonel, vous m'emmerdez avec vos histoires. En 62, j'étais au CP et je vivais dans les Côtes d'Armor qui s'appelaient les Côtes-du-Nord !

Bon c'est un peu branché militaire pour mon goût mais c'est une vraie bonne petite histoire qui se tient. Je connais pas John Fante et je ne peux pas juger des consignes mais pour les caractères, tu es à 1914 (marrant vu le thème) espaces comprises (l'espace typo est féminine) et 1577 espaces non comprises.
Quelle est la règle ? Je fais toujours espaces comprises pour ma part. Ai-je raison ?

Sympa, oui, mais bridé par le format je trouve.

« Manufacture d'Armes de Châtellerault »
« Et en Indo ... » : pas d’espace avant les points de suspension

Pas vraiment enthousiaste cette fois ci...Tout ça est trop technique pour moi et même si la scène se visualise , ce texte ne m'emporte pas.

Me manque un poil de piquant, que ce soit sur la chute ou non, pour vraiment apprécier ce texte. Là, je reste sur le côté, je trouve que ça ne mène pas là où je voudrais aller. Une autre fois sans doute.

Un peu de mal à saisir le propos, mais j'avoue que le thème ne m'emballe pas ce qui doit y faire.

Pourtant allergique de près ou de loin à tout ce qui peut être militaire, j'ai trouvé pas mal du tout ce texte, exception faite de l'énumération des batailles successives. Et puis j'ai trouvé la dernière répartie bien foutue, en plus elle respecte la contrainte de temps.

On saisit l’instant, grave, décisif et c’est bien contrebalancé par certains passages de dialogue, même si je ne pipe que tchi à toutes ces informations sur la science des armes et qu’elles m’embrouillent un peu. Oui, pour moi, il y a des échanges qui scandent bien le rythme d’ensemble.
Et la note finale donne une saveur humoristique qui rejaillit sur le reste du récit.

et que donne le texte proposé avec 1500 signes ?

1906 signes, éh oh, on s'fout d'la gueule de qui mon Colon ?
Rapide, souvent efficace !
m'en vais aussi chipoter, les points de suspension ainsi : … pas comme ça : ...