TEXTES 1500 : Saison 2 - Désolé pour le retard

« Sur le sable, face à la mer
Se dresse là, un cimetière
Où les cyprès comme des lances
Sont les gardiens de son silence. »

Elle se lève, monte le son, la radio grésille mollement. Il fait chaud, c’est dimanche, nonchalance, oisiveté, palmiers. Faire l’amour de sueur et de sable collés aux pieds. Ensuite, nouer les bandelettes de ses sandales et demander :

— On y va ?
Répondre : « Je suis crevé ! »

« Sur le sable, des lits de fer
Sont plantés là, face à la mer
Mon ami, la mort t'a emmené
En son bateau pour l'éternité. »

Un haussement d’épaules plus tard, s’entendre dire :
— Une petite promenade, sur la grève, histoire de se dégourdir les guibolles. Rentrer. Recommencer. Cuisiner et dormir sur la plage…

« Si on allait au cimetière
Voir mon nom gravé sur la pierre,
Saluer les morts face à la mer,
Ivres de vie dans la lumière. »

— Sur la plage j’ai demandé ?
« Sur la plage, pourquoi pas. » elle a répondu.
Et le programme m’a semblé d’un coup, pas mal du tout.

« Dans la chaleur, le silence
A l'heure où les cyprès se balancent
Les morts reposent au cimetière
Sous le sable, face à la mer. »

Je me suis levé, étiré et je l’ai suivi. De toute façon Noël Rota* avait fini de gueuler sa chanson triste et sous la lumière, l’observant elle et ses sandales, j’ai pas trouvé le courage de n’être qu’un homme, l’un de ceux auxquels nous les habituons trop tôt, ou trop tard.
Ça dépend.



*Chanteur des Négresses vertes

Qu'est-ce que c'est un "molement" ?

La radio grésille un molement ? J'avoue n'avoir pas compris.

Sur les contraintes tu esquives un peu mais bon : 1397 caractères et je ne vois pas que le texte finisse à l'imparfait
( arriver à 1500 et changer de temps à la fin étant les contraintes que j'ai trouvé les plus difficiles)
La référence à John Fante y est sans doute , nul ne peut connaitre toutes les répliques de ses romans , à moins que des questions étant posées tandis qu'une chanson parle de cimetière et de morts il ne s'agisse d'y voir une allusion à "Demande à la poussière"

J'aime assez cette façon originale d'ailleurs dont apparait le troisième personnage, le chanteur.
La construction est subtile basée sur les oppositions...Bien que le protagoniste renonce à s'opposer

La vie l'amour la mer
La mort la mer
Deux réalités se télescopent

A chaque strophe de la chanson

-le silence /la radio
-la mort/se dégourdir les guibolles
-ivres de vie dans la lumière / dormir sur la plage
-les morts reposent/je me suis levé

Un flash dans une tranche de vie, une tranche d'idylle.
Texte bien foutu puisque je m'y suis sentie sur cette plage.



A Rebecca et Plotine, aux éventuels commentateurs suivants : "la radio grésille mollement", modifié à la demande de l'auteur.
La Modération
.

Désolée moi aussi, pas convaincue cette fois, je trouve l'ensemble mollasson, et puis je ne vois pas où il va, ce qu'il nous donne à comprendre... Un moment gratuit, pour moi, sans idée.

Et j'ai vraiment été étonnée par ce « Faire l’amour de sueur et de sable collés aux pieds », d'une chichiterie qui me paraît à l'opposé de ton écriture !

La mer, le sable, l’amour : tout un programme. Pourtant, je crois que je suis passée à côté du texte.
La chanson des Négresses Vertes me plaît bien, certes, mais mis à part à tendre une toile de fond, ce qui est déjà une idée, je ne sens pas très bien quel rôle elle joue. Oui, on entend l’écho de l’invitation, mais je me demande s’il était aussi indispensable que cela, ici.
Le dernier paragraphe m’a plus touchée que le reste et j’ai l’impression que c’est justement là que les choses sérieuses commencent : au fait, qu’est-ce pour lui que « n’être qu’un homme » ? Avec quel regard l’observe-t-il ? On a envie d’en savoir plus sur lui, sur eux.

he! mon gars, faut atterrir.
Je ne suis pas sure de te faire plaisir en te disant que j'ai entraperçu ces posters que l'on faisait dans les années 80 et qui couvraient tout un mur.
Mais peut-être que c'est un peu aussi, parce que mon avion est resté à terre!

Languide... ça, j'aime vraiment bien. Mais gonflé, tu as laissé Noël Rota faire la moitié du boulot, au moins.

Yali, désolée mais pour un fois, je passe un peu à côté, même si je retrouve ici certaines caractéristiques (de qualité) de ta plume.
La chanson prend beaucoup de place mais pourquoi pas. C'est simplement qu'en complémentarité ou en opposition -comme on voudra-, l'histoire qui se joue me paraît déforcée, sa torpeur ne ressort pas assez. Difficile de clairement identifier avec précision d'où me vient cette impression de manque d'âme, je pense qu'il ne faudrait pas grand chose, quelques mots, pour donner plus de relief à l'ensemble.

Une fois encore, exactement le même ressenti qu'Aire_Azul. Sentiment de "vite fait" mais j'aime bien le dernier paragraphe.

Ma foi, ça m'a paru vraiment facile et vite torché, une forme creuse que l'on habille avec quelques fringues interchangeables. Je n'ai pas vu l'intérêt de la chanson, sauf pour meubler, et le coup de l'homme de la fin fait assez poncif, je trouve.