Le jour du massacre

De notre histoire je ne retiens que le jour du massacre
Le jour de l'exécution de chacun des enfants qui habitaient ma nuque.
PAH !
Au début, j'ai cru reconnaître le bruit d'un néon qui éclate...
Et puis, en me frottant les yeux, j'ai vu que j'avais de l'innocence plein les mains.
Il y en avait partout sur le mur d'en face et de grosses tâches translucides gonflaient, à peu près rondes, dans le tissu de mes baskets.
J'avais du mal à me tenir droit. Mes semelles glissaient sur le sol sale, souillé, juste habillé d'une flaque née de mon crâne.
Je me sentais très fatigué, alors je m'étais allongé.
Dans le bar, les gens autour ne m'avaient pas vu, ils continuaient à rire.
Et mes clignements de paupières, à chaque fois un peu plus long, ne s'ouvraient maintenant que sur un plafond qui s'éloigne.

Toi, je m'en souviens parfaitement, tu as commandé du champagne et tu es venue danser sur ma bouche.
Tu piétinais enfin la bête qui t'avait fait souffrir, celle que tu rêvais d'abattre.

Alors tu jubilais dans les flashs

Un pied posé sur moi

Une ambiance glauque à souhait, que j'ai appréciée, mais sinon j'ai rien pané.

Remarque :
« de grosses taches (et non « tâches », une tache est une souillure, une tâche un boulot à faire) translucides gonflaient »

Les " enfants de la nuque" n'ont que ce qu'ils méritent. Pour le reste, je prendrai ma lampe torche.

Le ton est donné, l’ambiance posée, le style est prenant, la curiosité est éveillée par l’inattendu du début et puis… rien! Quel dommage, je reste sur ma faim, je n’ai pas compris grand-chose.
C’est peut-être le but?

Bonsoir,

On peut écrire comme cela ...
En ma qualité de lecteur qui a déjà pas mal lu, je vois bien que l'écriture est impeccable, je sens bien qu'il y a du sens dans ces mots ... mais au fond, je ne peux pas partager avec l'auteur ce qui est à l'origine de son texte, souvenir, rêve, hallucination ou simple exercice de style ... Au lieu d'être un vecteur de communication, l'écriture est ici une véritable barrière.

Amicalement,
Midnightrambler

Même si le sens échappe, le ton, l'ambiance font que ce texte demeure prenant.
Cette phrase en particulier :

Et puis, en me frottant les yeux, j'ai vu que j'avais de l'innocence plein les mains.

Une très bonne plume. Le sens du texte reste flou pour le lecteur, comme si on pouvait interpreter ce court passage de plein de façons différentes.
Enfin bref. Au délà du sens, j'ai trouvé un certain esthétisme à ton texte, ce qui me fait apprécier fortement.

Cruel et quelque part vindicatif. Puissant aussi. J'aime le détournement d'images : Et puis, en me frottant les yeux, j'ai vu que j'avais de l'innocence plein les mains.
Il y en avait partout sur le mur d'en face

Dans le genre "ésotérico-j'me comprends" un texte déroutant qui nous fait tanguer le long d'une ligne blanche (de coke ?) jusqu'au dérapage final, incontrôlable , sur fuite des sens , ça carbure au non-sense
peut être eussé-je aimé qu'il y eut un pilote plus prolixe dans l'engin peut-être pas...

Ouais. Au moins c'est court.
Sinon, un peu escroc, hmmm ?

C'est dur le travail de deuil, moi j'aurais certainement peter un verre dans une chute de larme.