Agapatou et le kangourou manchot

Agapatou tentait de trouver âme qui vive dans cette immensité australienne.
Des animaux peu familiers détournaient leur attention le temps d'une confrontation fugitive. Un kangourou manchot lui, levait la tête. Ni l'approche de l'étrangère, ni son interpellation ne le perturba une seule seconde de ses pensées profondes. Elle insista.
« Bonjour. J'ai beau retourner les pierres, fouiller les trous, je ne trouve pas de serpents à croquer. Les venimeux sont ma préférence. Je me contente d'iguanes à rôtir. Toi qui rôde par ici, peux-tu m'aider à orienter mes recherches ? »
Son interlocuteur restait muet.
« Serais-tu malade ? Préfères-tu mourir avant de répondre à ma question ? »
Devant le mutisme implacable de la bête immobile, l'inquiétude de la voyageuse grandissait au point d'alimenter son monologue.
« Voilà des mois que je cherche mon ami Yoshitéru qui a disparu dans le ventre d'une baleine. Un jour, un oiseau m'a dit de garder espoir tout en continuant mes recherches vers le sud. Toi le malade de la vie, n'as-tu pas encore ouvert ton esprit aux invisibles de ce monde ? 
— Je ne suis pas malade. Vieux certes, seul depuis longtemps, mais pas malade.
— Qui es-tu ?
— Biskomilou, ce qui signifie en langage kangourou, le champion. C'est triste de vieillir.
— N'as-tu donc pas de famille, d'amis pour t'accompagner ?
— Mes proches l'étaient lorsque vigoureux je remportais tous les combats organisés par mon cousin. La célébrité de mes coups a fait trembler mes adversaires avant même qu'ils ne reçoivent la moindre correction de ma part. La gloire tapissait mon quotidien avec autant de médailles que tu peux apercevoir accrochées sur les branches de mon repère.
— Que s'est-il donc passé ?
— Un accident stupide. De l'autre côté de la clôture, le chien d'un berger m'a estropié. Les gants raccrochés, je reste là terré dans l'inutilité de ma condition, à attendre la fin, celle qui me délivrera de mon supplice ordinaire. Je pleure souvent. C'est incontrôlable.
— Je n'ai à t'offrir que ce modeste foulard pour essuyer tes larmes »
Biskomilou se moucha bruyamment dans le tissu, le fourra au fond de sa poche ventrale, puis se plongea dans une tristesse redevenue silencieuse.
Or entre les pattes du kangourou se faufila un joli serpent vert tout juste sorti du nid familial, le genre de met tendre qu'affectionnait particulièrement Agapatou. Cru ou cuit la bête contenterait la faim qui la tenaillait. Capturé, le serpent encore étourdit, ne s'attendait pas à être épluché, vidé, dévoré. Son corps luisant refléta quelques étincelles qui percutèrent l'esprit de la voyageuse.
«  Biskomilou, aurais-tu la gentillesse de me rendre le foulard que je t'ai prêté. Il me vient d'un ami cher à mon cœur. En échange, j'aimerais que tu acceptes ceci. »
Le kangourou surpris recula d'un bond de kangourou, puis d'un saut de puce se rapprocha de celle qui l'interpellait.
« Comme c'est aimable dit-il sans vouloir vexer l'étrangère.
— Prends-le. Ce petit animal s'apprivoise bien. Il te débarrassera du cafard qui te ronge ».

Après une légère hésitation, le kangourou troqua le foulard contre le reptile inoffensif et le fourra dans sa poche ventrale. Le serpent bien au chaud se blottit tout au fond de sa nouvelle cachette.

Les Aborigènes affirment qu'il existe dans la savane un kangourou manchot qui raconte à voix haute, ses exploits d'ancien champion. Personne ne se rend compte qu'un être fidèle l'écoute.
Agapatou continua à suivre la clôture espérant trouver rapidement la prochaine mer à traverser.

Toi qui rôdes par ici, peux-tu m'aider à orienter mes recherches ? »

le genre de mets tendre qu'affectionnait particulièrement Agapatou.

Crue ou cuite (accord avec "la bête) la bête contenterait la faim qui la tenaillait.

Capturé, le serpent encore étourdi (sans t)



J'aime beaucoup ces petits contes.

J'aime le loufoque et l'imprévisible mais peut être un chouille de trop ici ?
Je n'ai pas compris grand chose...

Pas trop accroché, désolé. J'ai trouvé ça naïf, mais pas vraiment enfantin. Du coup, je ne sais pas trop la finalité. Enfin. Un autre texte, peut-être ?

peut-être faudrait-il signaler que ce petit conte en rejoint d'autres (voir le catalogue)... pour mieux "saisir"

vraiment dommage de passer "à côté" juste pour ne pas "situer"

Mais bon...

Ben oui, dommage pour moi... Je suis aussi passé à côté d'autres textes sur ce site, j'en suis parfaitement convaincu. Donc, ça peut parfaitement (et certainement même) venir de moi, le problème. Cependant mon commentaire peut être intéressant pour Bertrand, surtout s'il y en a d'autres du même genre, dans le sens de : "attention, certains lecteurs peuvent passer à côté". A titre informatif.

Bref, désolé Bertrand, vraiment, d'être passé à côté.

J'aime aussi bien ce genre de petit conte.

Une remarque :

ne s'attendait pas à être épluché, vidé, dévoré

vu qu'il ne l'a pas été, la forme affirmative serait peut-être mieux venue car il est précisé qu'Agapatou a très faim. D'ailleurs j'ai cru à la première lecture qu'il l'avait été. Du coup la suite ne collait plus !

Je suis gênée par le choix de l'imparfait au début, là où j'attendrais un passé simple. Sinon, oui, mignon, mais peut-être pas absolument limpide ici. Je ne comprends pas qui fait quoi, si le serpent est finalement mangé ou pas (oui, si j'en crois ce passage ; non, si j'en crois la suite):
"Or entre les pattes du kangourou se faufila un joli serpent vert tout juste sorti du nid familial, le genre de met tendre qu'affectionnait particulièrement Agapatou. Cru ou cuit la bête contenterait la faim qui la tenaillait. Capturé, le serpent encore étourdit, ne s'attendait pas à être épluché, vidé, dévoré. Son corps luisant refléta quelques étincelles qui percutèrent l'esprit de la voyageuse."

Ceci dit, je n'ai pas les idées très claires et ne suis en plus pas familière des contes de Agapatou. Ceci explique sûrement cela.

Précision : il s'agit de ces deux phrases (pour l'imparfait) : "Des animaux peu familiers détournaient leur attention le temps d'une confrontation fugitive. Un kangourou manchot lui, levait la tête. "

Bertrand, je suis navrée, vraiment, je n'arrive pas à accrocher à Agapatou !
Je te préfère de beaucoup dans le registre des enragés !
Et
les branches de mon repère. repaire

Je n'ai pas trop compris cette histoire j'avoue. Je n'arrive pas à visualiser ni à y entrer. Une impression de bizarrerie.

Merci aux lecteurs.
L'extrait proposé sera remanié, corrigé.

De mon système de pensée actuel émane une formulation dérangeante dotée d'un langage incompréhensible.
Le plus important pour l'instant est de m'exprimer, même peu, même mal.
Forme magistrale d'égotisme.
C'est ma période de réenchantement qui se traduit par la volonté de réinventer mes propres mythes.
Agapatou et Yoshitérù sont les vecteurs intentionnels de ce passage de la réalité à l'enchantement et inversement.
Aussi, l'écriture des textes issus de leurs aventures, devient moins accessible au lecteur.
Je le conçois, je le comprends, je ne recommencerai plus car l'origine du travail se révèle purement égocentrique.
Désolé pour ce chambardement.

bertrand-môgendre a écrit:je ne recommencerai plus car...

Mais tu priverais ainsi tous les lecteurs, lectrices, qui "entrent" aisément dans cet univers.

Comme les autres commentateurs, le sens de ce petit conte a tendance à m'échapper, mais j'aime bien l'ambiance.

Quelques remarques :
ce modeste foulard pour essuyer tes larmes » : manque le signe de ponctuation pour clore la phrase
Comme c'est aimable dit-il sans vouloir vexer l'étrangère : manque, je pense, une virgule pour séparer la réplique de la didascalie

Une fois de plus, tu nous plonges dans un univers presque magique, composé de misère, de rêve, d'espoir et d'amour. J'aime ceci.
J'avoue toutefois que j'aurais aimé que certaines parties soient davantage exploitées et détaillées, que le texte prenne le temps de se poser et d'exister. Ici, ça me semble soit aller trop vite soit être incomplet.