Le frère
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Monsieur Oxymore
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Le frère
Bonjour à tous et à toutes, je viens de découvrir ce forum. Je le lisais, j'ai décidé d'y participer. Merci pour vos textes, voici un des miens. C'est une fameuse légende urbaine de cité :
C’est au pied de cet immeuble que le frère attend ses deux amis. Il a les mains planquées dans les poches de son jean et surveille nerveusement les alentours.
Le gros arrive, le salue et se poste à ses côtés. Les deux n’échangent pas un mot, seulement des regards complices parcemés de légers sourires. Puis c’est le mince qui arrive, et au même titre que le gros, l’épithète lui sied idéalement : aussi longiligne et creusé que son acolyte est tassé et gonflé.
Le frère leur intime de le suivre et les deux arrivants lui emboîtent le pas. Ils pénètrent dans un couloir résonnant, descendent un étage par la cage d’escalier et traversent une porte les invitant dans un dédale obscur. Traversant les ténèbres, leur vision s’accoutume bientôt et c’est par le bruit de leurs pas et le déplacement de leurs ombres qu’ils se guident. En tête de file, le frère connait la marche, il l’a déjà faite. Derrière lui, le mince ne réfléchit à rien de particulier, si ce n’est de suivre la cadence. En queue de peloton, le gros suffoque comme à son habitude. Il tremble aussi, animé d’une excitation nouvelle. C’est lui qui a eu l’information.
Elle est debout au milieu du noir. Elle a accepté de se donner à ces trois garçons seulement si on ne l’a reconnaissait pas et qu’enfin, on l’a laissait tranquille.
Les gonds grincent, une porte s’ouvre, et trois silhouettes apparaissent. C’est le mince qui s’approche en premier et hume son parfum vanillé et la touche et la plaque au mur rêche et termine la chose. Frissonnant d’adrénaline, le gros prend son tour et, au rythme de sons rauques, accomplit sa besogne. Lorsque le frère lui succède, sa senteur embaumante s’est déjà mêlée aux odeurs caverneuses. Mais elle a la peau douce.
Un cri guttural perce l’atmosphère.
Sur un étagère trône une photo de famille encadrée. La lumière est claire, sur une pelouse, Le père, souriant, tient la mère par l’épaule. Leurs deux enfants les accompagne. Il y a lui, le frère, et elle, la sœur.
C’est au pied de cet immeuble que le frère attend ses deux amis. Il a les mains planquées dans les poches de son jean et surveille nerveusement les alentours.
Le gros arrive, le salue et se poste à ses côtés. Les deux n’échangent pas un mot, seulement des regards complices parcemés de légers sourires. Puis c’est le mince qui arrive, et au même titre que le gros, l’épithète lui sied idéalement : aussi longiligne et creusé que son acolyte est tassé et gonflé.
Le frère leur intime de le suivre et les deux arrivants lui emboîtent le pas. Ils pénètrent dans un couloir résonnant, descendent un étage par la cage d’escalier et traversent une porte les invitant dans un dédale obscur. Traversant les ténèbres, leur vision s’accoutume bientôt et c’est par le bruit de leurs pas et le déplacement de leurs ombres qu’ils se guident. En tête de file, le frère connait la marche, il l’a déjà faite. Derrière lui, le mince ne réfléchit à rien de particulier, si ce n’est de suivre la cadence. En queue de peloton, le gros suffoque comme à son habitude. Il tremble aussi, animé d’une excitation nouvelle. C’est lui qui a eu l’information.
Elle est debout au milieu du noir. Elle a accepté de se donner à ces trois garçons seulement si on ne l’a reconnaissait pas et qu’enfin, on l’a laissait tranquille.
Les gonds grincent, une porte s’ouvre, et trois silhouettes apparaissent. C’est le mince qui s’approche en premier et hume son parfum vanillé et la touche et la plaque au mur rêche et termine la chose. Frissonnant d’adrénaline, le gros prend son tour et, au rythme de sons rauques, accomplit sa besogne. Lorsque le frère lui succède, sa senteur embaumante s’est déjà mêlée aux odeurs caverneuses. Mais elle a la peau douce.
Un cri guttural perce l’atmosphère.
Sur un étagère trône une photo de famille encadrée. La lumière est claire, sur une pelouse, Le père, souriant, tient la mère par l’épaule. Leurs deux enfants les accompagne. Il y a lui, le frère, et elle, la sœur.
Monsieur Oxymore- Nombre de messages : 5
Age : 43
Date d'inscription : 09/11/2010
Re: Le frère
Pour faire court, je n'aime pas. Très glauque et plat : Quel intérêt ?
Et puis malgré la brièveté, on aurait pu le réduire aux 4 derniers paragraphes qui sont suffisants pour le propos.
Par ailleurs sur un site parcouru par des jeunes mineurs, ça me semble limite.
Et puis malgré la brièveté, on aurait pu le réduire aux 4 derniers paragraphes qui sont suffisants pour le propos.
Par ailleurs sur un site parcouru par des jeunes mineurs, ça me semble limite.
blathouzalem- Nombre de messages : 16
Age : 47
Date d'inscription : 02/10/2010
Peine à jouir.
Un début intéressant, prometteur, mais il y a comme une éjaculation précoce dans ce texte.
C'est au fond de la cave qu'il y a un portrait accroché ? Moi pas pigé.
Ensuite, l'histoire du l apostrophe. Comparons :
En tête de file, le frère connait la marche, il l’a déjà faite. Emploi correct.
Elle a accepté de se donner à ces trois garçons seulement si on ne l’a reconnaissait pas et qu’enfin, on l’a laissait tranquille. Emploi incorrect. On la laissait tranquille. Sans compter que là, il aurait fallu dire, on la laisse, ou on la laissât. Mais je laisse à d'autres le soin d'expliquer éventuellement. Mon usage de la langue est plus intuitif que basé sur des règles solidement plantées. A l'école primaire, j'étais déjà un doux rêveur.
Un cri guttural perce l’atmosphère. Bien. C'est la fille, après coup ? Mais alors pourquoi a-t-elle accepté ? C'est un des courageux explorateurs, qui exprime son enthousiasme juvénile ?
Enfin, le gros, le maigre, ça fait un peu Laurel et Hardy. N'y avait-il pas moyen d'épaissir un peu leur description, les caractériser par un tant soit peu de signes distinctifs autres ?
Dans l'ensemble, un beau début, mais une peine à jouir, enfin, pour ce qui me concerne.
Ubik.
C'est au fond de la cave qu'il y a un portrait accroché ? Moi pas pigé.
Ensuite, l'histoire du l apostrophe. Comparons :
En tête de file, le frère connait la marche, il l’a déjà faite. Emploi correct.
Elle a accepté de se donner à ces trois garçons seulement si on ne l’a reconnaissait pas et qu’enfin, on l’a laissait tranquille. Emploi incorrect. On la laissait tranquille. Sans compter que là, il aurait fallu dire, on la laisse, ou on la laissât. Mais je laisse à d'autres le soin d'expliquer éventuellement. Mon usage de la langue est plus intuitif que basé sur des règles solidement plantées. A l'école primaire, j'étais déjà un doux rêveur.
Un cri guttural perce l’atmosphère. Bien. C'est la fille, après coup ? Mais alors pourquoi a-t-elle accepté ? C'est un des courageux explorateurs, qui exprime son enthousiasme juvénile ?
Enfin, le gros, le maigre, ça fait un peu Laurel et Hardy. N'y avait-il pas moyen d'épaissir un peu leur description, les caractériser par un tant soit peu de signes distinctifs autres ?
Dans l'ensemble, un beau début, mais une peine à jouir, enfin, pour ce qui me concerne.
Ubik.
Re: Le frère
J'aime bien cette écriture économe mais là c'est quand même trop elliptique pour être complètement appréciable. Et puis j'ai trouvé les surnoms peu convaincants : "le frère" passe encore (et ça se justifie, si j'ai bien compris la fin) mais le gros, le mince, bof : passe-partout, ternes.
Invité- Invité
Re: Le frère
Bienvenue sur vos écrits et heureux de vous lire pour la première fois. En ce qui concerne votre texte je ne l'ai pas aimé. Premièrement je trouve que certaines phrases méritent d'être mieux placées et mieux construites, par exemple: "aussi longiligne et creusé que son acolyte est tassé et gonflé" qui, à mon sens, ne va pas du tout(dans la suite du texte). Deuxièmement à ce problème plus personnel sans doute que réellement embêtant s'ajoute une impression de bâclage, je trouve que votre texte semble être un exercice d'écriture plus qu'un texte finalisé et enfin (ça c'est vraiment un avis personnel) votre texte, je le trouve un peu redondant avec des procédés comme ou . Voilà, à vous lire bientôt...
Le Greico- Nombre de messages : 206
Age : 30
Localisation : Là où le soleil brille encore.
Date d'inscription : 08/11/2009
Re: Le frère
C'est très spécial, glauque est bien le terme. Mais c'est vrai que tout va un peu vite et les surnoms donnent un côté répétitif et impersonnel au texte, enfin c'est un style. Je rejoins pas mal l'avis d'Ubikmagic, et j'attends une suite ! Pourquoi la fille s'est-elle vendue ? Pourquoi "le frère" connait le chemin ? Bref, je n'aime pas rester dans l'ignorance.
Phoenamandre- Nombre de messages : 2423
Age : 33
Date d'inscription : 08/03/2009
Re: Le frère
Il serait bien de revoir ce que veut dire exactement "légende urbaine", parce que, ici, ce texte ne fait que raconter, hélas, une triste réalité. Je ne pense pas que les jeunes filles victimes de "tournantes" apprécieraient ce terme de "légende"... mais bon, ça, c'est une première réaction à fleur de peau quant à la présentation du texte.
Pour ce qui est du texte, pourquoi désigner le premier personnage par "le frère" ? Cela peut faire tout de suite penser au "grand frère", celui qui protège, dans certaines cités. Ce qui peut porter à confusion car rien à voir avec la véritable personnalité, ni les intentions du personnage. Il est tout à fait possible et facile d'amener la chute sans parler de "frère" dès le début.
D'accord aussi avec les remarques déjà faites sur "gros" et "mince" alors qu'on peut distinguer des personnages bien autrement.
Dommage aussi de ne pas avoir développé davantage la... psychologie ? des acteurs. Ce qui aurait pu donner à ce texte bien plus de relief, alors que là, on semble lire la "banale" narration d'un fait divers. (oui, c'est horrible de dire ça comme ça)
Pour ce qui est du texte, pourquoi désigner le premier personnage par "le frère" ? Cela peut faire tout de suite penser au "grand frère", celui qui protège, dans certaines cités. Ce qui peut porter à confusion car rien à voir avec la véritable personnalité, ni les intentions du personnage. Il est tout à fait possible et facile d'amener la chute sans parler de "frère" dès le début.
D'accord aussi avec les remarques déjà faites sur "gros" et "mince" alors qu'on peut distinguer des personnages bien autrement.
Dommage aussi de ne pas avoir développé davantage la... psychologie ? des acteurs. Ce qui aurait pu donner à ce texte bien plus de relief, alors que là, on semble lire la "banale" narration d'un fait divers. (oui, c'est horrible de dire ça comme ça)
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Le frère
Je trouvais que de l'appeler le frère ça donnait dès le départ la chute, mais pour ceux qui n'ont pas établi le lien dès le début la fin du texte n'est au contraire pas assez explicite semble-t-il. Moi ce que je n'ai pas compris c'est comment il l'avait reconnue.
wald- Nombre de messages : 84
Age : 46
Date d'inscription : 06/03/2009
Re: Le frère
"et traversent une porte les invitant dans un dédale obscur. Traversant les ténèbres,"
Déjà est ce qu'on traverse une porte ? A part dans les jeux video ou dans la science fiction ( les portes temporelles) ou dans les contes écossais ( fantômes) ou dans les westerns ( après coups de poings dans la gueule) Ensuite , traverser deux fois à si court intervalle ça fait bâclé . D'ailleurs ce texte ne semble guère avoir été travaillé, vu le nombre de fautes qui se promènent.
Ensuite il n'est pas clair du tout. J'aime les ellipses mais là bof
Apparemment donc le frère amène ses deux copains à sa soeur pour qu'ils puissent coucher avec elle .Ok . Lui aussi couche avec.Ok
Pourquoi est-il écrit qu"elle a accepté de se donner à ces trois garçons si on ne la reconnait pas ? Son frère la connait non ? Là comprends pas.
D'autant qu'en plus d'être son frère, on nous fait comprendre qu'il connait bien ce chemin où sa soeur attend, donc apparemment ce n'est pas la première fois qu'il organise (et participe ?) ...à moins qu'il ait décidé de participer en faisant croire à sa soeur qu' il était un autre ?
Ensuite c'est quoi ce cri ?
Bon bref un gros fatras de questions qui font que je suis sortie complètement du texte à plusieurs reprises .
Déjà est ce qu'on traverse une porte ? A part dans les jeux video ou dans la science fiction ( les portes temporelles) ou dans les contes écossais ( fantômes) ou dans les westerns ( après coups de poings dans la gueule) Ensuite , traverser deux fois à si court intervalle ça fait bâclé . D'ailleurs ce texte ne semble guère avoir été travaillé, vu le nombre de fautes qui se promènent.
Ensuite il n'est pas clair du tout. J'aime les ellipses mais là bof
Apparemment donc le frère amène ses deux copains à sa soeur pour qu'ils puissent coucher avec elle .Ok . Lui aussi couche avec.Ok
Pourquoi est-il écrit qu"elle a accepté de se donner à ces trois garçons si on ne la reconnait pas ? Son frère la connait non ? Là comprends pas.
D'autant qu'en plus d'être son frère, on nous fait comprendre qu'il connait bien ce chemin où sa soeur attend, donc apparemment ce n'est pas la première fois qu'il organise (et participe ?) ...à moins qu'il ait décidé de participer en faisant croire à sa soeur qu' il était un autre ?
Ensuite c'est quoi ce cri ?
Bon bref un gros fatras de questions qui font que je suis sortie complètement du texte à plusieurs reprises .
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Le frère
Bonjour à tous,
Désolé pour le sujet ou les personnes jeunes pouvant être choquées. C'était plus maladroit et par manque de connaissance du forum.
Merci pour vos commentaires, ils sont très justifiés, et le texte est en effet bâclé. Je tâcherai d'être plus rigoureux la prochaine fois.
Voici une version un peu plus travaillé :
C’est au pied de cet immeuble que le frère attend ses deux amis. Il a les mains planquées dans les poches de son jean et surveille nerveusement les alentours : les tours sont grisâtres, et au dessus du béton, de lourds nuages se chargent déjà d’un mauvais présage. En ces jours de froidure automnale, les rues sont désertes et deviennent alors un lieu de méditation où la lente temporalité se drape de cette morosité saisonnière.
L’informateur arrive, le salue et se poste à ses côtés. De petite taille et de forte corpulence, l’inertie de ses mouvement fait penser à ces géants que l’on fait bouger avec grâce et lenteur dans les films. Les deux n’échangent pas un mot, seulement des regards complices parsemés de légers sourires. Plantés devant une façade bariolée, ils renvoient à cet instant l’image de deux fomenteurs ourdissant un quelconque plan secret.
Puis c’est au tour du suiveur de faire son apparition. Longiligne et creusé, il dépasse d’au moins une tête ses deux acolytes. Une casquette vissée sur la tête et le regard rembruni par la visière de son couvre-chef, c’est à une véritable sentinelle les toisant de toute sa ténébreuse hauteur que le frère et l’informateur, chacun leur tour, tendent la main comme signe de reconnaissance.
Aujourd’hui, les trois amis ne se perdent pas en logorrhées de quartier, si fructueuse de joutes verbales, de détails du quotidien passés à la loupe par le prisme banlieusard. Spécialistes de la chose en temps normal, ils s’activent pour une fois en silence, l’informateur suivant le frère, le suiveur marchant sur les pas de l’informateur.
Ils pénètrent dans un couloir résonnant et descendent un étage par la cage d’escalier et passent une porte ouvrant la voie à un dédale obscur. Traversant la nuit sous-terraine, leur vision s’accoutume bientôt et c’est par le bruit de leurs pas et le déplacement de leurs ombres qu’ils se guident.
En tête de file, le frère connait la marche, il l'a déjà faite. Pour d’autres filles. En d’autres occasions.
Derrière lui, l’informateur suffoque comme à chaque fois qu’il marche, ou bouge. Ou reste simplement immobile. Il est un magma de souffrance physique. Il tremble aussi, animé d’une excitation nouvelle. Loin de ce qu’il peut ressentir sur ces réseaux d’échanges tissés par la toile de l’Internet. Il s’est présenté, a usé de son bagout virtuel pour lui parler, de son charme théorique pour la séduire, et enfin de ses menaces très réelles pour la forcer.
Elle est debout au milieu du noir. Elle a accepté de se donner à ces trois garçons seulement si on ne la reconnaissait pas et qu’enfin, on la laissait tranquille.
Les gonds grincent, une porte s’ouvre, et trois silhouettes apparaissent. Sans attendre, c’est la plus grande qui s’approche en premier et hume son parfum vanillé et la touche et la plaque au mur rêche et termine la chose. Frissonnant d’adrénaline, la plus épaisse prend son tour et, au rythme de sons rauques, accomplit sa besogne. Lorsque le frère lui succède, sa senteur embaumante s’est déjà mêlée aux odeurs caverneuses. Mais elle a la peau douce et elle tremble, docile.
Cependant, malgré l’obscurité, ses yeux qu’il distingue porte en eux cette fougue, ce caractère indomptable qu’il a connu et qui se rappelle à lui par une impression diffuse, insidieuse, puis par un éclair de lucidité, soudain. Ils ont compris et, se reflétant, leurs yeux se vident puis c’est leur cœur qui s’emportent, exsangue.
Bien avant, quand leur existence avait encore un sens, le père tannait ses deux enfants pour qu’ils cessent de s’agiter devant son objectif. Une fois calmés, il pu prendre la photo. Sur le cliché apparaissait, dans une clarté printanière révolue, le frère, embêté par la solennité du moment et à ses côtés, le visage similaire mais adouci, elle, la sœur.
Désolé pour le sujet ou les personnes jeunes pouvant être choquées. C'était plus maladroit et par manque de connaissance du forum.
Merci pour vos commentaires, ils sont très justifiés, et le texte est en effet bâclé. Je tâcherai d'être plus rigoureux la prochaine fois.
Voici une version un peu plus travaillé :
C’est au pied de cet immeuble que le frère attend ses deux amis. Il a les mains planquées dans les poches de son jean et surveille nerveusement les alentours : les tours sont grisâtres, et au dessus du béton, de lourds nuages se chargent déjà d’un mauvais présage. En ces jours de froidure automnale, les rues sont désertes et deviennent alors un lieu de méditation où la lente temporalité se drape de cette morosité saisonnière.
L’informateur arrive, le salue et se poste à ses côtés. De petite taille et de forte corpulence, l’inertie de ses mouvement fait penser à ces géants que l’on fait bouger avec grâce et lenteur dans les films. Les deux n’échangent pas un mot, seulement des regards complices parsemés de légers sourires. Plantés devant une façade bariolée, ils renvoient à cet instant l’image de deux fomenteurs ourdissant un quelconque plan secret.
Puis c’est au tour du suiveur de faire son apparition. Longiligne et creusé, il dépasse d’au moins une tête ses deux acolytes. Une casquette vissée sur la tête et le regard rembruni par la visière de son couvre-chef, c’est à une véritable sentinelle les toisant de toute sa ténébreuse hauteur que le frère et l’informateur, chacun leur tour, tendent la main comme signe de reconnaissance.
Aujourd’hui, les trois amis ne se perdent pas en logorrhées de quartier, si fructueuse de joutes verbales, de détails du quotidien passés à la loupe par le prisme banlieusard. Spécialistes de la chose en temps normal, ils s’activent pour une fois en silence, l’informateur suivant le frère, le suiveur marchant sur les pas de l’informateur.
Ils pénètrent dans un couloir résonnant et descendent un étage par la cage d’escalier et passent une porte ouvrant la voie à un dédale obscur. Traversant la nuit sous-terraine, leur vision s’accoutume bientôt et c’est par le bruit de leurs pas et le déplacement de leurs ombres qu’ils se guident.
En tête de file, le frère connait la marche, il l'a déjà faite. Pour d’autres filles. En d’autres occasions.
Derrière lui, l’informateur suffoque comme à chaque fois qu’il marche, ou bouge. Ou reste simplement immobile. Il est un magma de souffrance physique. Il tremble aussi, animé d’une excitation nouvelle. Loin de ce qu’il peut ressentir sur ces réseaux d’échanges tissés par la toile de l’Internet. Il s’est présenté, a usé de son bagout virtuel pour lui parler, de son charme théorique pour la séduire, et enfin de ses menaces très réelles pour la forcer.
Elle est debout au milieu du noir. Elle a accepté de se donner à ces trois garçons seulement si on ne la reconnaissait pas et qu’enfin, on la laissait tranquille.
Les gonds grincent, une porte s’ouvre, et trois silhouettes apparaissent. Sans attendre, c’est la plus grande qui s’approche en premier et hume son parfum vanillé et la touche et la plaque au mur rêche et termine la chose. Frissonnant d’adrénaline, la plus épaisse prend son tour et, au rythme de sons rauques, accomplit sa besogne. Lorsque le frère lui succède, sa senteur embaumante s’est déjà mêlée aux odeurs caverneuses. Mais elle a la peau douce et elle tremble, docile.
Cependant, malgré l’obscurité, ses yeux qu’il distingue porte en eux cette fougue, ce caractère indomptable qu’il a connu et qui se rappelle à lui par une impression diffuse, insidieuse, puis par un éclair de lucidité, soudain. Ils ont compris et, se reflétant, leurs yeux se vident puis c’est leur cœur qui s’emportent, exsangue.
Bien avant, quand leur existence avait encore un sens, le père tannait ses deux enfants pour qu’ils cessent de s’agiter devant son objectif. Une fois calmés, il pu prendre la photo. Sur le cliché apparaissait, dans une clarté printanière révolue, le frère, embêté par la solennité du moment et à ses côtés, le visage similaire mais adouci, elle, la sœur.
Monsieur Oxymore- Nombre de messages : 5
Age : 43
Date d'inscription : 09/11/2010
Re: Le frère
L’histoire est sombre et glaçante à souhait et la chute affreuse pourrait encore mieux produire son effet, notamment en changeant le nom du frère : il y a le suiveur et l’informateur, je pense que tu peux trouver un terme similaire pour le frère.
Il y a moins de zones d’ interrogations que dans la première version et les personnages existent mieux mais il reste quelques points qui nuisent un peu à la fluidité de la lecture pour moi :
- sur le fond, l’informateur semble avoir recruté la fille sur le net, si c’est le cas les menaces réelles ne tiennent pas la route, et on ne comprend pas bien ce qu’elle craint, pourquoi elle cède et en quoi elle veut qu’on la laisse tranquille.
- sur la forme, cette phrase ne fonctionne pas pour moi "de petite taille et de forte corpulence… fait penser à ces géants…" et d’autres sonnent étrangement comme "les regards complices parsemés de légers sourires".
Bienvenue !
Il y a moins de zones d’ interrogations que dans la première version et les personnages existent mieux mais il reste quelques points qui nuisent un peu à la fluidité de la lecture pour moi :
- sur le fond, l’informateur semble avoir recruté la fille sur le net, si c’est le cas les menaces réelles ne tiennent pas la route, et on ne comprend pas bien ce qu’elle craint, pourquoi elle cède et en quoi elle veut qu’on la laisse tranquille.
- sur la forme, cette phrase ne fonctionne pas pour moi "de petite taille et de forte corpulence… fait penser à ces géants…" et d’autres sonnent étrangement comme "les regards complices parsemés de légers sourires".
Bienvenue !
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Des exemples.
Hello,
J'ai rarement la patience de lire une seconde version. Je l'avoue, je préfère découvrir de nouveaux textes. Mais je fais exception car j'ai le sentiment que par des exemples simples je peux apporter un plus - non pas donner des leçons, j'ai passé l'âge, mais juste montrer comment il eût été facile de faire mieux, sans choper des migraines.
C'est mieux, mais ça reste confus pour moi. Le rapport incestueux ne saute pas aux yeux. Quand aux personnages, les caractériser par "le suiveur" et "l'informateur", c'est les réifier, les réduire à leur fonction. Sans doute est-ce voulu ? Mais si tel était le cas, le niveau de maîtrise dans ce texte serait supérieur. Pourquoi ne pas accentuer leurs différences dans la façon de se comporter ? Et de montrer que l'informateur l'est parce qu'il agit comme tel, au lieu de le nommer ? Idem pour l'autre ? Pourquoi ne pas leur donner des prénoms, banals, mais qui restent comme des points d'interrogation, suscitant du coup l'envie d'en savoir plus et donc d'analyser leurs comportement, afin que le lecteur se disent, oui, celui-là est le leader, l'autre suit, l'autre apporte la chair fraîche, etc.
Le "couloir résonnant" me gêne. Il serait plus facile de tourner la phrase autrement, alors que là on dirait que c'est la spécialité du couloir, comme un pont basculant ou un passage à niveau. Enfin la construction me paraît alambiquée.
D'autres phrases mériteraient d'être plus ramassées. Par exemple :
Autre formule qui me parait un peu chargée :
J'aurais plutôt vu : "Ils renvoient à cet instant l'image de deux conspirateurs ourdissant quelque plan secret". Mais ceci est ma vision personnelle.
Désolé, mais fructueuses devrait s'accorder et donc se décliner au pluriel.
Je trouve la construction lourde. Un escalier permet de descendre ou de monter un étage, cela s'entend. Pourquoi ne pas opter pour une forme qui permettrait de comprendre que plusieurs franchissements il y a, sans les nommer forcément ? Exemple : "Leurs pas résonnent dans un couloir obscur. Une volée d'escaliers les mène à une porte qui, une fois franchie, s'ouvre sur un dédale obscur". Mais ceci, là encore, n'engage que moi. C'est une solution possible, parmi d'autres.
La répétition du mot et pourrait être évitée, à peu de frais. "Les gonds grincent, une porte s’ouvre, trois silhouettes apparaissent. Sans attendre, c’est la plus grande qui s’approche en premier, hume son parfum vanillé, la touche, la plaque au mur rêche et termine la chose". Non ?
Je ne veux pas pinailler, mais si ce sont LES coeurs, il y a deux, donc pluriel : exsangues. Maintenant, si vraiment ce sont des jumeaux fortement liés et qu'on les considère chacun comme une extension de l'autre ( admettons ) et donc qu'il n'y ait qu'un coeur ( étrange, mais poursuivons ) alors c'est leur coeur qui s'emporte ( singulier ).
Si le père tannait ( imparfait ), cela implique que l'action se répétait. Chaque fois, le père devait insister. Donc, à la fin il serait logique de dire : il pouvait prendre la photo. Ou alors, il faudrait mettre avait tanné, ou avait dû tanner. Non ?
Bref, version moins confuse, mais subsistent cependant de regrettables maladresses ou défauts de construction qui ternissent la valeur de ce texte, qui au départ contenait tout de même un fort potentiel, puisque décrivant une scène à connotation émotive importante. Avec un tel matériau, on aurait pu accoucher d'une masterpiece.
C'est en forgeant qu'on devient forgeron, dit-on. J'avoue ne jamais m'être intéressé à ce qui se passe sous les sabots des chevaux, surtout depuis que j'ai compris que l'argent ne s'y trouvait point. Mais admettons. Alors en ce cas, suis tenté de dire : c'est en écrivant qu'on devient un écrivaillon. Puis, écrivain, à condition d'être vraiment exigeant avec soi-même.
Rien n'est facile, quel que soit le domaine où on s'exerce. Et même si le langage est appris dès le plus jeune âge, on n'écrit pas comme on parle. C'est faussement facile, en fait. Bourré de pièges.
Bon courage.
Ubik.
J'ai rarement la patience de lire une seconde version. Je l'avoue, je préfère découvrir de nouveaux textes. Mais je fais exception car j'ai le sentiment que par des exemples simples je peux apporter un plus - non pas donner des leçons, j'ai passé l'âge, mais juste montrer comment il eût été facile de faire mieux, sans choper des migraines.
C'est mieux, mais ça reste confus pour moi. Le rapport incestueux ne saute pas aux yeux. Quand aux personnages, les caractériser par "le suiveur" et "l'informateur", c'est les réifier, les réduire à leur fonction. Sans doute est-ce voulu ? Mais si tel était le cas, le niveau de maîtrise dans ce texte serait supérieur. Pourquoi ne pas accentuer leurs différences dans la façon de se comporter ? Et de montrer que l'informateur l'est parce qu'il agit comme tel, au lieu de le nommer ? Idem pour l'autre ? Pourquoi ne pas leur donner des prénoms, banals, mais qui restent comme des points d'interrogation, suscitant du coup l'envie d'en savoir plus et donc d'analyser leurs comportement, afin que le lecteur se disent, oui, celui-là est le leader, l'autre suit, l'autre apporte la chair fraîche, etc.
Le "couloir résonnant" me gêne. Il serait plus facile de tourner la phrase autrement, alors que là on dirait que c'est la spécialité du couloir, comme un pont basculant ou un passage à niveau. Enfin la construction me paraît alambiquée.
D'autres phrases mériteraient d'être plus ramassées. Par exemple :
Il ne faut jamais hésiter à élaguer. Le texte y gagne toujours. Exemple : "En ces jours de froidure automnale, les rues sont désertes et deviennent alors un lieu de méditation lente et morose".Monsieur Oxymore a écrit: En ces jours de froidure automnale, les rues sont désertes et deviennent alors un lieu de méditation où la lente temporalité se drape de cette morosité saisonnière.
Autre formule qui me parait un peu chargée :
Monsieur Oxymore a écrit: ... ils renvoient à cet instant l’image de deux fomenteurs ourdissant un quelconque plan secret.
J'aurais plutôt vu : "Ils renvoient à cet instant l'image de deux conspirateurs ourdissant quelque plan secret". Mais ceci est ma vision personnelle.
Monsieur Oxymore a écrit: Aujourd’hui, les trois amis ne se perdent pas en logorrhées de quartier, si fructueuse de joutes verbales,
Désolé, mais fructueuses devrait s'accorder et donc se décliner au pluriel.
Monsieur Oxymore a écrit:Ils pénètrent dans un couloir résonnant et descendent un étage par la cage d’escalier et passent une porte ouvrant la voie à un dédale obscur.
Je trouve la construction lourde. Un escalier permet de descendre ou de monter un étage, cela s'entend. Pourquoi ne pas opter pour une forme qui permettrait de comprendre que plusieurs franchissements il y a, sans les nommer forcément ? Exemple : "Leurs pas résonnent dans un couloir obscur. Une volée d'escaliers les mène à une porte qui, une fois franchie, s'ouvre sur un dédale obscur". Mais ceci, là encore, n'engage que moi. C'est une solution possible, parmi d'autres.
J'insiste : si seulement, ça implique le conditionnel. Donc qu'on la laissât tranquille. Concordance des temps. Ou alors, si on trouve que ça fait vieillot ou précieux, qu'on la laisse tranquille. Le présent, soit, mais le conditionnel, lui, on ne peut pas en faire l'économie, à mon sens.Monsieur Oxymore a écrit:Elle est debout au milieu du noir. Elle a accepté de se donner à ces trois garçons seulement si on ne la reconnaissait pas et qu’enfin, on la laissait tranquille.
Monsieur Oxymore a écrit:Les gonds grincent, une porte s’ouvre, et trois silhouettes apparaissent. Sans attendre, c’est la plus grande qui s’approche en premier et hume son parfum vanillé et la touche et la plaque au mur rêche et termine la chose.
La répétition du mot et pourrait être évitée, à peu de frais. "Les gonds grincent, une porte s’ouvre, trois silhouettes apparaissent. Sans attendre, c’est la plus grande qui s’approche en premier, hume son parfum vanillé, la touche, la plaque au mur rêche et termine la chose". Non ?
Monsieur Oxymore a écrit:Cependant, malgré l’obscurité, ses yeux qu’il distingue porte en eux cette fougue, ce caractère indomptable qu’il a connu et qui se rappelle à lui par une impression diffuse, insidieuse, puis par un éclair de lucidité, soudain. Ils ont compris et, se reflétant, leurs yeux se vident puis c’est leur cœur qui s’emportent, exsangue.
Je ne veux pas pinailler, mais si ce sont LES coeurs, il y a deux, donc pluriel : exsangues. Maintenant, si vraiment ce sont des jumeaux fortement liés et qu'on les considère chacun comme une extension de l'autre ( admettons ) et donc qu'il n'y ait qu'un coeur ( étrange, mais poursuivons ) alors c'est leur coeur qui s'emporte ( singulier ).
Monsieur Oxymore a écrit:Bien avant, quand leur existence avait encore un sens, le père tannait ses deux enfants pour qu’ils cessent de s’agiter devant son objectif. Une fois calmés, il pu prendre la photo.
Si le père tannait ( imparfait ), cela implique que l'action se répétait. Chaque fois, le père devait insister. Donc, à la fin il serait logique de dire : il pouvait prendre la photo. Ou alors, il faudrait mettre avait tanné, ou avait dû tanner. Non ?
Bref, version moins confuse, mais subsistent cependant de regrettables maladresses ou défauts de construction qui ternissent la valeur de ce texte, qui au départ contenait tout de même un fort potentiel, puisque décrivant une scène à connotation émotive importante. Avec un tel matériau, on aurait pu accoucher d'une masterpiece.
C'est en forgeant qu'on devient forgeron, dit-on. J'avoue ne jamais m'être intéressé à ce qui se passe sous les sabots des chevaux, surtout depuis que j'ai compris que l'argent ne s'y trouvait point. Mais admettons. Alors en ce cas, suis tenté de dire : c'est en écrivant qu'on devient un écrivaillon. Puis, écrivain, à condition d'être vraiment exigeant avec soi-même.
Rien n'est facile, quel que soit le domaine où on s'exerce. Et même si le langage est appris dès le plus jeune âge, on n'écrit pas comme on parle. C'est faussement facile, en fait. Bourré de pièges.
Bon courage.
Ubik.
Re: Le frère
ubikmagic, merci pour vos commentaires, et pour avoir pris la peine de corriger ce texte, je les lis avec beaucoup d'attention et j'en tiendrai rigueur pour d'autres écrits. Ce n'est que le premier après avoir toujours eux envie d'écrire.
A la semaine prochaine alors car seulement un est autorisé de manière hebdomadaire et je me garderais bien pour l'instant de corriger les textes des autres contributeurs.
A la semaine prochaine alors car seulement un est autorisé de manière hebdomadaire et je me garderais bien pour l'instant de corriger les textes des autres contributeurs.
Monsieur Oxymore- Nombre de messages : 5
Age : 43
Date d'inscription : 09/11/2010
Re: Le frère
Corriger peut-être pas, mais commenter ? Juste retour des choses.Monsieur Oxymore a écrit: A la semaine prochaine alors car seulement un est autorisé de manière hebdomadaire et je me garderais bien pour l'instant de corriger les textes des autres contributeurs.
Invité- Invité
Re: Le frère
Bof bof bof... quelques ficelles énormes, pas mal de raccourcis, l'un ou l'autre clichés et au final, un texte qui mériterait d'être traité autrement, en prenant le temps de créer une atmosphère sans devoir tout expliquer au lecteur. Ici, aucun boulot pour moi en tant que lectrice, tout était là, tout était dit, avec une fin bien trop appuyée pour jouer une quelconque carte de la subtilité.
A revoir sans doute, même si entre les deux versions, il y a eu déjà pas mal de progrès.
A revoir sans doute, même si entre les deux versions, il y a eu déjà pas mal de progrès.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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